Pivdenmach

entreprise ukrainienne
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L’Association de production Usine de construction de machines du sud nommée d'après Aleksandr M. Makarov (en), PA Pivdenmach ou PA Ioujmach (respectivement abréviations ukrainienne et russe ; ou encore PA Yuzhmash (transcription anglophone du russe), en ukrainien : Виробниче Об'єднання Південний Машинобудівний Завод імені А.М. Макарова, en russe : Производственное Объединение Южный Машиностроительный Завод имени А.М. Макарова), est un constructeur aérospatial national ukrainien. Il produit des satellites, des lanceurs, des fusées à ergols liquides, des trains d'atterrissage, des pièces moulées, des pièces forgées, tracteurs, outils et produits industriels. La société a son siège à Dnipro et relève de l'Agence spatiale nationale d'Ukraine. Elle travaille avec des partenaires aérospatiaux internationaux dans 23 pays.

Pivdenmach
logo de Pivdenmach
illustration de Pivdenmach

Création Voir et modifier les données sur Wikidata
Forme juridique Entreprise d'ÉtatVoir et modifier les données sur Wikidata
Siège social DniproVoir et modifier les données sur Wikidata
Activité Génie mécanique et fabricant aéronautique et spatial (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Produits LanceurVoir et modifier les données sur Wikidata
Société mère Agence spatiale nationale d'UkraineVoir et modifier les données sur Wikidata
Effectif 12 000Voir et modifier les données sur Wikidata
Site web www.yuzhmash.comVoir et modifier les données sur Wikidata

Historique

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La société a été créée le 21 juillet 1944 en tant qu'usine automobile, l'Usine automobile de Dnepropetrovsk (uk) (DAZ). En 1951, l'usine a été reconvertie pour la production en série de missiles R-1, R-2 et R-5 développés par Sergei Korolev.

Le temps des missiles

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Un tracteur-érecteur-lanceur de Topol-M au cours des répétitions du défilé du Jour de la Victoire 2010.

Ioujmach formait à l'origine en Union soviétique l'« usine 586 ». En 1954, Mikhaïl Yanguel créa le bureau d'études indépendant OKB-586 à partir du département Recherche et développement de l'usine 586. Il était précédemment directeur du centre de recherches OKB-1 (aujourd'hui RKK Energiya) de NII-88 (Institut de recherches scientifiques no 88, actuellement TsNIIMash) et se posait en partisan des propergols liquides hypergoliques (contrairement à Sergueï Korolev de l’OKB-1, qui privilégiait les missiles à ergols cryogéniques). Mikhaïl Yanguel avait reçu l'autorisation du Politburo de créer son propre bureau d'étude pour poursuivre la recherche sur les missiles balistiques à propergols liquides stockables : c'est ainsi qu’en 1966 l'OKB-586 devint le « Bureau d'Études Sud » ou Ioujnoïe, tandis que l'usine no 586 était rebaptisée « Ateliers Mécaniques Sud », voués à la conception et à la fabrication de missiles balistiques. Par la suite, l'usine sera rebaptisée Union d'Assemblage Sud, ou Ioujmach.

Parmi les missiles produits à Ioujmach, il y eut le premier missile nucléaire soviétique R-5M (SS-3 'Chuster'), le R-12 Dvina (SS-4 'Sandal'), le R-14 Tchoussovaïa (SS-5 'Skean'), le R-16 (SS-7 'Saddler', premier missile balistique intercontinental largement déployé), le R-36 (SS-9 'Scarp'), le MR-UR-100 Sotka (SS-17 'Spanker'), et le R-36M (SS-18 'Satan'). À l'apogée du complexe militaro-industriel soviétique, l'usine pouvait produire jusqu'à 120 missiles intercontinentaux par an. À la fin des années 1980, Ioujmach fut sélectionnée comme le principal centre de fabrication des missiles intercontinentaux RT-2PM2 Topol-M (SS-27 "Sickle B").

La Perestroïka et la reconversion

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Un trolley YuMZ (ЮМЗ) T2 à Chișinău, construit à la fin des années 1990

Au début de la perestroïka, il y eut un effondrement brutal de la demande militaire : aussi Ioujmach élargit-elle sa gamme de produits aux machines de l'industrie civile : en 1992, ce furent d'abord les trolleybus, avec le modèle YuMZ T1 articulé (1992–1998) et sa contrepartie rigide, le YuMZ T2. En 2010, l'usine continuait de produire le T2 aux côtés du YuMZ E-186 (de), plus moderne, à plancher bas.

Au sein du groupe industriel Ioujmach

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Vladimir Poutine à Ioujmach, au cours d'une visite officielle en Ukraine (2001).

