Isabelle Neuschwander

archiviste française
Isabelle Neuschwander
Isabelle Neuschwander en 2022.
Fonctions
Directrice
Archives nationales
-
Agnès Magnien (d)
Directrice
Archives départementales de la Somme
-
Anne-Marie Couvret (d)
Marie-Françoise Limon-Bonnet (d)
Biographie
Naissance
Nom de naissance
Isabelle Marie Renée DelabruyèreVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Formation
Activités
Archiviste, historienne, conservatrice du patrimoineVoir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
Distinctions

Isabelle Neuschwander, née Delabruyère, est une archiviste et historienne française née à Toulouse le [1].

Parcours modifier

Élève de l'École nationale des chartes, elle y obtient le diplôme d'archiviste paléographe en 1983 grâce à une thèse intitulée La Sénéchaussée de Toulouse : les sénéchaux et leur administration (vers 1389-1414)[2].

Elle devient conservateur du patrimoine, en spécialité archives (1983). Elle travaille aux Archives départementales des Yvelines (1983-1986), à celles du Cher (1988-1990) puis est nommée adjointe au responsable du Centre d'accueil et de recherche des Archives nationales (1990-1994). Elle prend en 1994 la direction des Archives départementales de la Somme (1994-1999) et revient aux Archives nationales comme responsable de la Section du XXe siècle (1999-2004), puis de l'équipe chargée du projet de nouveau centre de Pierrefitte-sur-Seine (depuis 2004) et finalement directrice des Archives nationales en 2007[3]. Elle est conservatrice générale du patrimoine depuis 2001.

Isabelle Neuschwander est déchargée de ses fonctions en [4] : cette décision[5] serait liée à l'occupation des lieux par le personnel des Archives nationales qui protestait contre le projet d'installation de la Maison de l'Histoire de France[6]. Elle est nommée inspectrice générale des affaires culturelles par décret du [7].

À la retraite depuis 2017, elle exerce de 2018 à 2019 la fonction de déléguée du Défenseur des droits pour le Val-de-Marne[8].

Elle se consacre depuis à reconstituer l'histoire de résistance et de déportation de son père, Louis Delabruyère, élève pilote, qui a embarqué le 12 février 1941 sur le Buhara pour rejoindre la France libre.

L'histoire du Buhara

Le 12 février 1941 au soir, 15 jeunes hommes, dont neuf élèves-pilotes de l’école élémentaire de pilotage (EEP) de Saint-Brieuc et leur instructeur Jean Magloire Dorange, embarquent sur le Buhara, échoué dans la baie de la Fresnaye, pour rejoindre l’Angleterre. Le plus âgé a 29 ans, le plus jeune 16 ans. La tentative échoue. Le petit cotre est arraisonné le 13 février en fin de matinée par un navire allemand au large de l’île de Guernesey. « Ceux du Buhara » sont emprisonnés à Cherbourg, à Saint-Lô, puis jugés les 19 et 20 mars par le tribunal militaire allemand de la FeldKommandantur 722 (Saint-Lô). Jean Magloire Dorange et l’élève pilote Pierre Devouassoud, qui constituent « l’âme de l’entreprise » selon les termes du jugement, sont condamnés à mort et fusillés le 12 avril. Le reste de l’équipage, condamné aux travaux forcés à perpétuité (à une exception), part le 23 avril en déportation dans le bagne de Remscheid-Lüttringhausen (de) en Rhénanie du Nord. Deux autres camarades, Raymond Canvel et Auguste Zaleswki, vont y trouver la mort.

Publications modifier

Ouvrage

  • L'aventure du Buhara : Résistance et déportation, 1940-1945. Sur les traces de Louis Delabruyère, élève-pilote embarqué sur le Buhara, OREP EDITIONS, Bayeux, 2023.

