Jacques-Bénigne Bossuet

homme d’Église, prédicateur et écrivain français
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Jacques-Bénigne Bossuet, surnommé l'« Aigle de Meaux », né le à Dijon et mort le à Paris, est un homme d'Église, évêque, prédicateur et écrivain français.

Jacques-Bénigne Bossuet
Image illustrative de l’article Jacques-Bénigne Bossuet
Portrait de Bossuet par Hyacinthe Rigaud.
Paris, musée du Louvre.
Biographie
Naissance
Dijon, Drapeau du Royaume de France Royaume de France
Ordination sacerdotale
Décès (à 76 ans)
Paris, Drapeau du royaume de France Royaume de France
Évêque de l'Église catholique
Ordination épiscopale par Charles-Maurice Le Tellier
Évêque de Meaux
Évêque de Condom
Autres fonctions
Fonction laïque
Membre de l'Académie française
précepteur du dauphin, Écrivain.

Signature de Jacques-Bénigne Bossuet

(en) Notice sur www.catholic-hierarchy.org

Prédicateur tôt renommé, il prononce des sermons et des oraisons funèbres qui demeurent célèbres. Il est l'auteur d'une abondante œuvre écrite qui porte sur la spiritualité, l'instruction du dauphin, la controverse antiprotestante ou encore diverses polémiques dont celle qui l'oppose à Fénelon à propos du quiétisme.

Originaire de Dijon, Bossuet fait ses études dans une école jésuite avant de s'inscrire au Collège de Navarre à Paris, où il étudie la philosophie et la théologie. En 1652, il fut ordonné prêtre et devint docteur en théologie. Il passe les sept années suivantes à Metz, où il perfectionne ses compétences oratoires et politiques, avant de revenir à Paris et d'asseoir sa réputation de grand prédicateur. Au début des années 1660, Bossuet prêchait régulièrement devant la cour du roi Louis XIV à Versailles. Il fut nommé précepteur du Dauphin en 1670 et élu à l'Académie française un an plus tard en 1671. En 1681, il fut nommé évêque de Meaux, poste qu'il occupa jusqu'à sa mort.

Bossuet était un ardent défenseur de l'absolutisme politique et du droit divin des rois. Plus tard dans sa vie, il fut également impliqué dans les controverses sur le gallicanisme et le quiétisme et soutint la révocation par le roi de l'édit de Nantes, qui abolissait les droits de la minorité protestante huguenote. Bossuet meurt en 1704 à l'âge de 76 ans.

Le cardinal Grente voit en lui « le plus grand [orateur] peut-être que le monde ait connu[1] ».

Biographie

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Famille et études secondaires à Dijon : un fils de parlementaires

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Acte de baptême de Bossuet.

Jacques-Bénigne Bossuet est le fils de Bénigne Bossuet (-), avocat puis substitut du procureur général du Parlement de Bourgogne, nommé en conseiller au Parlement de Metz[2]. Sa mère est Marguerite Mochet (-), également issue d'une famille de magistrats.

Jacques-Bénigne Bossuet fait ses études secondaires au collège des Jésuites de Dijon, qui lui donnent une éducation classique et un goût pour les langues anciennes (apprentissage du grec et du latin). Son goût pour l'étude lui vaut le surnom de bos suetus[Note 1] aratro (« bœuf accoutumé à la charrue »)[3].

Études à Paris au collège de Navarre : Nicolas Cornet, son maître

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À 15 ans, il vient à Paris pour y poursuivre ses études au collège de Navarre, où il a pour maître Nicolas Cornet. Il y étudie en profondeur la philosophie et la théologie. Bossuet prononcera en 1663 l'oraison funèbre de Nicolas Cornet son maître.

Bossuet "mondain" : dans le cercle de François Bossuet le riche

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Arbre généalogique simplifié des Bossuet

Bien que destiné au sacerdoce, il côtoie pour quelque temps un milieu mondain : il apprécie Corneille, il s'adonne à l'écriture de vers précieux et fréquente l'hôtel de Rambouillet. Il semble qu'il ait eu accès facilement à ces cercles parisiens grâce à l'appui de son cousin, François Bossuet le riche, alors l'un des plus grands financiers du royaume, qui trouvera la ruine dans les années 1658-1661, et notamment après la chute de Nicolas Fouquet. D'ailleurs, un peu plus tard, dans les années 1654-1661, Bossuet, encore jeune, a pu accéder au cercle du Surintendant des Finances grâce à Mme Fouquet mère, Marie de Maupeou, membre du cercle des dévôts parisiens.

Entrée dans les ordres

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Ordonné sous-diacre à Langres par Sébastien Zamet en , il fait l'expérience d'une conversion religieuse et abandonne sa vie mondaine. C'est l'époque de sa Méditation sur la Brièveté de la Vie, qui porte les traces de ses futurs ouvrages. La même année, il expose l'essentiel de ses idées sur le rôle de la Providence, dans sa Méditation sur la félicité des saints.

1652 : Archidiacre de Sarrebourg

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En janvier 1652, Bossuet est nommé archidiacre de Sarrebourg. Il fut ordonné prêtre le 18 mars 1652. Quelques semaines plus tard, il défendit son brillant travail de doctorat et devint docteur en théologie.

1654 : Archidiacre de Metz

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La cathédrale de Metz
Anne d'Autriche par Nanteuil, MET, NY

Il passa les sept années suivantes à Metz, où il occupait désormais la charge d'archidiacre. Il fut immédiatement plongé dans le vif de la controverse ; près de la moitié de Metz était protestante, et la première apparition imprimée de Bossuet était une réfutation du pasteur huguenot Paul Ferry (1655). Pendant le reste de son séjour à Metz, il s'engagea fréquemment dans des controverses religieuses avec les protestants (et, moins régulièrement, avec les juifs). Réconcilier les protestants avec l'Église catholique devint son rêve et, pour cela, il commença à se préparer soigneusement à la chaire, centre d'influence très important dans un pays où les assemblées politiques étaient inconnues et où les romans et les journaux naissaient à peine. Son imagination de jeunesse était débridée et ses idées se transformaient facilement en une sorte de subtilité paradoxale, évoquant les facultés divines. Néanmoins, son séjour à Metz fut un moment important pour développer son oratoire en chaire et pour lui permettre de poursuivre son étude de l'Écriture et des Pères de l'Église. Il a également acquis une expérience politique grâce à sa participation à l'Assemblée locale des Trois Ordres.

En 1657, à Metz, Bossuet prêcha devant Anne d'Autriche, mère de Louis XIV. De ce fait, il reçut le titre honorifique de « Conseiller et Prédicateur du Roi ».

