Jean-François de Montillet de Grenaud

prélat catholique

Jean-François de Montillet de Grenaud (1702-1776) fut évêque d'Oloron de 1735 à 1742, puis archevêque d'Auch, primat de Novempopulanie et des Deux Navarres, de 1742 à 1776. Adepte de la Réforme catholique, il s'est érigé en défenseur des Jésuites. Il s'est illustré dans ses controverses à l'encontre des philosophes de son temps, et notamment Voltaire, qu'il considérait comme des ennemis de l’Église.

Jean-François de Montillet de Grenaud
Image illustrative de l’article Jean-François de Montillet de Grenaud
Jean-François de Montillet de Grenaud
Biographie
Naissance
Champdor (France)
Ordination sacerdotale à Saint-Sulpice
Décès (à 73 ans)
Paris[1]
Évêque de l'Église catholique
Ordination épiscopale
Dernier titre ou fonction Archevêque d'Auch
Archevêque d'Auch
Évêque d'Oloron

Blason
« Prêt et Fidèle »
(en) Notice sur www.catholic-hierarchy.org

Biographie

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Issu d'une famille noble d'ancienne extraction de 1479[2], du Bugey, ancienne province du duché de Savoie[Note 1], Jean-François de Montillet de Grenaud est né le à Champdor[3], situé dans l'actuel département de l'Ain. Il est le fils de Guy de Montillet (1662-1732), baron de Champdor et d'Hippolite de Révol[Note 2]. La famille de Montillet[4] se caractérise par une grande piété : à la génération de son père, on compte six enfants sur huit entrés en religion[5].

Le jeune Jean-François est orphelin de sa mère à l'âge de 8 ans. Il est désigné en 1710 comme héritier de son oncle savoisien, Jean Louis de Grenaud, marquis de Rougemont, fils de Joseph de Grenaud et de Catherine de Montillet[6], à charge de porter le nom et les armes des Grenaud qui sont écartelées avec celles des Montillet[Note 3]. Il est élevé par son oncle, Joseph de Revol, évêque d'Oloron. Entré au séminaire de Saint-Sulpice le , il suit les cours de théologie à la Sorbonne. Son compagnon d'étude est le futur cardinal de Fleury qui sera désigné comme précepteur, puis ministre de Louis XV. Il est ordonné prêtre en 1725 et nommé vicaire de Saint-Trivier-sur-Moignans, sous la direction spirituelle de l'abbé Joachim Guillot, curé de la paroisse. Il devient en 1734 l'un des vicaires généraux du diocèse d'Oloron. Il est sacré évêque d'Oloron le , en remplacement de son oncle qui se démet en sa faveur.

Nommé à l'archevêché d'Auch le , en remplacement du cardinal Melchior de Polignac, qui n'avait jamais occupé son siège[7], Jean-François de Montillet prend possession de son diocèse le suivant. Son ministère va durer 34 ans de 1742 à 1776. Il va considérablement embellir son diocèse. Le palais de l'archevêché à Auch va être achevé sur les plans de Jean-Baptiste Alexandre Le Blond qui en avait commencé la construction à l'instigation de l'archevêque Augustin de Maupeou. Jean-François de Montillet réalisera aussi d'importants travaux dans sa résidence de campagne, le château de Mazères à Barran. Les inventaires après décès montrent dans ces deux résidences un grand train de vie, une véritable organisation de l'espace qui lui permet de recevoir de nombreux invités du diocèse, mais aussi un vrai sens social que l'on devine dans les aménagements pour le personnel (infirmerie, chambres, etc.)

La bibliothèque, considérable elle aussi, montre parfaitement ses orientations pastorales.

Le jour même de sa mort, survenue à Saint-Sulpice le , il demande au cardinal de La Roche Aymon, qui était venu lui rendre visite, d'être remplacé par Éléonor-Léon Leclerc de Juigné, évêque de Chalons, qui passait pour un prélat d'une grande piété[Note 4]. Il est inhumé le dans la crypte de l'église Saint-Sulpice, à Paris[Note 5].

