Jean Ruyr

chanoine puis chantre de Saint-Dié, Vosges, poète, historien
Jean Ruyr
Biographie
Naissance
Décès
Activités
Poète, religieux ou religieuse orthodoxeVoir et modifier les données sur Wikidata

Jean Ruyr né à Charmes vers 1560 et décédé en 1645 à Saint-Dié est homme d'Église, doyen des chanoines après avoir été chantre de Saint-Dié[1]. Cet érudit humaniste est aussi un poète et un écrivain historiographe lorrain.

Biographie modifier

Né dans une famille bourgeoise de Charmes, disposant d'une solide fortune, vers 1560, le jeune Jean Ruyr, beau-frère de Curien Grandidier, lieutenant du bailliage et garde du tabellionnage de Bruyères, est éduqué dans la tradition littéraire humaniste fortement italiénisante de l'époque, notamment en poésie par son précepteur Jean Wiriot, chanoine de Saint-Dié[2]. Il écrit une pastorale, intitulée Bergerie sacrée. Il s'agit d'une pièce lue, mais aussi jouée et chantée[3].

Après de longues études en lettres, art et musique, il fait profession au chapitre de l'Insigne église de Saint-Dié en 1598. Il en devient secrétaire, puis rapidement chanoine et chantre, puis enfin doyen, en prenant un co-adjudicateur, son neveu Nicolas Ruyer.

Maîtrisant à la perfection l'italien, il traduit et met en vers en langue française les Triomphes de Pétrarque. Il les présente d'ailleurs librement sous forme de dialogues, y insérant des méditations pieuses, en l'honneur des chanoines de Saint-Dié, auxquels elles sont dédicacées[4].

Le chanoine, conscient d'une hagiographie médiévale dépassé sur son saint patron, s'attelle en nouvel historiographe à une Vie et histoire de saint Dié. Son ouvrage en trois parties Recherches des sainctes antiquitez de la Vosge, publié une première fois en 1625, est une source souvent citée, en particulier la première reconnue, de l'histoire de la Lorraine et aussi de l'Alsace. Insatisfait des illustrations de Jacques Callot, Jean Ruyr fait détruire les exemplaires qu'il possédait encore ou récupère de l'année 1625, pour relancer une nouvelle édition en 1633[5].

Jean Ruyr meurt en 1645 à Saint-Dié[6].

Hommage modifier

Une rue Jean-Ruyr à Saint-Dié honore la mémoire de ce chanoine chantre et doyen. C'est l'un des rares chanoines encore connus par l'odonymie.

Ses œuvres modifier

  • Les Triomphes de Pétrarque..., Troyes, chez Claude Garnier, 1588[7].
  • Vie et histoire de Sainct Dié, évesque de Nevers, Troyes, Jean Oudot, 1594[8].
  • Recherches des sainctes antiquitez de la Vosge, Saint-Dié, Jean Marlier, 1625[9].

Notes et références modifier

  1. Le (pré)nom se prononçait probablement en latin "Rouïr" ou en roman "Ruïr" ou "Ruier" avec un i long. Notons les variantes communes, la lorraine "Rouyer" et l'alsacienne "Ruyer".
  2. Catherine Guyon, article Jean Ruyr dans opus cité.
  3. Le niveau de Jean Ruyr, atteint en art musical devait être élevé, car la spécialité des chanoines, outre la liturgie imposant et somptueuse, était surtout fondée sur la musique et le chant.
  4. Catherine Guyon, ibidem.
  5. Catherine Guyon, ibidem. Paradoxalement, notre tradition artistique met en avant la première édition et surtout les gravures de Callot désavouées ensuite par l'auteur-éditeur.
  6. Jean Ruyr (1560-1645), sur le site de la BNF
  7. Françoise Joukovsky, La gloire dans la poésie française et néolatine du XVIe siècle des rhétoriqueurs à Agrippa d'Aubigné, Librairie Droz, , 652 p. (ISBN 978-2-600-03024-3, lire en ligne)
  8. Société royale des sciences, lettres et arts de Nancy, Mémoires de la Société royale des sciences, lettres et arts de Nancy, C.-J. Hissette, (lire en ligne)
  9. Sainctes Antiquitez de la Vosge, Province de Lorraine

Annexes modifier

Bibliographie modifier

Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • Dom Augustin Calmet, Bibliothèque lorraine, Nancy, 1751, p. 857.
  • François-Antoine de Chevrier, Mémoires pour servir à l'histoire des hommes illustres de Lorraine, t. I, Paris, Mérigot, , p. 165.
  • Abbé Charles Chapelier, « Jean Ruyr : sa biographie et ses œuvres », in : Bulletin de la Société philomatique vosgienne, 1891-92, 17e année, p. 171-236. Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • François Antoine de Chevrier, Mémoires pour servir à l'histoire des hommes illustres de Lorraine, Mérigot, Paris, 1753, en particulier tome I, p. 165.
  • Alain Cullière, Les écrivains et le pouvoir en Lorraine au XVIe siècle, H. Champion, Paris, 1999, 990 p. (ISBN 9782745301505)
  • Albert Ronsin, « Jean Ruyr », in Les Vosgiens célèbres. Dictionnaire biographique illustré, Éditions Gérard Louis, Vagney, 1990, p. 324 (ISBN 2-907016-09-1)
  • Catherine Guyon, « Jean Ruyr », dans Isabelle Guyot-Bachy et Jean-Christophe Blanchard (dir.), Dictionnaire de la Lorraine savante, Metz : Éditions des Paraiges, 2022, p. 280.

Liens externes modifier