Jean-Fernand Audeguil

personnalité politique française

Jean-Fernand Audeguil est un enseignant, résistant et homme politique socialiste français né le à Monclar-d'Agenais (Lot-et-Garonne) et mort le à Bordeaux.

Jean-Fernand Audeguil
Illustration.
Jean-Fernand Audeguil en 1946.
Fonctions
Député français

(10 ans et 25 jours)
Élection 21 octobre 1945
Réélection 2 juin 1946
10 novembre 1946
17 juin 1951
Circonscription 1re de Gironde
Législature Ire Constituante
IIe Constituante
Ire et IIe (Quatrième République)
Groupe politique SOC

(5 ans, 11 mois et 30 jours)
Élection 3 mai 1936
Circonscription Gironde
Législature XVIe (Troisième République)
Groupe politique SOC
Prédécesseur Georges Lasserre
Successeur Circonscription supprimée
Maire de Bordeaux

(3 ans, 1 mois et 28 jours)
Prédécesseur Adrien Marquet
Successeur Jacques Chaban-Delmas
Président du conseil général de la Gironde

(5 ans et 7 mois)
Prédécesseur Ernest Barraud
Successeur Raymond Brun
Conseiller général de la Gironde

(6 ans)
Circonscription Canton de Bordeaux-7
Successeur Jean Goussebaire
Biographie
Date de naissance
Lieu de naissance Monclar-d'Agenais (Lot-et-Garonne)
Date de décès (à 69 ans)
Lieu de décès Bordeaux (Gironde)
Parti politique SFIO

Jean-Fernand Audeguil
Maire de Bordeaux

Biographie

modifier

Après un passage à l'École normale d'instituteurs d'Aiguillon, il devient instituteur à Langon en 1910, tout en poursuivant des études à la faculté des sciences de Bordeaux. Professeur de sciences à l'école primaire supérieure de Dax en 1919, il exerce ensuite à Talence, puis à Bordeaux.

Il était aussi fin lettré, musicien expérimenté, peintre et poète[1].

Membre du parti socialiste SFIO depuis 1926, il est élu en 1935 conseiller municipal de Talence. La liste de gauche étant victorieuse, il devient adjoint au maire. En 1936, il est élu député de la deuxième circonscription de Bordeaux, en battant le sortant néo-socialiste Georges Lasserre, soutenu par le maire Adrien Marquet.

Pourtant proche des positions pacifistes du courant animé dans le parti par Paul Faure, il fait partie des quatre-vingts parlementaires qui votent contre les pleins pouvoirs à Philippe Pétain le .

Radié de l'Éducation nationale, révoqué de ses fonctions de conseiller municipal, il devient en 1941 membre du réseau de résistance Libération-Nord et du Comité d'action socialiste de la zone nord. En 1944, il fait partie du comité girondin de Résistance. À la Libération de Bordeaux, il devient président de la délégation municipale spéciale, c'est-à-dire maire par intérim. Son activité pendant la guerre lui vaut la médaille de la résistance et l'insigne de chevalier de la légion d'honneur.

Il est élu maire de Bordeaux en août 1945, à la tête d'une liste de large union « résistante » : la liste « Républicaine d’Unité Française », très disparate. C'est à cette occasion le premier maire de Bordeaux élu dans une élection ouverte aux femmes. Pour la première fois, trois femmes sont élues conseillères, dont Marthe Botfroy qui devient la première adjointe de l’histoire de Bordeaux[1].

En butte à l'hostilité des commerçants bordelais, et des réseaux proches de Marquet, il est très vite contesté. En 1947, il se présente à la tête d’une liste exclusivement socialiste. Sa mésentente avec les communistes provoque sa chute. C’est un autre résistant qui le bat, mais de droite : Jacques Chaban-Delmas[2].

Membre de l'Assemblée consultative provisoire en 1944, Fernand Audeguil avait été élu député en 1945, et conserve ce mandat jusqu'aux élections de 1956. Dans cette même période, il est conseiller général de la Gironde et préside l'assemblée départementale de 1944 à 1951.

Opposé à la Communauté européenne de défense (CED), il vote contre les consignes de son parti à ce sujet en , et fait partie de la petite vingtaine de députés exclus temporairement de la SFIO de février à .

Malade, il ne sollicite pas le renouvellement de son mandat de député en et meurt à la fin de l'année à la suite d'une intervention chirurgicale.

Fernand Audeguil est inhumé au cimetière de la Chartreuse[3].

Hommages

modifier
  • En 1958 la partie de la rue François-de-Sourdis allant de la rue de Pessac à la rue du Tondu, à Bordeaux, a été renommée rue Fernand-Audeguil[4].
  • Un buste en pierre de Fernand Audeguil, réalisé par le sculpteur Callède, se trouve dans la salle du Conseil municipal de la mairie de Bordeaux.

Notes et références

modifier
  1. a et b « Pierre Hurmic : Cousteau, Lande, Marquet et Audeguil, ces quatre maires de gauche élus à Bordeaux dans le passé », sur SudOuest.fr (consulté le ).
  2. Histoire des maires de Bordeaux, Les Dossiers d'Aquitaine, (ISBN 978-2-84622-171-9, lire en ligne)
  3. Cimetière de la Chartreuse.
  4. Annick Descas, Dictionnaire des rues de Bordeaux, Éditions Sud-Ouest, (ISBN 9782879015040), page 57.

Voir aussi

modifier

Bibliographie

modifier

Liens externes

modifier