Jitsi

logiciel de téléphonie audio et vidéo et client de messagerie instantanée ; pour l'application de vidéo conférence, voyez Jitsi-meet (Q87849488)

Jitsi (du bulgare : жици (« fil métallique ») prononciation : /ˈʒi.tsi/, anciennement SIP Communicator) est une application libre multiplateforme de messagerie instantanée, voix sur IP et visioconférence. Elle utilise Jitsi Videobridge pour fournir une haute qualité d'appel en respectant la vie privée avec du chiffrement de bout en bout sous certaines conditions (Firefox ne le supporte pas encore)[3],[4]. En novembre 2022 elle est disponible pour les plates-formes App Store, Google Play, F-Droid, Debian et Ubuntu.

Jitsi
Description de l'image Logo Jitsi.svg.
Description de cette image, également commentée ci-après
Capture d'écran de Jitsi Meet (avril 2021)
Informations
Première version
Dernière version 2.10 ()[1],[2]Voir et modifier les données sur Wikidata
Dépôt github.com/jitsi/jitsiVoir et modifier les données sur Wikidata
Écrit en Java et JavaScriptVoir et modifier les données sur Wikidata
Système d'exploitation GNU/Linux, BSD, Microsoft Windows et macOSVoir et modifier les données sur Wikidata
Environnement Android, Linux, Microsoft Windows, iOS, macOS
Type Téléphonie Internet
Licence Apache v2
Site web jitsi.org

Historique

modifier

SIP Communicator a été créée à l'origine dans le cadre du doctorat d'Emil Ivov[5] au sein du LSIIT, un laboratoire de l'université de Strasbourg[6].

En 2009, Emil Ivov crée l'entreprise Blue Jimp et embauche certains des plus gros contributeurs du projet. L'entreprise propose un support payant ainsi que des développements personnalisés[7].

Le , SIP Communicator intègre le protocole Jingle et change de nom pour s'appeler Jitsi[8]. Dans sa version 1.0 sortie le , Jitsi s'exécute sur les systèmes Solaris, Windows, macOS, FreeBSD et la plupart des distributions GNU/Linux.[réf. nécessaire] La version 2.0 est sortie le [9].

En 2014, avec pour base un prototype créé par Philipp Hancke, la communauté Jitsi initie une application de conférence en ligne, le projet Jitsi Meet. L'année suivante, l'éditeur de logiciels Atlassian rachète Blue Jimp. Jitsi reste cependant en source ouverte ainsi que basé sur la communauté[7].

En 2018, l'entreprise 8x8 fait l'acquisition de Jitsi[10].

La plateforme de 8x8 qui offre Jitsi Meet a vu son nombre d'utilisateurs passer de 200 000 à 20 millions en quelques mois pendant la pandémie de Covid-19[11]. L'application Jitsi est également largement téléchargée durant cette periode[précision nécessaire] (cf. release-page github).

Fonctionnalités

modifier

Jitsi est une alternative libre aux applications de téléphone et téléconférence en termes de fonctionnalités[12]. Il propose en particulier les services suivants[13] :

En pratique, comme d'autres logiciels plus anciens, Jitsi permet d'agréger différentes messageries, c'est un client de messagerie instantanée multi-protocoles.

Il faut bien distinguer le client Jisti-desktop, qui utilise SIP comme protocole, du service de visioconférence Jitsi-Web, qui utilise xmpp comme protocole, et qui ne peut communiquer qu'avec d'autres instances Jitsi-Web[19].

Utilisateurs

modifier

Le logiciel est intégré à la liste des logiciels libres préconisés par l’État français dans le cadre de la modernisation globale de ses systèmes d’informations (SI). Il a été choisi par l’État français (DINUM) comme le système de « webconférence » des agents des services de l'État français, et le gère sur ses propres serveurs pour garantir la confidentialité des échanges[20] mais n'est pas utilisable pour les informations à « Diffusion restreinte ».

Les établissements d'enseignement supérieur européens utilisent régulièrement ce logiciel. En France, il est en particulier utilisé par Renater pour son service RENdez-vous, qui nécessite l'usage d'un compte fédéré pour créer une salle[21].

Les fonctionnalités pédagogiques (en particulier autoscaling, breakout rooms et sondages[22]) ont bénéficié de développements de la communauté Open source à l'occasion du hackaton "Winning over the classroom with Jitsi"[23] organisé par la Commission européenne.

Le service en ligne Framatalk[24] de visioconférence proposé par Framasoft utilise l'application Jitsi Meet, et le logiciel est également utilisé par le lanceur d'alerte Edward Snowden[25].

Technologies

modifier

Le logiciel est codé majoritairement en java à l'aide de l'infrastructure logicielle OSGi[26]. Certaines parties sont toutefois propres à chaque système notamment pour capturer les images venant de la caméra. Il utilise les protocoles SRTP et ZRTP et peut utiliser le DNSSEC. Le logiciel utilise un système extensible via des plugins[26]. Il peut utiliser plusieurs codecs audios (SILK, G.722, Speex et Opus) et vidéos différents (H.264, H.263 ou VP8).