L'archidiocèse de Novempopulanie et des deux Navarres

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Le siège de l'archidiocèse est situé à Auch. Les diocèses et leurs évêques placés sous la juridiction spirituelle de Montillet, archevêque d'Auch, primat de Novempopulanie et des deux Navarres sont[Note 6] :

Les années de sacerdoce

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Au cours d'un long conflit qui opposa Jean-François de Montillet à l'intendant d'Auch, Antoine Mégret d'Étigny — caractéristique de l'opposition locale entre le pouvoir spirituel et le pouvoir temporel [Note 7] — ce dernier devait reconnaître dans un message adressé au secrétaire d'État Saint-Florentin en 1759 :

« Je conviens que M. l'Archevêque d'Auch est de très bonnes mœurs. »

En effet, la vie sacerdotale de Jean-François de Montillet fut exemplaire, particulièrement au siècle des Lumières durant lequel les mœurs des princes de l'Église étaient souvent l'objet de la critique des philosophes.

L'archevêque d'Auch tient sa permanence au Palais épiscopal d'Auch[Note 8] et se met à la disposition du clergé et des paroissiens de la cathédrale. Il multiplie les visites paroissiales. Il publie en 1770 une Instruction pastorale sur l'état sacerdotal qui est la synthèse de ses mandements antérieurs consacrés au bon niveau moral du clergé de Novempopulanie et des deux Navarres relevant de son diocèse. Cet ouvrage prône la morale et l'ascétisme du clergé. Il affirme avec force que, pour animer toute sa vie sacerdotale, le prêtre doit avant tout être un homme de prière. Le prélat tient à recevoir individuellement chaque prêtre du diocèse. Il veille au recrutement du séminaire où les clercs doivent subir une formation nécessaire avant leur ordination. Il exprime sa volonté formelle que les prêtres entrent dans la vie sacerdotale par vocation et non « parce qu'ils ne sont pas nés les aînés de leurs familles, ou qu'ils n'ont pas montré assez de talent pour le monde, ou parce que leurs parents, pour se débarrasser d'eux, les ont donnés à Dieu ».

L'archevêque organise des conférences ecclésiastiques. Chaque année, il décide des sujets à traiter et demande aux prêtres du diocèse d'y apporter tous leurs soins. Les conférences ont lieu chaque mois, sauf en hiver. Les prêtres qui manquent trois réunions consécutives sans raison valable sont sanctionnés. Il va pallier l'absence de catéchisme : en quelques mois, il rédige le catéchisme du diocèse d'Auch. Dès 1745, les enfants étaient en mesure de réciter le catéchisme en entier.

Chaque année, Montillet fait prêcher des missions dans les paroisses du diocèse, pendant l'Avent ou le Carême. Il recrute lui-même les prédicateurs les plus expérimentés et les instruit personnellement. Il fait, à ces occasions, imprimer des recueils de cantiques populaires en français et en gascon.

La Réforme catholique

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Les détails relevés dans la vie pastorale du diocèse d'Auch nous indiquent combien Montillet est influencé par la Réforme catholique. Ce mouvement, par réaction à l'essor du protestantisme, remonte au XVIe siècle et a prospéré au XVIIe siècle avec le cardinal de Bérulle. Il fut l'initiateur de l'école française de spiritualité qui a marqué le clergé français, et en particulier les prêtres passés par le séminaire de Saint-Sulpice, à Paris. Il semble bien que, dans les campagnes, les disciplines de la Réforme Catholique se soient longtemps maintenues au XVIIIe siècle[8].

Les Indulgences de 1748

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Attaché à la pratique des Indulgences, l'archevêque obtient du pape Benoît XIV l'indulgence plénière à l'heure de la mort pour tous ses diocésains et pendant toute la durée de son épiscopat[9]. Peu de diocèses, même dans les évêchés traditionnels, sollicitèrent une telle faveur au XVIIIe siècle.

Le rituel de 1750

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Jean-François de Montillet va développer l'édition de livres liturgiques. Son œuvre ne s'éloigne pas de la liturgie romaine. Toutefois, sous l'influence de Louis Legrand, théologien de Saint-Sulpice, il procède à l'introduction d'hymnes parisiens. Son Rituel à l'Usage de la Province Ecclésiastique d'Auch, publié à Paris chez Jean-Baptiste Coignard, imprimeur du roi, en 1751, obtient un succès régional[Note 9]. Il est introduit dans tous les diocèses relevant de l'archidiocèse de Novempopulanie et des Deux-Navarres, à son initiative.

