Jean-Benoît Zimmermann

économiste français

Jean-Benoît Zimmermann est un économiste et photographe français né le 22 octobre 1950 en Lorraine.

Jean-Benoît Zimmermann
Description de cette image, également commentée ci-après
Jean-Benoît Zimmermann (2020)

Naissance (74 ans)
Nationalité Française
Résidence Marseille
Institutions CNRS
Diplôme

Habilitation à diriger des recherches - Université d'Aix-Marseille II (Novembre 1993), Doctorat

en économie Appliquée - Université de Paris IX Dauphine (Mai 1977), Ingénieur diplômé de l'École Polytechnique (Promotion 1970), Baccalauréat série C le 23/06/68 à Nancy

Biographie

modifier

Après une enfance et une adolescence en Lorraine, des études scientifiques et un passage par le cinéma militant (cinéma politique), il a mené et continue de développer un parcours d'exploration photographique, parallèlement à sa carrière de chercheur.

Véritable économiste, Jean-Benoît Zimmermann a été directeur de recherche CNRS au laboratoire GREQAM (Groupement de recherche en économie quantitative d'Aix-Marseille, UMR 7316) de l'université Aix-Marseille, de l'EHESS et du CNRS. Il a été directeur de ce laboratoire de 2007 à 2012.

Entre 2012 et 2016, il a été le président de la section 37 (économie-gestion) du Comité National de la Recherche Scientifique du CNRS.

En économie géographique, il s'est intéressé au développement des agglomérations, et notamment de l'agglomération marseillaise. À ce titre, il a notamment été membre du Collectif Andromède (comité pluridisciplinaire qui conseille la Région PACA en matière de politique scientifique et notamment pour ce qui concerne son soutien à la recherche), Conseil scientifique du Schéma Régional de l'Aménagement et du Développement Durable du Territoire (SRADDT) de la Région PACA, et du Conseil Scientifique de l'Observatoire Régional de l’Économie Sociale et Solidaire.

Il s'intéresse aux "communs intellectuels", avec trois domaines concrets privilégiés : le logiciel libre[1], les médicaments antipaludéens[2], et la musique, notamment autour de l'analyse de la plate-forme Jamendo[3].

Carrière

modifier

Carrière professionnelle

modifier

Docteur en économie appliquée de l'Université Paris IX (Dauphine), il a été successivement Chargé de recherche (depuis ), puis Directeur de Recherche CNRS (depuis ) au laboratoire GREQAM, au centre de la Vieille Charité, à Marseille.

Parcours professionnel

modifier

De mars 1975 à août 1977, Jean-Benoît Zimmermann est chercheur contractuel à la Section Cancer de l’INSERM, puis chercheur contractuel à l’INRIA (projet Cyclade) de novembre 1977 à juillet 1978. De 1978 à 1981, chercheur contractuel, puis chargé de recherche CNRS de 1982 à 1988 au LAREA-CEREM à l’Université de Paris X Nanterre. Chercheur CNRS (chargé de recherche, puis directeur de recherche à partir de 1999) au laboratoire GREQAM (Groupement de recherche en économie quantitative d'Aix-Marseille, UMR 7316) de l'université Aix-Marseille, de l'EHESS et du CNRS, à partir de 1988. Il est directeur du GREQAM de 2007 à 2012. Il est Président de la section 37 (économie-gestion) du Comité National de la Recherche Scientifique de 2012 à 2016.

Travaux de recherche

Les travaux de Jean-Benoît Zimmermann se sont d’abord situés dans le champ de l’économie industrielle et de l’innovation, avec une attention particulière sur l’industrie informatique et des technologies de l’information. Avec Michel Delapierre, il a analysé les stratégies des firmes[4],[5] et des politiques des États[6],[7], dans un contexte de globalisation des industries et de la technologie. Avec Louis-André Gérard-Varet, il a développé une recherche à caractère plus théorique sur le concept de produit informatique. Avec le groupe GEST, il a participé à l’analyse des grappes technologiques[8] et développé un modèle théorique de ce concept[9],[10].

De sa rencontre avec Bernard Morel à Marseille ont résulté de nouveaux questionnements au carrefour de l’économie industrielle et de l’économie régionale-spatiale. Dès 1993, il a participé activement à la naissance et aux travaux du groupe « Dynamiques de Proximités » consacrés à l’analyse du rôle des proximités, de nature spatiale et non spatiale, dans les dynamiques de coordination. Investi sur la thématique des relations entre industrie et territoires, il a introduit et popularisé les concepts de nomadisme et d'ancrage territorial[11]. Il a étudié les clusters et les systèmes industriels locaux avec Frédéric Rychen[12] et avec André Torre [13].