Bossuet à Paris : les sermons

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Saint Vincent de Paul, qui a profondément marqué Bossuet jeune

En 1657, Saint Vincent de Paul convainc Bossuet de s'installer à Paris et de se consacrer entièrement à la prédication. (Il ne rompit cependant pas entièrement ses liens avec la cathédrale de Metz : il continua à en détenir son bénéfice, et en 1664, lorsque son père, veuf, fut ordonné prêtre et devint chanoine du chapitre de la cathédrale de Metz, Bossuet fut nommé chef du chapitre. doyen.)

Bossuet acquiert rapidement une réputation de grand prédicateur et, dès 1660, il prêche régulièrement devant la Cour dans la Chapelle Royale. En 1662, il prêcha son célèbre sermon « Sur les devoirs des rois » à Louis XIV au Louvre.

À Paris, les congrégations n'avaient aucune pitié pour la logique purement cléricale ou le goût clérical ; si un prédicateur voulait capter leur oreille, il devait réussir à s'adresser à eux dans des termes qu'ils accepteraient de considérer comme raisonnables et bien élevés. Ayant des idées très sévères sur la dignité d'un prêtre, Bossuet refusait de s'abaisser aux procédés habituels visant à éveiller l'intérêt populaire.

Portrait de L. Bourdaloue, gravure du XVIIIe siècle

L'élément narratif des sermons de Bossuet raccourcissait d'année en année. Il n'a jamais dessiné de tableaux satiriques comme son grand rival Louis Bourdaloue. Il n'écrirait pas ses discours dans leur intégralité, et encore moins les apprendrait par cœur : sur les deux cents imprimés dans ses ouvrages, tous, sauf une fraction, ne sont que des brouillons. Des dames comme Mme de Sévigné l'abandonnèrent lorsque Bourdaloue apparut à l'horizon parisien en 1669, bien que Fénelon et La Bruyère, deux critiques bien plus solides, refusèrent de suivre leur exemple.

Bossuet possédait tout l'équipement de l'orateur : voix, langage, souplesse et force. Il n’a jamais eu besoin de faire des efforts pour obtenir un effet ; son génie frappait d'un seul coup la pensée, le sentiment et le mot. Ce qu'il disait de Martin Luther s'appliquait particulièrement à lui-même : il pouvait jeter sa fureur dans des thèses et ainsi unir la lumière sèche de l'argumentation au feu et à la chaleur de la passion. Ces qualités atteignent leur apogée dans les Oraisons funèbres.

Bossuet était toujours le meilleur lorsqu'il travaillait sur une grande toile ; d'ailleurs, ici aucun scrupule de conscience n'est intervenu pour l'empêcher de consacrer beaucoup de temps et de réflexion au côté artistique de son sujet. L'Oraison, comme son nom l'indique, se situe à mi-chemin entre le sermon proprement dit et ce qu'on appellerait aujourd'hui une notice biographique. C'est du moins ce que Bossuet a fait ; car sur ce terrain, il était non seulement premier, mais seul.

137 des sermons de Bossuet prêchés entre 1659 et 1669 existent, et on estime qu'il en a prêché plus d'une centaine qui ont depuis été perdus. En dehors des occasions d'État, Bossuet est rarement apparu dans une chaire parisienne après 1669.

Évêque de Condom (Gers)

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Le , Charles-Maurice Le Tellier devenu archevêque de Reims, consacre, avec l'assentiment du pape, Jacques-Bénigne Bossuet évêque de Condom, en l’église du couvent des Cordeliers à Pontoise ; mais l'année suivante, il renonce à ce poste et devient le précepteur du dauphin, fils de Louis XIV. Le roi lui donne le Prieuré du Plessis-Grimoult[4].

1670-1680 : Bossuet Précepteur du Grand Dauphin, fils de Louis XIV / les années les plus intenses de sa vie

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Le Grand Dauphin, estampe par Nicolas de Larmessin.
Portrait de Bossuet par Pierre Mignard, vers 1675. Musée Bossuet de Meaux.

Il devient précepteur du dauphin Louis de France, le fils du roi Louis XIV et de Marie-Thérèse d' Autriche en . Mais l'éloquence du prélat est peu faite pour un enfant de 10 ans et le dauphin avouera plus tard que ses durs et austères éducateurs lui ont donné une aversion extrême « pour toute espèce, non pas de travail et d'étude, mais d'amusement d'esprit[5] ». Bossuet terminera cette mission en , date du mariage de son élève avec Marie-Anne de Bavière.

En , Bossuet écrit son Discours sur l'histoire universelle dans lequel, après avoir exposé sa vision de l'histoire du monde (depuis la Création jusqu'au triomphe de l'Église catholique en passant par la chute des empires antiques), il en cherche la raison dans les desseins de Dieu sur son Église. Il y mêle Providence et références à des sources (aussi bien la Bible et les docteurs de l'Église que les auteurs gréco-latins, comme Hérodote). « On fut étonné, dit Voltaire, de cette force majestueuse avec laquelle il a décrit les mœurs, le gouvernement, l'accroissement et la chute des grands empires, et de ces traits rapides d'une vérité énergique, dont il peint et juge les nations[6] ». Pour le Dauphin, il écrit aussi le Traité de la connaissance de Dieu et de soi-même, dans lequel il suit en général la doctrine de René Descartes, et se montre aussi profond philosophe qu'écrivain.

Bossuet se réserve l'enseignement de l'histoire, qu'il considère comme fondamental pour la formation du prince[Note 2]. Pendant près de dix ans, il raconte au dauphin l'histoire des rois qui se sont succédé à la tête du royaume, en tirant de ce récit des enseignements politiques, psychologiques et moraux ; le récit est mené jusqu'au règne de Charles IX. Le dauphin doit résumer oralement la leçon, puis la rédiger en français et la mettre en latin[Note 3] sur des cahiers qui ont été conservés[7]. Il écrit lui-même les livres de classe pour son royal élève. Bossuet s'entoure également de nombreux scientifiques durant cette période.

Bossuet a une conception très littéraliste de la vérité de la Bible[8]. En , il fait brûler l'ouvrage de Richard Simon Histoire critique du vieux testament[9].

Il est élu membre de l'Académie française en [10].