Dans la préface de ce grand livre in folio, destiné à être supporté par un lutrin dans le chœur des églises, à l'usage des prêtres officiants, Jean-François de Montillet précise que « Nous avons donné à cette nouvelle édition tout ce que nous avons eu de loisir. Nous avons compté cette occupation au nombre de nos plus importantes affaires, parce qu'il s'y agissait plus directement de l'instruction des prêtres et par là aussi de l'édification des peuples que la divine Providence a confiés à nos soins ». En s'adressant aux « archiprêtres, curés, vicaires,et autres ecclésiastiques employés à la conduite des âmes dans notre diocèse », il écrit: « Souvenez-vous que l'œuvre que vous faites est l'œuvre de Dieu par excellence, puisque vous dispensez les trésors de l'Église, les Dons de Dieu, les grâces du Saint Esprit, la vertu de Jésus-Christ, ses mérites et son sang même ; et que si vous vous rendiez coupables de quelque négligence, vous pourriez attirer sur vous la malédiction dont l'Écriture Sainte vous menace : Maledictus qui facit opus Dei negligenter ».

Le Rituel du Diocèse d'Auch de Montillet adopté par tous les évêques de l'archidiocèse de Novempopulanie et des Deux-Navarres, resta en usage jusqu'à la Révolution française[10].

Le catéchisme et le bréviaire de 1753

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En 1753, Montillet fait paraître un catéchisme et un bréviaire de 900 pages dont la diffusion sera limitée à la province ecclésiastique d'Auch : Aire, Auch, Bayonne, Bazas, Le Comminges, Le couserans, Dax, Lectoure, Lescar, Oloron, et Tarbes.

Le défenseur de l’Église

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Archevêque de la Réforme catholique, prélat d'Ancien Régime, Montillet est représenté comme un ardent défenseur de l’Église.

Le champion de l'anti-jansénisme

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Sur le plan religieux, l'archevêque d'Auch s'oppose fermement au jansénisme et provoque des mouvements en réunissant 22 évêques pour proclamer ses convictions. De son côté, son ancien évêque de Bayonne, Christophe de Beaumont du Repaire, devenu archevêque de Paris, est victime de ses opinions anti jansénistes et, destinataire d'une lettre de cachet, devra se retirer dans ses terres. Le , Jean-François de Montillet a l'audace de critiquer une déclaration du roi Louis XV en date du , destinée à apaiser les conflits entre les tenants du jansénisme et leurs adversaires. Un arrêt du parlement de Paris du condamne ses prises de position qu'il estime contraires à l'autorité du roi et de ses cours. Il juge que la proclamation de Montillet contient « des imputations calomnieuses, des principes faux, séditieux, contraires aux canons reçus dans le royaume et à l'autorité du roi et de ses cours ». La proclamation imprimée du contestataire est lacérée et brûlée dans la cour du Palais. Le , le parlement de Toulouse condamne à son tour l'imprimé au feu « comme téméraire, séditieux, tendant à renouveler les troubles que la sagesse du roi a éteints par sa déclaration du  ». Le pape Benoît XIV est obligé d'intervenir par un bref du pour venir au secours de son représentant et pour modérer les différends entre les jansénistes et anti-jansénistes. Mais le bref du pape fut supprimé par le parlement de Paris et les adversaires renvoyés dos à dos !

Le défenseur des Jésuites

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Il se fait aussi le champion de la défense des Jésuites attaqués de toutes parts. Le , il leur adresse un message qui constitue un éloge en louant une compagnie « qui nous est infiniment chère, en qui nous ne trouvons rien de répréhensible à tous égards ».

En 1762, l'ordre des Jésuites est supprimé sur l'ensemble du territoire par des arrêts successifs des parlements régionaux. Le parlement de Toulouse ordonne l'éviction des Jésuites et la fermeture de leurs collèges par un arrêt du . Montillet monte sur ses grands chevaux et par une lettre pastorale du , condamne l'intrusion des parlements dans les affaires de l'Église. Et voilà que le parlement de Paris, toutes chambres réunies, juge le , que l'ordonnance de Montillet doit être lacérée et brûlée, « comme étant ladite Instruction, captieuse, calomnieuse envers les magistrats et tendant, sous prétexte d'Instruction, à favoriser le fanatisme, à troubler le repos et à soulever les esprits contre le respect et l'obéissance dus à l'autorité du roi et aux arrêts de la Cour ». Le parlement de Toulouse confirme cet arrêt le .

