Jean Belles-mains
Jean Belles-Mains (vers 1120[1] – 1204 ?, à Clairvaux), est un ecclésiastique du Moyen Âge. Il est évêque de Poitiers puis archevêque de Narbonne et enfin archevêque de Lyon.
Jean Belles-Mains | |
Biographie | |
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Naissance | ? |
Ordination sacerdotale | |
Décès | ? probablement l'abbaye de Clairvaux |
Évêque de l'Église catholique | |
Ordination épiscopale | par Lucius III |
Dernier titre ou fonction | Primat des Gaules |
Fonctions épiscopales | Poitiers de 1162 à 1181. Archevêque de Lyon de 1181 à 1193 |
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Graphie du nom
modifierJean Belles-mains est nommé avec de nombreuses graphies.
Enfance en Angleterre
modifierJean Belles-Mains est originaire d'Angleterre, probablement de Cantorbery. Il est trésorier de l'Église d'York en 1152. Là-bas, il se lie d'amitié avec Thomas Becket.
Évêque de Poitiers
modifierIl est ensuite promu évêque de Poitiers par la volonté d'Henri II d'Angleterre, en 1162, et confirmé par le concile de Tours en 1163. En 1178, il participe à la mission pontificale d'Henri de Marcy et Pierre de Saint-Chrysogone contre les hérétiques du comté de Toulouse. En 1181, il est brièvement archevêque de Narbonne.
Archevêque de Lyon
modifierEn 1182, il est élu archevêque de Lyon et confirmé par le pape Alexandre III.
Il obtient confirmation de la permutation par Philippe Auguste[6] parallèlement à la confirmation des droits de garde que ce dernier fait au comte Guigues II ("Guigoni Forensi & Lugdunensi Comiti")[7].
Par ailleurs, il fait construire un château à motte, la motte de Béchevelin[N 1] comme mentionnée à la fin du XIIe siècle : « Et Johannes hujus ecclesie archiepiscopu... Castrum juxta ripam Rhodani sumptuose a fundo edificavit - Et Jean, archevêque de cette église... avait édifié un château près de la rive du Rhône... »[8].
Il dirige de nombreuses expéditions militaires contre des seigneurs ennemis ou des bandes de brigands. Il est rapidement sensible aux plaintes contre les vaudois, et les expulse en 1183, rompant ainsi radicalement avec la politique de son prédécesseur Guichard de Pontigny, lequel avait traité les "Pauvres de Lyon" comme de respectables évangélistes, légitimes soutiens de la réforme générale de l'Eglise[9].
En 1184, il se rend au concile de Vérone auprès de Lucius III et de Frédéric Barberousse. Ce dernier lui confirme ses droits et lui octroie une confirmation de la "bulle d'or"[10]. Il semble ainsi s'être garanti contre les opposants au sein du chapitre.
La même année, il officialise la protection accordée par Guy II de Forez à l'abbaye cistercienne de Valbenoîte[11],[12],[13].
En 1187, il autorise les chanoines des principaux chapitres lyonnais à ne plus vivre en communauté.
En 1189, il réduit encore les droits du chapitre en obtenant de Philippe Auguste que l'intérim de l'archevêché de Lyon soit confié à l'évêque d'Autun et non plus aux chanoines[14].
En l'honneur de Thomas Becket, il érige à Fourvière un chapitre qui lui est dédié.
En 1193, il se démet de ses fonctions et se retire à Clairvaux.
Ses armes étaient : D'argent à trois chevrons de gueules.
Bibliographie
modifier- Bruno Galland, Deux archevêchés entre la France et l'Empire : les archevêques de Lyon et les archevêques de Vienne, du milieu du XIIe siècle au milieu du XIVe siècle, Paris, 1994 (Bibliothèque des écoles françaises d'Athènes et de Rome, no 282).
- Patrice Béghain, Bruno Benoit, Gérard Corneloup, Bruno Thévenon, Dictionnaire historique de Lyon, Stéphane Bachès, 2009, Lyon, 1054 p., (ISBN 2-915266-65-4)
- André Pelletier, Jacques Rossiaud, Françoise Bayard et Pierre Cayez, Histoire de Lyon : des origines à nos jours, Lyon, Éditions Lyonnaises d'Art et d'Histoire, , 955 p. (ISBN 978-2-84147-190-4, présentation en ligne)
- Michel Francou, Armorial historique des archevêques de Lyon, Lyon, René Georges, , 177 p. (ISBN 2-909929-11-6)
Notes et références
modifierNotes
modifier- Elle se situait en aval du pont du Rhône (pont de la Guillotière), non loin du pont actuel de l'Université.
Références
modifier- Jean Dunbabin, « Canterbury, John of (c.1120–1204?) », Oxford Dictionary of National Biography, Oxford University Press, 2004.
