Janet Museveni

femme politique ougandaise

Janet Museveni
Janet Museveni en septembre 2009.
Janet Museveni en septembre 2009.
Première dame de l'Ouganda
Depuis le
(38 ans, 2 mois et 23 jours)
Biographie
Date de naissance (75 ans)
Conjoint Yoweri Museveni
Enfants Quatre enfants, dont Muhoozi Kainerugaba

Janet Museveni, née le dans l'actuel district de Ntungamo, est l'épouse du président ougandais Yoweri Museveni. Première dame du pays, elle est également femme politique[1],[2].

Biographie modifier

Elle a étudié à la Kyamate Primary School et à la Bweranyangi Girls' Senior Secondary School.

Elle épouse Yoweri Museveni en . Ils ont ensemble quatre enfants, dont Muhoozi Kainerugaba.

Elle est députée du comté de Ruhaama (district de Ntungamo). Le , elle devient ministre des Affaires du Karamoja (après avoir détenu le même portefeuille entre 2009 et 2011 mais comme secrétaire d'État).

Le , elle est nommée ministre de l'Éducation et des Sports, succédant à Jessica Alupo. Cette nomination, comme celle de son fils au rang de général quelques semaines plus tôt, est relevée comme étant un renforcement du pouvoir du président sur le système politique ougandais[3].

Engagements pour la réduction du SIDA et les valeurs morales évangéliques modifier

Elle s'engage activement dans la lutte contre le SIDA[4] et la protection des orphelins victimes de la guerre. Elle reçoit en 2002 le Global Aids Leadership award pour son engagement dans la réduction de l'épidémie du SIDA. Appartenant au mouvement évangélique Born Again, elle se déclare opposée à l'utilisation du préservatif en dehors du mariage, et considère que les adolescents doivent pratiquer l'abstinence sexuelle pour limiter leurs relations sexuelles avant mariage. Elle déclarera avoir ainsi marié ses filles vierges.

Elle soutient ainsi la campagne ABC « Abstain, Be faithful, or use Condoms » (« Abstient toi, sois fidèle ou utilise des préservatifs »).

Elle fonde l'Uganda Youth Forum[5], une ONG chrétienne qui souhaite accompagner les jeunes dans leurs questions relatives à la sexualité. Cette ONG sponsorise la campagne Save the next generation from AIDS/HIV[4].

Kill the Gays Act de 2014 modifier

Janet Museveni est connue pour avoir favorisé l'influence des églises évangéliques chrétiennes sur le gouvernement de l'Ouganda[6],[7], participant à une « moralisation » de la politique de l'État et une volonté de préserver l'ordre traditionnel et les valeurs familiales et hétérosexuelles, au détriment de la communauté LGBTQI. Cela se traduira par une tentative de durcissement des lois criminalisant les personnes LGBTQI avec la loi anti-homosexualité de 2014, finalement abrogée par la Cour constitutionnelle pour vice de procédure. Selon l'ambassadeur américain en Ouganda, Janet Museveni serait même directement impliquée dans la rédaction de ce que l'opinion publique internationale a appelé Kill the Gays Act.

Polémique des serviettes hygiéniques de 2017 modifier

En , Stella Nyanzi, une universitaire anthropologue ougandaise, critique Janet Museveni sur les réseaux sociaux après que celle-ci a déclaré que, faute de moyens financiers, des serviettes hygiéniques ne seraient pas fournies aux jeunes filles pour qu'elles puissent rester à l'école pendant leurs règles[8]. Elle est arrêtée peu après le [9],[10],[11]. Elle est accusée de harcèlement sur les réseaux sociaux[12],[13]. Elle est libérée le sous caution et sort très affaiblie de prison[12].

Ouvrage modifier

  • 2011 : My Life's Journey

Notes et références modifier

  1. Sandrine Perrot, « Deux femmes, de la guérilla à l'institutionnalisation du pouvoir en Ouganda, Two women, from the guerilla movement to the institutionalization of power in Uganda », Politique africaine, no 95,‎ , p. 37–54 (ISSN 0244-7827, DOI 10.3917/polaf.095.0037, lire en ligne, consulté le )
  2. Christine Messiant, Premières dames en Afrique, KARTHALA Editions, , 220 p. (ISBN 978-2-84586-578-5, lire en ligne)
  3. « La Première dame ougandaise devient ministre de l'Education », parismatch.com, 7 juin 2016.
  4. a et b (en) Richard G. Marlink et Alison G. Kotin, Global AIDS Crisis : A Reference Handbook, ABC-CLIO, , 283 p. (ISBN 978-1-85109-655-8, lire en ligne)
  5. (en-GB) « Uganda Youth Forum – Janet Museveni », sur janetmuseveni.org (consulté le )
  6. Christophe Broqua, La question homosexuelle et transgenre, KARTHALA Editions, , 224 p. (ISBN 978-2-8111-0778-9, lire en ligne)
  7. Patrick Awondo, Peter Geschiere, Graeme Reid, Alexandre Jaunait, Amélie Le Renard et Élisabeth Marteu, « Une Afrique homophobe ? », Raisons politiques, 2013/1, n°49, p. 95-118.
  8. « Ouganda: polémique autour d'un clip vidéo d'une professeure montrant ses seins », RFI Afrique,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  9. « Une universitaire arrêtée en Ouganda pour avoir critiqué Janet Museveni », Voaafrique,‎ (lire en ligne).
  10. (en) Journaliste de Vision, « Top 10 Ugandan personalities that rocked 2017 », www.newvision.co.ug,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  11. « En Ouganda, une universitaire jugée pour « harcèlement en ligne » du président Museveni », Le Monde.fr,‎ (ISSN 1950-6244, lire en ligne, consulté le ).
  12. a et b « Ouganda: la militante des droits des femmes Stella Nyanzi libérée sous caution », RFI Afrique,‎ aa mai 2017 (lire en ligne, consulté le ).
  13. « Cameroun – Affaire Patrice Nganang : le français « épicé » en procès », JeuneAfrique.com,‎ (lire en ligne, consulté le ).