Jardin botanique de Limbé

jardin botanique du Cameroun

Le jardin botanique de Limbé (LBG[1]) est le premier jardin botanique du Cameroun. Il a été créé en 1892, sous l'ère coloniale allemande, à Victoria (ancien nom de Limbé), entre l'océan et le mont Cameroun. D'abord à vocation agronomique, c'est devenu l'une des principales attractions récréatives et touristiques de la Région du Sud-Ouest.

Jardin botanique de Limbé
Image illustrative de l’article Jardin botanique de Limbé
Entrée du jardin
Géographie
Pays Cameroun
Région Sud-Ouest
Département Fako
Commune Limbé
Superficie 48 ha
Histoire
Création 1892
Localisation
Coordonnées 4° 00′ 48″ nord, 9° 12′ 43″ est
Géolocalisation sur la carte : région du Sud-Ouest
(Voir situation sur carte : région du Sud-Ouest)
Jardin botanique de Limbé

Histoire

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Le jardin est créé en 1892 par une équipe allemande dirigée par Paul Rudolph Preuss. À l'origine, c'est un jardin d'essai, centre d'expérimentation et d'acclimatation d'espèces tropicales utiles, telles que l'hévéa, le café, le cacao, le palmier à huile, le bananier, le teck, la canne à sucre, à destination du Kamerun et d'autres colonies allemandes. À son apogée, il était considéré comme l'un des plus importants jardins botaniques tropicaux du monde[2].

En 1920, les Britanniques prennent la relève, en collaboration avec les Jardins botaniques royaux de Kew qui prodiguent conseils et formations. Après leur départ en 1932 et jusqu'en 1958, le jardin est administré directement par du personnel camerounais, puis, dans la foulée de l'indépendance, en 1961, il est pris en charge par le Gouvernement[2].

En 1988, un partenariat conclu avec le Royaume-Uni permet sa rénovation et son développement. À visée agricole au départ, le jardin botanique s'oriente désormais vers la conservation, l'éducation, la science, le tourisme et les loisirs[2].

Aujourd'hui le jardin, qui couvrait 250 hectares à l'origine, n'en compte plus que 48[3]. Certains bâtiments – le laboratoire, la bibliothèque – ont pendant quelque temps été transformés en hôpital. On y trouve maintenant un hôtel de standing[4].

Personnalités liées au Jardin botanique

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Les directeurs successifs du Jardin botanique de Limbé sont :

Hubert Winkler y a travaillé en 1904-1905, et Carl Ludwig Ledermann en 1908.

Collections

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Le jardin compte environ 1 500 taxons (1 000 herbacées et 500 plantes ligneuses)[5]. On y trouve des plantes rares ou menacées : 150 endémiques, 100 originaires du sud-ouest, dont Calamus, Prunus africana, Gnetum. Certaines plantes font l'objet d'une attention particulière, notamment les palmiers d'Afrique, les endémiques du mont Cameroun, les Musa. D'autres sont cultivées à des fins de conservation : Irvingia gabonensis, Garcinia kola, Afrostyrax kamerunensis, Cola spp., Prunus africana, Gnetum, Pterocarpus soyauxii, Diospyros, Rauvolfia vomitoria, Nauclea diderrichii, Terminalia spp., Enantia chlorantha, Eremomastax speciosa, Bryophyllum spp. et Physostigma venenosum[6].

Le jardin botanique abrite aussi un herbier qui compté environ 21 000 spécimens en 2001 et plus récemment, 30 000 [6],[5]. Son sigle dans l'Index Herbariorum (en) est SCA[7].

Cimetière militaire

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Le jardin botanique abrite les tombes de plusieurs soldats des États du Commonwealth, quatre de la Première Guerre mondiale et seize de la Seconde[8],[9].

Tourisme

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Plan du jardin
Amphithéâtre de la Jungle.

Un centre d'attraction appelé « Jungle Village » a été aménagé et sert de cadre à l'organisation de manifestations culturelles pour le plaisir des touristes[10]. Plusieurs pistes aménagées permettent de visiter le jardin. Ce sont :

  • la piste côtière, qui permet aux touristes d'avoir une belle vue de la partie occidentale du jardin ;
  • la piste de la biodiversité qui, comme son nom l'indique, permet aux visiteurs d'avoir une vue sur toute la biodiversité du jardin ;
  • la piste de Bota pour découvrir de grands arbres et les animaux sauvages ;
  • la piste qui longe la rivière, où on trouve des arbres et des plantes de plus de cent ans.

Notes et références

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  1. Acronyme de Limbe Botanic Garden, car Limbé se trouve dans l'une des deux régions anglophones du pays.
  2. a b et c (en) Anonyme, « Limbe Botanic Garden, Cameroon : History and Development », BGCI News, vol. 2, no 3,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  3. Koagne 2011.
  4. (de) H. W. Lack, Damals in Afrika. Das Modell der Regierungsplantage Victoria im Botanischen Museum (Botanischer Garten und Botanisches Museum Berlin)
  5. a et b (en) « Limbe Botanic Garden », BGCI (consulté le )
  6. a et b (en) « Cameroon Total no. of Botanic Gardens recorded in Cameroon: 4 », Convention on Biological Diversity [1] 10 juillet 2001
  7. (en) « Limbe Botanical & Zoological Gardens », Index Herbariorum, sur NYBG Steere Herbarium (consulté le ).
  8. (en) Commonwealth War Graves Limbe Botanical Gardens, Tracesofwar [2]
  9. « Limbe Botanical Gardens Burial Ground », Commonwealth War Graves Commission (consulté le )
  10. (en) Emmanuel Agwe Njang, Limbe tourist guide and yellow pages, Limbe, 1999, p. 22

Annexes

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Bibliographie

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Sur les autres projets Wikimedia :

  • (en) F. Nigel Hepper, « Limbe (Victoria) Botanic Gardens, SW Cameroon », dans Kai Larsen, Brian Morley & Gustav Schoser, International Association of Botanic Gardens : Proceedings : Tenth General Meeting and Conference 2-7 August 1987, Palmengarten, Frankfurt/M., F.R. Germany, Koch, International Association of Botanical Gardens, , p. 75-85.
  • (de) A. Engler, « Victoria und Buea in Kamerun als zukünftige botanische Tropenstationen », Notizblatt des Königl. botanischen Gartens und Museums zu Berlin, Bd. 3, No. 21 (Jan. 17, 1900), p. 1-3
  • (en) Sylvia Howe, Karen Sidwell et al., Medicinal Plants of the Limbe Botanic Garden, Mount Cameroon Project, 1996, 80 p.
  • Le Jardin botanique. Dans : Diderot Serge Nguepjouo M., Étude des performances touristiques de la région du Mont Fako, Province du Sud-Ouest, Cameroun, Université de Ngaoundéré Cameroun - Maîtrise 2003.
  • (en) Sara Oldfield, Great botanic gardens of the world (préface du prince de Galles), New Holland Publ., Londres, 2008, 160 p. (ISBN 978-1-84537-593-5)

Articles connexes

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Liens externes

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