Jean Ier (pape)

pape de l’Église catholique romaine
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Jean Ier est né vers 470 (en Toscane) et mort à Ravenne (Italie) le . Il est le 53e évêque de Rome de l'Église catholique. Premier pape à s'être rendu à Constantinople durant son pontificat, il est arrêté à son retour, et emprisonné par le roi arien Théodoric qui le laisse mourir de faim. Il est considéré comme martyr par l'Église catholique. Liturgiquement, il est commémoré le .

Jean Ier
Image illustrative de l’article Jean Ier (pape)
Portrait imaginaire. Basilique Saint-Paul-hors-les-Murs (mosaïque du milieu du XIXe siècle)
Biographie
Nom de naissance Iohannes
Naissance Vers 470
Toscane
Décès
Ravenne
Pape de l'Église catholique
Élection au pontificat
Fin du pontificat

(en) Notice sur www.catholic-hierarchy.org

Biographie

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Jeunesse

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Le lieu de naissance du pape Jean Ier est incertain : il pourrait être né à Sienne[1] en Toscane, ou dans le château de Serena, une petite forteresse bâtie près du village de Chiusdino[2] par Serena, femme de Stilicon et détruite au Moyen Âge. Son père s'appellerait Constance.

Il suit des études à Florence puis à Rome. Il entre dans les ordres et exerce pendant trente ans différentes fonctions de la curie romaine, il est remarqué par sa science et sa piété.

Alors qu'il est diacre à Rome, il est connu pour avoir été un partisan de l'antipape Laurentius : dans une note au pape Symmaque, en 506, Jean confesse son erreur en anathématisant Pierre d'Altinum et Laurentius et demande le pardon de Symmaque.

Il serait le diacre Jean qui a signé l'acta des synodes romains de 499 et 502. Il y avait sept diacres dans l'Église romaine : ce point permet ainsi de l'identifier de façon très probable [3].

Il serait également le diacre Jean, à qui Boèce dédie trois de ses cinq traités religieux écrits entre 512 et 520[4].

Il devient cardinal-prêtre au titre cardinalice de Pammachus par le pape Gélase Ier[5]. Il est nommé archidiacre du pape Hormisdas, auquel il succède le .

Pontificat

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Les chroniques de Nuremberg.

Jean Ier est élevé évêque de Rome sept jours après la mort du pape Hormisdas, le . Le roi ostrogoth arien Théodoric le Grand, qui de Ravenne, régnait sur toute la péninsule italienne, envoie le souverain pontife en personne – contre son gré – à Byzance avec pour mission de faire pression sur l'empereur d'Orient et le forcer à modérer sa politique de répression contre les hérétiques et faire adoucir un édit, contre l'arianisme, de l'empereur d'Orient Justin Ier :

« Vous irez trouver Justin et obtiendrez de lui de ma part : retrait de son édit, réouverture de toutes les églises ariennes et admission, en leur sein, de tous les apostats du catholicisme. Sinon, craignez de vives représailles anti-catholiques[6]. »

Théodoric menace ainsi que si Jean devait échouer dans sa mission, il y aurait des représailles contre les catholiques orthodoxes en Occident. Le pape lui répond :

« Me voici devant toi, fais-moi ce que tu voudras ; mais je ne te promets rien au sujet des réconciliés ; leur situation n'est-elle pas dangereuse et irritante ? Comment obtenir que ces instables soient autorisés à faire retour à l'hérésie ? Pourtant, hors cette impossibilité notoire, pour le reste, avec l'aide de Dieu, je pense pouvoir te satisfaire et je ferai tout pour t'être agréable et te rapprocher de Justin[6]. »

La visite à Constantinople

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Jean Ier est le premier évêque de Rome reçu à Constantinople : un voyage qui semble avoir eu des résultats de grande importance et serait la cause de sa mort. Le voyage de Jean Ier à Constantinople se fait avec un entourage considérable : ses compagnons religieux, mais aussi les évêques Ecclesius de Ravenne (it), Eusèbe de Fanum Fortunae et Sabinus de Campanie[7]. Ses compagnons laïques sont les sénateurs Flavius Theodorus, Inportunus, Agapit et Agapit le patricien[8].

