Infaillibilité de l'Église

Au sein du christianisme, l'infaillibilité de l'Église est une croyance que le Saint-Esprit protège l'Église d'erreurs qui corrompraient ses doctrines essentielles. Cette croyance est reliée, mais n'est pas la même, que l’indéfectibilité de l'Église qui est la croyance que l'Église est indéfectible, c'est-à-dire qu'elle demeure et demeurera l'institution du salut fondée par Jésus-Christ jusqu'à la fin du monde.

Église catholique modifier

L'Église catholique enseigne que Jésus-Christ est la Parole de Dieu devenue chair et est ainsi la source de la Révélation divine. Le contenu de cette Révélation divine de Jésus-Christ constitue le « dépôt de la foi » et est contenue dans les Écritures saintes et dans la Tradition sacrée. Le Magistère de l'Église est l'autorité en matière de foi dans l'Église catholique. La théologie catholique divise les fonctions de ce magistère en deux catégories : le magistère sacré qui est infaillible et le magistère ordinaire qui est faillible. Le magistère sacré infaillible inclut les déclarations extraordinaires d'un pape agissant ex cathedra, celles d'un concile œcuménique ainsi que celles du « magistère ordinaire et universel ». En effet, malgré son nom, le « magistère ordinaire et universel » fait partie du magistère sacré qui est infaillible.

Dans la constitution Lumen Gentium, le Concile Vatican II parle ainsi de infaillibilité de l'Église :

Marchant à travers les tentations, les tribulations, l’Église est soutenue par la vertu de la grâce de Dieu, à elle promise par le Seigneur pour que, du fait de son infirmité charnelle, elle ne défaille pas à la perfection de sa fidélité mais reste de son Seigneur la digne Épouse, se renouvelant sans cesse sous l’action de l’Esprit Saint jusqu’à ce que, par la croix, elle arrive à la lumière sans couchant[1].

Fondamentalisme chrétien modifier

Les églises évangéliques fondamentalistes croient que la principale méthode d’étude biblique est l’interprétation littérale, et que l’interprétation de ces dernières sur des versets est infaillible et ne peut donc pas être discutée [2] ,[3].

Notes et références modifier

  1. « Lumen gentium », sur www.vatican.va (consulté le )
  2. James Barr, Bible and Interpretation: Volume I: Interpretation and Theology, OUP Oxford, UK, 2013, p. 454, 458
  3. W. Glenn Jonas Jr., The Baptist River: Essays on Many Tributaries of a Diverse Tradition, Mercer University Press, USA, 2008, p. 125: "Independents assert that the Bible is a unified document containing consistent propositional truths. They accept the supernatural elements of the Bible, affirm that it is infallible in every area of reality, and contend that it is to be interpreted literally in the vast majority of cases. Ultimately, they hold not merely to the inerrancy of Scripture, but to the infallibility of their interpretation of Scripture. The doctrine of premillennialism serves as a case in point. Early on in the movement, Independents embraced premillennialism as the only acceptable eschatological view. The BBU made the doctrine a test of fellowship. When Norris formed his Premillennial Missionary Baptist Fellowship (1933), he made premillennialism a requirement for membership. He held this doctrine to be the only acceptable biblical position, charging conventionism with being postmillennial in orientation."

Bibliographie modifier

  • Sylvio De Franceschi (éd.), Le pontife et l’erreur : Anti-infaillibilisme catholique et romanité ecclésiale aux temps posttridentins (xviie – xxe siècles), LARHRA, (ISBN 979-10-365-4326-5).
  • Bernard Sesboüé, Histoire et théologie de l'infaillibilité de l'Église, Lessius/Cerf, coll. « La part-Dieu », (ISBN 978-2-87299-240-9).
  • Jean-Pierre Torrell, « L'infaillibilité pontificale sst-slle un privilège "rersonnel” ? : Une controverse au Premier concile du Vatican », Revue des Sciences philosophiques et théologiques, vol. 45, no 2,‎ , p. 229–245 (ISSN 0035-2209).