Jacques Gamelin
Jacques Gamelin est un peintre et graveur français né à Carcassonne le et mort dans la même ville le [1].
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(à 65 ans) Carcassonne |
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Biographie
modifierFils d'un marchand de drap, il commence sa formation d'artiste à Toulouse auprès de Jean-Pierre Rivalz puis continue à Paris dans l'atelier de Jean-Baptiste Deshays de Colleville. En 1763 et 1764, il participe à des concours de peinture sans grand succès. Son protecteur, le baron de Puymaurin, l'encourage et l'envoie en Italie où il séjourne à Rome de 1765 à 1774 et rencontre de nombreux artistes[2].
Il trouve son style dans les scènes de batailles et gagne le 1er prix du modèle vivant de l’Accademia di San Luca à Rome en 1771. Durant cette même année, il épouse Giulia Tridix dont il aura cinq enfants. En 1772, il réalise le plafond des galeries du palais Rondanini (it) au Corso où l'on peut encore admirer une voûte peinte à la détrempe dans la grande galerie (dans les 20 x 6 m), illustrant la chute de Phaéton. En 1773, il rentre à Toulouse, au chevet de son père mourant. Il s'installe puis expose à Toulouse en 1774 plusieurs œuvres ramenées de Rome. Il débute de grands tableaux pour la collégiale Saint-Vincent de Montréal dans l'Aude en 1777 et pour l'abbaye de Fontfroide en 1779 (aujourd'hui conservés dans la chapelle de l'Hôtel-Dieu de Narbonne).
Il se consacre ensuite à la rédaction de son recueil d'ostéologie et de myologie mais cela est un échec[3],[4]. En 1780, Jacques Gamelin prend la direction de l'Académie de Montpellier où il fonde une école de dessin qui aura beaucoup de mal à survivre. En 1783, il s'installe à Narbonne après avoir abandonné son poste par découragement. Il peint tant bien que mal et produit de nombreuses œuvres notamment de camaïeux bleu et blanc. Lors de la Révolution française, il est commissaire et fait partie de la société populaire et républicaine des sans-culottes de Narbonne. Il joue un rôle important lors de la célébration des prises de Nice et Chambéry. Il sauve de nombreuses œuvres religieuses et propose à la ville de Narbonne de créer un musée mais le projet ne verra pas le jour. En 1795, la ville de Carcassonne crée une école centrale et Jacques Gamelin est nommé professeur le [5].
Il termine son œuvre inspiré par les grandes batailles de Bonaparte. Il meurt à Carcassonne le et est inhumé au cimetière Saint-Michel de Carcassonne.
Il aurait eu pour élève Jacques Lavallée[6].
Œuvres
modifierFrance
modifierDans sa ville natale, son buste par Falguière est visible dans le hall d'entrée du musée des Beaux-Arts de Carcassonne qui, sous l'impulsion de Jean Alboize, lui consacre une salle à son nom et conserve l'une des plus importantes collections de ses œuvres[7] enrichie régulièrement d'acquisitions par la municipalité, de dons des associations des Amis de la ville et de la Cité[8] et de celle des Amis du musée. L'église Saint-Vincent abrite neuf tableaux dont quatre peints vers 1778, représentants L'invention de la Sainte-Croix. L'hôtel de Murat, siège de la Chambre de commerce et d'industrie de l'Aude à Carcassonne, conserve en dépôt du Musée des beaux-arts, L'allocution de Constantin à ses soldats[9]. Le trésor de la cathédrale Saint-Michel, expose plusieurs œuvres dont Moïse à la bataille de Raphidim, Le serpent d'airain et L'entrée triomphale de Constantin à Rome[10].
Le musée d'art et d'histoire de Narbonne possède onze tableaux de sa main, ainsi qu'une soixantaine de dessins, issus de carnets de croquis ou encore préparatoires à des compositions (cycle de la vie de Saint Louis)[11]. Des œuvres sont aussi conservées dans divers monuments de la ville : cinq tableaux représentant l'Assomption de la Vierge, l'Apothéose de saint Joseph, Saint Charles Boromée distribuant le viatique dans les rues de Milan, Saint Augustin défendant le mystère de l'incarnation devant une réunion d'évêques et Jésus prêchant sur la montagne dans l'église Saint-Paul de Narbonne[12]. Huit tableaux monumentaux, initialement destinés à la chapelle des Pénitents bleus et au réfectoire de l'Abbaye de Fontfroide sont conservés dans la chapelle de l'Hôtel Dieu, ancienne chapelle des Pénitents blancs[13]. Enfin, un tableau représentant la Lapidation de saint Étienne se trouve dans la cathédrale de Narbonne[14].