L'Académie des Sciences en 1667, recomposition picturale imaginaire avec Bossuet de profil, derrière les scientifiques, Coll. Château de Versailles

Ces 10 ans de préceptorat sont les années les plus intenses de toute sa vie. Il ne cesse de vouloir tout consulter, tout découvrir, s'entoure d'un groupe de savants, sur tous les sujets universels, l'histoire, la médecine, l'astronomie etc. Tout le savoir universel est alors intégré par Bossuet, qui en propose au Grand Dauphin des leçons résumées. Le grand tableau de la visite de Louis XIV à l'Académie des Sciences en 1667, peint postérieurement et recomposant la scène, donne une parfaite image du rôle de Bossuet à cette époque : il est au centre des connaissances et du savoir universel. La Science n'est alors qu'une manifestation de la puissance de Dieu, contrairement à la vision postérieure qui voudra faire de la Science et de la croyance en dieu une compétition. À l'époque de Bossuet, cela n'a pas lieu d'être, au contraire : la connaissance et les sciences prouvent encore plus la puissance de dieu capable de tout créer, choses merveilleuses ou monstrueuses, montagnes et désert etc.

1680 à 1690 : Bossuet, premier aumônier de la Dauphine

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Marie Anne Christine Victoire de Bavière, dauphine de France, estampe par Nicolas de Larmessin

Bossuet, à la fin de son préceptorat, est nommé premier aumônier de la Dauphine, Marie-Anne de Bavière (1660-1690), poste honorifique pour pouvoir continuer à suivre la vie de la Cour. Il conservera cette fonction prestigieuse jusqu'au décès de la princesse, en 1690. Il était en effet le premier aumônier de ce qui devait être la future reine de France. Mais la princesse avait un tempérament effacé. Elle s'enfermait avec sa compagne, Mme Bessola. Il faut dire que la dauphine était malade continuellement. Bossuet devait l'entretenir des souffrances terrestres et autres sujets pieux.

Consciente d'un physique ingrat, la princesse déteste poser devant des peintres dont le pinceau la flatte. Voltaire affirme : « ses maux empiraient par le chagrin d’être laide dans une cour où la beauté était nécessaire. » Toutefois, il semble que son retrait de la vie publique s'explique surtout par une mauvaise santé. Le duc de Saint-Simon observe qu’elle « était toujours mourante » et que « sa courte vie ne fut qu’une maladie continuelle ». Voltaire précise que « sa santé toujours mauvaise la rendait incapable de société. » Et cependant, « on lui contestait jusqu’à ses maux ; elle disait : Il faudra que je meure pour me justifier ! ». Madame de Caylus résume l’opinion de la Cour : « Elle passait sa vie renfermée dans de petits cabinets derrière ses appartements, sans vue et sans air ; ce qui, joint à son humeur naturellement mélancolique, lui donna des vapeurs. Ces vapeurs, prises pour des maladies effectives, lui firent faire des remèdes violents ; et enfin ces remèdes, beaucoup plus que ses maux, lui donnèrent la mort, après qu’elle nous eut donné trois princes. »

1681 : Bossuet, Évêque de Meaux

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Gravure de Bossuet assis dans sa bibliothèque, vers 1690, par Bonnart.
Cathédrale de Meaux du côté de l'entrée
Cour d'entrée du palais épiscopal de Bossuet à Meaux.
Palais espiscopal de Meaux, côté jardin, où résidait Bossuet

En , lorsque l'éducation du dauphin est achevée, Bossuet est nommé le 2 mai 1681[11] évêque de Meaux (d'où la périphrase « l'Aigle de Meaux », souvent utilisée pour le désigner), et se livre dès lors aux soins de l'épiscopat. Il fit son entrée à Meaux le 7 mai, pour prendre possession de son siège. A Meaux, Bossuet fait de fréquentes prédications, rédige le célèbre Catéchisme de Meaux (1687) et compose pour des religieuses de son diocèse les Méditations sur l'Évangile et les Élévations sur les Mystères.

À cette activité épiscopale, il joint une œuvre de théologien et ne dédaigne pas les controverses avec les protestants. Il publie notamment l'Histoire des variations des Églises protestantes (). Le ministre protestant Pierre Jurieu ayant répondu à cet ouvrage, Bossuet publie les Avertissements aux protestants sur les lettres du ministre Jurieu contre l'Histoire des variations (). Dans le cinquième de ces Avertissements (1690), il nie la thèse du contrat explicite ou implicite entre le prince et ses sujets, que soutient Jurieu, et formule la phrase célèbre : « De condamner cet état [= l'esclavage], ce serait non seulement condamner le droit des gens, où la servitude est admise, comme il paraît par toutes les lois ; mais ce serait condamner le Saint-Esprit, qui ordonne aux esclaves, par la bouche de saint Paul (1Co 7,24, Ep 6,5), de demeurer en leur état, et n'oblige point leurs maîtres à les affranchir[12] », phrase que Flaubert fera figurer dans son Sottisier[13].

Selon le narrateur des Travailleurs de la mer de Victor Hugo (Partie I, Livre I, Chapitre 8), il est l'auteur de graves persécutions : « Quelques pauvres diocésains de cet aigle, persécutés par lui lors de la révocation de l'édit de Nantes, et abrités à Guernesey, avaient accroché ce cadre à ce mur pour y porter témoignage. On y lisait, si l'on parvenait à y déchiffrer une écriture lourde et encore jaunie, les faits peu connus que voici : — « Le , démolition des temples de Morcef et de Nanteuil, demandée au Roy par M. l'évêque de Meaux ». — « Le , arrestation de Cochard père et fils pour religion, à la prière de M. l'évêque de Meaux. Relâchés ; les Cochard ayant abjuré ». — « Le , M. l'évêque de Meaux envoie à M. de Pontchartrain un mémoire remontrant qu'il serait nécessaire de mettre les demoiselles de Chalandes et de Neuville, qui sont de la religion réformée, dans la maison des Nouvelles-Catholiques de Paris ». — « Le , est exécuté l'ordre demandé au Roy par M. l'évêque de Meaux de faire enfermer à l'hôpital le nommé Baudoin et sa femme, mauvais catholiques de Fublaines ».

Bossuet à Germigny, maison de plaisance des évêques de Meaux

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Portrait de Bossuet par Hyacinthe Rigaud, 1698, musées des Offices, Florence (Italie)

Près de Meaux se trouvait la maison de plaisance des évêques de Meaux, à Germigny-l'évêque. Le château où vivait Bossuet à la belle saison a aujourd'hui disparu, ainsi que ses jardins réguliers. La propriété n'était pas immense mais assez confortable et agréable, grâce à la présence du fleuve et de parterres de fleurs, ainsi que quelques fontaines. Bossuet, comme tous ses contemporains, appréciait ce cadre champêtre, se délassant, à la campagne, des rigueurs de la vie de Cour. La distribution intérieure n'est pas connue mais le bâtiment principal devait assez ressembler au château d'Auvers-sur-Oise.