L'accueil fut chaleureux, mais l'ambassade pontificale ne fut pas couronnée de succès. L'empereur d'Orient Justin reçoit Jean Ier avec les honneurs et promet de faire tout ce que l'ambassade lui demande, à l'exception de la restauration des conversions des chrétiens ariens à leur foi d'origine[9].

Bien que le pape Jean ait réussi sa mission, quand il retourne à Ravenne, capitale de Théodoric, celui-ci le fait arrêter, le soupçonnant d'avoir conspiré avec l'empereur Justin. Il est emprisonné à Ravenne, où il meurt de négligence et de mauvais traitements : on le laisse mourir de faim.

Son corps est transporté à Rome et enterré dans la basilique Saint-Pierre.

Contributions

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Le Liber Pontificalis crédite Jean Ier de la réparation des cimetières des martyrs, celui de Nérée et Achillée sur la via Ardeatina, des saints Félix et Adauctus et le cimetière de Sainte Prisque[10]. Il fait relever la basilique Sainte-Pétronille à Ravenne et orner richement la confession de la basilique Saint-Paul-hors-les-Murs[6].

L'ensemble de ses bulles ne contient que deux lettres adressées respectivement à un archevêque Zacharias et aux évêques d'Italie : il est probable que les deux bulles sont apocryphes. Il n'existe aucun mémoire concernant sa façon d'administrer l'Église.

Il a travaillé à l'élaboration du chant romain, préparant ainsi un terrain favorable à la grande œuvre de saint Grégoire le Grand. C'est sous son règne que l'Église romaine fixe la date de Pâques[11]. Il abandonne l'ère de Dioclétien : les années sont alors comptées à partir de la naissance du Christ[6].

Souvenir et vénération

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  • Le pape Jean Ier est représenté dans l'art regardant à travers les barreaux d'une prison ou emprisonné avec un diacre et un sous-diacre. Il est vénéré à Ravenne et en Toscane.
  • Liturgiquement il est commémoré le , l'anniversaire du jour de sa mort, jour de sa « naissance au ciel » selon l'Église catholique (alors qu'il était autrefois le )[6]. Sur ce dernier point, les avis divergent.
  • La petite église Saint-Jean du village de Chiusdino, détruite en 1555 pendant la dixième guerre d'Italie, était dédiée au pape Jean Ier.

Notes et références

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  1. (it) Girolamo Gigli, Journal de Sienne.
  2. (it) Don Giuseppe Bertucci : Chiusdino - 1899 Serena du Château, près de Chiusdino établi par Serena, princesse de ce nom, petit-fils de l'empereur romain Théodose Ier et revendiqué comme la patrie du pape, Jean Ier.
  3. John Moorhead (en) "The Last Years of Theoderic", Historia: Zeitschrift für Alte Geschichte, 32, (1983), p. 113.
  4. Cette identification a été proposée en premier par E. K. Rand en 1928 et plus récemment défendue par Moorhead dans (en) Last years, p. 113.
  5. Fiche biographique de saint Jean Ier pape et martyr.
  6. a b c d et e Saint Jean Ier, pape et martyr.
  7. Anonymus Valesianus, 15.90 ; traduit par J. C. Rolfe, Ammianus Marcellinus, Harvard, Loeb Classical Library, 1972, vol. 3, p. 565.
  8. (en) Raymond Davis (traducteur), The Book of Pontiffs (Liber Pontificalis), première édition, Liverpool, University of Liverpool Press, 1989, p. 49.
  9. Anonymus Valesianus, 15.91 ; traduit pas J. C. Rolfe, vol. 3, p. 565.
  10. (en) Raymond Davis, The Book of Pontiffs (Liber Pontificalis), p. 50.
  11. Voir la Note trois (non reprise ici)

Liens externes

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