Travaux scientifiques (sélection)

  • Nach vier Jahren Haft im Zuchthaus Lüttringhausen zurück in die Freiheit: ein Zeitzeugenbericht des französischen Widerstandskämpfers Louis Delabruyère. Dans Remscheid 1945, 2020[9].
  • Le Centre historique des Archives nationales au défi du « projet Pierrefitte » : genèse et ambition de la refondation des Archives nationales (1998-2009). Dans La Gazette des Archives, n° 247, 2017-03 : « Marie-Paule Arnauld. La plénitude d’un métier ».
  • En attendant le débarquement : le début de l’année 1944 vu par les rapports des préfets ; Des préfets de Vichy aux commissaires de la République ; Rapports des commissaires de la République, novembre-décembre 1944, par Isabelle Neuschwander, Sylvie Le Goëdec et Christèle Noulet. Dans revue Espoir, n° 138-139-140, 2004.
  • Les archives : un service public de la mémoire ? Actes du forum organisé par Le Monde en octobre 2001 au Mans sur Devoir de Mémoire, droit à l’oubli.
  • Une crise paradoxale. Dans Le Débat, n° 115, mai-août 2001, Gallimard, pp. 130-138.
  • Pour une revitalisation des services éducatifs des archives. Dans La Gazette des Archives, n° 184-185, 1999, pp. 105-112. Actes du colloque « Les Archives au service du public : quelles offres pour quelles attentes ».
  • À la découverte des écritures anciennes. Archives départementales des Yvelines, 48 p., 1989.

Rapports d’inspection (inspection générale des affaires culturelles)

Le Centre international du photojournalisme de Perpignan : évaluation et perspectives, mission menée avec Philippe Chantepie, inspecteur général des affaires culturelles, juin 2017.

Mission relative aux structures ayant une activité d’adaptation des œuvres au bénéfice des personnes en situation de handicap, mission commune IGAS/ IGAENR/IGAC, janvier 2017[10].

Conséquences de l’inscription des professionnels de la restauration du patrimoine dans la liste des métiers d’art, avril 2016[11].

Évaluation de l’École européenne supérieure de l’image (EESI), mission menée avec Philippe Chantepie, inspecteur général des affaires culturelles, mai 2015 [12].

Évaluation de la formule de gestion en EPCC des établissements muséaux en partenariat État/collectivités territoriales à partir de l’analyse de six structures, mission menée avec Pascale Beyaert, chargée de mission, octobre 2014[13].

Évaluation de l’association « Maison des Cultures du Monde », janvier 2014[14].

Évaluation de l’association « Les Allumés du jazz », mission menée conjointement avec Le Nhat Binh, inspecteur général des affaires culturelles, juin 2013 [15].

Décorations modifier

de services civils[17].

Sources modifier

  1. Bibliothèque de l'École des chartes, 1979, 137-2, p 367
  2. Site de l'École des chartes
  3. Nomination annoncée sur le site du ministère de la Culture.
  4. Arrêté de cessation de ses fonctions, 23 février 2011
  5. « Limogeage de la directrice des archives nationales : les masques tombent », sur free.fr via Wikiwix (consulté le ).
  6. GénéInfos, 21 février 2011
  7. Journal officiel du 20 mars 2013.
  8. 94Citoyens.com, 5 juillet 2018.
  9. « Nach vier Jahren Haft im Zuchthaus Lüttringhausen zurück in die Freiheit », sur nwbib.de (consulté le )
  10. « Les structures ayant une activité d'adaptation des œuvres au bénéfice des personnes en situation de handicap - réalités observées et perspectives - », sur www.culture.gouv.fr (consulté le )
  11. « Les conséquences de l'inscription des professionnels de la restauration du patrimoine dans la liste des métiers d'art », sur www.culture.gouv.fr (consulté le )
  12. « Mission d’évaluation de l’Ecole Européenne Supérieure de l’Image (EESI) », sur www.culture.gouv.fr (consulté le )
  13. « Evaluation de la formule de gestion EPCC des structures muséales en partenariat Etat/Collectivités locales », sur www.culture.gouv.fr (consulté le )
  14. « Rapport d'inspection 2014-1 Evaluation de l'association MCM Maison des Cultures du Monde », sur www.culture.gouv.fr (consulté le )
  15. « Rapport d'inspection : bilan de l'association "les Allumés du jazz" », sur www.culture.gouv.fr (consulté le )
  16. http://www.lefigaro.fr/assets/pdf/legion_honneur2007.pdf
  17. Décret du 13 juillet 2007
  18. Arrêté du 13 septembre 2016 portant nomination dans l'ordre des Arts et des Lettres.

Liens externes modifier