Il fut le parrain de sa nièce, baptisée à Germigny, le 20 octobre 1702. De ses différents demeures, c’est Germigny que Bossuet préférait et de nombreuses lettres et ordonnances sont datées de ce village[11]. Dans le parc du château, il fit installer de magnifiques jets d’eau qu’admiraient ses nombreux visiteurs : Fénelon, les Princes de la maison de France (Condé, Bourbon, Conti, Toulouse, Maine), et même Madame de Montespan, ainsi que sa soeur l’Abbesse de Fontevrault[11].

Bossuet disait que Germigny était pour lui « le paradis terrestre de la Brie ».

1697 : Bossuet, nommé Conseiller d'État, et la querelle du quiétisme

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Bossuet et les membres de l'Académie française remettant le dictionnaire à Louis XIV, en 1694.

En 1697, Bossuet est nommé Conseiller d'État. La même année 1697, Bossuet lit avec stupeur les Maximes des saints de Fénelon, son ami de toujours. Ce livre est une déclaration de guerre ; sous couvert de prendre ses distances avec la doctrine du pur amour, Fénelon défend en réalité la pratique du quiétisme… Au-delà des querelles purement théologiques qui paraissent aujourd’hui dérisoires, il faut comprendre que le quiétisme entraîne une forme de séparation avec l’Église traditionnelle. Or, toute la philosophie de Bossuet vise à condamner les mouvements qui cherchent à faire sécession[14].

1698 à 1704 : Bossuet, premier aumônier de la Dauphine, duchesse de Bourgogne

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Tombe de Bossuet, cathédrale de Meaux
Marie-Adélaïde de Savoie à 15 ans par Pierre Gobert

En 1698, Bossuet est nommé premier aumônier de la nouvelle Dauphine, la duchesse de Bourgogne. Il l'avait déjà été pour sa belle-mère, l'ancienne Dauphine, épouse du Grand Dauphin. Il pouvait continuer à suivre la vie de Cour. C'était un grand honneur qui lui été fait, puisqu'il entretenait la conscience spirituelle de ce que tout le monde considérait comme la future reine de France. Mais la princesse mourra jeune en 1712, peu avant son époux le duc de Bourgogne. On ne sait pas si au cours de ses années, Bossuet fut invité au château de Meudon, domaine de famille du Grand Dauphin, son ancien élève, et où la duchesse de Bourgogne allait souvent.

Cette même année 1698, Bossuet se fait portraituré par Hyacinthe Rigaud[15] : il s'agit du célèbre tableau conservé aux Offices à Florence, envoyé au grand duc Cosme III de Médicis.

12 avril 1704 : mort de Bossuet

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En 1702, Bossuet a soixante-quinze ans. Il prononce son dernier sermon dans la cathédrale de Meaux. L’historien Jean Meyer estime à trois mille le nombre total de sermons prononcés, et à neuf cent mille (900.000) le nombre de personnes qui l’ont entendu prêcher au moins une fois.

Au début de l’année 1704 Bossuet trouve encore la force d’écrire une Explication de la prophétie d’Isaïe sur l’enfantement de la Vierge. Il est atteint de calculs et souffre énormément mais refuse de se faire opérer[14].

Le 12 avril 1704, Bossuet meurt à Paris, après de grandes souffrances qu'il subies avec résignation. Il est enterré dans la cathédrale de Meaux. Son neveu Jacques Bénigne Bossuet (évêque de Troyes) hérite de ses biens.

Les portraits de Bossuet

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Portrait inédit de Bossuet dans le tableau du camp devant Maastricht, par Van der Meulen, vers 1686-1687, musée du Louvre, inv. 1491.

Les diverses représentations de Bossuet au XVIIe siècle

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De nombreuses représentations du visage de Bossuet nous sont conservées, réalisées de son temps, comme après sa mort avec de nombreuses réinterprétations. Pour connaître ses traits véritables, il faut se concentrer sur les représentations de son vivant, au cours du XVIIe siècle. Le musée de Meaux conserve plusieurs portraits de Bossuet, dans l'ancienne bibliothèque du prélat, au palais épiscopal de Meaux.

Les portraits les plus fidèles connus à ce jour sont les deux tableaux de Hyacinthe Rigaud, peints en (que le visage) et (le grand tableau en pied du musée du Louvre), dont le portrait a été peint par l'artiste puis inséré dans le grand format en pied.

On trouve aussi Bossuet dans le tableau de Louis XIV devant Maastricht (musée du Louvre). Bossuet y est représenté à cheval, ce qui constitue une iconographie inédite qui nous montre Bossuet suivre la Cour sur le front militaire du nord. Il est l'un des admoniteurs du tableau, et ses yeux sont grands ouverts, il est calme et sans ambition, paisible, contrairement à la fatuité de tout l'entourage autour. La représentation de Bossuet paraît refléter ses discours : il est hors de son temps, dans un intellect qui dépasse sa génération, et son regard et étonnement sur le monde qui l'entoure est semblable à ce qu'il professe dans ses discours.

Des diverses représentations connues, on peut déduire que Bossuet a plutôt le visage fin dans sa jeunesse. Possédant des cheveux longs noirs et fins dans sa jeunesse, ceux-ci blanchissent vers .

De nombreuses gravures sont aussi intéressantes pour connaître les traits du visage du prédicateur. On retrouve Bossuet notamment dans les Almanachs officiels de la Monarchie, notamment dans ceux de 1671 et de 1696.

Charles Perrault a rédigé un poème au sujet du portrait de Bossuet peint par Rigaud pour Cosme Médicis, le portrait des Offices peint en [16].

1701 : Le grand portrait en pied de Bossuet, conservé au musée du Louvre, chef-d'oeuvre de Hyacinthe Rigaud

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Jacques-Bénigne Bossuet par Hyacinthe Rigaud, musée du Louvre

Concernant le grand portrait en pied de Bossuet par Hyacinthe Rigaud, qui est un des tableaux les plus connus du prélat, le portraitiste a peint lui-même le visage de Bossuet lors d’un voyage à Germiny, maison de campagne des évêques de Meaux, en novembre 1701[17]. Comme souvent chez Rigaud, cette tête a été ensuite marouflée sur la toile principale. Rigaud a peint le reste du portrait en collaboration avec Claude Bailleul et Charles Sevin de La Penaye, entre 1701 et 1705. Charles Sevin de La Penaye paraît avoir été le collaborateur principal puisque son nom figure auprès de celui du maître sur le tableau. Le portrait en pied est saisissant de puissance et d’autorité : Bossuet est peint la main appuyée sur un grand ouvrage posé sur un bureau au pied duquel se trouvent d’autres écrits de ce grand écrivain, orateur et prédicateur. Hyacinthe Rigaud avait peint une première fois Bossuet, mais seulement en buste, en 1698, portrait aujourd’hui conservé à la Galerie des Offices à Florence[18]. Un grand dessin très fini de la main de Rigaud d’après le tableau du Louvre est conservé au musée Bossuet à Meaux : pierre noire avec rehauts de craie et de gouache blanche sur papier bleu mis au carreau ; 42,8 × 29,1 cm ; inv. 99.1.1). Ce dessin a servi de modèle pour la gravure exécutée par Pierre Imbert Drevet en 1723 (planche conservée au musée Bossuet à Meaux). Le tableau de Rigaud a été restauré par Pierre Antoine Marchais en 1821. Il a été traité en couche picturale par Georges Zezzos en 1949 puis par Lin Sourzac en 1985-1986[19].

