Ibrahim Bek

chef de guerre ouzbek du début du XXe siècle

Ibrahim Bek (ouzbek : Ibrohimbek ; russe : Ибрагим-бек), est un chef de guerre ouzbek qui lutta contre l'expansion soviétique en Asie centrale.

Ibrahim Bek
Ibrohimbek
Muhammad Ibrahim-Bek (Chekabiev)
Ibrahim Bek
Photo non datée d'Ibrahim Bek (années 1920 ca)

Surnom Mullah Muhammad Ibrahim Bek
Naissance
en Boukharie (Khanat de Boukhara)
Décès (à 4142 ans)
Tachkent (République socialiste soviétique d'Ouzbékistan)
Origine Ouzbek
Allégeance Émirat de Boukhara
Rebelles basmatchi
Années de service 19201931
Commandement Chef des rebelles basmatchi
Conflits Colonisation russe de l'Asie centrale
Invasion soviétique

Biographie

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Né en 1889, Ibrahim est issu de la tribu des Lakaïs, une importante tribu ouzbèke vivant dans l'est de l'émirat de Boukhara. Selon l'explorateur britannique Alexander Burnes, un dicton usité parmi eux, fameux par leur brigandage, maudit quiconque meurt dans son lit, puisqu'un vrai Lakaï doit perdre la vie dans un tchapao ou expédition de pillage[1].

En 1920, il entre au service de l'émir de Boukhara, Alim Khan, qui devra bientôt fuir l'invasion soviétique et trouver refuge à Douchanbé en actuel Tadjikistan, puis à Kaboul, dans l'émirat d'Afghanistan. Ibrahim décide alors de s'opposer à l'occupation russe et mène l'insurrection musulmane des « Basmatchi » (« Brigands » en ouzbek), pour se libérer du joug bolchevik. Il luttera également contre le militaire ottoman Enver Pacha, un des chefs de la révolution « Jeunes-Turcs » qui cherchait à unifier les forces armées turcophones de l'Asie centrale dans le but de créer un Turkestan indépendant.

Musulman conservateur, Ibrahim Bek s'opposera au « jadidisme », un mouvement réformiste musulman apparu en Asie centrale à la fin du XIXe siècle.

Après plusieurs années de guérilla dans la région de Boukhara et dans la vallée de Ferghana, Ibrahim Bek est mis en difficulté en 1925 par un détachement de l'Armée rouge de la région militaire du Turkestan commandé par Mikhaïl Frounze. Les Soviétiques affirmeront qu'il était soutenu par les services secrets britanniques (cf. le « Grand Jeu »).

Obligé de fuir en Afghanistan, il s'allie avec un autre chef basmatchi, Faizal Maksum (en), avec qui il lance des raids contre la nouvelle République socialiste soviétique du Tadjikistan, proclamée en 1929 ; trahi par des villageois tadjiks, il sera capturé par les Soviétiques et exécuté avec trente-trois de ses partisans à Tachkent, capitale de la République socialiste soviétique d'Ouzbékistan, en 1931 (en selon d'autres sources[2]).

Les Basmatchi refusèrent de déposer les armes et continuèrent la lutte ; leur dernière grande bataille se déroulera en octobre 1933 dans le désert du Karakoum où, sous la direction de Dzhunaid Khan, ils seront battus par les forces soviétiques[3].

Notes et références

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  1. Alexander Burnes, Voyages de l'embouchure de l'Indus à Lahor, Caboul, Kalkh et Boukhara, et retour par la Perse, pendant les années 1831, 1832 et 1833, Tome 2, Paris : A. Bertrand, 1835, p. 243 (extrait en ligne).
  2. Amin Saikal, Modern Afghanistan: A History of Struggle and Survival, I.B.Tauris, 2004, p. 282. (ISBN 0857714783)
  3. Spencer C. Tucker, Encyclopedia of Insurgency and Counterinsurgency: A New Era of Modern Warfare: A New Era of Modern Warfare, ABC-CLIO, 2013, p. 61. (ISBN 1610692802)

Voir aussi

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Bibliographie

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Liens externes

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