- André Steyert et Aimé Vingtrinier (dir.), « Histoire du Lyonnais : Le mandement de Béchevelin : ses limites et ses paroisses (fin) », Revue du Lyonnais, Lyon, Aimé Vingtrinier, 4e série, vol. 1, , p. 105 n. 1 (lire en ligne).
- Georges Bazin (préf. Octave Richard-Vitton, postface Abbé Antoine Béard), Montchat : Lyon 3e : un ancien lieu-dit de la rive gauche du Rhône, Saint-Étienne, Imprimerie Le Hennaf, , 104 p., in 4° (27 cm) (BNF 31779504), chap. III (« Formation du quartier de Béchevelin et construction d'un nouveau pont sur le Rhosne »), p. 22.
- Nicolas Reveyron (dir.), Jean-Dominique Durand (dir.), Didier Repellin (dir.) et Michel Cacaud (dir.), Lyon, la grâce d'une cathédrale, Strasbourg, La Nuée bleue, , 512 p. (ISBN 978-2716507899), « Nicolas Reveyron & Ghislaine Macabéo, « Un chantier médiéval à étapes : XIIe – XVe siècle » — les travaux de jean bellesmains (1182-1193) », p. 59-60.
- Jean-François, Bibliothèque générale des écrivains de l'ordre de Saint Benoît, patriarche des moines d'Occident, vol. 3, s.l., A. Bouillon, , 548 p., 4 vol. ; in-4° (lire en ligne), « BAD », p. 453 col. 1-2.
- Charte du Forez, n° 11.
- Claude-François Ménestrier, Histoire civile ou consulaire de la ville de Lyon justifiée par chartres, titres, chroniques, vol.2, N. et J.-B. de Ville (Lyon), 1696. Lire en ligne en latin
- Action thématique programmée en archéologie métropolitaine : "inventaire des fortifications de terre" (groupe Rhône-Alpes), Château de Terre : de la motte à la maison-forte - histoire et archéologie médiévales dans la région Rhône-Alpes, juin 1987-décembre 1988, p. 26.
- Voir M. Rubellin, "Au temps où Valdès n'était pas hérétique : hypothèses sur le rôle de Valdès à Lyon (1170-1183)", dans Inventer l'hérésie ? Discours polémiques et pouvoirs avant l'Inquisition, dir. Monique Zerner, Nice, Z'éditions, 1998, p. 193-218 ; Idem, "Guichard de Pontigny et Valdès à Lyon : la rencontre de deux idéaux réformateurs", Revue de l'histoire des religions, 217 (2000), p. 39-58 ; M. Rubellin, O. Legendre, "Valdès : un "exemple" à Clairvaux ? Le plus ancien texte sur les débuts du pauvre de Lyon", Revue Mabillon, 11 (2000), p. 187-195.
- B. GALLAND, Le rôle politique d'un chapitre cathédral : l'exercice de la juridiction séculière à Lyon, XIIe – XIVe siècles. In: Revue d'histoire de l'Église de France. Tome 75. N°195, 1989. p. 280. Lire en ligne.
- Charte de sauvegarde perpétuelle octroyée et de plusieurs donations faites à l'abbaye de Valbenoîte, de l'ordre de Citeaux, en Forez, aussitôt après sa fondation par le comte Guy et son fils, en présence et sous le sceau de Jean IIème de ce nom, archevêque de Lyon (1184)- Tirée des archives de ladite abbaye et communiquée par Arnoul du Rozier, premier et plus ancien conseiller au bailliage de Forez, Claude-Philippe TESTENOIRE-LAFAYETTE, Histoire de Saint-Étienne, Saint-Étienne, Théolier, 1902, p. 251.http://« www.bm-st-etienne.com/simclient/integration/MANUSCRITS/dossiersDoc/voirDossManuscrit.asp?INSTANCE=EXPLOITATION&DOSS=BKDD_0740467 »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?).
- "Cet acte constate que l'abbaye existait déjà, le titre primitif de la fondation ne nous est pas parvenu. Beneyton, sans le citer, donne l'année 1066 comme date du premier établissement du monastère (Histoire de l'abbaye de Valbenoîte, p. 17.), mais il est probable que la bulle pontificale était de la même année 1184". C.-P. TESTENOIRE-LAFAYETTE, op.cit., p. 4.
- Chronologie de Valbenoîte proposée par le musée du diocèse de Lyon, http://museedudiocesedelyon.com/MUSEEduDIOCESEdeLYONvalbenoite.htm
- B. GALLAND, Le rôle politique d'un chapitre cathédral : l'exercice de la juridiction séculière à Lyon, XIIe – XIVe siècles. In: Revue d'histoire de l'Église de France. Tome 75. N°195, 1989. p. 281.