Ce tableau fait évidemment référence au grand portrait de Louis XIV peint également par Rigaud en 1701 : Bossuet paraît trôner debout, ce qui a fait dire à certains spécialistes que ce grand portrait était certainement celui qui éloignait le plus de la bonne perception de l'humilité de Bossuet que l'on retrouve dans ses écrits. Qu'en quelque sorte, ce tableau faisait tort à sa modestie, à sa douceur, à son rejet de toute forme d'ambition, si ce n'est celle de la conversion des âmes.

Engagements

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Gravure de Bossuet (Dutuit 6), GDUT8535

Sermons

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Souvent appelé à Paris, il commence à s'y faire une grande réputation pour ses sermons et ses panégyriques de saints. Il prêche un Avent et un Carême devant la reine-mère et devant le roi, et opère parmi les protestants un grand nombre de conversions, parmi lesquelles on cite celles de Turenne et de sa nièce Mademoiselle de Duras, de Dangeau. C'est pour aider ces nouveaux catholiques qu'il rédige son Exposition de la doctrine de l'Église.

Bossuet subit plusieurs influences : celles du jésuite Claude de Lingendes, des jansénistes Saint-Cyran et Singlin, et celle plus remarquable de saint Vincent de Paul. Ce dernier tient, à l'église Saint-Lazare, des conférences sur la prédication, auxquelles Bossuet assiste. Son éloquence en est marquée, elle se fait plus proche et plus simple.

La plupart de ses discours improvisés sont perdus. Quelques heures avant de monter en chaire, il médite son texte, jette sur le papier quelques notes et paroles du Christ, quelques passages des Pères de l'Église pour guider sa marche. Quelquefois, il dicte rapidement de plus longs morceaux, puis se livre à l'inspiration du moment, et s'étonne de l'impression qu'il produit sur ses auditeurs.

Il ne nous est parvenu que deux cents des quelque cinq ou six cents sermons prononcés, car Bossuet ne les considérait pas comme des œuvres littéraires dignes d'être imprimées. C'est à la fin du XVIIIe siècle que certains sermons furent conservés, grâce au travail de Dom Deforis. Ce ne sont toutefois que des brouillons, alourdis par les ratures et les variantes, et qui ne nous offrent qu'une idée approximative de sa prédication.

Oraisons funèbres

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Bossuet (?) déclamant l'oraison funèbre du Grand Condé dans la cathédrale Notre-Dame-de-Paris, le 2 mars 1687, avec les décors de Jean Bérain.

Il prononce plusieurs Oraisons funèbres dans lesquelles il fait sentir avec ampleur et musicalité le néant des grandeurs humaines. Il prononce en l'oraison funèbre de Henriette-Marie de France, reine d'Angleterre puis le celle de sa fille « Madame », Henriette-Anne d'Angleterre, duchesse d'Orléans, belle-sœur du roi, décédée subitement à l'âge de 26 ans, et dont la phrase[Note 4] « … Madame se meurt, Madame est morte… » est restée fameuse, en celle de la reine Marie-Thérèse d'Autriche et en celle du Grand Condé, Louis II de Bourbon-Condé.

Au nombre de dix, les oraisons funèbres de Bossuet sont réputées comme des chefs-d'œuvre d'éloquence, sans modèle depuis l'Antiquité[20].

Rôle dans l'assemblée du clergé de France

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Les pères de l'Église, avec Bossuet représenté en haut à gauche.

Dans l'assemblée du clergé de , à l'occasion des démêlés entre le roi et le pape, il est le moteur principal de la déclaration sur les libertés de l'Église en France en , qui en accord avec la politique gallicane de Louis XIV fixe les limites du pouvoir du pape, et rédige les Quatre articles de 1682 qui sont demeurés une loi de l'État et qui ont donné lieu à de vives discussions. Le pape en est très irrité et les fait brûler.

Cette déclaration du clergé de France, plus communément appelée « Déclaration des Quatre articles », fixe jusqu’à la fin de l’Ancien Régime la doctrine des libertés de l’Église gallicane. Elle aura une énorme influence sur l’histoire de l’Église de France, prédisposant aux futures réformes religieuses des Constituants dans la Constitution civile du clergé de .

François de Caulet est l'un des deux évêques, avec celui d’Alet, qui s'opposent à cette politique gallicane de Louis XIV dont la culmination est atteinte avec la Déclaration des Quatre articles. Ces deux évêques semblent d’obédience janséniste, mais dans ce contexte précis, il y a eu convergence d'intérêt avec Rome, ce qui fait de Caulet et, après la mort de celui-ci en , de son vicaire Antoine Charlas, des « ultramontains » avant la lettre[Note 5].

Lutte contre le quiétisme

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Statue de Bossuet par Barrias, façade de la chapelle de la Sorbonne

Bossuet se trouve par là en lutte avec Fénelon, disciple de Madame Guyon accusée de quiétisme. Il poursuit son adversaire à la fois auprès du roi, qui disgracie et exile l'archevêque de Cambrai, et auprès du pape qui, pour faire plaisir à Louis XIV, condamne les Maximes des Saints où Fénelon soutient la doctrine de l'amour de Dieu pour lui-même, sans aucun mélange de cette crainte que les théologiens appellent servile.

Bossuet utilise tous les moyens possibles pour discréditer à la fois Fénelon et Madame Guyon, enfermée à la Bastille pendant cinq années. Il soutient que la dévotion, toujours raisonnable, doit passer par l'autorité temporelle, alors que Madame Guyon enseigne un chemin direct de cœur à cœur. Les accusations de quiétisme étaient sans fondement, Madame Guyon ne connaissant pas Molinos ni son œuvre. Le quiétisme a été un prétexte dont les ressorts étaient bien plutôt des luttes d'influence et le fait que Fénelon était le précepteur du duc de Bourgogne.

