Jacques-Henri Schloesing

aviateur français

Jacques-Henri Schloesing (Montreux, - Mort pour la France[1] à Beauvoir-en-Lyons, le ) est un militaire français, Compagnon de la Libération. Aviateur rallié à la France libre, il s'illustre dans les combats au-dessus de la Manche et des côtes françaises. Survivant une première fois au crash de son avion, il parvient à échapper aux Allemands et à reprendre le combat quelques mois plus tard avant d'être à nouveau abattu et d'y laisser la vie en 1944.

Jacques-Henri Schloesing
Naissance
Montreux (Suisse)
Décès (à 24 ans)
Beauvoir-en-Lyons (Seine-Maritime)
Mort au combat
Origine Drapeau de la France France
Allégeance Drapeau français République française
Drapeau de la France Forces françaises libres
Arme Armée de l'air
Grade Commandant
Années de service 19391944
Commandement Groupe de chasse Île-de-France
Groupe de chasse Alsace
Conflits Seconde Guerre mondiale
Distinctions Officier de la Légion d'honneur
Compagnon de la Libération
Croix de Guerre 1939-1945
Distinguished Flying Cross (GB)

Biographie

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Avant-guerre

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Jacques-Henri Schloesing naît le à Montreux en Suisse au sein d'une famille protestante alsacienne [2]. D'abord installée à Mulhouse où le père, le pasteur Émile Schloesing (1888-1971), exerce de 1919 à 1928, la famille part ensuite à Paris[3]. Après un baccalauréat obtenu à l'issue de sa scolarité au lycée Carnot, Jacques-Henri suit des cours de droit et prépare l'école coloniale tout en s'impliquant parallèlement dans le scoutisme protestant [4]. Devançant l'appel, il s'engage dans l'armée le et intègre l'école des officiers de réserve de Laval. Puis, demandant à servir dans l'aviation, il est envoyé à l'école de l'air de Versailles où il est breveté chef de bord et officier observateur[5].

Seconde guerre mondiale

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Tombe de Jacques-Henri Schloesing.

Replié avec son unité sur la base de Francazal lors de la bataille de France, Jacques-Henri Schloesing entend l'annonce faite par le maréchal Pétain du futur armistice[2]. Désireux de poursuivre la lutte, il embarque le avec Didier Béguin, René Casparius et Raymond Roques à bord d'un Caudron C.440 en direction de l'Angleterre[5]. Arrivé sur le sol britannique, il retrouve deux de ses frères et sa mère ayant également fui la France[2], mais pas son père qui, volontaire pour combattre, a été capturé et restera prisonnier jusqu'en 1941[3]. Engagé dans les forces françaises libres, il est envoyé en Operational Training Unit où il subit un important entraînement lui permettant d'être breveté pilote[4]. Promu sous-lieutenant, il est affecté, dès la création de celui-ci en , au Groupe de chasse Île-de-France avec lequel il connaît son baptême du feu le [5]. Aux commandes d'un Spitfire, il participe aux opérations au-dessus de la Manche et des côtes françaises en tant que commandant en second de l'escadrille "Versailles" du groupe Île-de-France[4]. Après avoir gravement endommagé un Junkers Ju 88 le , il est promu lieutenant en juillet et prend le commandement de son escadrille[2]. Il passe capitaine en octobre et abat en combat aérien un Focke-Wulf Fw 190 le [4]. Le mois suivant, sur recommandation de Bernard Dupérier, il succède à ce dernier à la tête du groupe de chasse Île-de-France[5].

