Jean-Pierre Kucheida

personnalité politique française

Jean-Pierre Kucheida
Illustration.
Jean-Pierre Kucheida lors de l'arrivée à Liévin de la 3e étape des Quatre jours de Dunkerque 2013, le 3 mai.
Fonctions
Député français

(23 ans, 11 mois et 27 jours)
Élection 12 juin 1988
Réélection 28 mars 1993
1er juin 1997
16 juin 2002
17 juin 2007
Circonscription 12e du Pas-de-Calais
Législature IXe, Xe, XIe, XIIe et XIIIe (Cinquième République)
Groupe politique SOC (1988-2007)
SRC (2007-2012)
Prédécesseur Proportionnelle par département
Successeur Nicolas Bays

(2 ans, 1 mois et 12 jours)
Élection 16 mars 1986
Circonscription Pas-de-Calais
Législature VIIIe (Cinquième République)
Groupe politique SOC

(4 ans, 8 mois et 30 jours)
Élection 21 juin 1981
Circonscription 12e du Pas-de-Calais
Législature VIIe (Cinquième République)
Groupe politique SOC
Prédécesseur Henri Darras
Successeur Proportionnelle par département
Maire de Liévin

(31 ans, 5 mois et 21 jours)
Prédécesseur Henri Darras
Successeur Laurent Duporge
Conseiller général du Pas-de-Calais

(7 ans, 2 mois et 3 jours)
Circonscription Canton de Liévin puis Liévin-Nord
Prédécesseur Henri Darras
Successeur Michel Lardez
Biographie
Date de naissance (81 ans)
Lieu de naissance Liévin (Pas-de-Calais)
Nationalité Française
Parti politique Parti socialiste (1973-2012)
Profession Professeur d'Histoire-géographie

Jean-Pierre Kucheida
Maires de Liévin

Jean-Pierre Kucheida est un homme politique français né le à Liévin (Pas-de-Calais).

Depuis après la mort en cours de mandat d'Henri Darras dont il était le suppléant, il est député du Pas-de-Calais et maire de Liévin. Il fait partie du groupe socialiste jusqu'à son exclusion, le 29 mai 2012. Il perd les élections législatives de 2012 en n'atteignant pas le seuil nécessaire pour se maintenir au second tour. Il démissionne de son mandat de maire en début d'année 2013.

Biographie modifier

D'origine polonaise[1], il grandit dans la cité des Garennes, à Liévin, où son père est mineur[2]. Athlète, il est alors licencié de l’« Étoile Oignies » dans le Pas-de-Calais[3].

Il devient enseignant d'histoire-géographie, en poste au lycée Henri-Darras de Liévin.

Militant socialiste, il parvient avec Daniel Percheron à écarter en 1973 le maire d'Arras et leader de la SFIO Guy Mollet, et à rendre le PS hégémonique dans le bassin minier, au détriment du Parti communiste français, « acharné à expliquer avec lucidité - contre la doxa communiste - que l'avenir de l'homme dépassait la mine »[2]. Suppléant du député-maire socialiste de Liévin, Henri Darras, il lui succède à l'Assemblée nationale et à la Mairie, quand l'élu meurt en cours de mandat, en juillet 1981. Il devient un des hommes forts de l'agglomération, sans cesse largement réélu à Liévin et dans la 12e circonscription du Pas-de-Calais durant trente ans, avec 45,6 % puis 69,7 % des voix aux deux tours des législatives de 2007 et 75 % des suffrages aux municipales de 2008[2],[4].

Quand les Houillères du Nord-Pas-de-Calais ferment au début des années 1990, il obtient que les 80 000 logements de mineurs qu'elles possèdent, passent sous gestion publique, et prend la tête de la Soginorpa, société par actions simplifiée dont la totalité du capital est rachetée en 2002 par l'EPIC régional Epinorpa, présidé également par Jean-Pierre Kucheida[2].

Il est alors membre du groupe d'études sur le problème du Tibet de Assemblée nationale[5].

En septembre 2010, un rapport de la chambre régionale des comptes met en cause la gestion financière du logement social dans le Nord-Pas-de-Calais qu'il juge « préoccupante ». Il évoque également la « responsabilité » des dirigeants des sociétés de gestion immobilière, dont Jean-Pierre Kucheida, à la tête du conseil d'administration d'Epinorpa, fait partie [6].

Au printemps 2011, Jean-Pierre Kucheida est au centre d'une enquête préliminaire ouverte par le parquet de Lille concernant un système de financement occulte du Parti socialiste dans le Pas-de-Calais et des emplois fictifs.

En novembre 2011, un rapport de la chambre régionale des comptes met de nouveau en cause, mais cette fois très directement, Jean-Pierre Kucheida[7] dans sa gestion de la Soginorpa, qu'il préside[8]. Au début de décembre 2011, à la suite de propos du député socialiste Arnaud Montebourg parlant de corruption des élus du Pas-de-Calais, Martine Aubry prend la décision de « geler la désignation » de Jean-Pierre Kucheida aux législatives[9], et le parti investit, après l’enquête interne menée par Alain Richard, Nicolas Bays[10]. Jean-Pierre Kucheida décide de se présenter sans étiquette et est exclu du PS le 29 mai 2012 pour dissidence[11].

