Jacques Angelvin

animateur de télévision français
Jacques Angelvin
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 64 ans)
CannesVoir et modifier les données sur Wikidata
Nom de naissance
Jacques Louis Daniel AngelvinVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activités
Autres informations
Condamné pour

Jacques Angelvin, né le à Marseille et mort le à Cannes, est un animateur de télévision et acteur français.

Notamment connu pour avoir animé pendant 15 ans l'émission Télé-Paris, devenue ensuite Paris-Club, avec Jacques Chabannes et Roger Féral, il est plus tard arrêté en 1962 pour trafic d'héroïne à New York. La mésaventure d'Angelvin inspira le réalisateur Gérard Oury pour sa comédie Le Corniaud, réalisée deux ans après son arrestation.

Biographie modifier

Renvoyé de plusieurs collèges et lycées, ses parents l'orientent sans succès vers la pâtisserie. En 1939, il est vendeur dans une librairie d'occasions du Quartier latin. Après la guerre, il est embauché comme assistant réalisateur à la radio.

Puis il connaît la notoriété grâce à l'émission télévisée "Paris-Club" et, pour augmenter ses revenus, anime des galas et joue dans des films publicitaires. Il fréquente les boîtes de nuit[1].

Il est arrêté à New York par Sonny Grosso, le , dans le cadre de la lutte contre la French Connection, pour trafic d'héroïne. Un peu auparavant, les agents du BNDD avaient saisi 10 kg d'héroïne à Brooklyn et arrêté François Scaglia qui connaissait l'animateur. Celui-ci avait transporté 52 kg d'héroïne pure, cachée à cinq endroits différents, dans sa Buick, immatriculée 18 LU 75, arrivée par paquebot en échange de 10 000 $, supposant peut-être que sa notoriété télévisuelle le mettrait à l'abri de toute suspicion[2]. Son arrestation fait grand bruit en France et les unes de la presse, Télé 7 jours titre en couverture avec sa photo : « Angelvin : j'ai pleuré en lisant les journaux français[3] ». Comme il avait acheté cette voiture d'occasion avant le voyage et l'avait lui-même conduite de Paris au port du Havre, sa culpabilité devenait plus que probable. Toutefois, dans son autobiographie, Marcel Jullian indique avoir dîné avec Jacques Angelvin la veille de son départ pour les États-Unis et que celui-ci lui a confié avoir pour maîtresse une hôtesse de l'air libanaise qui a servi d'intermédiaire pour lui vendre, pour une bouchée de pain, la Buick qui appartenait à un riche marchand de Beyrouth, et que s'il l'emmenait avec lui aux États-Unis c'était pour éviter qu'elle soit abîmée en stationnant dehors à Paris, ou bien volée, et qu'il avait l'intention de l'utiliser pour traverser les États-Unis et se rendre au Canada[4].

Jacques Angelvin commence par clamer son innocence, puis finit par plaider coupable pour bénéficier de l'allègement prévu par la législation américaine. Il est condamné le , à une peine de six ans de prison[5].

Son aventure a inspiré, dans deux registres très différents, les scénarios des films Le Corniaud (comédie pure) et French Connection (réalisme au sein d'une fiction à caractère quasi documentaire).

Il est libéré en 1967 et s'installe à Port Grimaud. L'année suivante, il raconte dans son livre Mes prisons américaines ce qu'il lui est arrivé à New York. Il devient agent immobilier, marié, il a deux enfants (nés avant son arrestation) et meurt à Cannes le [2].

Filmographie modifier

Publication modifier

Récit modifier

  • Mes prisons américaines (Plon, 1968)

Notes et références modifier

  1. Télé 7 Jours n°103, semaine du 10 au 16 mars 1962, pages 6-9 : "De sa prison. Angelbert à Sallebert. C'est terrible. Et à... Dieu sait quand"
  2. a et b Alain Bauer, Christophe Soullez, La criminologie pour les nuls, Editions Générales First, , 463 p. (ISBN 2754031626)
  3. Télé 7 Jours n°103, semaine du 10 au 16 mars 1962.
  4. Marcel Jullian, Mémoire buissonnière, Albin Michel, 2000, p.230 : "Il se trouvait, par le hasard des choses, que j'avais dîné avec Angelvin la veille de son départ malencontreux pour les Amériques. (...) Il partait pour New York avec des projets d'émissions dans ses poches et comptait en profiter pour faire un détour par le Canada où, selon lui, on s'intéressait à des nouveautés françaises de genre de celles dans lesquelles il se produisait à Paris. (...) Il me confia qu'il filait la romance avec une hôtesse de l'air libanaise, et me conduisit, après le dîner, à l'esplanade des Invalides, qui était alors un immense parking à ciel ouvert. Et là, merveille des merveilles, il me montra son acquisition. C'était "la belle américaine" ! Il en était fier et se vantait de l'avoir achetée, par l'entremise de sa nouvelle conquête, pour une "bouchée de pain" à un riche marchand de Beyrouth (...) Afin de ne pas se séparer de sa limousine et de ne pas la laisser croupir une semaine en plein air, à Paris, "comme pour tenter les voleurs de bagnoles", il l'emmenait aux "States". Avec elle, il irait de New York au Canada de la terre promise."
  5. Saint-Raphaël : La 2CV du film Le Corniaud, exposée au musée Louis de Funès, France 3 régions, 26 juin 2021