Jao Tsung-i (饒宗頤, - ), aussi connu sous le nom de Rao Zongyi, est un sinologue, calligraphe, historien, et peintre hongkongais. Érudit polyvalent et prolifique, il a contribué à de nombreux domaines des sciences humaines, notamment l'histoire, l'archéologie, l'épigraphie, les traditions folkloriques, la religion, l'histoire de l'art, la musicologie, la littérature et l'orientologie. Il a publié plus de 100 livres et environ 1 000 articles universitaires au cours d’une carrière de plus de 80 ans.

Jao Tsung-i
饒宗頤
Biographie
Naissance
Décès
Nom dans la langue maternelle
饒宗頤 (Ráo Zōngyí)Voir et modifier les données sur Wikidata
Prénoms sociaux
固庵 (Gù'ān), 伯濂 (Bólián), 伯子 (Bózǐ)Voir et modifier les données sur Wikidata
Nom de pinceau
选堂 (Xuǎntáng)Voir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Formation
Shantou Jinshan Middle School (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Activités
Famille
Chen Ruonong (femme)
Autres informations
A travaillé pour
Membre de
Distinctions
Archives conservées par
Hong Kong Baptist University Library Special Collections & Archives (d) (RG.14)Voir et modifier les données sur Wikidata
Statue de Jao Tsung-i à l'académie Jao Tsung-i (en).

Lui et Ji Xianlin étaient considérés par leurs contemporains comme les deux plus grands universitaires chinois en sciences humaines. Surnommé la « fierté de Hong Kong » par le Premier ministre chinois Li Keqiang[1], Jao a reçu de nombreux prix, notamment la médaille du Grand Bauhinia (en), la plus haute distinction décernée par le gouvernement de Hong Kong. La Petite Ecole Jao Tsung-i de l'université de Hong Kong, la fondation des études Jao, et l'académie Jao Tsung-i (en) de Kowloon ont été fondées en son nom[2].

Biographie

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Jao est né en 1917 à Chao'an (actuel Xiangqiao)[3],[2] dans une famille instruite Teochew d'ascendance Hakka[4].

Il utilise également les noms de courtoisie Gu'an et Bolian, et le nom d'artiste Xuantang[3]. En grande partie scolarisé à domicile et autodidacte, il écrit Les revues scolastiques de Gu Tinglin à l'âge de 14 ans[2].

Carrière

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Jao enseigne dans plusieurs universités de Chine continentale avant de déménager à Hong Kong en 1949. Dans les années suivantes, il enseigne à l'université de Hong Kong, l'université nationale de Singapour, l'institut d'histoire et de philologie de l'Academia Sinica à Taiwan, l'université chinoise de Hong Kong, l'École française d'Extrême-Orient, l'École pratique des hautes études de Paris, et l'université Yale aux États-Unis. Il a également été professeur honoraire dans plusieurs universités chinoises prestigieuses, notamment l'université de Pékin, l'université Fudan, l'université de Nankin, et l'université du Zhejiang[2].

Recherches universitaires

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Jao est un érudit très polyvalent et prolifique. Ses recherches couvrent un vaste éventail de sciences humaines, notamment les os oraculaires, l'archéologie, l'épigraphie, les traditions folkloriques, la religion, l'histoire de l'art, la musicologie, la littérature, et l'orientologie[2]. Au cours de sa carrière de 80 ans, il a publié plus de 100 livres et environ 1 000 articles scientifiques. Sous l'influence de l'assyriologue français Jean Bottéro[5], il apprend le cunéiforme et passe dix ans à traduire l'épopée akkadienne Enūma eliš en chinois, comblant ainsi une lacune majeure dans la connaissance chinoise de l'ancienne Babylone[2].

En 1959, il publie Yindai zhenbu renwu tongkao (殷代貞卜人物通考, litt. « Os oraculaires divinatoires de la dynastie Yin »), qui lui vaut le Prix Stanislas-Julien de l'Académie des inscriptions et belles-lettres en 1962[6]. En 2000, il reçoit la médaille du Grand Bauhinia (en), la plus haute distinction décernée par le gouvernement de Hong Kong[2].

En plus de ses activités académiques, Jao est également calligraphe, peintre, et musicien. Il a créé son propre style calligraphique appelé « écriture cléricale Jao ». Son installation d'art calligraphique, Le Chemin de la sagesse (The Wisdom Path), est devenue une attraction importante de Ngong Ping à Hong Kong. Il est un maître interprète de l'ancien instrument chinois guqin[2].

En août 2017, la poste de Hong Kong (en) a émis une série de six timbres spéciaux illustrés de peintures et calligraphie de Jao[7].

Voir aussi

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Notes et références

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  1. Oliver Chou et Ernest Kao, « Scholar Jao Tsung-i, the 'pride of Hong Kong', dies at age 100 », South China Morning Post,‎ (lire en ligne, consulté le )
  2. a b c d e f g et h « Jao Tsung-I », sur Hong Kong Baptist University (consulté le )
  3. a et b (zh) « zh:饒宗頤教授學藝年表 », Jao Tsung-I Petite Ecole, Hong Kong University (consulté le )
  4. (zh) « zh:汉学泰斗饶宗颐确认为客家后裔 祖籍梅县铜琶村 », sur China News,‎
  5. (zh-Hant) Hanxi Chen, 饒宗頤——東方文化坐標 [« Jao Tsung-I: Cultural Beacon of the East »], Hong Kong, Open Page Publishing,‎ , 176–177 p. (ISBN 9789888369300, lire en ligne)
  6. « Palmarès des prix et des récompenses décernés en 1962 », Comptes rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, vol. 106, no 106,‎ (lire en ligne)
  7. « Special Stamp Issue – "Paintings and Calligraphy of Professor JAO Tsung-i" », Hongkong Post, (consulté le )