En tant que défenseur des Jésuites, Montillet est entièrement approuvé et même soutenu par le pape Clément XIII, successeur de Benoît XIV, qui lui adresse un message pour lui faire part de sa satisfaction[Note 10].

En , le roi Louis XV confirme les arrêts des parlements en décidant l'expulsion des Jésuites du royaume de France. Par dérogation, il accepte toutefois, en faveur des thèses de Montillet, de conserver en France les prêtres jésuites comme membres du clergé séculier soumis à l'autorité des évêques.

La bataille contre les Philosophes

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Montillet considère que les philosophes de son temps sont des ennemis de l'Église. Il le fait bien sentir dans ses polémiques. Christophe de Beaumont du Repaire est partie prenante dans ce débat houleux. En retour, les philosophes leur adressent une avalanche d'écrits vengeurs et perfides, souvent anonymes ou sous un pseudonyme, qui ont pour objet de foudroyer l'adversaire[11].

Voltaire est la cible privilégiée de l'archevêque d'Auch qui le considère comme l'ennemi le plus dangereux de l'Église. Il écrit dans sa lettre pastorale du « Quel ennemi de la Religion, la France a-t-elle nourri dans son sein dans la personne du célèbre poète de nos jours !… Il fut un auteur mercenaire qui varia ses talents, qui multiplia ses productions par le bas motif d'un vil intérêt; un vagabond chassé de sa Patrie, un apostat méprisable, né pour le malheur de ce siècle, un historien sans foi ». De Jean-Jacques Rousseau, Montillet combat la philosophie du Contrat social et de l'Émile. Il s'élève « contre la manière de former de bons citoyens et des hommes vertueux en les livrant à tous les penchants de la nature, à tous les vices dont ils portent les germes en naissant. »

Depuis Auch, l'archevêque met en garde les prêtres du diocèse : « Il s'élèvera des hommes pervers, nous dit le Sauveur du monde. Ils empoisonnent l'univers par leurs discours et leurs écrits. Fuyez, nos très chers frères, fuyez ces artisans d'iniquité, ces docteurs de mensonge et ne cessez pas d'annoncer à vos ouailles les dangers qu'elle courent auprès d'eux.Les exhalaisons des pestiférés sont moins mortelles que le souffle empoisonné de leurs propos et de leurs écrits. Fuyez, ce sont là des corrupteurs et ces antéchrists dont parle l'apôtre Saint-Jean. »

Une réponse intervient le . Elle est supposée émaner de Jean-Jacques Rousseau, mais l'écrivain désavoue ce factum : « J'étais tranquille dans ma retraite, occupé de moi seul, bien résolu de ne plus me montrer sur la scène du monde, lorsqu'on est venu m'apprendre qu'un prélat, dont j'ignorais même le nom, s'évertuait à m'invectiver du fonds de la Gascogne. Que voulez-vous qu'on pense d'un archevêque qui fait de telles déclarations à propos de M. de Voltaire. L'auteur de l’Émile ne devait pas être oublié dans cette bruyante sortie que vous faites contre tous les auteurs de votre siècle. Ce que je puis assurer, c'est que la profession de foi du Savoyard ne fera jamais autant de mauvais citoyens que l'air qu'exhalent vos Mandements »[Note 11].

Voltaire, de son côté, répond à plusieurs reprises par personnes interposées[Note 12]. Sous le nom d'un certain Daumart, gentilhomme hébergé à Ferney[Note 13], il écrit le  : « Permettez, monseigneur, qu'un gentilhomme s'adresse à vous pour une chose qui vous regarde et qui me touche. Affligé depuis quatre ans d'une maladie incurable, j'ai été recueilli dans un château de M. de Voltaire, sur les confins de la Bourgogne; il me tient lieu de père, ainsi qu'à la nièce du grand Corneille. Je lui dois tout: vous m'avouerez que j'ai dû être surpris et blessé quand on m'a dit que vous aviez traité, dans un mandement, mon bienfaiteur d'auteur mercenaire… Et vous sentirez quelque repentir d'avoir outragé ainsi, sans aucun prétexte, une famille qui sert le roi dans les armées et dans les parlements. J'attendrai l'honneur de votre réponse un mois entier. J'ai l'honneur d'être dans cette espérance, monseigneur, etc… ». Le patriarche de Ferney rédige une diatribe « Si c'est un jésuite qui est l'auteur de votre brochure, vous êtes bien à plaindre de l'avoir signée. Si c'est vous qui l'avez faite, vous êtes plus à plaindre encore »[Note 14].

