Jean-Claude Moscovici
Jean-Claude Moscovici (né le à Paris) est un pédiatre français, survivant de la Shoah, auteur du récit autobiographique Voyage à Pitchipoï.
Biographie
modifierJean-Claude Moscovici est né à Paris le [1]. Il est le fils d'Ephraïm Moscovici et de Louise Moscovici née Schwartz.
Il a une sœur, Liliane Moscovici, née le à Saumur (Maine-et-Loire)[1] et morte le à Paris[2],[3].
Famille
modifierSon père, Ephraïm Moscovici est né le à Fălticeni[4] en Roumanie,
Sa mère, Louise Schwartz est née le à Paris. Elle est la fille de Joseph Schwartz né le à Botoșani en Roumanie et d'Anna Schwartz née Esanu, née le 23[5] à Botosani, en Roumanie[1]. Louise Schwartz a un frère, Michel, né le à Paris[1],[6].
Ephraïm Moscovici arrive en France en 1927[1]. Il a deux frères, Léon Moscovici et Lazar Moscovici.
Léon Moscovici est né le à Fălticeni[4]. Il arrive en France en 1928, il est médecin et célibataire[1]
Lazar Moscovici[7] est né le à Fălticeni. Il est étudiant en médecine et célibataire[1]. Il s'installe aussi en France.
Vernoil-le-Fourrier
modifierEphraïm Moscovici s'installe en 1934 à Vernoil-le-Fourrier, commune de Maine-et-Loire. Il est le seul médecin du village.
Seconde Guerre mondiale
modifierEn raison des Lois sur le statut des Juifs du régime de Vichy, Ephraïm Moscovici est désormais interdit d'exercer sa profession de médecin.
En été 1942, Léon Moscovici et Lazare Moscovici, ainsi que Michel Schwartz, le frère de Louise Moscovici, quittent Paris et viennent se réfugier chez Ephraïm Moscovici à Vernoil-le-Fourrier. Léon et Lazare Moscovici ne possèdent pas la nationalité française[8].
La rafle du 15-16 juillet 1942
modifierDans la nuit du 15 au , Ephraïm, Léon et Lazare, les trois frères Moscovici sont arrêtés par des gendarmes français[8]. Ils sont déportés d'Angers (Maine-et-Loire) vers Auschwitz par le Convoi No. 8, en date du [4].
Ce matin du , 824 Juifs sont arrêtés dans la région et envoyés à Angers, puis déportés à Auschwitz[8].
À noter, le a lieu la rafle du vélodrome d'hiver à Paris, la plus importante rafle de Juifs en France. Près de 13 000 personnes sont arrêtées avant d'être déportées vers les camps d'extermination nazis.
1er septembre 1942
modifierLe , les gendarmes français[8] reviennent pour arrêter Louise Moscovici. Elle parvient à s'enfuir avec l'aide de sa voisine Odette Blanchet, plus tard Odette Bergoffen[9],[10], une résistante, qui sera nommée Juste parmi les nations par le Yad Vashem de Jérusalem, Israël[8].
Sauvetage de Louise Moscovici
modifierOdette Blanchet, jeune fille de Vernoil de dix-huit ans, aide Louise Moscovici. Le , elle vient la chercher. Elles partent à bicyclette vers une gare voisine et de là, par le train, gagnèrent Tours (Indre-et-Loire), à environ 70 kilomètres à l'est de Vernoil-le-Fourrier.
Le plan était de laisser Louise Moscovici chez une connaissance d'Odette Blanchet. Mais cette personne venait elle aussi d'être arrêtée.
Odette Blanchet conduit alors Louise Moscovici chez sa tante, qui habite aux environs de Tours. Elle contacte Jean Meunier, un des chefs de la Résistance, qui avait à Angers une imprimerie "recyclée" dans l'impression de fausses pièces d'identité. Il fournit à Louise Moscovici des papiers qui lui permirent de passer en zone sud[8].
Jean-Claude et Liliane, les enfants Moscovici
modifierEnviron deux mois plus tard, Jean-Claude et Liliane Moscovici, qui vivent chez les voisins, sont arrêtés, internés dans une prison d'Angers puis envoyés au camp de Drancy[8].
Ce serait Michel Moscovici qui donne à Drancy le message à son neveu, Jean-Claude Moscovici, et à sa nièce, Liliane Moscovici, où figure l’adresse d’amis qui assurent leur libération[1].
Les enfants sont remis en liberté et transférés dans un home tenu par l'Union générale des israélites de France. L'établissement était connu des autorités, et donc peu sûr.
Odette Blanchet agit à nouveau. Elle « kidnappe » les enfants et les conduit en lieu sûr à Tours, leur sauvant la vie. Elle reste avec eux dans leur cachette, en dépit des risques énormes qu'elle court, jusqu'en .
Elle part alors chercher Louise Moscovici et la ramène à Tours auprès de ses enfants. Pendant les derniers mois de l'Occupation, Odette Blanchet vit avec les trois Moscovici chez son oncle et sa tante au village de Morannes. Jean Meunier leur fournit des faux papiers et des cartes d'alimentation. La famille rentre à Vernoil-le-Fourrier en [8].
La famille Schwartz
modifierAnna Schwartz et son mari Joseph Schwartz sont déportés par le Convoi No. 32 en date du , du camp de Drancy vers le camp d'Auschwitz[4].
Michel Schwartz est déporté par le Convoi No. 48 en date du , du camp de Drancy vers Auschwitz[4].
Après la Guerre
modifierPédiatre
modifierJean-Claude Moscovici est pédiatre à Paris de 1972 à 2012.
Odette Berghoffen
modifierEn 1994, Odette Blanchet devenue Odette Berghoffen est nommée Juste parmi les nations par Yad Vashem à Jérusalem en Israël.
Jean Meunier
modifierJean Meunier est nommé en 1994 Juste parmi les nations par Yad Vashem à Jérusalem en Israël[11].
Œuvres
modifierNotes et références
modifier- Franck Marché. Recherches historiques 1939-1944 dans le Saumurois.
- Décès de Liliane Moscovici: À deux ans, internée à Drancy puis sauvée. Ouest France, 30 avril 2014.
- Liliane Moscovici. Avis de décès. Ouest France. 26 avril 2014. Liliane Moscovici, orthophoniste est morte à l'âge de 73 ans à Paris. Elle est inhumée le mercredi 30 avril 2014 au cimetière de Vernoil-le-Fourrier. Elle était mariée à Daniel Coulon. Son fils est Adrien Moscovici.
- Voir, Klarsfeld, 2012.
- Le 25, selon Klarsfed, 2012.
- Klarsfeld, 2012.
- Orthographe donné dans Klarsfeld, 2012.
- Odette Bergoffen. Comité Français pour Yad Vashem.
- Odette Blanchet épouse Léo Bergoffen, le 26 février 1946, juif angevin né en Allemagne, survivant d'Auschwitz.
- Elle raconte comment elle a sauvé une famille juive. Ouest-France.
- Jean Meunier. Juste parmi les nations.
- Jean-Claude Moscovici. Babelio. avec une photo de Jean-Claude Moscovici.
Liens externes
modifier
- Témoignage d'Odette Blanchet
- Quand l’une des dernières Justes françaises retrouve l’enfant juif qu’elle a sauvé sur Le point du 26 octobre 2024.