Le , Jacques-Henri Schloesing est abattu en vol au-dessus de la Somme par quatre Fw 190[2]. Il parvient à s'extraire de son appareil et à déclencher son parachute mais est gravement brûlé au visage et aux mains. Aidé par la population locale, il réussit à se soustraire pendant plusieurs jours aux recherches allemandes et rejoint Paris dix jours plus tard[4]. Accueilli par une famille travaillant pour le compte du réseau Comète, il est hébergé et soigné pendant deux mois puis regagne l'Angleterre après être passé par l'Espagne[5]. Il apprend alors sa promotion au grade de commandant puis subit plusieurs opérations et une longue convalescence[2]. Il finit par reprendre le service actif en et est réaffecté au groupe Île-de-France avec lequel il participe au débarquement de Normandie le assurant un soutien aérien des troupes[4]. Le , il est muté au Groupe de chasse Alsace et en prend le commandement, fraîchement décoré de l'Ordre de la Libération[5]. Deux jours plus tard, lors d'une patrouille dans le ciel de Rouen, son avion est abattu et s'écrase à Beauvoir-en-Lyons[2]. Cette fois-ci, Jacques-Henri Schloesing ne survit pas. Il avait à son actif 148 heures de vol de guerre en 85 missions[2].

Décorations

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Officier de la Légion d'Honneur Compagnon de la Libération Croix de Guerre 1939-1945
Médaille de la Résistance française Distinguished Flying Cross
(Royaume-Uni)
Croix de guerre
(Tchécoslovaquie)

Hommages

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Références

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  1. « Mémoire des hommes »
  2. a b c d e f g et h « Biographie - Ordre National de la Libération »
  3. a et b Patrick O'Reilly, « Nécrologie », Journal de la Société des océanistes, 1971, vol. 27, no 31, p. 211; Aimé Bonifas, Les Protestants nîmois durant les années noires: 1940-1944, Presses du Languedoc, 1993, 102 p., p. 27 (ISBN 2859981179); Jacques Poujol, Protestants dans la France en guerre : 1939-1945. Dictionnaire thématique et biographique, Éditions de Paris, 2000, 301 p., p. 264 (ISBN 2846210004).
  4. a b c d e et f Jean-Christophe Notin, 1061 Compagnons : histoire des Compagnons de la Libération, Paris, Éditions Perrin, , 822 p. (ISBN 2-262-01606-2)
  5. a b c d e et f Vladimir Trouplin, Dictionnaire des Compagnons de la Libération, Elytis, (ISBN 978-2-35639-033-2 et 2-35639-033-2)

Voir aussi

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Articles connexes

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Bibliographie

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  • Patrick Collet (préface de Pierre Schoendoerffer), Itinéraire d'un Français libre : Jacques-Henri Schloesing, Éditions l'Esprit du livre, , 208 p. (ISBN 978-2-915960-74-7 et 2-915960-74-7).
  • Henry Lafont, Aviateurs de la liberté : Mémorial des Forces Aériennes Françaises Libres, Vincennes, SHAA, , 320 p. (ISBN 2-904521-46-1).
  • Vital Ferry, Croix de Lorraine et Croix du Sud 1940-1942 : Aviateurs belges et de la France libre en Afrique, Paris, Editions du Gerfaut, , 286 p. (ISBN 2-914622-92-9, lire en ligne).
  • Mémorial des Compagnons - 1940-1945 : Compagnons morts entre le 18 juin 1940 et le 8 mai 1945, Paris, Imprimerie nationale, .
  • Jean-Christophe Notin, 1061 compagnons : Histoire des Compagnons de la Libération, Paris, Éditions Perrin, , 822 p. (ISBN 2-262-01606-2).
  • Vladimir Trouplin, Dictionnaire des Compagnons de la Libération, Elytis, , 1230 p. (ISBN 978-2-35639-033-2 et 2-35639-033-2).
  • « Les Forces Aériennes Françaises Libres. Juin 1940 : naissance des FAFL au Moyen-Orient », Icare (revue), no 128,‎ .
  • Yves Morieult, « Les French Flight des escadrilles françaises au sein de la RAF », Aéro Journal, no 33,‎ .
  • Dominique Breffort, « Les Forces Aériennes Françaises Libres et la reconstitution de l'armée de l'air (1940-1945) », Wing Masters, no HS n°3,‎ .
  • Bernard Dupérier, « Schloesing », Revue de la France libre, no 49,‎ .

Liens externes

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