Après une lente et douloureuse agonie, Bossuet meurt dans une demeure actuellement située au 46 rue Bossuet à Paris le , de la maladie de la pierre. L'autopsie a lieu le lendemain. « On trouva dans sa vessie qui était toute gâtée, une pierre grosse comme un œuf » écrit l'abbé François Ledieu, son secrétaire[21].

Théoricien de la monarchie absolue

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Dans Politique tirée des propres paroles de l’Écriture sainte, Bossuet rappelle que les rois sont les ministres de Dieu, voire qu’ils « sont des dieux ». Le roi est à l’image de son royaume ce qu’est Dieu à l’égard de la création, aussi « le trône royal n’est pas le trône d’un homme, mais le trône de Dieu même » et vouloir donc y attenter est un crime contre l’ordre divin. L’exigence de maintenir la concorde dans le peuple de Dieu et du roi peut amener ce dernier à la plus grande sévérité, y compris et plus encore envers les grands dont la désobéissance entraîne les plus graves désordres que le royaume puisse connaître[22].

Position vis-à-vis des juifs

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La prise de Jérusalem par Titus, gravure ancienne, 1705, La république des Hébreux.

Bossuet a eu dans certains de ses sermons des paroles très dures vis-à-vis des juifs, mais qui sont communes aux personnes de son temps, comme en témoigne ce bref passage, souvent cité :

« C'était le plus grand de tous les crimes : crime jusqu'alors inouï, c'est-à-dire le déicide, qui aussi a donné lieu à une vengeance dont le monde n'avait vu encore aucun exemple... Les ruines de Jérusalem encore toutes fumantes du feu de la colère divine […]. Ô redoutable fureur de Dieu, qui anéantis tout ce que tu frappes ! […] Ce n'était pas seulement les habitants de Jérusalem, c'était tous les Juifs que vous vouliez châtier (au moment où le futur empereur Titus a mis le siège devant la ville, les Juifs s'y trouvaient en foule pour célébrer la Pâque). […] Cependant l'endurcissement des Juifs, voulu par Dieu, les fit tellement opiniâtres, qu'après tant de désastres il fallut encore prendre leur ville de force […]. Il fallait à la justice divine un nombre infini de victimes ; elle voulait voir onze cent mille hommes couchés sur la place […] et après cela encore, poursuivant les restes de cette nation déloyale, il les a dispersés par toute la terre[23] »

Selon Jules Isaac, qui cite cet extrait, « Notons que, par les soins d'Alfred Rébelliau, membre de l'Institut, ces textes ont été choisis pour figurer dans la collection des classiques français la plus répandue dans nos lycées et collèges[24] ». Menahem Macina estime que Jules Isaac fait sans doute allusion au Bossuet d'Alfred Rébelliau (Hachette, Paris, 1919, ouvrage publié dans la collection « Les grands écrivains français »). Ce texte faisait partie des auteurs du programme[25].

Positions esthétiques

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Bossuet, comme plusieurs de ses contemporains, s’oppose au théâtre. Une polémique l’oppose en au père Caffaro, qui affirme que l’on peut innocemment, sans conséquences pour la morale, écrire et représenter des œuvres dramatiques. Bossuet reprend les arguments de cette polémique dans les Maximes et réflexions sur la comédie[26].

Célébration de Bossuet au XIXe siècle

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Le monument de Jacques-Bénigne Bossuet (1627-1704), par Ernest Henri Dubois (1863-1930), placé dans la cathédrale Saint-Étienne de Meaux en 1911.

Le XIXe siècle a célébré les écrits de Bossuet comme jamais. C'est le siècle des éditions complètes de ses œuvres. C'est un siècle politique où tous les renversements sont possibles. On passe de la Monarchie à la République, puis à l'Empire. Puis le cercle politique recommence jusqu'à l'instauration de la 3e république. C'est pourquoi Bossuet a tant marqué le XIXe siècle : il décrit les renversements, des cieux jusqu'à l'abîme. Son Histoire universelle dresse une fresque de la Providence du monde. Le romantisme ne pouvait que célébrer Bossuet, qui était pourtant d'une assez grande simplicité et rationalité dans ses écrits. Bossuet n'aimait pas tant la controverse qu'on le pense : il dominait les choses avec une vision générale de la vie, de la création, de la puissance de Dieu. C'est cette prise de distance de Bossuet avec les vaines futilités, sa vision générale des choses et du christianisme qui l'ont justement fait surnommé "l'aigle de Meaux".

Œuvres

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Caricature de Bossuet, 1691, coll. part.
Discours sur l'Histoire universelle - édition de 1771.
Page de titre des Œuvres, 1852.

Éditions de référence

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  • Œuvres oratoires, édition de Joseph Lebarq, Lille, Desclée De Brouwer, 1890-1896 ; revue et augmentée par Ch. Urbain et E. Lévesque, Paris, Hachette et Desclée, 7 volumes : tome I (1648-1654), 1914 ; tome II (1655-1659), 1914 ; tome III (1659-1661), 1916 ; tome IV (1661-1665), 1921 ; tome V (1666-1670), 1922 ; tome VI (1670-1702), 1923 ; tome VII Compléments et tables, 1926.
  • Correspondance, édition de Ch. Urbain et E. Lévesque, Paris, Gallimard, 1909-1925, 15 volumes.
  • Bossuet : Œuvres, Gallimard, coll. « Bibliothèque de la Pléiade », , 1573 p. (ISBN 978-2-07-010078-1)