Le 10 juin 2012, lors du premier tour de l'élection législative de 2012, il obtient 21,64 % des suffrages pour seulement 11,42 % des inscrits, n'atteignant pas les 12,5 % nécessaires pour se maintenir au deuxième tour. Il se retrouve troisième derrière la candidate du Front national et le candidat officiel du Parti socialiste[4]. Dans sa ville de Liévin, il n'obtient que 44 %, score bien inférieur aux attentes[évasif].

Le 17 octobre 2012, Jean-Pierre Kucheida est mis en garde à vue ainsi que sa fille. La justice s'interroge sur les prestations (dont une exposition photos de 12 000 ) de cette dernière facturées à la Soginorpa alors dirigée par son père. L'ancien élu du Parti socialiste est également interrogé sur ses dépenses personnelles (47 000 ) défrayées par l'intermédiaire de cartes bleues de la Soginorpa. Enfin, à la suite du rapport de la Cour régionale des comptes, quatre autres enquêtes préliminaires sont en cours[12].

Jean-Pierre Kucheida et Laurent Duporge, à l'arrivée de la 3e étape des Quatre jours de Dunkerque 2013 à Liévin.

Le 14 janvier 2013, Jean-Pierre Kucheida annonce sa démission[13]. Le 20 janvier 2013, un conseil municipal extraordinaire élit Laurent Duporge comme nouveau maire[14].

Le 7 janvier 2014, Jean-Pierre Kucheida est placé en gardé à vue dans les locaux de la police judiciaire de Lille dans le cadre d'une information judiciaire ouverte contre X le 28 juin 2013 sur des faits de corruption présumée au sein de la fédération PS du Pas-de-Calais[15].

Le 8 janvier 2014, Jean-Pierre Kucheida est mis en examen pour corruption passive et recel d'abus de biens sociaux dans le cadre d'une enquête financière sur des faits de corruption présumée. En pleine campagne pour les élections municipales de Lievin, Jean-Pierre Kucheida ne figurera pas sur la liste socialiste de Laurent Duporge[16].

Le 22 juin 2021, le tribunal correctionnel de Lille relaxe Jean-Pierre Kucheida des chefs d'accusations de corruption passive et recel d’abus de biens sociaux[17].

Condamnation modifier

Le 21 mai 2013, Jean-Pierre Kucheida a été condamné à 30 000 euros d'amende pour abus de biens sociaux lors du procès des frais de la Soginorpa, bailleur social dont il était chargé[18]. Il a été relaxé par le tribunal correctionnel de Lille le 22 juin 2022[19].

Mandats modifier

Xavier Bartoszek, maire d'Aniche et Jean-Pierre Kucheida, président de l'Association des Communes Minières de France lors de l'exposition Robert Doisneau "Les mineurs" le 21 janvier 2023 en mairie d'Aniche salon d'honneur avec un vitrail d'Alfred Labille de 1922

Notes et références modifier

  1. 100 figures du Pas-de-Calais, témoins de l'immigration polonaise, echo62, 8 janvier 2008
  2. a b c et d Ariane Chemin, « Après trente ans de règne, Jean-Pierre Kucheida, l'homme de fer de Liévin, vacille », Le Monde, 15 mai 2012.
  3. Tout Venant, no 159, mars 1963
  4. a et b Geoffroy Deffrennes, « L'ère Kucheida touche à sa fin dans le Pas-de-Calais », Le Monde.fr, 12 juin 2012.
  5. Groupe d'études sur le problème du Tibet
  6. « La gestion du logement social épinglée », Jean-Pierre Thiollet, France-Soir, 22 septembre 2010, http://www.francesoir.fr/actualite/societe/gestion-du-logement-social-epinglee-57218.html
  7. La chute du « roi de Liévin », Gilles Gaetner, Valeurs actuelles.com, 15 décembre 2011
  8. Un leader PS du Nord-Pas-de Calais à nouveau mis en cause, Le Figaro.fr, 14 novembre 2011
  9. Aubry exige une enquête sur le PS du Pas-de-Calais, Fabrice Amedeo, Le Figaro.fr, 8 décembre 2011
  10. Nicolas Bays (PS), investi dans la 12e circonscription du Pas-de-calais , La Voix du Nord, 18 mai 2012
  11. Kucheida, candidat dissident aux législatives, va être exclu du PS, Libération, 29 mai 2012.
  12. PS : Kucheida père et fille en garde à vue, Laurence de Charette, Le Figaro.fr, 17 octobre 2012
  13. « Liévin confirme le départ de Jean-Pierre Kucheida de son poste de maire », sur lepoint.fr,
  14. Kucheida (PS) cède son fauteuil de maire, Le Figaro, 20 janvier 2013.
  15. « La garde à vue de Kucheida prolongée dans une enquête financière », Le Monde.fr,‎ (ISSN 1950-6244, lire en ligne, consulté le )
  16. « Municipales 2014 à Liévin : Jean-Pierre Kucheida (PS) ne sera pas candidat », RTL.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  17. « Corruption passive et recel d’abus de biens sociaux : l’ancien député-maire PS de Liévin Jean-Pierre Kucheida relaxé », sur La Voix du Nord, (consulté le )
  18. Violette Lazard, « L'ex-député Jean-Pierre Kucheida écope de 30 000 euros d'amende », Libération,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  19. « Corruption passive et recel d’abus de biens sociaux : l’ancien député-maire PS de Liévin Jean-Pierre Kucheida relaxé », sur La Voix du Nord, (consulté le )

Voir aussi modifier

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