Jean-Baptiste Vuillod

personnalité politique française

Jean-Baptiste Vuillod, né le à Lons-le-Saunier (Jura) et mort le à Tananarive (Madagascar), est un homme politique français.

Jean Vuillod
Illustration.
Photographie de Vuillod par Duret (Saint-Claude).
Fonctions
Sénateur français

(8 ans, 8 mois et 4 jours)
Circonscription Jura
Prédécesseur Jean-Baptiste Bourgeois du Jura
Successeur Stephen Pichon
Député français

(3 ans, 7 mois et 16 jours)
Élection 3 septembre 1893
Circonscription Jura
Législature VIe (Troisième République)
Groupe politique Gauche démocratique
Prédécesseur Jean Reybert
Successeur Henri Jobez
Conseiller général du Jura

(2 ans)
Circonscription Canton de Saint-Claude
Prédécesseur Eugène Grosgogeat
Successeur Félicien Gauthier
Maire de Saint-Claude

(1 an)
Prédécesseur Honoré-Gustave Regad
Successeur Honoré-Gustave Regad

(9 ans)
Prédécesseur Henri-Germain Genoud
Successeur Charles-Ferdinand Lançon
Biographie
Date de naissance
Lieu de naissance Lons-le-Saunier
Date de décès (à 67 ans)
Lieu de décès Tananarive
Nationalité Drapeau de la France Français
Parti politique PRRRS
Profession Journaliste
Imprimeur

Biographie

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Affiche de Jules Chéret pour « Achilles, l'homme canon » (1881).
Vuillod, député radical du Jura (1893).

Engagé volontaire en 1870, Jean Vuillod participe à la charge de Reichshoffen, où il est blessé par un éclat d'obus. Il est ensuite chef de bureau à la préfecture du Jura puis négociant en vins à Saint-Claude.

En 1881, à la suite d'un pari, il se produit pendant deux mois aux Folies Bergère sous le nom de scène d'Achille (ou Achilles) « l'homme-canon ». Touchant 200 francs par soirée, il étonne les spectateurs en arrêtant un boulet de canon avec une planchette qu'il tient dans ses mains[1] ou en enlevant à bout de bras un canon avec son attelage à l'aide d'un truc dissimulé dans les frises du théâtre[2]. Un soir de mars, il est contraint d'annuler sa représentation, un mauvais plaisant ayant subtilisé le boulet[3]. Malgré son succès sur scène, « Achille » décline l'offre d'un « Barnum américain »[2] et renonce à une carrière dans le spectacle.

De retour dans son département, Vuillod épouse la nièce du sénateur Lucien Arbel[4] et prend la direction d'une imprimerie et d'un journal, L’Écho de la Montagne.

Engagé en politique, il est élu maire de Saint-Claude (1892-1893 et 1897-1906) et conseiller général du canton (1892-1894).

Auteur de La Nouvelle-Calédonie et ses produits en 1890 (Saint-Claude, 1891) à l'issue d'une mission qu'il a effectuée dans l'archipel pour le compte du sous-secrétariat des Colonies, Vuillod est pressenti pour devenir administrateur du Sénégal en . Sa nomination est cependant annulée au dernier moment en raison des persiflages sur son passé d'« homme-canon »[5].

Candidat républicain radical lors du scrutin législatif de 1893, il est élu au second tour avec près de mille voix d'avance sur son concurrent libéral, l'ancien député centriste Honoré Reverchon.

Député du Jura de 1893 à 1897, inscrit au groupe de la Gauche démocratique, il est élu sénateur en 1897. En , il représente le comité du Groupe démocratique de Saint-Claude au congrès fondateur du Parti républicain, radical et radical-socialiste[6]. En 1905, il vote pour la loi de séparation des Églises et de l'État[7].

En , Vuillod quitte la politique en cédant son siège de sénateur au profit de Stephen Pichon[8]. Il réintègre alors la fonction publique en étant nommé trésorier-payeur en Nouvelle-Calédonie[9] puis, l'année suivante, à Madagascar[10]. Il est nommé chevalier de l'Ordre de l'Étoile d'Anjouan en 1911[11].

Tout au long de sa carrière politique, Vuillod a accordé beaucoup d'intérêt aux questions coloniales. Il était notamment partisan de l'annexion des Nouvelles-Hébrides, qui étaient alors sous le régime d'une convention navale anglo-française (remplacée par un condominium en 1907). Ainsi, quand les colons de Mélé, village situé près de Port-Vila, décident en 1895 de rebaptiser celui-ci Faure-ville (ou Faureville) en l'honneur du président Félix Faure[12], c'est à Vuillod qu'ils s'adressent pour présenter à l’Élysée leur demande de parrainage[13].

Il est inhumé à Saint-Claude.

Références

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  1. « L'homme canon », Revue illustrée, 15 juin 1893, p. 282.
  2. a et b Noël Amaudru, « Chez l'homme-canon », Le Rappel, 7 septembre 1892, p. 1.
  3. La Justice, 3 mars 1881, p. 4.
  4. « Les hommes du jour: M. Vuillod, député de Saint-Claude », La Presse, 24 septembre 1893, p. 1.
  5. Auguste Vacquerie, « Le maire de Saint-Claude », Le Rappel, 10 octobre 1892, p. 1.
  6. Le Rappel, 30 mai 1901, p. 1.
  7. André Daniel, L'Année politique, 32e année (1905), Paris, Charpentier, 1906, p. 654.
  8. Le Matin, 27 mai 1904, p. 2.
  9. Journal officiel de la République française, 11 mars 1906, p. 1593.
  10. Journal officiel de la République française, 19 octobre 1907, p. 7253.
  11. Journal officiel de la République française, 22 mai 1913, p. 4355.
  12. Bulletin de la Société de géographie commerciale de Paris, t. XVIII, 1896, p. 54.
  13. « Chez M. Vuillod », La Presse, 5 janvier 1896, p. 3.

Sources

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  • « Jean-Baptiste Vuillod », dans le Dictionnaire des parlementaires français (1889-1940), sous la direction de Jean Jolly, PUF, 1960 [détail de l’édition]
  • Bruno Fuligni, La Chambre ardente, aventuriers, utopistes, excentriques du Palais-Bourbon, Éditions de Paris Max Chaleil, 2001, (ISBN 2-84621-008-X).

Liens externes

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