Homo domesticus. Une histoire profonde des premiers États

Livre de sociologie historique de James C. Scott

Homo domesticus, Une histoire profonde des premiers États est un ouvrage de l'anthropologue James C. Scott, paru aux États-Unis en 2017 et en France en 2019. Il est réédité en 2021. Il est préfacé par Jean-Paul Demoule et traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Marc Saint-Upéry,

Homo domesticus. Une histoire profonde des premiers États
Titre original
Against the Grain. A Deep History of the Earliest States
Langue
Auteur
Sujet
Date de parution
Pays

Dans cet essai, "l’anthropologue américain relie la centralisation progressive du pouvoir, en Mésopotamie, à l’évolution des pratiques agricoles. (...) Ne plus seulement envisager l’homme comme espèce domesticatrice, mais aussi comme espèce domestiquée. Ce ne sont bien sûr ni la patate ni les céréales qui ont domestiqué sapiens mais une succession d’événements culminant avec l’émergence d’une institution dont nous avons cessé de percevoir les contours, tant elle est désormais ubiquitaire : l’Etat." explique Stéphane Foucart[1].

Thèse modifier

La formation des premiers États peut voir le jour uniquement à travers la culture des céréales (blé, riz, orge, millet, sorgho, maïs). Le « module céréalier » permet notamment concentration de la production, assujettissement des paysans à l'impôt, enregistrement, stockage, rationnement, guerre, esclavage ou servitude collective, au moins en Mésopotamie, en Grèce, à Rome, en Chine, d'abord en plaine alluviale.

Par comparaison, igname, sagou, taro, plantain, arbre à pain, patate douce ou manioc ne le permettent guère, et sont donc progressivement relégués en périphérie (Zomia).

Les effondrements périodiques des États « céréaliers », archaïques, instables, fragiles, oppressifs, consisteraient surtout en une désagrégation, déconcentration ou réduction d'unités politiques relativement grandes en unités plus modestes et supposés autosuffisants, à la suite d'événements : variations climatiques, succession de récoltes insuffisantes, maladies infectieuses (végétales, animales, humaines), épuisement des sols, déforestation, envasement et salinisation, mais aussi invasions, guerres, migrations ou autres déplacements massifs de population.

Références modifier

  1. Stéphane Foucart, « « Homo domesticus », de James C. Scott, raconte comment l’Etat a germé avec les blés de la cité d’Uruk il y a 6 000 ans », Le Monde,‎ (lire en ligne Accès limité)

Voir aussi modifier

Bibliographie modifier