Un grand ex-voto commandé au peintre par la communauté des pêcheurs en 1797 est visible dans l'église Notre-Dame de l’Assomption à Gruissan.
Un tableau représentant la Lapidation de Saint Étienne se trouve dans l'église de Pépieux[15]
Dans le chœur de l'église Saint-Paul de Puisserguier, deux de ses tableaux ont été restaurés en 2010 : il s'agit de Saint Paul sur le chemin de Damas et La guérison de saint Paul par Ananie[16].
Le musée Hyacinthe Rigaud de Perpignan possède plusieurs tableaux de Gamelin dont un Christ expirant et le portrait de Jean Baptiste Frion.
Le musée Fabre à Montpellier, possède une huile sur toile, Le Buveur et sa famille, une gouache bleue et blanche exécutée vers 1780, représentant Ménélas perçant de sa lance le cou d'Euphorbe .Cette dernière a fait partie de l'exposition Génération, en Révolution présentée au Musée Cognacq-Jay à Paris en 2019[17].
Le musée des beaux-arts de Béziers possède plusieurs tableaux: Patriarche donnant le voile à une vestale, L’accordée du village, Titus accordant la liberté à des prisonniers, Sainte Marie-Madeleine pénitente et une œuvre illustrant un Épisode de l’armée des Pyrénées en 1794[18].
Le musée des Augustins de Toulouse possède plusieurs œuvres dont deux beaux et grands dessins au lavis ayant pour sujet : l'un Achille traînant le corps d'Hector autour des remparts de Troie ; l'autre Ulysse massacrant les prétendants de sa femme ainsi que les tableaux L'orgie et Tête de vieillard. Le musée Paul-Dupuy[19] conserve de nombreux dessins dont celui de L'incendie du temple de Vesta.
Le musée Ingres-Bourdelle à Montauban, présente le tableau représentant une Famille de paysans dans un intérieur.
Le Musée des Beaux-Arts de Bordeaux possède Le départ d'Abradate pour le combat (1793).
Le musée de la Révolution française à Vizille dans l'Isère conserve de nombreuses estampes et gravures.
Le musée d'Art Roger-Quilliot à Clermont-Ferrand, possède trois de ses chefs-d'œuvre, La marchande d'amours, Incendie dun monastère et Antiochus et Statonice.
Le musée de Picardie à Amiens, possède La Mort de Caton d'Utique (1785).
Le musée des Beaux-Arts d'Orléans, expose Andromaque pleurant sur les cendres d'Hector et Le supplice d'une vestale (1798).
Le département des peintures du musée du Louvre, à Paris conserve un Choc de cavalerie et L'évanouissement. Celui des arts graphiques de nombreux dessins.
États-Unis
modifierLe département des dessins et peintures du Metropolitan museum of art[20] de New-York, possède trois œuvres dont une gouache représentant L'enlèvement des sabines.
Dessins
modifier- La Continence de Scipion, pinceau, encre noire, lavis gris et rehauts de gouache blanche sur papier lavé de gris, 50,2 x 64,9 cm[21]. Paris, Beaux-Arts de Paris[22]. De cet épisode légendaire de la libération des esclaves des Carthaginois, où Scipion renonce à son butin de guerre en rendant une jeune princesse d'une grande beauté à son fiancé, Gamelin compose une frise qui s'inspire de bas reliefs de la colone Trajane. Face à l'empereur assis sur une estrade, la prisonnière et son fiancé sont isolés par un halo de lumière.
- Scène de bataille, plume, encre bleue, lavis d'encre bleue et rehauts de blanc sur papier bleu, 29.5 x 41.6 cm[23]. Paris, Beaux-Arts[24].
Galerie
modifier-
La piété filiale de Cléobis et Biton
Musée des beaux-arts de Carcassonne -
Choc de cavalerie
Musée des beaux-arts de Carcassonne -
La lapidation de saint Étienne Cathédrale Saint-Just Narbonne
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Famille de paysans dans un intérieur
Musée Ingres-Bourdelle Montauban -
Allocution de Constantin à ses soldats. Chambre de commerce et d'industrie de l'Aude.
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L'embarquement de Saint Louis à Aigues Mortes. Musée d'art et d'histoire de Narbonne.
