Jacinthe Marto

sainte catholique portugaise ayant vu la Vierge en 1917
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Jacinta Marto
Sainte catholique
Image illustrative de l’article Jacinthe Marto
Jacinthe Marto en 1917.
Sainte, voyante de Fatima
Naissance
Drapeau du Royaume du Portugal Aljustrel, Fátima
Décès (à 9 ans) 
Drapeau du Portugal Lisbonne
Nom de naissance Jacinta de Jesus Marto
Autres noms Hyacinthe
Nationalité Drapeau du Portugal portugaise
Vénérée à la basilique Notre-Dame-du-Rosaire (Fátima)
Béatification  à Fátima,
par Jean-Paul II
Canonisation  à Fátima,
par François
Fête 20 février
Attributs à vu la Vierge Marie en 1917

Jacinta Marto, ou Jacinthe Marto en français, est née le à Aljustrel, Fátima, et morte le à Lisbonne. Avec son frère et sa cousine, elle bénéficia d'apparitions de la Vierge Marie à partir du 13 mai, tous les 13 du mois, jusqu'au 13 octobre 1917 à la Cova da Iria. Bergère de son état, elle avait 7 ans lors des premières apparitions.

Jacinthe et son frère François sont béatifiés le par le pape Jean-Paul II. Leur canonisation est célébrée le à Fátima au cours du voyage du pape François pour le centenaire des apparitions mariales de Fátima[1]. Les deux jeunes saints sont commémorés le 20 février selon le Martyrologe romain[2],[3].

Biographie modifier

Enfance modifier

Jacinta Marto est née le [4],[5]à Aljustrel (près de Fátima). Elle est la fille cadette d'Olímpia et de Manuel Marto. Elle est baptisée le dans l'église paroissiale. Jacinta, comme son frère François et sa cousine Lúcia dos Santos, sont des enfants typiques de la campagne portugaise de l'époque. Ne fréquentant pas l'école, elle travaille comme bergère avec son frère et sa cousine Lúcia[6]. Elle est décrite comme une enfant ayant une volonté forte et avec un talent pour la danse et la poésie[7]. Très douce dans sa tendre enfance, elle devient en grandissant parfois capricieuse et boudeuse car elle est vive et passionnée en tout, expansive et enthousiaste. Jacinta est un cœur extrêmement pur capable d'une immense affection.

Les visions de la Vierge Marie, à Fatima modifier

De gauche à droite : Jacinta Marto (sept ans), Lúcia dos Santos (douze ans) et François Marto (neuf ans), les trois bergers ayant vu la Vierge de Fatima.

En 1915, les trois enfants voient « l'Ange du Portugal ». Puis en 1917, ils voient la Vierge Marie dans le petit village de Fátima.

Après les apparitions, le comportement du frère et de la sœur évoluent. Jacinta est très impressionnée par une vision de l'Enfer qui a eu lieu au cours de la troisième apparition. Bouleversée par le sort affreux des pécheurs, et comprenant « la valeur du sacrifice, combien celui-ci est agréable à Dieu et combien par égard pour lui, Dieu convertit les pécheurs » elle se résout de grand cœur à faire pénitence et à s'infliger des sacrifices pour leur conversion[8], suivant en cela la proposition faite par la Vierge, au cours de la première apparition.

Elle avait toujours cette pensée, qui lui était devenue habituelle, de souffrir pour les pécheurs, en réparant à leur place, en se substituant à eux pour leur obtenir le pardon et la grâce de la conversion.

Après les apparitions, Jacinthe entre à l’école primaire sur les recommandations de la Sainte Vierge. D’après les souvenirs de Lucie, Jacinthe était une enfant affectueuse, très gentille, et délicate.

Maladie et mort modifier

Bien que Jacinthe eût maintenant plus de huit ans, l'abbé Ferreira, indocile aux récentes prescriptions de saint Pie X, se montrait toujours aussi inflexible : à l'été 1918, il n'avait pas encore accordé à la petite voyante la faveur de s'approcher de la sainte Table. Le , Jacinthe et son frère François tombent malades, victimes de la grippe espagnole qui ravage l'Europe en 1918 à la suite de la Première Guerre mondiale. Après une broncho-pneumonie, la petite fille déclare une pleurésie purulente, qui lui cause de grandes souffrances. Le , elle est emmenée à Lisbonne, où elle est admise à l'orphelinat de Notre-Dame des Miracles au 17 de la Rue da Estrela. Le , elle est transférée à l'hôpital Dona Estefania de Lisbonne[6] où elle est opérée.

Le résultat de l'opération, faite par le Dr Castro Freire, assisté du Dr Elvas, parut d'abord encourageant. On lui avait retiré deux côtes du côté gauche ; la plaie était large comme la main. Elle en souffrait beaucoup, et la douleur se ravivait chaque fois qu'il fallait panser la plaie.

Jacinta s'éteignit seule le 20 février 1920, sans parents ni amis, sans personne qui assistât à ses derniers instants, emportée au ciel selon sa promesse, par la Vierge Marie.

Elle est enterrée au cimetière de Vila Nova d'Ourém, dans la tombe de famille du baron d'Alvaiázere[6]. La dépouille de la petite fille (elle n'avait que 9 ans) aurait dû être enterrée à Fatima, mais comme aucune sépulture personnelle n'y était prévue, c'est la famille du baron (et en particulier sa sœur Maria Celeste da Camara et Vasconcelos) qui prend en charge d'inhumer l'enfant dans le caveau familial du baron dans la ville d'Ourém[9].

Au cours de sa dernière maladie, elle reçut plusieurs visites de la Vierge Marie[10],[6], pour l'encourager et la réconforter.