Enfin, dans une dernière intervention, Voltaire, en séjour aux Délices, se plaint au cardinal de Bernis : « Je suis obligé de parler ici à votre éminence d'un archevêque de votre voisinage qui a fait un étrange mandement. Il m'y a fourré très indécemment: c'est M. d'Auch. Il prenait bien son temps ! tandis que je faisais mille plaisirs à son neveu, qui est un gentilhomme de mon voisinage. On dit que c'est un Patouillet, jésuite, qui est l'auteur de ce mandement brûlé à Toulouse… Je supplie son éminence de me conserver ses bontés et d'agréer mon tendre respect ».

Retraite à Saint-Sulpice - Épilogue

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Montillet, souffrant, devait se retirer définitivement à Saint-Sulpice en 1775 pour y achever son destin. Il perdit certes beaucoup de temps en controverses, mais laissa à ses concitoyens la marque d'un pasteur courageux, pugnace dans son combat de défenseur de l'Église, dévoué à ses paroissiens et à son clergé, opposé à la rigueur janséniste et adepte de la Réforme catholique. L'archevêque d'Auch s'est révélé comme un puissant personnage qui pouvait se dresser contre un édit royal ou un édit du Parlement, sans craindre réellement de subir les sévères sanctions royales infligées par une lettre de cachet, car ses détracteurs le savaient soutenu par le Saint-Siège. Et dans son combat contre les idées philosophiques de son siècle, ce prélat d'Ancien Régime démontre qu'il avait bien mesuré l'étendue des périls que les philosophes faisaient courir à l'Église, alors que tant de prélats croyaient que l'Ancien Régime ne finirait jamais.

