Jeremy Brett

acteur anglais

Jeremy Brett est un acteur britannique né le à Berkswell Grange, Warwickshire, et mort le à Londres. Il est principalement connu pour avoir incarné le détective Sherlock Holmes dans une série produite par la chaîne Granada Television entre 1984 et 1994.

Jeremy Brett
Nom de naissance Peter Jeremy William Huggins
Naissance
Berkswell Grange, Warwickshire
Nationalité Drapeau du Royaume-Uni Britannique
Décès (à 61 ans)
Londres
Profession Acteur
Films notables My Fair Lady
Séries notables Sherlock Holmes

Biographie

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Jeunesse et études

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De son vrai nom Jeremy William Huggins, il naît au manoir de Berkswell Grange dans le Warwickshire (Angleterre) le , de Henry William Huggins (1890–1965), lieutenenant-colonel dans l'Armée britannique, et Elizabeth Edith Cadbury Butler (1903–1959)[1]. Il est le benjamin d'une fratrie de quatre garçons, après John, Patrick et Michael.

Il fait ses études au collège d'Eton. Il avouera plus tard qu'il y est un « désastre scolaire », attribuant à la dyslexie ses difficultés d'apprentissage. Malgré tout, il excelle dans le chant et fait partie de la chorale du collège. Il suit par la suite des cours à l'École centrale d'art oratoire et dramatique (Central School of Speech and Drama) de Londres dont il sort diplômé en 1954.

Théâtre et télévision

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Jeremy Brett fait ses débuts sur scène la même année au Library Theatre de Manchester, avant de se produire à Londres en 1956 avec la troupe du Old Vic, puis à Brodway dans Richard II. Il interprète essentiellement des rôles classiques, dont de nombreuses pièces de Shakespeare avec l'Old Vic et plus tard au Royal National Theatre. Sa mère meurt dans un accident de voiture alors qu'il interprète Hamlet, rôle dans lequel il estimera bien plus tard « ne pas avoir été bon » car « trop jeune et trop intellectuel »[2].

Parallèlement, il apparaît dans de nombreuses pièces filmées à la télévision. Il joue les premiers rôles dans nombre de feuilletons classiques, comme d'Artagnan dans l'adaptation des Trois Mousquetaires en 1966 ou le capitaine Absolute dans The Rivals. En 1973, il interprète Bassanio dans une version télévisée du Marchand de Venise de Shakespeare, dans laquelle Laurence Olivier joue Shylock et Joan Plowright Portia. Les trois acteurs avaient auparavant joué les mêmes rôles dans une production du Royal National Theatre.

Sherlock Holmes

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Ayant incarné un grand nombre de rôles au cours de 40 ans de carrière — apparaissant notamment dans les années 1970 dans nombre de séries télévisées américaines comme Pour l'amour du risque, L'Incroyable Hulk, Galactica 1980 et La croisière s'amuse, Jeremy Brett devient internationalement célèbre en jouant Sherlock Holmes pendant une décennie (de 1984 à 1994) dans la série télévisée de Granada Television, adaptée des romans originaux d'Arthur Conan Doyle par John Hawkesworth et d'autres scénaristes, ainsi que sur scène en 1988 dans The Secret of Sherlock Holmes de Jeremy Paul au Wyndham's Theatre. Il est aujourd'hui considéré par de nombreux fans de Conan Doyle comme le « Sherlock Holmes définitif » de son époque, comme Basil Rathbone le fut pendant les années 1940[3]. Ironiquement, c'est pourtant dans le rôle du Dr. Watson qu'il fait sa première incursion dans l'univers de Conan Doyle avec une adaptation scénique du Signe des quatre en 1980 : The Crucifer of Blood de Paul Giovanni

Cinéma

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Les apparitions de Jeremy Brett dans de longs métrages sont relativement peu nombreuses. Il interprète néanmoins Nicholai Rostov dans Guerre et paix de King Vidor (1956) et Freddie Eynsford-Hill dans le film musical My Fair Lady (1964) aux côtés d'Audrey Hepburn. Il est doublé dans ce dernier film pour le chant (par Bill Shirley), bien qu'il en soit capable comme il le démontrera à deux reprises : en 1959, dans la comédie musicale Marigold dans le West End de Londres et en 1968, en interprétant le comte Danilo dans l'opérette La Veuve joyeuse pour la télévision britannique.

Un bref moment[réf. nécessaire], Harry Saltzman et Albert R. Broccoli pensent à lui pour incarner James Bond dans Au service secret de Sa Majesté, après le départ de Sean Connery, mais le rôle est finalement confié à l'Australien George Lazenby. Une deuxième audition pour jouer 007 dans Vivre et laisser mourir est tout aussi infructueuse puisque c'est Roger Moore qui obtient alors ce rôle convoité[4].

Jeremy Brett meurt le d'une crise cardiaque, à l'âge de 61 ans, dans son appartement londonien.

Vie privée

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En 1958, Jeremy Brett épouse l'actrice Anna Massey (1937-2011), fille de l'acteur Raymond Massey (1896-1983). De cette union naît en 1959 un fils, David (Huggins), aujourd'hui caricaturiste, illustrateur et romancier à succès[5]. Le couple divorce en 1962, Massey reprochant à son époux de l'avoir « abandonnée pour un homme »[6],[7].