Outre les Usines Sud de Dnipropetrovsk, Ioujmach possède les Ateliers de Mécanique de Pavlohrad (uk) (PMZ, à Pavlohrad), spécialisés dans les missiles à propergols solides. L’importance du groupe Ioujmach n'est pas sans rapport avec l'ascension politique de son ancien directeur (de 1986 à 1992), Leonid Koutchma, embauché comme ingénieur en 1975 et qui fut le directeur-général des Ateliers du Sud jusqu'en 1992. Celui-ci devient par la suite Premier ministre de l'Ukraine puis président de l'Ukraine de 1994 à 2005.

Ère post-crise ukrainienne

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La crise ukrainienne de 2014 et la dégradation des relations entre la Russie et l'Ukraine ont des conséquences sur l'entreprise.

En février 2015, après une année de relations tendues, la Russie a annoncé qu'elle mettrait fin à son « programme conjoint avec l'Ukraine pour lancer des fusées Dnepr [version civile du R-36] et [n'était] plus intéressée par l'achat de lanceurs ukrainiens Zenit, aggravant les problèmes du programme spatial [ukrainien] et mettant en difficulté l'usine Ioujmach »[1]. Comme la Russie est le principal client et fournit des composants clé, trois tirs seulement sont réalisés par ces deux lanceurs depuis 2015, situation qui assèche le carnet de commande de l'entreprise.

Avec la perte du marché russe, certains[Qui ?] pensaient que le seul espoir pour la société était une augmentation des affaires internationales, ce qui semblait peu probable dans les délais impartis[Lesquels ?][2]. La faillite semblait certaine en février 2015, mais a été évitée[2].

Accusation de vente de technologies à la Corée du Nord

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Le 14 août 2017, un article du New York Times[3] suggère que les moteurs des missiles nord-coréens Hwasong 12, à portée intermédiaire, et Hwasong-14 (en), un ICBM, étaient fabriqués par Ioujmach et exportés illégalement en Corée du Nord[4]. Cet article est basé sur une étude de Michael Elleman[5] qui dément et précise cette assertion le jour même[6]. L'étude a en fait conclu que les progrès rapides de la Corée du Nord dans le domaine des fusées sont dus aux importations de technologie, et étant donné que le moteur-fusée à carburant liquide de la Corée du Nord est basé sur des moteurs soviétiques RD-250 développés par l'entreprise russe NPO Energomach et lourdement modifiés pour les missiles nord-coréens Hwasong-12 et Hwasong-14, ces importations provenaient très probablement de l'espace post-soviétique[4]. Mariana Budjeryn, chercheuse au Belfer Center, de la John F. Kennedy School of Government de l'université Harvard, et Andrew Zhalko-Tytarenko, ancien vice-président de SpacePort, dans un article pour le Atlantic Council nient l'implication de la société ukrainienne dans le programme de missiles nord-coréen[7]. Le président ukrainien Petro Porochenko a ouvert une enquête sur la fourniture éventuelle de moteurs-fusées à la Corée du Nord : convaincu qu'il s'agit d'une infox, il espère en retrouver les auteurs[8], accusés de vouloir saboter le rapprochement entre l'Ukraine et l'Occident[9].

Produits

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Ioujmach est connue pour ses produits de l'industrie militaire et spatiale, et a valu à la ville de Dnipro le surnom de « Rocket City ».

Missiles

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La société était le principal producteur de missiles pour les programmes soviétiques d'ICBM et d'exploration spatiale.

Lanceurs

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Moteurs-fusées

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Système de contrôle automatique nucléaire

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Véhicules

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YuMZ E186

Trolleybus

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Tracteurs

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Notes et références

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  1. Doug Messier, « Russia Severing Ties With Ukraine on Dnepr, Zenit Launch Programs », Parabolic Arc,‎ (lire en ligne, consulté le )
  2. a et b Doug Messier, « Ukraine Space Industry on Verge of Collapse », Parabolic Arc,‎ (lire en ligne, consulté le )
  3. (en) William J. Broad et David E. Sanger, « North Korea’s Missile Success Is Linked to Ukrainian Plant, Investigators Say », sur The New York Times, (consulté le ).
  4. a et b (uk) Anastasia Zanuda, « Що нам відомо про "українські двигуни" у КНДР? », sur bbc.com,‎ (consulté le ).
  5. (en) Michael Elleman, « The secret to North Korea’s ICBM success », sur International Institute for Strategic Studies, (consulté le ).
  6. (uk) « Скандал з двигунами для ракет КНДР: автор доповіді дав пояснення по Україні », sur apostrophe.ua,‎ (consulté le ).
  7. (en) Mariana Budjeryn et Andrew Zhalko-Tytarenko, « North Korean Missile Engines: Not from Ukraine », sur Atlantic Council, (consulté le ).
  8. (uk) Elena Gubar, « Порошенко ініціював розслідування щодо можливого постачання ракетних двигунів до КНДР », sur dw.com,‎ (consulté le ).
  9. Stéphane Siohan, « Missiles: l’Ukraine dément avoir aidé la Corée du Nord », sur Le Temps, (consulté le ).

Voir aussi

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Articles connexes

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Liens externes

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