Jacques de Vitry
Jacques de Vitry, né entre 1160 et 1170 dans la région de Reims et mort le à Rome, était un historien et auteur spirituel, confesseur de Marie d'Oignies, prédicateur populaire, et évêque de Saint-Jean-d'Acre. Il fut nommé cardinal-évêque de Tusculum en 1228.
Jacques de Vitry | ||||||||
Biographie | ||||||||
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Naissance | entre 1160 et 1170 dans la région de Reims (France) |
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Ordre religieux | Augustins | |||||||
Ordination sacerdotale | ||||||||
Décès | Rome |
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Cardinal de l'Église catholique | ||||||||
Créé cardinal |
par le pape Grégoire IX |
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Titre cardinalice | Cardinal-évêque de Tusculum |
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Évêque de l'Église catholique | ||||||||
Ordination épiscopale | par le pape Honorius III. |
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Fonctions épiscopales | Évêque de Saint-Jean-d'Acre | |||||||
Doyen du Collège des cardinaux | ||||||||
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Évêque de Saint-Jean-d'Acre | ||||||||
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(en) Notice sur www.catholic-hierarchy.org | ||||||||
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Biographie
modifierJeunesse et formation
modifierVitry fait de bonnes études universitaires à Paris où il devient magister. Avant même d’être prêtre, il est chargé de la cure d’Argenteuil. Cependant, attiré par la réputation de Marie d’Oignies, béguine et mystique vivant à Oignies, dans le comté de Namur, Vitry lui rend visite en 1208.
Relation avec Marie d’Oignies
modifierProfondément impressionné, il reste à Oignies. Il devient le confesseur et guide spirituel de la béguine. Celle-ci le convainc d’entrer chez les chanoines de Saint-Augustin qui ont un monastère à Oignies. Vitry est ordonné prêtre en 1210, à Paris.
Une relation d’amitié spirituelle se crée entre les deux. Vitry a une compréhension profonde de la vie mystique, même s’il parait parfois crédule lorsqu’il parle des merveilles de Dieu et des grâces reçues par Marie d’Oignies. Il écrit : « Les hommes du monde ne s’étonnent pas quand quelqu’un crie de douleur ; mais ils se scandalisent lorsque quelqu’un clame la joie qui déborde de son cœur ». Et encore : « les larmes spirituelles n’affaiblissent pas la tête mais réchauffent l’intelligence, adoucissent l’âme, nourrissent le corps et réjouissent toute la cité de Dieu ». Cette relation marque toute la vie et la spiritualité de Jacques de Vitry.
Marie d’Oignies meurt en 1213. Trois ans plus tard Vitry en écrit une Vie de la bienheureuse Marie d’Oignies, qui est plutôt une « histoire d’une âme », fondée sur des réminiscences personnelles. Cet émouvant récit (précédé d’un prologue sur le « milieu mystique liégeois ») reste l’œuvre principale de Vitry.
Prédicateur populaire
modifierRien ne le retient à Oignies après la mort de la sainte. Il accepte de prêcher la croisade contre les albigeois d’abord dans le diocèse de Liège, puis son succès le porte à rayonner davantage en France et en Allemagne. Il recrute pour la cinquième croisade dirigée par le roi André II de Hongrie.
Évêque de Saint-Jean-d'Acre
modifierEn 1216, Vitry est nommé évêque de Saint-Jean-d'Acre en Terre Sainte. Il est ordonné évêque à Pérouse par le pape Honorius III. Arrivé en Palestine il y déploie une grande activité aux côtés des croisés dans la campagne d’Égypte et la capture de Damiette (1218). Lorsque la 5e croisade tourne à l’échec, Vitry revient en Europe, et particulièrement dans le diocèse de Liège. Il donne sa démission au pape en 1226 : elle est acceptée.
Vitry fonctionne dès lors comme ‘évêque auxiliaire’ de Liège, aidant le prince-évêque Hugues de Pierrepont dans ses tâches pastorales, et l’accompagnant spirituellement au moment de la mort ().
Cardinal-évêque de Tusculum
modifierEn décembre 1228, le pape Grégoire IX nomme Jacques de Vitry cardinal-évêque de Tusculum (ou Frascati), un des diocèses suburbains de Rome. Entre 1229 et 1239, il accomplit plusieurs missions diplomatiques comme légat pontifical en France (contre les albigeois) et en Palestine). Une tradition prétend qu’il fut élu patriarche de Jérusalem, mais c'est douteux. En 1240, Jacques de Vitry est doyen du Collège des cardinaux.
Jacques de Vitry meurt le , à Rome. Suivant sa volonté son corps est ramené à Oignies pour y être enterré près du tombeau de sainte Marie d'Oignies.
Bibliographie
modifierŒuvres
modifier- Sermones vulgares vel ad status (1230-1240) I, édi. J. Longère (Corpus Christianorum. Continuatio Mediaevalis, n° 255), Turnhout: Brepols Publishers, 2013 (ISBN 978-2-503-54532-5)
- Vita B.Mariae Oigniacensis, publiée dans les Acta Sanctorum (). Trad. : Vie de Marie d'Oignies, Actes Sud, coll. "Babel", 1999, 173 p.
- Une Historia orientalis et occidentalis : histoire sainte (jusqu’aux croisades) et description de la terre sainte, suivie (second volume) d’un tableau, plutôt noir, de l’Occident.
- Historia Hierosolymitana, publiée dans, Régine Pernoud, Un guide du pèlerin en Terre-Sainte au XVe siècle, Mantes, 1940. Recension sur Persée.
- Lettres de Jacques de Vitry, 1160/1170-1240, évêque de Saint-Jean-d'Acre, édi. Robert Burchard Constantijn Huygens, E. J. Brill, 1960, 166 p. Des lettres qui sont d’intéressants rapports sur la croisade.
- De nombreux sermons (Sermones de sanctis).
- Histoire orientale. Historia orientalis, Brepols, 2008, 549 p. ;
- Histoire de l'Orient et des croisades pour Jérusalem, Paléo, 2013
- Histoire occidentale, trad. G. Duchet-Suchaux, Cerf, coll. "Sagesses chrétiennes", 1997, 357 p.
- Histoire des croisades, avec intro. et notes de Guizot (1825), Hachette Livre BNF, 2012, 418 p.
Études
modifier- Jean Donnadieu, Jacques de Vitry (1175/1180-1240). Entre l'Orient et l'Occident. L'évêque aux trois visages, Brepols, 2015, 283 p.
Voir aussi
modifierArticles connexes
modifierLiens externes
modifier
- Ressources relatives à la religion :
- Ressource relative à la littérature :
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :
- Hugo Leblud, « Voici le visage de Jacques de Vitry, évêque du XIIIe siècle », sur Cathobel, (consulté le ).
- Jacques de Vitry, « Histoire des croisades », sur site de l'antiquité grecque et latine et du moyen âge de Philippe Remacle (consulté le ).