Hominina

sous-tribu de la lignée humaine

Hominiens, Hominines · Lignée humaine

Les Hominina sont une sous-tribu d'hominidés qui inclut le genre Homo et les genres éteints apparentés, tels que les Australopithèques ou les Paranthropes. Cette sous-tribu rassemble toutes les espèces de la lignée humaine, qui s'est séparée de la lignée des chimpanzés (Panina) il y a au moins 7 millions d'années. Le caractère le plus notable reconnu aux Hominina est la bipédie, alors que les chimpanzés et les gorilles sont quadrupèdes.

Dénominations

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Le terme scientifique Hominina se traduit en français par hominines ou par hominiens selon les auteurs[2].

Historique

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L'hypothèse selon laquelle la lignée humaine (Hominina) serait originaire d'Afrique fut formulée dès 1871 par Charles Darwin dans son ouvrage La Filiation de l'homme et la sélection liée au sexe. Charles Darwin fut l'un des premiers à proposer une origine commune de tous les organismes vivants, et parmi les premiers à suggérer que l'Homme, le Chimpanzé, et le Gorille partageaient un dernier ancêtre commun qui vivait en Afrique, et dont la lignée humaine serait issue. Dans son ouvrage de 1871, il émet l'idée selon laquelle les ancêtres africains de l'Homme possédaient un petit cerveau mais marchaient debout, ce qui aurait libéré leurs mains et favorisé le développement de leur intelligence[3] :

« Dans chaque grande région du monde, les mammifères vivants sont étroitement apparentés aux espèces disparues de cette même région. C'est pourquoi il est probable que l'Afrique était autrefois habitée par des singes disparus étroitement apparentés au gorille et au chimpanzé ; et ces deux espèces sont maintenant les plus proches parents de l'homme, il est en un sens plus probable que nos lointains parents aient vécu sur le continent africain qu'ailleurs. Toutefois, il est inutile de spéculer sur cette question, car un singe presque aussi grand que l'homme, à savoir le Dryopithèque de Lartet, qui était étroitement apparenté à l'anthropomorphe gibbon, existait en Europe lors du Miocène supérieur ; et depuis une période aussi éloignée, la Terre a certainement subi bien de grandes révolutions, et il y a eu amplement le temps pour une migration à grande échelle[4]. »

Cette prédiction était perspicace parce qu'en 1871 les scientifiques ne disposaient d'aucun fossile ancien. L'idée est longtemps restée une spéculation, avant d'être finalement corroborée à partir de 1924 par la découverte de l'Enfant de Taung puis d'autres fossiles d'Australopithecus africanus en Afrique du Sud, et surtout par la mise au point dans les années 1960 de méthodes de datation fiables venant appuyer la découverte de fossiles d'humains et d'hominines très anciens en Afrique de l'Est.

Phylogénie

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D'après Lecointre et al. (2015)[5] :

Phylogénie des genres actuels et fossiles d'Homininés :

 Homininae 
 Dryopithecini 

 † Dryopithecus (les Dryopithèques)



 Gorillini 

 Gorilla (les Gorilles)


 Hominini 
 Panina 

 Pan (les Chimpanzés)


 Hominina 

 † Ardipithecus (Ardi)




 † Sahelanthropus (Toumaï)




 † Australopithecus (Little Foot, Lucyetc.)




 † Paranthropus (Crâne noir)



 Homo (les Humains)










Histoire évolutive

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Répartition géographique des Hominina

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Principaux sites de découverte d'Hominina fossiles sur le continent Africain.

À ce jour, les paléoanthropologues n'ont trouvé de représentants de la sous-tribu des hominines antérieurs au genre Homo qu'en Afrique, principalement dans trois grandes régions : la grande Faille est-africaine, qui court de l'Éthiopie jusqu'au Malawi, l'Afrique du Sud, et le Tchad. Les principaux sites de découverte sont les suivants :

Les découvertes de fossiles en Afrique du Sud, dans la vallée du Grand Rift est-africain et au Tchad s'expliquent en partie par un biais taphonomique. En effet, dans de nombreuses régions d'Afrique, la moindre activité tectonique, la faible sédimentation, le couvert forestier actuel qui donne des sols acides, l'érosion et d'autres facteurs en ont empêché la fossilisation, la conservation, ou la mise au jour[6].

Liste des espèces

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Les Hominina sont attestés en Afrique à partir de 7 millions d'années (Ma). La liste des genres connus à ce jour, du plus ancien au plus récent, est la suivante (N.B. : l'appartenance de certaines de ces espèces à la sous-tribu des Hominina est encore discutée ; c'est le cas par exemple du genre Ardipithecus) :

Australopithèques

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Huit espèces d'Australopithèques ont été décrites à ce jour. Leurs fossiles sont datés entre 4,2 et 2 millions d'années (Ma). Les plus notables d'entre eux sont indiqués ci-dessous après l'espèce à laquelle ils sont rattachés.

Afrique de l'Est

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Afrique du Sud

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Paranthropes

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Trois espèces de Paranthropes ont été décrites à ce jour. Leurs fossiles sont datés entre 2,7 et 1,2 millions d'années (Ma). Les plus notables d'entre eux sont indiqués ci-dessous à la suite de leur espèce.

Afrique de l'Est

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Afrique du Sud

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Notes et références

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  1. (en) J. E. Gray, « An outline of an attempt at the disposition of Mammalia into Tribes and Families, with a list of genera apparently appertaining to each Tribe. », Annals of Philosophy, vol. 10,‎ , p. 337–334 (lire en ligne)
  2. Des hominiens en Chine il y a 2,1 millions d'années ?, Pour la science, septembre 2018, p. 8
  3. Bowler 2003, p. 213.
  4. (en) Charles Darwin, La Filiation de l’Homme et la sélection liée au sexe, 1871, nouvelle traduction Patrick Tort, Champion Classiques, 2013, The descent of man, Chapter 6 - On the Affinities and Genealogy of Man
  5. Guillaume Lecointre, Corinne Fortin et Marie-Laure Le Louarn Bonnet, Guide critique de l'évolution, Humensis, , 64 p. (ISBN 978-2-7011-7847-9, présentation en ligne)
  6. Joseph Ki-Zerbo, Méthodologie et préhistoire africaine, UNESCO, , p. 527.
  7. (en) Martin Pickford, Brigitte Senut, Dominique Gommery et Joseph Kipkech, « New Pliocene Hominid fossils from Baringo County, Kenya », HAL, vol. 78, no 2,‎ , p. 451-488 (DOI 10.37520/fi.2022.020, lire en ligne)
  8. (en) Yohannes Haile-Selassie et al., « New species from Ethiopia further expands Middle Pliocene hominin diversity », Nature, vol. 521,‎ , p. 483-488 (DOI 10.1038/nature14448).

Voir aussi

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Articles connexes

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