Notes et références

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  1. Le Bugey et sa noblesse faisaient partie autrefois du duché de Savoie. Ce territoire fut rattaché au royaume de France par le traité de Lyon du .
  2. Le mariage est célébré le . Hippolite de Révol est la fille de Pierre, vicomte de Révol, procureur du Parlement de Bresse, et de Charlotte Françoise de Saint-Chamant.
  3. Par testament du , Jean Louis de Grenaud, marquis de Rougemont, fait une substitution des deux tiers de ses biens, dans lesquels est comprise la terre de Rougemont, à la charge pour le substitué de porter le nom et les armes de Grenaud. Jean-François de Montillet de Grenaud lègue la totalité de son héritage à son frère, Pierre Anthelme, fondateur de la branche familiale subsistante.
  4. Juigné a, en définitive, renoncé au siège d'archevêque d'Auch.
  5. Son nom est inscrit dans la crypte funéraire de l'église Saint-Sulpice, parmi celui des prélats inhumés sous l'ancien régime. Les tombeaux des évêques ont été profanés par les révolutionnaires
  6. Le titre de primat reste prestigieux au XVIIIe siècle.L'archevêché d'Auch offre aussi à son titulaire le titre purement honorifique de conseiller du roi en tous ses conseils.
  7. Le conflit portait notamment sur la création d'un octroi destiné par l'intendant à percevoir des droits sur les vins régionaux, afin de pourvoir au financement de la rénovation urbaine d'Auch. Les prérogatives respectives de l'intendant et de l'archevêque (celles de l'archevêché relevant de statuts moyenâgeux en voie de désuétude), font également l'objet d'une longue dispute, à l'occasion de la désignation de leurs représentants dans la municipalité.
  8. L'archevêché d'Auch comporte deux résidences :
    • l'archevêque reçoit les assemblées ecclésiastiques au château de Mazères, résidence de campagne de l'archevêché, situé à environ quinze kilomètres, dans la commune de Barran (Gers). La propriété de Mazères produisait des vins réputés dans la région. Montillet a contribué à la rénovation de cet important château d'origine médiévale et y recevait les prélats de Novempopulanie et des deux Navarres. (Ce monument est actuellement propriété privée et ne se visite pas) ;
    • l'ancien palais épiscopal d'Auch, rénové pour Montillet entre 1750 et 1770, sur le projet initial de l'architecte du roi, Jean-Baptiste Alexandre Le Blond, est actuellement occupé par la préfecture du Gers. Il est classé [[monument historique (France)|]] depuis 1930.
  9. Les rituels sont des livres liturgiques qui donnent aux prêtres la façon d'administrer les sacrements : baptême, mariage, extrême onction, mais aussi beaucoup d'autres rites. Parmi ceux-ci : visite des malades, funérailles, bénédictions, exorcismes, processions… (Conférence d'Annick Minvielle Pau 1996. CNRS).
  10. Le pape Clément XIII soutient énergiquement l'ordre des Jésuites dans la bulle papale Apostolicum pascendi en date du . Il considère que les critiques contre les Jésuites relèvent de la calomnie et il loue l'utilité de l'ordre.
  11. La réponse de Jean-Jacques Rousseau est sans doute apocryphe si on en juge par la lettre qu'il avait adressée le au ministre protestant Moltou. Il écrivait: « Vous me parlez de Voltaire ! Pourquoi le nom de ce baladin souille-t-il vos lettres ? Le malheureux a perdu ma patrie: je le haïrais davantage si je le méprisais moins. Je ne vois dans ses grands talents qu'un opprobre de plus qui le déshonore par l'indigne usage qu'il en fait. Ses talents ne lui servent, ainsi que ses richesses, qu'à nourrir les dépravations de son cœur… ce fanfaron d'impiété, ce beau génie et cette âme basse, cet homme si grand par ses talents, et si vil par leur usage, nous laissera de longs et cruels souvenirs de son séjour parmi nous ».
  12. Voltaire, qui signait certains ouvrages de l'expression Écrasons l'Infâme... était coutumier de propos injurieux à l'égard de la hiérarchie de l'église. De Jean-Pierre Biord, évêque de son diocèse, qui lui reprochait d'avoir célébré un simulacre de cérémonial de Pâques en l'église de Ferney, il écrit en 1768 à Madame Denis : « Il faut que le savoyard ne soit fait que pour ramoner les cheminées puisqu'il a envoyé les lettres qu'il a eu la bétise d'écrire ». Et, le patriarche de Ferney ajoute dans une lettre au comte d'Argental : « Ce fanatique imbécile d'évêque d'Annecy, soi-disant évêque de Genève, fils d'un très mauvais maçon, avait envoyé au roi ses lettres et mes réponses […] ». (Mgr Biord, un évêque savoyard face au défi des frontières : le diocèse de Genève-Annecy au temps des Lumières (1764-1785), par Arnaud Pertuiset, Mémoires et Documents Publiés par l'Académie Salésienne, 119.)-Année 2012.
  13. Ce pseudonyme adopté par Voltaire correspond au nom de famille de sa mère, Marie-Marguerite Daumart
  14. Voltaire, depuis sa retraite de Ferney, adresse enfin une dernière salve vengeresse: « Notre imbécile Montillet devint ainsi le perroquet de notre savant Patouillet, mais on rabattit son caquet. ». Le père jésuite Louis Patouillet (1699-1779), célèbre défenseur de l'ordre des Jésuites, victime d'une lettre de cachet pour ses écrits, s'était réfugié au château de Mazères, sous l'aile protectrice de l'archevêque d'Auch. Il est fortement soupçonné par Voltaire, non seulement d'inspirer les mandements de Montillet, mais surtout de tenir sa plume . Pourtant, J. Pandelé, historien gascon, écrit dans la Revue de Gascogne, en 1939 à la page 25, que Montillet paraissait avoir été lui-même l'auteur de la cinquantaine de mandements qu'il a pu consulter. Il est à noter que, contrairement à Jean-Jacques Rousseau qui déclarait ignorer jusqu'au nom de l'archevêque, Voltaire, en tant que châtelain de Ferney connaissait très bien un neveu de Montillet, M. de Billat, seigneur d'un fief voisin . Voltaire écrit : « On me fait l'honneur, dans ce bel écrit, de dire que je suis un auteur mercenaire, dans le même temps que je prétais de l'argent assez honnêtement au propre neveu de l'archevêque d'Auch » (Éditions Garnier- Œuvres complètes de Voltaire.Tome 27 p. 416.)

