Hugues-Adrien Joly

conservateur des bibliothèques français

Hugues-Adrien Joly (Paris, 1718 - 1800) est le garde du Cabinet des estampes de la Bibliothèque du Roy pendant près de cinquante ans et a eu un rôle très important dans l'organisation et le développement de ce département.

Hugues-Adrien Joly
Portrait en buste par Louis Delaville (1797).
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 81 ans)
ParisVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activité
Enfant
Autres informations
A travaillé pour

Biographie

modifier

Hugues-Adrien Joly naît à Paris le [1],[2].

Il fait des études artistiques, sous les auspices de Charles Antoine Coypel, premier peintre du roi[1], puis devient secrétaire de l'Académie royale de peinture et de sculpture[2], poste qu'il occupe pendant une trentaine d'années[1].

Joly travaille au Cabinet des estampes de la Bibliothèque du Roy depuis 1737 et en devient le gardien en 1750[2],[3],[4].

Hugues-Adrien Joly fréquente les plus importants artistes et amateurs d’estampes de son époque, comme Charles-Nicolas Cochin, Jean-Claude Richard de Saint-Non, Pierre-Jean Mariette, Anne Claude de Caylus, François-Bernard Lépicié, François-Bernard Lépicié et Jean-Michel Papillon[5],[3],[6]. Il est très bien vu à la Cour, faisant visiter le Cabinet à de très hauts dignitaires avec sérieux et zèle[1],[5]. Pourtant, il regrette de perdre autant de temps avec des gens qui n'entendent rien à l'art[7].

Il préfère aider les étudiants et les chercheurs, et se consacrer à rechercher des aides financières et à agrandir la collection, qu'il répertoriait et commentait avec soin[7],[8]. Il fait de nombreuses et importantes acquisitions et a mis en œuvre le plan de classement des estampes encore utilisé de nos jours[3]. Directeur le plus fécond du Cabinet[9], Hugues-Adrien Joly pose avec son fils et successeur Adrien-Jacques Joly, les bases de ce qui deviendra l'un des plus riches cabinets des estampes du monde[2],[3], dont la collection a triplé sous sa direction[10],[6].

On sait grâce à sa fameuse correspondance avec le baron de Heinecken[11] qu'il se plaint du manque d'aide humaine, du manque de collaboration et de l'ingratitude des artistes à qui il demandait des informations ; il se plaint surtout de ne pas avoir le temps d'écrire sur l'histoire de la gravure[12].

Il a produit l’Inventaire du Cabinet des Estampes (1 à 15000, en trois volumes), qu'il a commencé en 1779 et qui sera achevé après sa mort en 1854[13].

Il meurt le 7 ventôse an VIII, soit le [1].

Notes et références

modifier
  1. a b c d et e Millin, Noel et Warens 1799, p. 245.
  2. a b c et d « JOLY (Hugues-Adrien) », sur bibliographique.com (consulté le ). Sourcé d'après P. Larousse, Grand dictionnaire universel du XIXe siècle, Paris (1864-1890).
  3. a b c et d Rémi Mathis, « Une note de Hugues-Adrien Joly au sujet de la préface de la première édition des Médailles sur les principaux événements du règne de Louis le Grand » (consulté le ).
  4. Laure Beaumont-Maillet, Les Gardes et directeurs du département des Estampes, de 1720 à 2006, Paris, BnF, 2010, p. 5.
  5. a et b Adhémar [1958], p. 15.
  6. a et b Rémi Mathis, « Pratiques quotidiennes de travail au Cabinet des estampes dans les décennies 1750 et 1760 », Revue de la Bibliothèque nationale de France, no 47,‎ , p. 52-57.
  7. a et b Adhémar [1958], p. 16.
  8. « Le fonds des premières gravures italiennes au département des Estampes », dans Gisèle Lambert, Le fonds des premières gravures italiennes au département des Estampes, BnF, (lire en ligne), p. 14-15.
  9. Henri Delaborde, « Le cabinet des estampes depuis le règne de Louis XV jusqu’à la fin du XVIIIe siècle », Revue des Deux Mondes, t. 102,‎ , p. 353 (lire sur Wikisource).
  10. Simone Balayé, La Bibliothèque nationale des origines à 1800, Genève, Droz, 1988, VIII-546 p., p. 332.
  11. « Fiche de la Correspondance de Hugues-Adrien Joly avec le baron de Heinecken. 30 lettres. 1772-1789 », sur bnf.fr (consulté le ).
  12. Adhémar [1958], p. 17.
  13. « Fiche de l'Inventaire du Cabinet des Estampes », sur bnf.fr (consulté le ) (lire en ligne sur Gallica).

Annexes

modifier

Bibliographie

modifier
  • Jean Adhémar, « La nostalgie d'un conservateur d'estampes au XVIIIe siècle », Bulletin d'informations de l'A. B. F.,‎ [1958] (lire en ligne).
  • Aubin Louis Millin, François Noel et Israel Warens, « Nécrologie Huges-Adrien Joly », Magasin encyclopédique: ou Journal des sciences, des lettres et des arts, vol. 5 à 6,‎ , p. 245-247 (lire en ligne).
  • Henri Delaborde, « Le département des estampes à la Bibliothèque nationale », Revue des deux Mondes, t. 102,‎ (lire sur Wikisource)

Iconographie

modifier

Liens externes

modifier