Jacques-Nicolas-René Gastineau

magistrat français

Jacques-Nicolas-René Gastineau, né en 1735, mort le à Angers, était un magistrat français du XVIIIe siècle, docteur agrégé des facultés de droit de l'Université d'Angers, il fut guillotiné à Angers durant la Révolution française.

Jacques-Nicolas-René Gastineau
Château de Loncherais - propriété de Jacques-Nicolas-René Gastineau en 1789,(remanié en 1876)
Biographie
Naissance
Décès
Nationalité
Formation
Activité
Docteur agrégé des facultés de droit à l'université d'Angers (1777-1780)
Autres informations
A travaillé pour

Procureur du roi en la maitrise des eaux et forêts d'Angers (1763-1766)

Directeur de l'Académie des sciences, belles-lettres et arts d'Angers (1777-1780)
Propriétaire de

Biographie

modifier

Fils de Jacques Gastineau[1], ancien docteur agrégé en la faculté de droit d'Angers[2], et de Renée Angélique Briand[3].

René Gastineau épouse en 1763 Françoise-Renée Sizé [4], sœur d'Anne-Francoise Sizé, femme du maire d'Angers Bucher de Chauvigné.

En 1759, Il fut avocat au présidial d'Angers, professeur en droit civil et canonique, avocat aux sièges royaux, procureur du roi en la maîtrise des eaux et forêts d'Angers en 1763[2].

Il fut élu le , membre de l'Académie royale des sciences et belles lettres et arts d'Angers, en devint chancelier, puis directeur de 1777 à 1780[5],[6]. En cette qualité, il prononça l'éloge du roi aux séances de rentrée de 1778 et 1779 et plusieurs « discours de circonstances ».

Il porta la parole au nom du Tiers état dans la séance de l'ordre de la noblesse du . En 1790, il s'éleva contre « l'irréligion » de la jeunesse, et eu le courage de protester par écrit contre une adresse à l'Assemblé nationale, présentée par Louis-Marie de La Révellière-Lépeaux, prétendument mandaté par les étudiants et professeurs de la faculté qui réclamaient l'abolition du latin[5],[7],[2].

En 1792, dans une lettre aux administrateurs du département de Maine-et-Loire, il fait part de son invention, d'un procédé pour obtenir économiquement de l'huile, pour la consommation et l'éclairage, à base de marc de pépins de pommes et de poires[7].

Arrestation et condamnation

modifier

En 1793, il fut le seul des quatre agrégés à refuser de prêter le serment civique, il est incarcéré dans son château de l'Oncheraie, où il vivait retiré.

Pendant la Guerre de Vendée, il est accusé ainsi que son ami et voisin Hercule de la Grandière, d'avoir favorisé les troubles dans la commune de La Jaille-Yvon où les habitants refusèrent de subir le recrutement et s'insurgèrent le , mais furent mis en déroute par les « patriotes », plusieurs de leurs domestiques auraient participé à cette révolte.

Tous deux furent arrêtés et conduits à la prison du château d'Angers. À l'approche des vendéens en , ils furent transférés à Château-Gontier , à Sablé, au Mans[5] et enfin à Bonnétable où ils furent « abandonnés par leur conducteurs », voulant prouver leur bonne foi, ils y étaient restés, et s'étaient mis à la disposition de la municipalité de cette ville.

Mais René Gastineau est dénoncé par les « Républicains, officiers municipaux de La Jaille-Yvon »[7], qui l'accusent d'avoir hébergé des prêtres réfractaires[5] ; « y disant tous les jours la messe, contre toutes défenses portées par la loi... dans la chapelle de Gastineau, qui était remplie d'aristocrates», « et que depuis le commencement de la révolution que Gastineau après avoir refusé le serment à Angers, sa maison n'a pas cessé, jusqu'au moment de son arrestation, d'être remplies de gens suspects et malintentionnés soit en prêtres réfractaires, nobles et autres aussi dangereux », qu'un prêtre en posant sur la table deux pistolets aurait déclaré; « Voila la manière dont agissent les bons prêtres », et que l'on aurait utilisé sa maison pour fabriquer des cartouches[7].

Retransféré à la prison d'Angers, Gastineau déclare qu'il n'a rien à se reprocher, et se défend courageusement[8], mais il fut condamné à mort, ainsi que Hercule de la Grandière, par la Commission militaire, et guillotiné le même jour sur la place du Ralliement à Angers, le 14 ventôse, an II.

Le curé Gruget raconte ainsi ses derniers moments[2] ; « Arrivé sur l'échafaud, il considéra l'instrument fatal, vous allez me manquer, dit-il au bourreau d'un ton ferme.... il disait vrai, on le manqua en effet, et le bourreau fut obligé de s'y prendre à deux fois, ainsi finit M.Gastineau, regretté de tous les honnêtes gens »[7],[4]

Articles connexes

modifier

Sources

modifier
  • André Joubert (1848-1891), La Chatellenie de la Jaille-Yvon et ses seigneurs d'après les documents inédits (1052-1789), 1885. Paysages et croquis / André Joubert, 1867, Angers, imprimerie Germain et G. Grassin[7],[9].

Références

modifier
  1. Armorial général de l'Anjou / par M. Joseph Denais, 1879-1884 (lire en ligne), p. 84
  2. a b c et d Lens, Louis de, Université d'Angers, du XVe siècle à la Révolution française. Tome premier, Faculté des droits, Germain et G. Grassin (Angers), (lire en ligne), p. 254, 255, 256
  3. Joubert, André (1847-1891), Un recueil de plaidoyers inédits des avocats angevins aux XVIIe et XVIIIe siècles (1680-1730), Germain et G. Grassin (Angers), (lire en ligne)
  4. a et b Simon-Jean Gruget (1751-1840), Les fusillades du Champ des martyrs : mémoire rédigé en 1816 / par M. l'abbé Gruget, publié et annoté par E. Queruau-Lamerie, (lire en ligne), p. 40, 41, 43
  5. a b c et d Célestin Port, Dictionnaire historique de Maine-et-Loire : Gastineau (Jacques-Nicolas-René) Version révisée G-GUY, (lire en ligne), p. 214
  6. Académie des sciences, belles-lettres et arts (Angers)., Mémoires de la Société d'agriculture, sciences et arts d'Angers, Ed. de l'Ouest (Angers), (lire en ligne), p. 352, 354, 355, 356
  7. a b c d e et f André Joubert, La Chatellenie de La Jaille-Yvon et ses seigneurs d'après les documents inédits (1052-1789), Angers, impr. Germain et G. Grassin (lire en ligne), p. 31
  8. Camille Bourcier, Essai sur la Terreur en Anjou (2e édition), (lire en ligne), p. 72
  9. « Joubert, André (1848-1891) », sur IdRef