La bisexualité de Jeremy Brett est documentée bien qu'il ne l'ait révélée qu'à peu de personnes. On lui connaît notamment des relations avec les acteurs Gary Bond (en) (1940-1995), de 1969 à 1976, et Paul Shenar (1936-1989), à la fin des années 1970[8], tous deux morts prématurément du SIDA.

En 1976, Jeremy Brett se remarie avec l'Américaine Joan Sullivan Wilson, productrice pour PBS, qui meurt d'un cancer en 1985.

Remarqué pour la précision de sa diction, il est pourtant né avec une difficulté d'élocution qui l'empêchait de prononcer correctement les « r ». Une chirurgie corrective pendant son adolescence, complétée par des années d'exercices quotidiens, lui ont donné une élocution parfaite[9],[10].

Jeremy Brett a également souffert de troubles bipolaires[11],[12] et, vers la fin de sa vie, d'insuffisance cardiaque, causée notamment par une surcomsommation de cigarettes et un rhumatisme articulaire aigu contracté à l'âge de 16 ans[13].

Théâtre

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  • 1956-1957 : Richard II de Shakespeare, Winter Garden Theatre, Broadway  : le duc d'Aumerle
  • 1956-1957 : Roméo et Juliette de Shakespeare, Winter Garden Theatre, Broadway : Pâris
  • 1956-1957 : Macbeth de Shakespeare, Winter Garden Theatre, Broadway : Malcolm
  • 1956-1957 : Troïlus et Cressida de Shakespeare, Winter Garden Theatre, Broadway : Troilus
  • 1959 : Marigold, comédie musicale d'Alan Melville et Charles Zwar, Savoy Theatre puis Saville Theatre[14] : Archie Forsyth
  • 1961 : Hamlet de Shakespeare, Oxford Playhouse/Royal Strand Theatre : Hamlet
  • 1964 : The Deputy de Rolf Hochhuth, Brooks Atkinson Theatre, Broadway : père Riccardo Fontana
  • 1967 : As You Like It de Shakespeare, Royal National Theatre : Orlando
  • 1978-1979 : Dracula de Hamilton Deane et John L. Balderston, tournée aux États-Unis : le comte Dracula
  • 1980 : The Crucifer of Blood de Paul Giovanni d'après Arthur Conan Doyle, Ahmanson Theatre : Dr. Watson
  • 1985 : Aren't We All? de Frederick Lonsdale, Brooks Atkinson Theatre, Broadway : William Tatham
  • 1988 : The Secret of Sherlock Holmes de Jeremy Paul d'après Arthur Conan Doyle, Wyndham's Theatre : Sherlock Holmes

Filmographie

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Cinéma

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Télévision

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Téléfilms

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Séries télévisées

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Hommages

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  • En 2011, dans son album Human Encounter, Salim Ghazi Saeedi a dédié à Jeremy Brett le morceau intitulé For Jeremy, Embodying the Mastermind (« À Jeremy, incarnant le cerveau »)[16].

Notes et références

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  1. (en) Charles E. G. Pease, « The Descendants of James Cadbury », sur pennyghael.org.uk, (consulté le ), p. 19.
  2. Playing the Dane, documentaire de la BBC2, 1994.
  3. Bernard Oudin, Enquête sur Sherlock Holmes, Paris, Gallimard, 1997, p. 48 et 53.
  4. (en) Roger Domeneghetti, « James Bond: The Men Who Could've Been 007 » [archive du ], sur Sabotage Times, .
  5. (en) Emma Hagestadt, « David Huggins: Public faces in private places » [archive du ], sur The Independent, (consulté le ).
  6. (en) Anna Massey, Telling Some Tales, London, Hutchinson, (ISBN 0-09-179645-8)
  7. (en) David Stuart Davies, Dancing in the Moonlight: Jeremy Brett, London, MDF The BiPolar Organisation, .
  8. (en) David Graham, Casting About: A Memoir, iUniverse, (ASIN B016GWNX3Q), p. 265.
  9. (en) « Wanderings Jeremy Brett - Bio Notes », sur Wanderings An Online Notebook (consulté le ).
  10. (en) « Berkswell Boy », sur The Brettish Empire (consulté le ).
  11. Cox 1999, p. 112.
  12. Manners 2001, p. 160.
  13. Manners 2001, p. 26.
  14. (en) « Marigold », sur The Guide to Musical Theatre.
  15. Version cinéma de Les tigres sont lâchés (1980).
  16. "« Human Encounter Album », salimworld.com, novembre 2011.

Annexes

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Bibliographie

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Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • (en) David Stuart Davies, Bending The Willow: Jeremy Brett As Sherlock Holmes, Chester, Calabash Press, (ISBN 1899562184)
  • (en) Michael Cox, A Study in Celluloid: A Producer's Account of Jeremy Brett as Sherlock Holmes, Rupert Books, (ISBN 1-902791-04-5). Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • (en) Terry Manners, The Man Who Became Sherlock Holmes - The Tortured Mind of Jeremy Brett, Londres, Virgin Publishing Ltd., (ISBN 0-7535-0536-3, OCLC 59510394). Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • (en) Maureen Whittaker, Jeremy Brett: Playing a Part, Londres, MX Publishing, (ISBN 978-1-78705-589-6)
  • Génération Séries no 18, Gimmick Press, 1996
  • Sherlock Holmes à l'écran, les Evadés de Dartmoor, 2011
  • Mark Campbell, Sherlock Holmes, Pocket Essentials, 2007

Liens externes

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