I-26 (sous-marin)

sous-marin de classe Type B1, Marine Impériale japonaise (1940->1944)

I-26
illustration de I-26 (sous-marin)
Le I-26

Type Sous-marin
Classe type B1
Histoire
A servi dans  Marine impériale japonaise
Commanditaire Drapeau de l'Empire du Japon Empire du Japon
Constructeur Arsenal naval de Kure
Chantier naval Kure, Japon
Quille posée
Lancement
Commission
Statut Coulé le
Équipage
Équipage 94 officiers et marins
Caractéristiques techniques
Longueur total : 108,7 m
Maître-bau total : 9,3 m
Tirant d'eau 5,1 m
Déplacement 2 584 tonnes en surface
3 654 tonnes en plongée
Propulsion 2 moteurs diesel
Moteurs électriques
Puissance diesel: 12 400 ch (9 250kW)
électrique: 2 000 ch (1 500kW)
Vitesse 23,5 nœuds (43,522 km/h) en surface
8 nœuds (14,816 km/h) en plongée
Profondeur 100 m
Caractéristiques militaires
Armement 6 tubes lance-torpilles avant de 533 mm
17 torpilles
1 canon de pont de 14cm/50
Rayon d'action 14 000 milles marins (25 928 km) à 16 nœuds (29,632 km/h)
Aéronefs 1 hydravion Yokosuka E14Y
Pavillon Empire du Japon

Le I-26 (イ-26) est un sous-marin de la marine impériale japonaise de type B1 en service durant la Seconde Guerre mondiale.

Construction modifier

Construit par l'Arsenal naval de Kure, au Japon, le I-26 est mis sur cale le , sous le nom de sous-marin n°139. Il est lancé le et numéroté provisoirement I-27. Le , il est renumérotée I-26 avant d'être achevé et mis en service le .

Description modifier

Le I-26 pèse près de 2 600 tonnes en surface. Il est capable de plonger à 100 m, puis de se déplacer à une vitesse maximale de 8 nœuds, avec une autonomie de 96 milles nautiques à une vitesse réduite de 3 nœuds. En surface, sa portée est de 14 000 milles nautiques, développant une vitesse maximale de 23,6 nœuds. Il transporte un hydravion de reconnaissance biplace Yokosuka E14Y (connu des Alliés sous le nom de Glen), stocké dans un hangar hydrodynamique à la base du kiosque.

Histoire du service modifier

Il est complété et enregistré le pour la marine impériale japonaise. Il est attaché au district naval de Yokosuka et affecté à la SubRon 1 de la 6e Flotte dans la 4e sous-division du capitaine Oda Tamekiyo. Yokota Minoru en est le commandant. Il quitte Kure pour aller travailler en mer intérieure.

Patrouilles sur la côte ouest des États-Unis et du Canada modifier

Le , le I-26 coule le SS Cynthia Olson (en)[1], un cargo de bois de 2 140 tonneaux affrété par l'armée américaine, à 300 milles nautiques (560 km au large des côtes de Californie - le premier navire marchand américain à être coulé par un sous-marin japonais pendant la guerre[2].

Le I-26 avait reçu l'ordre de ne pas commencer les hostilités avant 3h30 le 8 décembre (heure de Tokyo) - heure prévue de l'attaque de Pearl Harbor. Il trouve le Cynthia Olson avant cette heure, mais reste submergé jusqu'à ce qu'il fasse surface près du cargo à 03h30 heure de Tokyo (08h00 le 7 décembre heure d'Hawaï ou 09h00 dans le fuseau horaire +9 du naufrage.) Le I-26 tire un obus d'avertissement sur le Cynthia Olson depuis son canon de pont de 14 cm. Le cargo s'arrête et signale alors par radio qu'il est attaqué par un sous-marin. Le I-26 coule le SS Cynthia Olson par des tirs d'artillerie après que l'équipage ait abandonné le navire dans des canots de sauvetage. Le navire à vapeur Lurline entend le message radio du Cynthia Olson, mais l'équipage du navire coulé péri en mer alors que l'attention est concentrée sur le bombardement simultané de Pearl Harbor[3].

Après avoir cherché sans succès le porte-avions USS Lexington à la suite de l'attaque de Pearl Harbor, le I-26 patrouille à l'entrée du détroit de Juan de Fuca. Un bombardement programmé des villes côtières américaines à la veille de Noël 1941 est annulé en raison de la fréquence des patrouilles aériennes et de surface côtières[4].

Le , le I-26 se trouve dans la cale sèche numéro 5 de Yokosuka lorsqu'un des bombardiers North American B-25 Mitchell du Raid de Doolittle endommage le porte-avions Ryūhō dans la cale sèche adjacente numéro 4[5].

Début , le sous-marin participe aux premières étapes de la campagne des îles Aléoutiennes[6].