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Portrait de la famille Guillard (1800). Musée des beaux-arts de Carcassonne
-
La guerre du Roussillon. Musée des beaux-arts de Carcassonne
Expositions
modifier- Musée des beaux-arts de Carcassonne, Jacques Gamelin, le nouveau recueil d'ostéologie et de myologie, du 21 octobre 2017 au 20 janvier 2018[25].
- Musée des beaux-arts de Carcassonne, Jacques Gamelin, peintre des batailles (1738-1803), du 13 juin au 14 septembre 2003.
- Musée des beaux-arts de Carcassonne, Jacques Gamelin (1738-1803) et les peintres de son temps, du 2 juillet au 2 octobre 1999.
- Galerie Joseph Hahn, Jacques Gamelin, exposition au 36 rue de Berri, Paris 75008, du au .
- Musée municipal de Carcassonne, Jacques Gamelin (1738-1803) en 1938.
Postérité
modifierCarcassonne, Toulouse, Narbonne et Perpignan l'honorent par une rue portant son nom.
Notes et références
modifier- Archives départementales de l'Aude, document 100NUM/5E69/83, Carcassonne Cité et Ville actes de décès an XII actes de naissances an XIII acte n° 8 page 223/443.
- Olivier Michel, « Jacques Gamelin ou la quête tourmentée de la réussite », sur persee.fr, (consulté le ).
- Archives Départementales de l'Aude, « Petites histoires d'archives #7_Gamelin », sur archivesdepartementales.aude.fr, (consulté le ).
- Jacques Fossard, « Faut-il rendre à Gamelin l'Écorché de Bayonne attribué à Géricault ? », Société française d'histoire de la médecine, , p. 153 à 158 (lire en ligne).
- Rémy Cazals, Les audois et l'événement révolutionnaire, Carcassonne, Association des amis des archives de l'Aude, , 36 p. (ISBN 2-906442-04-6), p. 30,31.
- « Lavallée, Jacques (17..-18.. ; graveur) », notice bibliographique du Catalogue général de la BNF.
- Olivier Michel, « Huit tableaux du peintre languedocien Jacques Gamelin (1738-1803) », sur persee.fr, (consulté le ).
- Laurent Coste, « Carcassonne. Les Amis de la Ville et de la Cité ont acquis un tableau de Gamelin », sur ladepeche.fr, (consulté le ).
- Claude Marquié, De la Chambre de Commerce à Carcassonne à la Chambre de Commerce de Carcassonne-Limoux-Castelnaudary, Carcassonne, Imprimerie Mavit-Sival, , 176 p., p. 32 à 33.
- Olivier Poisson, Laurent Hugues, La cathédrale Saint-Michel de Carcassonne, DRAC du Languedoc-Roussillon, (ISBN 978-2-11-129724-1), p.36 à 43.
- « http://webmuseo.com/ws/musees-narbonne/app/collection ».
- « Église Saint-Paul », notice no PM11000554, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Palissy, ministère français de la Culture.
- « Base Palissy », sur Ministère de la culture et de la communication.
- « Lapidation de saint Étienne », notice no PM11000413, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Palissy, ministère français de la Culture.
- « Lapidation de saint Étienne », notice no PM11001238, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Palissy, ministère français de la Culture.
- Hélène Palouzié, « Redécouverte de deux tableaux de Jacques Gamelin », Chantiers (revue de la Direction régionale des affaires culturelles du Languedoc-Roussillon), (ISSN 2256-6775), no 4 (2012) Lire en ligne - Chantiers no 4 p.6.
- Etienne Dumont, « Le Musée Cognacq-Jay présente à Paris les dessins de la "Génération en Révolution" », sur bilan.ch, (consulté le ).
- Laurent Fonquernie, « Episode de l’armée des Pyrénées en 1794, Jacques Gamelin (Carcassonne 1738 – 1803), musée d’art de Béziers. », sur institutdugrenat.com, (consulté le ).
- (en) « Recent acquisitions of drawings by the Musée Paul-Dupuy in Toulouse », sur thearttribune.com, (consulté le ).
- (en) « Search the Collection », sur metmuseum.org (consulté le ).
- « La Continence de Scipion, Jacques Gamelin, sur Cat'zArts ».
- Sous la direction d’Emmanuelle Brugerolles, de l’alcôve aux barricades de Fragonard à David, Beaux-Arts de Paris les éditions, 2016, p.150-151, Cat. 48.
- « Scène de bataille . », sur Cat'zArts.
- Emmanuelle Brugerolles (dir.), Le dessin en partage, Beaux-Arts de Paris éditions, , 117 p. (ISBN 978-2-84056-347-1), p. 99.
