Jeanne Granès
Jeanne Granès (née Jeanne Marie Louise Chartier à Paris le et morte à Paris le ) est une artiste peintre, dessinatrice et lithographe française, qui fut essentiellement portraitiste, enseignante et une militante féministe.
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Adolphe Guillon (1829-1896) Émile Daumont (1834-1921) |
Biographie
modifierNée dans le 9e arrondissement de Paris le [1], Jeanne Chartier fut élève d'Adolphe Guillon (1829-1896) et d’Émile Daumont (1834-1921)[2]. Elle rejoint la Société des artistes français en 1892.
Elle participe en à la première exposition des artistes lithographes français qui se tient Salle populaire des beaux-arts, rue de la Grange-Batelière à Paris : sur 59 exposants, elle est remarquée par le journal L'Aurore[3]. Le , l’État lui achète 10 lithographies composées d'après Les Voleurs et l'âne, une suite d'Honoré Daumier. Sa lithographie « L'Aïeule », inspirée d'un texte de Jean Kervadec, est reproduite dans L'Estampe moderne du . En 1900, pour l'Exposition universelle, elle reçoit la médaille de bronze.
Le , elle est nommée officier d'académie[4] et peut enseigner l'art. On la retrouve ainsi en 1909, donnant des conférences sur les monuments de Paris, à l'association Marcelin Berthelot, située rue du Cardinal Lemoine. Cette même année elle réalise une affiche pour le syndicat d'initiative de Nîmes. En mai, elles expose au Salon des artistes français et reçoit la médaille de troisième classe pour ses gravures[5].
Le , elle ouvre une académie de peinture à son nom à Alger, rue Changarnier, non loin de la villa Abd-el-Tif, où elle accueille en parrain le peintre Georges Rochegrosse pour des ateliers. On y pratique outre le dessin, le travail sur cuir et métaux[6].
Le , elle épouse à Paris en secondes noces Élie Barrau, fonctionnaire au ministère de l'Intérieur[7] : L'Écho d'Alger rapporte que son école est très appréciée par la communauté algéroise[8]. Cette année-là elle expose au Salon des peintres orientalistes.
Peu avant la Première Guerre mondiale, elle doit quitter Alger, en butte à une série de calomnies visant son « féminisme, son engagement social et son fort caractère », reflet de ses articles publiés dans les Annales africaines où elle affirmait que la femme a les mêmes droits que l'homme : découragée, elle remonte sur Paris où elle est signalée comme exerçant son métier en 1916. Elle n'a pas renoncé au militantisme puisqu'elle se rapproche de Colette Reynaud et Louise Bodin, directrice de La Voix des femmes, revue hebdomadaire socialiste féministe et pacifiste fondé en 1917 et qui disparut en 1921. Jeanne, à partir de 1919, semble se rapprocher du périodique Le Populaire, « journal-revue hebdomadaire de propagande socialiste et internationaliste », dont elle vend les cartes et calendriers illustrées à son atelier parisien situé 42 rue Mazarine ; elle est également proche du quotidien L'Humanité et peut-être rejoint-elle le Parti communiste français, à l'instar de Bodin. En 1922, elle forme le vœu de revenir à Alger.
Jeanne Granès meurt dans le 16e arrondissement de Paris le [9], à la suite d’une opération chirurgicale. Elle est incinérée, selon ses vœux, sans fleurs ni couronnes au columbarium du Père-Lachaise[10].
Œuvres répertoriées
modifier- Portrait de Mme de Graffigny, huile, 1896, musée des beaux-arts de Nancy
- Nîmes, station hivernale, syndicat d'initiative, d'après Hubert Robert, affiche lithographiée, 110 × 90 cm, Paris, impr. Établissements Minot, 1909 (Paris, Cabinet des estampes, BnF)
- La Marseillaise, huile, d'après Isidore Pils, 1909, mairie de Villenauxe-la-Grande
- Printemps des cœurs, huile, 1911-1912, Brest
- La Plage de Villers, huile, 1916, préfecture de Châlons-en-Champagne
- Portrait de Marcello Fabri, s.d.
- Portrait d'Émile Daumont, son ancien maître, huile sur bois, 1906, (musée de Melun)[11].
Notes et références
modifier- Archives de Paris, acte no 1098 dressé le 13/06/1870, vue 9 / 31
- Cf. notice du Bénézit, Oxford University Press, en ligne.
- « La Vie artistique », L'Aurore, 26 octobre 1897, p. 3.
- JORF, 15 mars 1901, en ligne.
- « Société des artistes français », La Croix, 26 mai 1909.
- « Académie nouvelle de peinture », Annales africaines, Alger, 15 octobre 1910, p. 490.
- Archives de Paris, acte de mariage no 737 dressé au 6e arrondissement, vue 9 / 31
- L’Écho d'Alger, 19 août 1913, en ligne.
- Archives de Paris, acte no 602, vue 1 / 31 (l'année de naissance donnée dans l'acte est erronée)
- Annales africaines, 5 avril 1923, p. 224.
- Les Portraits d'artistes, Melun, Ville de Melun, 18 p. (lire en ligne [PDF]), p. 3.
Annexes
modifierBibliographie
modifier- Emile Daumont, « Mme Jeanne Granès », Annales africaines : revue hebdomadaire de l'Afrique du Nord (Alger), 19 Novembre, 1910, p. 554.
- « La Cité des Arts », Mauritania, deuxième année, no 11, septembre 1911 (extrait en ligne).
- (en) « Jeanne Granès », extrait de la notice dans le dictionnaire Bénézit , sur Oxford Art Online, (ISBN 9780199773787).
Liens externes
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- Ressources relatives aux beaux-arts :