Jean-Jacques Outhwaite
Jean-Jacques Outhwaite (1810-1878) est un graveur buriniste français d'origine britannique.
Biographie
modifierJean-Jacques Outhwaite est né sous le nom de John James Outhwaite le à Shoreditch, quartier de Londres. Fils de John James Outhwaite et de Dilley Curtis[1], il est naturalisé français par arrêté du [2]. Dans l'intervalle, il épouse le à Paris, 11e arrondissement, Joséphine Charlotte Dallet (1819-1895), originaire de Rosendaël et fille d'un officier des douanes[3].
De ce mariage sont issus plusieurs enfants. En 1871, son fils Jean-Louis Outhwaite (1842-1889), dessinateur, épouse Marguerite Thérond, fille du graveur Émile Thérond ; l'artiste Gérard-Séguin est témoin au mariage[4]. Sa fille Henriette Marie, institutrice née en 1845, est l'épouse en 1867 de Pierre Philippe de Chancel (1827-1886)[5], chef de bureau au Crédit foncier de France et neveu par alliance du général Arthur Morin. Sa fille cadette, Diane Lucie Outhwaite (1854-1894), pianiste, épouse en 1884 Achille Antoine Aumoitte (1848-1896)[6], issu d'une famille de graveurs, chancelier de France à Hanoï, d'où Gaston Aumoitte (1884-1957), officier d'infanterie et médaillé olympique.
Jean-Jacques Outhwaite décède le à l'âge de 68 ans, à son domicile situé 30 rue Delambre, dans le 14e arrondissement de Paris[7]. Il était le beau-frère de l'artiste graveur Joseph Louis Philibert Barrard (1821-1863)[8].
Œuvre
modifierDans sa jeunesse, Jean-Jacques Outhwaite est formé au dessin et à l'art de la gravure par Edward Goodall (en).
Il arrive à Paris au milieu des années 1830 : à cette époque, il peint des paysages en compagnie de deux artistes et compatriotes, William Callow et Charles Bentley (1805-1854), partant en villégiature en Normandie[9].
En 1836, il commence à exposer une aquarelle au Salon, Vue de Notre-Dame, prise du pont d'Austerlitz ; il est mentionné comme habitant au 13, rue Guénégaud[10]. Il travaille pour des éditeurs d'estampes et d'ouvrages illustrés, dont le premier semble être Charles Gavard[11].
Il pratique la gravure sur bois mais surtout le burin sur acier, sous la forme de taille douce.
Selon Henri Beraldi[12], l'essentiel de l'activité d'Outhwaite va de 1835 à 1870. On compte des illustrations sur acier d'après Raffet, Noël, Karl Girardet, Daubigny, Léon Morel-Fatio, Eugène Isabey, Eugène Lami, entre autres. Il a contribué à de nombreux albums d'estampes portant sur la période révolutionnaire, le Premier Empire et des scènes de guerres coloniales ou historiques diverses.
Sa dernière exposition date de 1877[13]. Alphonse Lamotte fut son élève[14].
Ouvrages illustrés
modifier- William Ellis, The Christian Keepsake, Londres, Fisher, Son, & Co, 1835.
- [collectif], Galeries historiques de Versailles, Paris, Charles Gavard, 1836.
- Jules Janin, La Normandie, Paris, Ernest Bourdin, 1843 — collectif d'illustrateurs dont Outhwaite pour 20 aciers gravés avec Joseph John Skelton (en).
- Jules Janin, La Bretagne, Paris, Ernest Bourdin, 1844 — collectif d'illustrateurs dont Outhwaite pour 20 aciers gravés avec Gustave Lévy (1819-1894).
- Louis Veuillot, Les Pèlerinages de Suisse, Tours, Mame, 1845 [1re édition], gravures d'après Karl Girardet.
- Louis-François Jéhan, Tableau de la Création : ou, Dieu manifesté par ses œuvres Tours, Mame, 1846, gravures d'après K. Girardet.
- Eugène Guinot, Les Bords du Rhin, Paris, Furne & Bourdin, 1847.
- Hypolite Ferry, Description de la nouvelle Californie, Paris, L. Maison - Éditeur des Guides Richard, 1850.
- Louis Enault, L'Inde pittoresque, Paris, Morizot, 1861, gravure d'après Émile Rouargue.
- Eugène Sue, Les Mystères du peuple à travers les âges, Paris, 1865, gravures d'après Horace Castelli.
- Victor Hugo, Les Misérables, Paris, Pagnères, 1862, suivi par les gravures d'après Alphonse de Neuville et H. Castelli éditées à Bruxelles par A. Lacroix et Verboecken en 1869.
- Charles Monselet, Chanvallon, histoire d'un souffleur de la Comédie-française, Paris, F. Sartorius, 1872 — frontispice.
Références
modifier- Relevé Familysearch, England Births and Christenings 1538-1975. Et mention du lieu et du patronyme de la mère dans son acte de décès.
- Archives Nationales, cote BB/11/552, dossier n° 7048X4 : arrêté du 20 juin 1848, ouverture du dossier le 18 mai 1848.
- Mariage : mention sur Familysearch, liste dactylographiée intitulée "Computer printout of British Embassy Chapel, Paris, France, 1816-1845", microfilm 1146237 DGS 7961479, vue 214/288, à la date du 11-2-1841. Date exacte et lieu de mariage dans l'acte de naissance du fils, Jean Louis Outhwaite.
- Archives de Paris, 14e, V4E4358, vue 1/31, acte 289 : mariage entre Jean Louis Outhwaite et Marie Juliette Marguerite Emélie Thérond.
- Archives départementales de Paris, mariages 11e, V4E722, vue 22/31, acte 42.
- Base Iremus, en ligne.
- Archives départementales de Paris, décès 14e, vue 115/434, acte 871, sur Filae.
- Joseph Louis Philibert Barrard, époux de Henriette Pauline Félicie Dallet.
- (en) H. M. Cundall, William Callow, an Autobiography, Londres, Adam & Charles Black, 1908, p. 62.
- Notice 72940, Salon de 1836, Base Salons du musée d'Orsay.
- (en) Basil Hunnisett, Engraved on Steel: History of Picture Production Using Steel Plates, Londres, Routledge Revivals, 1998 — extrait en ligne.
- Beraldi (1890), 10, p. 239.
- Musée d'Orsay, base de données "Salons" http://salons.musee-orsay.fr/index/exposant/47263
- Jules Martin, Nos peintres et sculpteurs, graveurs et dessinateurs, Paris, Flammarion, 1898, tome II, p. 107.
Voir aussi
modifierBibliographie
modifier- « Outhwaite, Jean-Jacques », dans Henri Beraldi, Les Graveurs du dix-neuvième siècle. Guide de l’amateur d’estampes modernes, tome 10, L. Conquet, 1890, pp. 239-240.
Liens externes
modifier- Ressources relatives aux beaux-arts :