- Bruno Coince, « Gamelin, premier peintre du Pape et anatomiste », Midi Libre, édition de Carcassonne, .
Annexes
modifierBibliographie
modifier- « Nécrologie », Journal du département de la Haute-Garonne, no 11, 6 floréal an 12 (26 avril 1804), p. 4 (lire en ligne)
- Jean Alboise, Honneurs funèbres rendus au peintre Jacques Gamelin (1803), in L'Artiste, tome 2, p. 56-76,1899.
- Abbé Barthès, Biographie de Jacques Gamelin, Mémoires de la Société des arts et des sciences de Carcassonne, p.388 à 426, Tome 1, 1849-1851.
- Simone Cahen-Salvador, Jacques Gamelin, 1738-1803, sa vie son œuvre, Thèse en histoire de l'art. École du Louvre Paris, 1948.
- Daniel Fabre, Les Audois, dictionnaire biographique, Jacques Gamelin, p.174-175. Édité par l'Association audoise des archives de l'Aude, la Fédération audoise des œuvres laïques et la Société d'études scientifiques de l'Aude. 1990 (ISBN 2-906442-07-0)
- Marie-Noëlle Maynard, Zoé Beauval, Danielle Constantin-Subra, Jacques Gamelin, Le petit salon, Invitation à la découverte, carnet n°1, Musée des beaux-arts de Carcassonne, 2020. (ISBN 979-10-91148-67-2)
- Jérôme Montcouquiol, Les fresques de Jacques Gamelin de la chapelle de l’Immaculée-Conception à Perpignan, in La Peinture baroque en Méditerranée de Gênes à Majorque, sous la direction de Julien Lugand, Trabucayres éditions, 2010.
- Joseph Poux, « Le peintre Gamelin et les objets d'art de Narbonne et de Fontfroide (1792-an VIII) », dans Réunion des sociétés des beaux-arts des départements du 21 au 24 mai 1907. 31e session, Paris, typographie Plon-Nourrit et Cie, (lire en ligne), p. 193-199.
Publication
modifier- Nouveau recueil d'ostéologie et de myologie, dessiné d'après nature par Jacques Gamelin de Carcassonne, professeur de peinture, de l'Académie de Saint Luc de Rome. Pour l'utilité des sciences et des arts, divisé en deux parties. Dédié à M. le baron de Puymaurin, des académies royales des sciences, inscriptions, & belles-lettres de Toulouse & de Nîmes, & de la Société des arts de Montpellier, Toulouse, imprimerie Desclassan, (lire en ligne) avec la collaboration de Jacques Lavallée (graveur sur métal).
Catalogues d'expositions
modifier- Musée des beaux-arts de Carcassonne, catalogue de l'exposition Jacques Gamelin, le nouveau recueil d'ostéologie et de myologie, 95 p., Imprimerie Sepec, Peronnas 2017.
- Marie-Noëlle Maynard, Olivier Michel, Michel Cadé, catalogue de l'exposition, Gamelin, peintre des batailles, 1738-1803, 95.p, Carcassonne 2003.
- Jérôme Montcouquiol et Guy Durbet, Le Temple décadaire de Perpignan, dans le catalogue de l’exposition Jacques Réattu sous le signe de la Révolution, Vizille, musée de la Révolution française, -, p. 99 à 120.
- Marie-Noëlle Maynard, Michel Olivier, catalogue de l'exposition, Jacques Gamelin (1738-1803) et les peintres de son temps, 77.p, Imprimerie Sival, Carcassonne 1999.
- Musée des beaux-arts de Carcassonne, Jacques Gamelin, 134 p., Imprimerie MV Graphic, Carcassonne, 1990.
- Joseph Hahn, Jacques Gamelin, catalogue de l'exposition consacré au peintre à la galerie Hahn du au , 68.p. Imprimerie J.Hiver S.A, Paris 1979.
- Simone Mouton, Jacques Gamelin 1738-1803, catalogue de l'exposition présentée au Musée Municipal de Carcassonne. Imprimerie Gabelle Carcassonne 1938.
Liens externes
modifier
- Ressources relatives aux beaux-arts :
- Ressource relative à la santé :
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :
- Biographie, sur emeric.hahn.free.fr.
- Exposition sur Gamelin, sur emeric.hahn.free.fr.
- « La restauration d'une œuvre de Gamelin met au jour le véritable tableau », sur 11lemagazine.fr.