Jean-Benoît Zimmermann a également développé d’importants travaux dans le domaine des économies d’interactions avec Alan Kirman[14] et des réseaux sociaux. Avec Alexandre Steyer, il a développé des modèles de diffusion de l’innovation basés sur des réseaux de neurones[15], tandis qu’avec Robin Cowan et Nicolas Jonard, il a contribué à modéliser les réseaux d’innovation[16],[17].

Enfin, dans la thématique des communs, il a été un des premiers économistes français à étudier le logiciel libre dans une collaboration suivie avec Nicolas Jullien[1],[18]. Dans le cadre du projet pluridisciplinaire PROPICE dirigé par Benjamin Coriat, il a travaillé sur les Creative Commons et la musique, notamment autour de l'analyse de la plate-forme Jamendo[3],[19], et sur les médicaments antipaludéens avec Fabienne Orsi[2],[20]. Enfin, il a développé une analyse économique des associations volontaires avec Ekhatarina Melnik[21] et étudié les communs sociaux avec Jacques Garnier[22].

Carrière artistique : photographie

modifier

Jean-Benoît Zimmermann est passé du cinéma militant à un parcours d'exploration photographique.

Ainsi, la série Des Gens témoigne de l'universalité de l'humanité.

Avec La Chine au tournant du siècle, il confronte des images prises à quatre époques, entre 1982 (lorsque le pays n'était pas encore marqué par l’influence internationale et l’économie de marché) et 2018 ; avec sa double casquette de photographe et d'économiste, il nous fait partager la mutation profonde qui a bouleversé l'économie du pays, mais aussi sa structure sociale et la vie quotidienne de ses habitants.

Et lorsqu'il prend le parti, dans sa série VÉLO, de ne photographier que les vélos, sans les humains qui les utilisent.

JB Zimmermann est l'un des cofondateurs de Photo#graphie, une association loi 1901 qui a pour objet de permettre à des photographes, associés ou pas à des auteurs de textes, de pouvoir montrer et diffuser leurs œuvres.