Le dimanche , le SS Coast Trader (en), un cargo de 3 286 tonneaux, quitte Port Angeles, Washington, à destination de San Francisco avec une cargaison de papier journal. Le I-26 le torpille à sa sortie du détroit de Juan de Fuca et le navire coule en 40 minutes. Un membre de l'équipage meurt d'hypothermie avant que les autres soient sauvés au cours des deux jours suivants. La marine américaine ne voulant apparemment pas reconnaître l'activité de sous-marins japonais au large des côtes du Pacifique pendant l'Opération Paukenschlag, attribue officiellement le naufrage du Coast Trader à « une explosion interne »[7].

Dans la soirée du , alors qu'il patrouille à deux milles au large des côtes de la Colombie-Britannique, le sous-marin fait surface et bombarde le phare et l'installation de radiogoniométrie (RDF) d'Estevan Point[8]. Cet acte simple a un effet disproportionné sur la navigation côtière, car tous les phares de la côte sont alors éteints par crainte de leur utilisation par les navires ennemis[9]. Le I-26 est retourné à Yokosuka le 7 juillet 1942[10].

Actions dans le Pacifique modifier

le I-26 prend part aux opérations de l'Axe dans les eaux australiennes.

Le , il endommage le porte-avions USS Saratoga à 10°34′S 164°18′E avec une torpille (sur six lancés)[11].

Le , lors de la bataille navale de Guadalcanal, il frappe le croiseur léger USS Juneau, déjà endommagé, à la position géographique de 10° 33′ S, 161° 03′ E. La torpille du I-26 touche la soute à munitions du Juneau, entraînant une énorme explosion qui brise le navire en deux. Seuls dix hommes sont finalement sauvés sur les 650 membres de l'équipage dont faisaient partie les cinq frères Sullivan qui meurent soit dans l'explosion initiale, soit en se noyant avant l'arrivée des secours[12].

Dans la nuit du 25 au , à la suite de la bataille au large de Samar, le I-26 attaque le porte-avions d'escorte USS Petrof Bay au large de Leyte. Le sous-marin est coulé par le destroyer USS Coolbaugh ou le destroyer USS Richard M. Rowell.

Le dernier contact avec le I-26 a lieu le 25 octobre. On présume officiellement qu'il a été perdu à l'est de Leyte le . Il est finalement retiré de la liste de la marine le . Le I-26 était le troisième sous-marin le plus performant de la Marine Impériale japonaise en termes de tonnage coulé, avec plus de 51 500 tonneaux coulées.

Notes et références modifier

  1. Artfiberglass.com, The SS Cynthia Olson.
  2. Harding, Stephen. (2010) "Voyage To Oblivion, A Sunken Ship, A Vanished Crew And The Final Mystery Of Pearl harbor." Amberley Publishing; (ISBN 978-1-84868-923-7).
  3. Ebbert Webber, Retaliation: Japanese Attacks and Allied Countermeasures on the Pacific Coast in World War II, Oregon State University Press, 1975, p. 13-14.
  4. Webber, Bert, Retaliation: Japanese Attacks and Allied Countermeasures on the Pacific Coast in World War II, Oregon State University Press, 1975, p. 14-15.
  5. Webber, Bert, Retaliation: Japanese Attacks and Allied Countermeasures on the Pacific Coast in World War II, Oregon State University Press, 1975, p. 153.
  6. Morison, Samuel Eliot, History of United States Naval Operations in World War II, Volume IV: Coral Sea, Midway, and Submarine Actions, May 1942–August 1942, Boston: Little, Brown and Compnay, 1988, p. 173.
  7. Webber, Bert, Retaliation: Japanese Attacks and Allied Countermeasures on the Pacific Coast in World War II, Oregon State University Press, 1975, p. 18-19.
  8. Historylink.org, Japanese submarine sinks the SS Coast Trader on June 7, 1942..
  9. Rc-sub.com, Japanese "B" Class Project
  10. Webber, Bert, Retaliation: Japanese Attacks and Allied Countermeasures on the Pacific Coast in World War II, Oregon State University Press, 1975, p. 40.
  11. (en) USS Saratoga Association, « SARATOGA V » [PDF], sur uss-saratoga.com (consulté le ).
  12. History.navy.mil, Juneau.

Bibliographie modifier

  • (en) Polmar, Norman (1986). Submarines of the Imperial Japanese Navy 1904-1945. Londres: Conway Maritime Press Ltd. (ISBN 0851773966).
  • (en) Chesneau, Roger (1980). All the World´s Fighting Ships 1922-1946. Londres: Conway Maritime Press Ltd. (ISBN 0-85177-1467).
  • (en) Jentsura, Hansgeorg (1976). Warships of the Imperial Japanese Navy, 1869-1945. Annapolis: Naval Institute Press. (ISBN 0-87021-893-X).

Liens externes modifier