Éditions récentes

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  • Œuvres, édition de l’abbé B. Vélat et Yvonne Champaillé, Paris, Gallimard, Bibliothèque de la Pléiade, 1961
  • Oraisons funèbres, édition de Jacques Truchet, Paris, Garnier, 1961
  • Sermon sur la mort et autres sermons, Editions Flammarion, coll. « Garnier Flammarion », , 185 p. (ISBN 978-2-08-070231-9)
  • Sermons, édition de Philippe Sellier, Paris, Larousse, 1975
  • Bernard, que prétends-tu dans le monde ? Panégyrique extrait des Œuvres, Paris, Gallimard, Bibliothèque de la Pléiade, 1950, chez Allia, Paris, 1999, 52 p. (ISBN 2-84485-006-5)
  • Bossuet et Constance Cagnat-Debœuf (Sous la direction de), Sermons : Le Carême du Louvre (1662), Folio, coll. « Folio-Classique », , 384 p. (ISBN 978-2-07-038757-1)
  • Politique tirée des propres paroles de l'Écriture sainte, Paris, Dalloz, 2003, 464 p. (ISBN 2-247-05327-0)
  • Bossuet et Jacques Truchet (de) (Sous la direction de), Oraisons funèbres, Folio, coll. « Folio Classique », , 528 p. (ISBN 978-2-07-031359-4)
  • Carlo Ossola et Nadine Le Lirzin, Sermon sur les Anges Gardiens, Rivages, coll. « Rivages poche », , 86 p. (ISBN 978-2-7436-1464-5)
  • Bossuet et FB Editions (Sous la direction de), Discours sur l’Histoire universelle, CreateSpace Independent Publishing Platform, , 254 p. (ISBN 978-1-5053-2111-1)
  • De l'éminente dignité des pauvres, présenté par Alain Supiot du Collège de France. Éditions Les Mille et une Nuits, 2015
  • Bossuet et Yvonne Champailler (Sous la direction de), Sur la brièveté de la vie et autres sermons, Paris, Folio, coll. « Folio Sagesses », , 96 p. (ISBN 978-2-07-270262-4)
  • J.-B. Bossuet et Renaud Silly, Élévations sur les Mystères, Méditations et autres textes, Paris, Bouquins, coll. « Hors collection », , 1728 p. (ISBN 978-2-221-14500-5) Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • Œuvres historiques, philosophiques et politiques, précédées de l’Histoire de Bossuet par le Cardinal de Bausset, Préface de Renaud Silly, 2 volumes, LXII + 3868 pages, Les Belles Lettres, 2020 (présentation en ligne)
  • Maximes et Réflexions sur la Comédie suivies du Traité de la concupiscence, édition de Patricia Touboul, Paris, Honoré Champion, coll. «Sources classiques», 2020, 706 p. (ISBN 978-2-745-35260-6)

Notes et références

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  1. Bos sue-tus = bossuet.
  2. « Il n'y a pas de meilleur moyen de faire découvrir [aux princes] ce que peuvent les passions et les intérêts, les temps et les conjonctures, les bons et les mauvais conseils » - dans l'avant-propos du Discours sur l'histoire universelle.
  3. Les thèmes latins cessent avec le règne de Charles VII, car on estime alors que le dauphin sait assez de latin.
  4. qui est, en rhétorique, un polyptote
  5. Ce terme n'existe pas au XVIIe siècle, mais la réalité qu'il recouvre existe bel et bien selon A.-G. Martimort, Le gallicanisme de Bossuet, Paris, Le Cerf, 1953

Références

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  1. Dictionnaire des lettres françaises, Le XVIIe siècle, dir. cardinal Georges Grente, éd. révisée sous la direction de Patrick Dandrey, coll. « La Pochothèque », Le Livre de poche, 1996, p. 174.
  2. Georges Blondeau, Les Bretagne au parlement de Metz, p. 275-288, dans Mémoires de l'Académie nationale de Metz, 1933, CXVIe année, 8e série tome XVI (lire en ligne).
  3. « Œuvres de D'Alembert », sur Google books.
  4. Frédéric Alix, « Les Abbés du Plessis-Grimoult », Gallia Christiana, tome 11
  5. Saint-Simon, Mémoires, coll. « Bibliothèque de la Pléiade », Gallimard, 1985, t. IV, p. 81.
  6. Voltaire, Le siècle de Louis XIV, chap. 32, Œuvres complètes de Voltaire, Paris, Desoer, 1817, p. 1401, [lire en ligne]. Voir aussi Wikisource
  7. Charles IX. Récit d'histoire par Louis Dauphin et Bossuet, édité par Régine Pouzet, Clermont-Ferrand, Adosa, 1993, 298 p., 8 pl. (ISBN 2-86639-002-4)
  8. Jean-Jacques, Lechartier, « Jacques Truchet, Politique de Bossuet (compte-rendu) », sur persee.fr, Revue de l'histoire des religions, 1967, p. 101 (consulté le ). — Vincent Bedon, « Simon, Bossuet et la Bible », sur nrt.be (consulté le ).
  9. Jacques-Bénigne Bossuet, lettre du à Nicolas de Malézieu, Œuvres complètes, Paris, Hatier, 1917, p. 593 et 594. Cité par Vincent Bedon, op. cit., p. 60, note 3.
  10. Dictionnaire des Lettres françaises, Le XVIIe siècle, dir. Georges Grente, édition révisée sous la direction de Patrick Dandrey, 1996, La Pochotèque, p. 181.
  11. a b et c https://germignyleveque.fr/decouvrir-le-village/histoire/
  12. Bossuet, Avertissements aux protestants, 5e avertissement, § 50. (Œuvres complètes, t. 3, 1879, p. 610.)
  13. Flaubert, extraits du Sottisier, dans l'éd. Folio de Bouvard et Pécuchet, 2006, p. 468.
  14. a et b https://www.lesgrandsarticles.fr/2021/08/25/bossuet-pour-precher-la-verite-il-faut-un-coeur-de-roi/
  15. https://www.hyacinthe-rigaud.com/catalogue-raisonne-hyacinthe-rigaud/portraits/642-bossuet-jacques-benigne
  16. « Portrait de messire Bénigne Bossuet, évêque de Meaux, au sérénissime prince Cosme III, grand duc de Toscane . Aec le latin à costé », sur Gallica, (consulté le ).
  17. (cf. Le Dieu, [1699-1713] éd. 1928)
  18. (huile sur toile ; 72 × 58,5 cm ; inv. 1890/99)
  19. https://collections.louvre.fr/ark:/53355/cl010059100
  20. Bossuet. Convaincre, Persuader et Délibérer.
  21. Cu. Urbain, « L'abbé Ledieu historien de Bossuet : notes critiques sur le texte de ses "Mémoires" et de son "Journal" », Revue d'Histoire littéraire de la France, vol. 4, no 4,‎ , p. 524–565 (ISSN 0035-2411, lire en ligne, consulté le )
  22. Jacques Bénigne Bossuet, Politique tirée des propres paroles de l'Ecriture Sainte, Jean Mariette, , 404 p. (lire en ligne), p. 94, 149
  23. J.-B. Bossuet, Discours sur l'Histoire universelle, II, chap. XXXXI, Paris, 1860, cité par Jules Isaac, Jésus et Israël, pp. 369-370, et Menahem Macina, Les frères retrouvés, de l'hostilité chrétienne à l'égard des Juifs à la reconnaissance de la vocation d'Israël, éditions L'œuvre, pp. 68-69
  24. Jules Isaac, Jésus et Israël, p. 370
  25. Menahem Macina, Les frères retrouvés, de l'hostilité chrétienne à l'égard des juifs à la reconnaissance de la vocation d'Israël, éditions L'œuvre, p. 69
  26. Max Vernet, « Théâtre et usurpation du sujet : ‘‘Le monde et son image’’ dans les Maximes et réflexions sur la comédie de Bossuet », Études françaises, volume 15, numéro 3-4, octobre 1979, p. 149–174 (lire en ligne).