Références

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  1. Relevé généalogique sur Geneanet
  2. Régis Valette, Catalogue de la noblesse française, Chapitre- 16-Bugey, Robert Laffont, Paris,2007, p.142 et 256
  3. Thierry Faure-David-Nillet, Histoire d'une commune du Bugey, Champdor (Ain), Éditions A. Bonavitacola, 1999. http://www.ain-bugey-histoire.com/livre-histoire-ain-bugey-thierry-faure-david-nillet-auteur-chateau
  4. Armorial Général de France, Louis Pierre et Antoine Marie d'Hozier de Sérigny. (Vol 5, p. 839 à 846. 1674).
  5. Généalogie établie par Bertrand Guyot, historien de Champdor et de la région du Bugey.[réf. non conforme]
  6. Famille de Grenaud : armorial et nobiliaire de l'ancien duché de Savoie. Comte Amédée de Foras. Tome III, p. 144.
  7. Jean-Marie Pandellé, Revue de Gascogne, Toulouse, 1937
  8. J. Castex, Enquête sur la vie religieuse et la vie intellectuelle dans les Pyrénées Centrales au siècle des Lumières- Thèse de 3° cycle, Nice, 1979, tome I, p. 61-63.
  9. Mandement du - Auch - Duprat 1748. In quarto - 17 pages.
  10. Les Rituels français. Conférence donnée en 1996 à Pau (Pyrénées-Atlantiques) par Annick Minvielle, universitaire et chercheur au CNRS: Le rituel de M. de Montillet eut beaucoup de succès : tous les évêques de la Métroplole régionale l'adoptèrent immédiatement ...Il resta en usage jusqu'à la Révolution. On peut consulter ce rituel de 1751 à la Bibliothèque Nationale (Cote: 4°B56) ainsi qu'au Centre national de pastorale liturgique, 4 rue Vavin, 75006 Paris. (Communication du texte de la conférence de Pau d'Annick Minvielle en date du ).
  11. Les Principaux Aspects de l'Épiscopat de M. de Montillet, Archevêque d'Auch. Maurice Bordes. Imprimerie Bouquet. Auch.1980.

Voir aussi

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Bibliographie

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  • Une grande figure épiscopale du XVIIIe siècle, Jean-François de Montillet, archevêque d'Auch. Thèse de théologie de Jean-Marie Pandellé (1904-1967), futur chanoine diocésain d'Auch-Toulouse 1937, publiée dans la Revue de Gascogne, années 1937, 1938, 1939.
  • Les Principaux Aspects de l'épiscopat de M. de Montillet, Archevêque d'Auch de 1742 à 1776. Maurice Bordes. Imprimerie Bouquet. Auch.(Vers 1980)
  • Notice sur Sainte-Marie d'Auch, par P. Sentetz, Auch, Imprimerie Léonce Cocharaux 1903.
  • Armorial de l'Ain -Révérend du Mesnil. 1895.
  • Nobiliaire du département de l'Ain, Jules Baux. Martin-Bottier. 1862.
  • Armorial et Nobiliaire de l'ancien duché de Savoie, (chapitre -Famille de Grenaud), par le comte Amédée de Foras, éd.Allier, Grenoble, 1862, T.III, p.144-149.
  • La Bibliothèque de Monseigneur de Montillet à l’archevêché d’Auch en 1776, Olivier Meslay, Bulletin de la Société Archéologique du Gers, 2012/3, p. 360 à 398.
  • L’Inventaire du palais de l’archevêché d’Auch en 1776, à la mort de Monseigneur de Montillet, Olivier Meslay, Bulletin de la Société archéologique du Gers, 2003/3, p. 310-363
  • Un inventaire du château de Mazères en 1776, Olivier Meslay, Bulletin de la Société archéologique du Gers, 1999/3, p. 313-349
  • Jacques Lapart, Les Travaux de construction du palais archiépiscopal d'Auch aux XVIIIe et XIXe siècles. Bulletin de la Société Archéologique du Gers, 2014/2, p. 153-182.

Articles connexes

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Liens externes

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