Hypothèse de la dopamine dans la schizophrénie

L'hypothèse de la dopamine dans la schizophrénie (ou hypothèse dopaminergique de la schizophrénie) est une théorie selon laquelle la schizophrénie serait la conséquence d'un dérèglement des quantités de dopamine dans le système nerveux ; il s'agit d'un dysfonctionnement du système dopaminergique du cerveau. La dopamine est un neurotransmetteur, par lequel les neurones communiquent.

Selon cette hypothèse, il y aurait :

  • un excès de dopamine au niveau de la voie mésolimbique (responsable des symptômes positifs de la schizophrénie)
  • un déficit de dopamine au niveau de la voie mésocorticale (responsable des symptômes négatifs et cognitifs)

D'où la difficulté de traiter la schizophrénie : il faudrait diminuer l'activité dopaminergique dans une voie et l'augmenter dans l'autre.

C'est pour cette raison qu'on utilise les neuroleptiques atypiques.

Historique

modifier

Carlsson[1] et Lindqvist (1963)[2] ont d'abord proposé [1],[2] que le blocage du récepteur du cerveau appelé récepteur DA soit à l'origine des effets sur les individus classés comme étant en opposition à la psychose (antipsychotiques)[2].

En 1966, Van Rossum a proposé l'hypothèse de la dopamine en corrélation avec la schizoprénie, affirmant que les illusions et les hallucinations dans les symptômes de la schizophrénie sont les indicatifs d'un système hyperactif de dopamine[3].

L'imagerie par tomographie à émission de positons obtenue en utilisant de la fluorodopa permet une mesure indirecte de l'activité dopasynergénique pré-synaptique, en particulier de l'existence de F-DOPA (un précurseur de la dopamine) dans le cerveau. Cette méthode d’analyse a été utilisée en 1994 dans la première étude afin de comprendre un lien possible avec la schizophrénie, en utilisant cinq individus[1].

Hypothèses de désordre de neurotransmetteur

modifier

L'hypothèse est l'exemple d'une explication physiopathologique de la cause de la schizophrénie, plus précisément un désordre des neurotransmetteurs dopaminiques (pour des hypothèses additionnelles chercher : sérotoninergique, glutamatergique, et gamma-amino-butyrique acide (GABA)-ergique causes)[4].

Aspect physiologique

modifier

Le postulat d'une dysfonction de la transmission de la dopamine, de sa synthèse, de sa recapture et ainsi que l'activité intra-synaptique et les récepteurs cibles, semble être l'élément pertinent de la transimission[5].

Expression en tant que symptômes de la schizophrénie

modifier

L'hypothèse précise: les neurones hyperactivés de dopamine (DA) mésolimbiques provoquent les symptômes positifs de la psychose et ont pour corollaire que les neurones DA mésocorticaux sous-actifs provoquent les symptômes négatifs, cognitifs et affectifs de la schizophrénie[6].

Hypothèses connexes

modifier

Concernant la validité de l'hypothèse de la dopamine, Stephens et al. [7] (et développée par Schwartz et al. (2012)), a déterminé que la cause du trouble de la dopamine pourrait être attribuée à des modifications préjudiciables au niveau de la fonctionnalité des récepteurs NMDA, ces récepteurs étant médiés par le glutamate, entraînant une perte de neuroplasticité et une modification correspondante à la communication de la dopamine dans le cerveau. Cette hypothèse générale connue est appelée l'hypofonctionnement des récepteurs NMDA de la schizophrénie[6],[8],[7].

Affecte sur le système dopamine

modifier

La substance C10H14N2 (nicotine du tabac) augmente également la sensibilité du système de récompense (médié par la libération de dopamine [9]) du cerveau à un stimulus gratifiant[10].

La substance C17H21NO4 (cocaïne) inhibe les mécanismes de capture de l'arrivée de la dopamine dans le système limbique[11].

Références

modifier
  1. a b et c O. Guillin, « L’hypothèse dopaminergique revisitée », L'Encéphale, vol. 32, no 5, partie 4,‎ , p. 908-911 (lire en ligne)
  2. a b et c Arbuthnott, Gordon; Garcia-Muñoz, Marianela (2010) - Compagnon des études psychiatriques (huitième édition) (langue anglais) - 12 décembre, 2018
  3. Rolland, B (2012) Mécanismes dopaminergiques des symptômes schizophréniques et nouvelles perspectives de modulation thérapeutique p.18 Université du Droit et de la Santé - Lille II, 2012. Français <NNT : 2012LIL2S044>. 12 décembre, 2018
  4. Conus, P; Do, KQ (2016) - Quel rôle pour les neurosciences dans l'amélioration du traitement de la phase précoce des troubles psychotiques ? Exemple de l'hypothèse de la dysrégulation glutathion/redox dans la schizophrénie L'information psychiatrique 2010/6 (Volume 86), p. 484-492. DOI : 10.3917/inpsy.8606.0484 centrenationaldulivre.fr - 13 décembre, 2018
  5. Hamdani, Nora (2007) (Gorwood, Philip) - Pharmacogenetigue de la schizoprénie Sciences cognitives, Université Pierre et Marie Curie - Paris VI, 2007 - 13 décembre, 2018
  6. a et b Schwartz, Sachdeva; Shilpa, Stahl; Stephen M. (26 novembre 2012) Circuits neurologiques du glutamate: fondements théoriques de la schizophrénie (langue anglais) Frontiers in Pharmacology . 2012; 3: 195 doi: 10.3389/fphar.2012.00195 - 13 décembre, 2018
  7. a et b Stephens et al en Vinckier, Fabien (2013) - Déficit de lecture & schizophrénie : mise en évidence d’une dysconnectivité fonctionnelle au sein du système visuel: Dyconnectivité et transmission dopaminergique L'information psychiatrique, 2013/10 (Volume 89), p. 803-810. DOI : 10.3917/inpsy.8910.0803 - 13 décembre, 2018
  8. Paoletti, Pierre; Bellone, Camilla; & Zhou, Qiang (2013) - Diversité des sous-unités du récepteur NMDA: impact sur les propriétés du récepteur, la plasticité synaptique et la maladie (langue anglais) Nature Reviews Neuroscience volume 14, pages 383–400 (2013) - 13 décembre, 2018
  9. Neurosciences-comportement-éthologie (Université de Lille) - Bases neurobiologiques de la récompense p.7 Université de Lille - 12 décembre, 2018
  10. Kenny PJ, Markou A (Juin 2006) L'auto-administration de nicotine active de manière intense les systèmes de récompense du cerveau et induit une augmentation durable de la sensibilité à la récompense (langue anglais) Neuropsychopharmacology (Publication officielle de l'American College of Neuropsychopharmacology)
  11. Bernard Roques (1999) La dangerosité des drogues: rapport au Secrétaire d'État à la santé p.143 Odile Jacob, 1999 (ISBN 2738106579) - 13 décembre

Voir aussi

modifier

Articles connexes

modifier