Voir aussi

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Sources

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  • Œuvres complètes de Bossuet : Explication de la messe, instruction pastorale, etc, Hachette Livre BNF, coll. « Éd. 1862. vol. 17 », , 648 p. (ISBN 978-2-0121-6994-4)
  • Jacques-Bénigne Bossuet et Jean-François Lachat (Traduction), Œuvres Complètes, Ebooklassiques, coll. « Format Kindle », (ASIN B07FRM2Z8V)
  • Jacques-Bénigne Bossuet (Auteur), Maxence Caron (Sous la direction de) et Renaud Silly (Préface), Bossuet : Œuvres historiques, philosophiques et politiques, Belles Lettres, coll. « Coffret en 2 volumes : Tomes 1 et 2 », , 3868 p. (ISBN 978-2-2514-5075-9)Document utilisé pour la rédaction de l’article

Bibliographie

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Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • Marie-Nicolas Bouillet et Alexis Chassang (dir.), « Jacques-Bénigne Bossuet » dans Dictionnaire universel d’histoire et de géographie, (lire sur Wikisource) Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • Jacques Bénigne Bossuet évêque de Meaux, dans Louis Ellies Dupin, Nouvelle bibliothèque des auteurs ecclésiastiques, chez Pierre Humbert, Amsterdam, 1711, tome XVII, p. 158-176 (lire en ligne)
  • Ferreyrolles, Guion, Quantin; Bossuet, Colloque de la Sorbonne, Pups, 2008 Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • Patrick Andrivet, La liberté coupable ou Les anciens Romains selon Bossuet, Orléans, Éditions Paradigme, 2006.
  • Lucien Bély (dir.), Dictionnaire Louis XIV, Paris, éditions Robert Laffont, coll. « Bouquins », , 1405 p. (ISBN 978-2-221-12482-6)
  • Julien Broch, « Propriété, État et pauvreté chez Bossuet », in Pensée politique et propriété, XXVIe colloque de l'Association Française des Historiens des Idées Politiques (Toulouse, 17-), Aix, PUAM, 2019, p. 95-110.
  • Ferdinand Brunetière, Bossuet, Paris, Hachette, 1914.
  • Michel Crépu, Le Tombeau de Bossuet, Paris, Grasset, 1997.
  • Georges Couton, La Chair et l’âme. Louis XIV entre ses maîtresses et Bossuet, Presses universitaires de Grenoble, 1995.
  • Jean-Michel Delacomptée, Langue morte. Bossuet, Gallimard, coll. « L'un et l'autre », 2009.
  • Amable Floquet, Études sur la vie de Bossuet jusqu’à son entrée en fonctions en qualité de précepteur du dauphin, 1855, 3 vol. in-8o, couronné par l’Académie des inscriptions.
  • Thérèse Goyet, L'Humanisme de Bossuet, le goût de Bossuet, 1965.
  • René Jasinski, À travers le XVIIe siècle, tome I, p. 227-304, « Lectures de Bossuet », Paris, Nizet, 1981.
  • Gérard Kufferath, La mort cruelle et lente de Bossuet in Historia no 301, .
  • Agnès Lachaume, Le Langage du désir chez Bossuet. Chercher quelque ombre d'infinité, Paris, Honoré Champion, 2017.
  • Agnès Lachaume, Avec Bossuet, chercher à vivre la Parole de Dieu, Toulouse, éd. du Carmel, 2024.
  • Gustave Lanson, Bossuet, Leucène-Oudin, 1891.
  • Jacques Le Brun, Bossuet, Paris, Desclée de Brouwer, 1970.
  • Jacques Le Brun, La spiritualité de Bossuet prédicateur, Paris, C. Klincksieck, 2002, réédition remaniée et augmentée de La spiritualité de Bossuet, Paris, C. Klincksieck, 1972.
  • Jacques Le Brun, La spiritualité de Bossuet, Paris, C. Klincksieck, 1972 ; rééd. remaniée et augmentée, 2002 sous le titre La spiritualité de Bossuet prédicateur.
  • Aimé-Georges Martimort, Le gallicanisme de Bossuet, Paris, Le Cerf, 1953.
  • Jean Meyer, Bossuet, Paris, Plon, 1993.
  • Arnaud Odier, Bossuet : La voix du Grand Siècle, Paris, Les éditions du Cerf, coll. « Littérature », , 183 p. (ISBN 978-2-204-12441-6)
  • Nicolas Pelleton, « Bossuet face à La Vallière : la topique de la vanité, entre enjeux religieux et enjeux politiques », Quêtes Littéraires no 8, 2018, p. 31-42 (https://czasopisma.kul.pl/index.php/ql/article/view/3476).
  • Aimé Richardt, Bossuet, conscience de l'Église de France, F.-X. de Guibert,
  • Joël Schmidt, Bossuet, Salvator, 2017.
  • Andreas Urs Sommer, Sinnstiftung durch Geschichte? Zur Entstehung spekulativ-universalistischer Geschichtsphilosophie zwischen Bayle und Kant. Schwabe, Basel 2006 (ISBN 3-7965-2214-9), p. 97-108 sur le modèle historiographique chez Bossuet.
  • Jacques Truchet, La Prédication de Bossuet. Étude des thèmes, Paris, Éditions du Cerf, 1960, 2 volumes.
  • Paul Valéry, « Sur Bossuet », Dijon, Le Bien Public, 1926, repris en 1929 dans Variété II, puis dans le tome I des Œuvres, Bibliothèque de la Pléiade, 1957.
  • Max Vernet, « Théâtre et usurpation du sujet : ‘‘Le monde et son image’’ dans les Maximes et réflexions sur la comédie de Bossuet », Études françaises, volume 15, numéro 3-4, octobre 1979, p. 149–174 (lire en ligne). Document utilisé pour la rédaction de l’article

Voir aussi :

  • Salomon Reinach, Cultes, Mythes et Religions, Robert Laffont collection Bouquins, Bossuet et l'argument des prophéties pages 1102 à 1106, (ISBN 2-221-07348-7)
  • Luc-Normand Tellier, Face aux Colbert : les Le Tellier, Vauban, Turgot... et l'avènement du libéralisme, Presses de l'Université du Québec, 1987, 816 pages.Etexte

Articles connexes

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