Expositions

modifier

Ouvrages

modifier

Notes et références

modifier
  1. a et b (en) Nicolas Jullien et Jean-Benoît Zimmermann, « Firms'contribution to open source software and the dominant user skill », European Management Review, no 6,‎ , p. 130-139 (lire en ligne)
  2. a et b Fabienne Orsi et Jean-Benoît Zimmermann, « Propriété intellectuelle et globalisation: des TRIPS au modèle opensource. Les exemples des médicaments et du logiciel. », Document de travail-GREQAM, nos 2011-06,‎ (lire en ligne)
  3. a et b Stephen Bazen, Laurence Bouvard et Jean-Benoît Zimmermann, « Jamendo et les Artistes: Un Nouveau Modèle pour l'Industrie Musicale? », Document de travail-GREQAM, nos 2014-11,‎ (lire en ligne)
  4. Michel Delapierre et Jean-Benoît Zimmermann, « Les multinationales de l'électronique : des stratégies différenciées », Revue d’économie industrielle, vol. 28, no 1,‎ , p. 9–35 (ISSN 0154-3229, DOI 10.3406/rei.1984.2110, lire en ligne, consulté le )
  5. M. Delapierre et Jean-Benoît Zimmermann, « « Les stratégies de grappe : le cas d'Olivetti » », Revue d’économie industrielle, vol. 39, no 1,‎ , p. 244–253 (ISSN 0154-3229, DOI 10.3406/rei.1987.1254, lire en ligne, consulté le )
  6. Michel Delapierre et Jean-Benoît Zimmermann, « Politiques informatiques du Tiers Monde : la nécessité de stratégies doubles », Tiers-Monde, vol. 28, no 111,‎ , p. 523–534 (ISSN 0040-7356, DOI 10.3406/tiers.1987.4503, lire en ligne, consulté le )
  7. Michel Delapierre et Jean-Benoît Zimmermann, « La nouvelle politique industrielle : le cas de l'informatique », Tiers-Monde, vol. 30, no 119,‎ , p. 559–576 (ISSN 0040-7356, DOI 10.3406/tiers.1989.3862, lire en ligne, consulté le )
  8. Groupe d'étude des stratégies technologiques (France), Grappes technologiques : les nouvelles stratégies d'entreprise, Paris, McGraw-Hill, , 223 p. (ISBN 2-7042-1139-6 et 978-2-7042-1139-5, OCLC 416604035, lire en ligne)
  9. Jean-Benoît Zimmermann, « Groupes industriels et grappes technologiques », Revue d'économie industrielle, vol. 47, no 1,‎ , p. 89–102 (DOI 10.3406/rei.1989.1288, lire en ligne, consulté le )
  10. Jean-Benoît Zimmermann et Jean-Benoit Zimmermann, « Le concept de grappes technologiques: Un cadre formel », Revue économique, vol. 46, no 5,‎ , p. 1263 (ISSN 0035-2764, DOI 10.2307/3502324, lire en ligne, consulté le )
  11. « L'ancrage territorial des activites industrielles et technologiques : un | Vie publique.fr », sur www.vie-publique.fr (consulté le )
  12. Frédéric Rychen et Jean-Benoît Zimmermann, « Clusters in the Global Knowledge-based Economy: Knowledge Gatekeepers and Temporary Proximity », Regional Studies, vol. 42, no 6,‎ , p. 767–776 (ISSN 0034-3404, DOI 10.1080/00343400802088300, lire en ligne, consulté le )
  13. André Torre et Jean-Benoît Zimmermann, « Des clusters aux écosystèmes industriels locaux », Revue d'économie industrielle, no 152,‎ , p. 13–38 (ISSN 0154-3229 et 1773-0198, DOI 10.4000/rei.6204, lire en ligne, consulté le )
  14. (en) Economics with Heterogeneous Interacting Agents, Springer-Verlag, coll. « Lecture Notes in Economics and Mathematical Systems », , 362 p. (ISBN 978-3-540-42209-9, lire en ligne)
  15. Franck Plouraboue, Alexandre Steyer et Jean-Benoit Zimmermann, « Learing Induced Criticality In Consumers' Adoption Pattern: A Neural Network Approach », Economics of Innovation and New Technology, vol. 6, no 1,‎ , p. 73–90 (ISSN 1043-8599, DOI 10.1080/10438599800000014, lire en ligne, consulté le )
  16. R. Cowan, N. Jonard et J. -B. Zimmermann, « Evolving networks of inventors », dans Innovation, Industrial Dynamics and Structural Transformation, Springer Berlin Heidelberg (ISBN 978-3-540-49464-5, lire en ligne), p. 129–148
  17. Robin Cowan, Nicolas Jonard et Jean-Benoit Zimmermann, « Bilateral Collaboration and the Emergence of Innovation Networks », Management Science, vol. 53, no 7,‎ , p. 1051–1067 (ISSN 0025-1909, DOI 10.1287/mnsc.1060.0618, lire en ligne, consulté le )
  18. Nicolas Jullien et Jean-Benoît Zimmermann, « FLOSS in an industrial economics perspective », Revue d'économie industrielle, no 136,‎ , p. 39–64 (ISSN 0154-3229 et 1773-0198, DOI 10.4000/rei.5177, lire en ligne, consulté le )
  19. (en) Stephen Bazen, Laurence Bouvard et Jean-Benoît Zimmermann, « Musicians and the Creative Commons: A survey of artists on Jamendo », Information Economics and Policy, big Media: Economics and Regulation of Digital Markets, vol. 32,‎ , p. 65–76 (ISSN 0167-6245, DOI 10.1016/j.infoecopol.2015.07.007, lire en ligne, consulté le )
  20. Fabienne Orsi et Jean-Benoît Zimmermann, « Le marché des antipaludéens, entre régulation et défaillance », Mondes en développement, vol. n° 170, no 2,‎ , p. 21 (ISSN 0302-3052 et 1782-1444, DOI 10.3917/med.170.0021, lire en ligne, consulté le )
  21. (en) Ekaterina Melnik et Jean-Benoît Zimmermann, The We and the I : The Logic of Voluntary Associations, (lire en ligne)
  22. Jacques Garnier et Jean-Benoît Zimmermann, « Solidarité sociale et proximités?: de l’État providence aux communs sociaux », Espaces et sociétés, vol. n°175, no 4,‎ , p. 19 (ISSN 0014-0481 et 1961-8700, DOI 10.3917/esp.175.0019, lire en ligne, consulté le )

Liens externes

modifier