Jean-Nicolas Moreau

Jean-Nicolas Moreau
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Paris, France
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Jean-Nicolas Moreau (né entre et et décédé le ) est un chirurgien français du XVIIIe siècle.

Biographie modifier

Jean-Nicolas Moreau est le fils de Nicolas Moreau et de Martine Agnès Petit. Le docteur Jean-Nicolas Moreau fut Premier chirurgien de l'Hôtel-Dieu de Paris. Le livre du Dr Auguste Corlieu Les Chirurgiens de l'Hôtel-Dieu de Paris du XVe au XIXe siècle (1901) précise qu'il fut reçu maître en chirurgie le [1]. Il avait été nommé en survivance de Pierre Boudou et lui succéda en 1744. Dans sa réédition revue et augmentée de l'ouvrage du père Jacques Lelong La Bibliothèque historique de la France, publié en 1775, Charles-Marie Fevret de Fontette indique que le Dr Moreau fut Premier chirurgien de l'Hôtel-Dieu de Paris en 1758[2].

Il fut le maître du chirurgien-oculiste liégeois Henri Grandjean (1725-1802), oculiste de la cour de France sous Louis XV et Louis XVI[3]. Le docteur Grandjean est l’auteur d’une technique opératoire qui traversa les siècles : l’opération de la cataracte. Il perfectionna ainsi la technique mise au point par le chirurgien et ophtalmologue Jacques Daviel (1693-1762). Il fut également maître et professeur de Philippe-Jean Pelletan (1747-1829) aux écoles de santé et au collège de chirurgie.

Dans son œuvre La France littéraire, ou dictionnaire bibliographique des savants, historiens écrit en 1834, Joseph-Marie Quérard indique au sujet du Dr Moreau qu'il fut « conseiller vétéran de l'Académie royale de chirurgie, premier chirurgien de l'Hôtel-Dieu de Paris et pensionnaire du Roi[4]. » Le Dr Moreau se maria en 1732 [5] avec Marie-Louise Spoede, la fille du peintre anversois Jean-Jacques Spoede (1689-1757), recteur perpétuel de l'Académie de Saint-Luc qui fut l'élève et l'ami du peintre Antoine Watteau et le premier maître du peintre Quentin de La Tour. Le Catalogue des estampes, dessins et cartes composant le cabinet des estampes de la bibliothèque de l'Arsenal par Gaston Schéfer indique que son portrait a été dessiné par Charles-Nicolas Cochin dit Cochin fils[6].

En , il est anobli et fait chevalier de l'Ordre de Saint-Michel par le roi Louis XVI[7]. Le , dans sa correspondance à Marie-Thérèse d'Autriche, le comte Florimond de Mercy-Argenteau écrit « Il me reste à répondre à l'ordre particulier que V.M. daigne me donner d'exposer quelques informations sur les chirurgiens de ce pays-ci. Ceux dont l'habileté est le plus évidemment reconnue sont au nombre de cinq; ils se nomment Louis, Moreau, Guérin, Sabatier et Dufouar. Le premier est directeur de l'École royale de chirurgie ; le second administre l'hôpital de l'Hôtel-Dieu; le troisième est âgé, infirme ; le quatrième, sans avoir de poste fixe, soigne plusieurs hôpitaux et jouit d'un sort aisé ; le cinquième est attaché au corps des gardes-françaises avec un traitement considérable[8]. »

Le Dr Jean-Nicolas Moreau décède le , le Journal de Paris de 1786 indique qu'il meurt « en son appartement, à L'Hôtel-Dieu ». Il fut inhumé dans la Chapelle de l'Hôtel-Dieu[9].

Décoration modifier

Ordre de Saint-Michel Ordre de Saint-Michel en 1777

Élèves notables modifier

Hommage modifier

Son buste fut réalisé par le sculpteur Jean-Baptiste Pigalle. Le journal Les Lettres françaises du informe qu'au cours d'une vente à l'Hôtel Drouot il fut racheté par l’État français. Il est conservé au Musée du Louvre[11].

Notes et références modifier

  1. Les Chirurgiens de l'Hôtel-Dieu de Paris du XVe au XIXe siècle.
  2. La Bibliothèque historique de la France, p. 237.
  3. « Henri Grandjean, oculiste de la cour de France », sur curieuseshistoires-belgique.be (consulté le ).
  4. La France littéraire, ou dictionnaire bibliographique des savants, historiens, p. 290.
  5. https://www.google.fr/books/edition/Bulletin_de_la_Soci%C3%A9t%C3%A9_fran%C3%A7aise_d_hi/4P4aAQAAMAAJ?hl=fr&gbpv=1&bsq=docteur+Jean-Nicolas+Moreau&dq=docteur+Jean-Nicolas+Moreau&printsec=frontcover
  6. Gaston Schéfer, Catalogue des estampes, dessins et cartes composant le cabinet des estampes de la bibliothèque de l'Arsenal, (lire en ligne), p. 365.
  7. Dictionnaire des anoblissements, p. 281.
  8. Marie-Antoinette correspondance secrète entre Marie-Thérèse et le cte de Mercy-Argenteau publiée avec une introduction et des notes par M. le chevalier Alfred d'Arneth et M. A. Geffroy, vol. 3, (lire en ligne).
  9. Les Chirurgiens de l'Hôtel-Dieu de Paris du XVe au XIXe siècle.
  10. « Anselme JOURDAIN (1734-1816) », sur Université Paris Cité (consulté le ).
  11. « Jean Nicolas Moreau (?-1786), chirurgien-chef à l'Hôtel- Dieu de Paris », sur collections.louvre.fr (consulté le ).

Bibliographie modifier

  • Jacques Lelong et Charles-Marie Fevret de Fontette, La Bibliothèque historique de la France, , p. 237.
  • Journal de Paris, , p. 295.
  • Gabriel Peignot, Dictionnaire historique et bibliographique : abrégé des personnages illustres, , p. 542.
  • Joseph-Marie Quérard, La France littéraire, ou dictionnaire bibliographique des savants, historiens, , p. 290.
  • Nicolas-Jules-Henri Gourdon de Genouillac, Dictionnaire des anoblissements, , p. 281.
  • Edmond de Goncourt, L'art du XVIIIe siècle, G. Charpentier, , p. 428.
  • Auguste Corlieu, Les chirurgiens de l'Hôtel-Dieu de Paris du XVe au XIXe siècle, , p. 14-15.
  • Marcel Fosseyeux, L'Hôtel-Dieu de Paris au XVIIe et au XVIIIe siècle, , p. 401.
  • De Mets, Une sommité chirurgicale française au XVIIIe siècle, Jean-Nicolas Moreau, L'Art médical d'Anvers, une nouvelle série, n°4, 15 avril 1935, p. 51-62.
  • Louis Réau, J.-B. Pigalle: avec catalogue, , p. 114.
  • (en) Toby Gelfand, Professionalizing Modern Medicine: Paris Surgeons and Medical Science and Institutions in the Eighteenth Century, , p. 115.
  • (en) William F. Bynum et Roy Porter, William Hunter and the Eighteenth-Century Medical World, , p. 133.
  • (en) Serge J. Dos, French Surgery of the Eighteenth Century: The Royal Academy of Surgery (1731-1793), .

Annexes modifier

Articles connexes modifier

Liens externes modifier