Si la petite Jacinthe est morte plusieurs mois après son frère (et dans de grandes souffrances), c'est, d'après les propos du Pape Jean-Paul II lors de sa béatification : « en s'offrant héroïquement comme victime pour la conversion des pécheurs »[11].

Lorsque Lucie la visita un jour à l'hôpital, Jacinthe lui confia : « J'aime tellement souffrir pour leur amour et pour leur faire plaisir ! Ils aiment beaucoup ceux qui souffrent pour la conversion des pécheurs. » (…)

Visions de Jacinthe racontées par Lucie dans son Troisième Mémoire modifier

Les paroles de Jacinthe relatant deux visions distinctes ont été écrites par Sœur Lucie en 1941[12] :

« Je ne sais pas comment cela s'est fait, j'ai vu le Saint-Père dans une très grande maison, agenouillé devant une table, la tête dans les mains et pleurant. Au dehors, il y avait beaucoup de gens et certains lui jetaient des pierres, d'autres le maudissaient et lui disaient beaucoup de vilaines paroles. Pauvre Saint-Père. Nous devons beaucoup prier pour lui ! »[12]

« Ne vois-tu pas tant de routes, tant de chemins et de champs plein de gens qui pleurent de faim et n'ont rien à manger ? Et le Saint-Père dans une église, priant devant le Cœur Immaculé de Marie ? Et tant de monde qui prie avec lui ? »[12]

Vénération et culte modifier

Représentation des apparitions

Transferts de sa sépulture modifier

Le , quinze ans plus tard, ses restes mortels sont transférés d'Ourém au cimetière de Fátima, où le cercueil est ouvert et laisse voir son corps intact. L'assistance découvre avec émerveillement le visage intact de la voyante. Le , ses restes sont transférés dans la basilique de Fátima où elle est enterrée dans le transept gauche de la basilique. Le a lieu une nouvelle ouverture officielle du cercueil. Le corps se révèle moins bien conservé que lors de l'ouverture en 1935[6],[9].

Béatification et canonisation modifier

Canonisation de François et Jacinthe Marto le 13 mai 2017 à Fatima

En 1946, s'ouvre le procès en béatification de Jacinthe et de son frère François. Le , le pape Jean-Paul II publie le décret proclamant l'héroïcité des vertus des voyants François et Jacinthe Marto (ils sont alors déclarés vénérables)[13]. Le , Jacinthe est béatifiée en même temps que son frère François par le pape Jean-Paul II[6]. Âgée d'un peu moins de 10 ans au moment de sa mort, Jacinthe est la plus jeune des non-martyres à avoir été béatifiée.

Le a lieu la célébration du centenaire de sa naissance avec une audience du pape Benoît XVI. Les 12 et , le pape Benoît XVI visite le sanctuaire de Fátima pour le dixième anniversaire de la béatification des pastoureaux Jacinthe et François Marto[14],[15].

Le , le pape François autorise la Congrégation pour les causes des saints à promulguer le décret reconnaissant un miracle obtenu par l'intercession de Jacinthe Marto, permettant sa canonisation[16]. La canonisation est célébrée le à Fatima, par le pape François, à l'occasion du centenaire des apparitions[16].

Jacinthe et son frère François sont liturgiquement commémorés le [2].

Notes et références modifier

  1. « Les petits bergers de Fátima seront canonisés le 13 mai lors du voyage du pape », sur Aleteia, .
  2. a et b « Bienheureuse Jacinthe (Hyacinthe) Marto », sur Nominis, nominis.cef.fr (consulté le ).
  3. « 20 Février FETE DES BIENHEUREUX FRANÇOIS ET JACINTHE MARTO », sur Santuário de Fátima (consulté le )
  4. « Sanctuaire de Fatima | L’anniversaire de la naissance de Sainte Jacinthe Marto est commémoré aujourd’hui », sur Santuário de Fátima (consulté le )
  5. (it) « Francisco e Jacinta Marto », sur www.causesanti.va (consulté le )
  6. a b c d e et f « Les Voyants, la bienheureuse Jacinta Marto », sur Notre-Dame de Fatima, fatima.be (consulté le ).
  7. (it) Cristina Siccardi, « Beata Giacinta Marto, Veggente di Fatima », sur Santi e Beati, santiebeati.it, (consulté le ).
  8. « Magnificat », Magnificat, no 255,‎ , p. 297.
  9. a et b Joachim Bouflet et Philippe Boutry, Un signe dans le ciel : Les apparitions de la Vierge, Grasset, , 475 p. (ISBN 978-2-246-52051-1), p. 63,144 note 27.
  10. « FATIMA (PORTUGAL), 1917, Notre-Dame du Très Saint Rosaire », sur Apotres de l'Amour, apotres.amour.free.fr (consulté le ).
  11. Jean-Paul II, « Homélie du pape Jean-Paul II pour la béatification de Jacinta et Francisco Marto », sur Vatican, vatican.va, (consulté le ).
  12. a b et c Yves Chiron, Petite vie des voyants de Fatima, (ISBN 979-1033605881)
  13. « François et Jacinthe béatifiés », sur Notre Dame de Fatima, fatima.be (consulté le ).
  14. « Voyage apostolique au Portugal pour le dixième anniversaire de la béatification de Jacinta et Francisco, pastoureaux de Fátima (11-14 mai 2010) », sur Vatican, vatican.va, (consulté le ).
  15. (pt) Alexandre Brito, « Papa lembrou João Paulo II na Capelinha das Aparições », RTP,‎ (lire en ligne).
  16. a et b « Vatican : feu vert à la canonisation de deux bergers de Fatima », AFP,‎ (lire en ligne).
Statue des deux pastoureaux béatifiés.

Annexes modifier

Articles liés modifier

Liens externes modifier