Une version portable est aussi disponible[27].

Protocoles

modifier

Jitsi prend en charge les protocoles suivants :

Jitsi Meet

modifier
Interface web de Jitsi Meet

Jitsi Meet est une application en JavaScript utilisant WebRTC. Utilisable sur les navigateurs web les plus courants [28] Jitsi Meet permet de faire de la visioconférence. Deux applications natives mobiles sont disponibles [29], l'une pour Android et l'autre pour iOS, toutes deux créées par 8x8, elles fonctionnent aussi bien sur leurs serveurs que ceux d'autres organisations. Elles existent également pour Windows, macOS et Linux [30].

Fondamentalement, les salles de visioconférence sont définies via une URL unique et aucun compte utilisateur n'est requis. Les participants peuvent éventuellement définir un nom de leur choix. Chaque participant peut ouvrir une salle de visioconférence et en inviter d'autres. Étant donné qu'aucune donnée personnelle ne doit être enregistrée, Jitsi peut être utilisé de manière anonyme.

Cependant, des droits de modération peuvent être attribués : les salles peuvent être protégées par mot de passe ou les participants ne peuvent être admis que sur demande. Dans une visioconférence en cours, les participants individuels peuvent être mis en sourdine ou entièrement supprimés. Les droits de modération sont généralement accordés au premier participant qui entre à la conférence. Cependant, il est administrativement possible que seuls les utilisateurs authentifiés puissent créer de nouvelles salles de conférence. Ceux-ci ont alors également les seuls droits de modération.

Jitsi Meet offre les fonctions supplémentaires suivantes :

  • partage d'écran avec affichage de la caméra de l'orateur dans l'image[31] ;
  • conversations (chat) partagées ou privées à des participants spécifiques ;
  • statistiques sur le temps de conversation des participants pendant la visioconférence ;
  • diffusion en direct de la visioconférence sur YouTube ou PeerTube ;
  • enregistrement de la conférence sur Dropbox ;
  • flou d'arrière-plan et arrière-plans virtuels[32] ;
  • écoute de la visioconférence par composition d'un numéro téléphonique et composition d'un code pin[33];
  • répartition dans des salles distinctes (breakout rooms)[34] ;
  • création de sondages au sein d'une salle[34].

La partie serveur du service peut fonctionner sur les serveurs de Jitsi, ou bien être installée sur un système Linux.

Les flux vidéos sont chiffrés pour garder une confidentialité dans les échanges[35].

Meetup Wikipedia de Wellington, utilisant Jitsi.

Jitsi Videobridge

modifier

Le mode pair-à-pair est utilisé pour une réunion à deux participants, avec chiffrement de bout en bout.

À partir de trois utilisateurs et plus, les flux passent par Jitsi Videobridge et restent chiffrés[36]. C'est une solution de vidéo conférence qui permet les communications vidéos à plusieurs usagers, supportant WebRTC. Videobridge permet à des centaines de vidéos de tourner depuis le même serveur[37]. Jitsi Videobridge ne fusionne pas les flux vidéos en une vidéo composite, mais relaye seulement la vidéo reçue à tous les participants[38].

Références

modifier
  1. Дамян Минков, « Changes version to 2.10. »,‎ (consulté le )
  2. « Release 2.10 », (consulté le )
  3. (en-US) « Does Jitsi support end-to-end encryption? », sur Jitsi (consulté le )
  4. (en) « 1631263 - Support RTCRtpScriptTransform (formerly webrtc insertable streams) », sur bugzilla.mozilla.org (consulté le )
  5. Emil Ivov Petrov, Optimisations des communications temps réel sur le protocole IP (thèse de doctorat en informatique), Université de Strasbourg, (présentation en ligne)
  6. « Communiqué de presse - Un outil de visioconférence et de messagerie instantanée à l’Université de Strasbourg », sur Université de Strasbourg, (consulté le )
  7. a et b (en) « About Jitsi », sur Jitsi.org (consulté le ).
  8. (en) « Blog », sur Jitsi (consulté le )
  9. « Jitsi 2.0 est sorti - LinuxFr.org », sur linuxfr.org (consulté le ).
  10. (en) « 8x8 Acquires Jitsi Video Communications Technology From Atlassian », sur investors.8x8.com (consulté le ).
  11. (en) « ‘It was quite a ride’ – Jitsi’s Emil Ivov on scaling up the video conferencing platform during a pandemic », sur The Daily Swig | Cybersecurity news and views, (consulté le ).
  12. (en) « Vidéo ("Emil Ivov, FOSDEM 2012 A real Skype alternative using standards compliant FLOSS") »
  13. (en) « What is Jitsi? - open source video conferencing API's, SDKs, and installers », sur Jitsi, jitsi (consulté le ).
  14. « xmpp_and_jitsi »
  15. (en) « Jitsi.org - develop and deploy full-featured video conferencing », sur Jitsi (consulté le ).
  16. (en) « More Secrets on Growing State Surveillance: Exclusive with NSA Whistleblower, Targeted Hacker », sur Democracy Now!, (consulté le )
  17. (en-US) « Jitsi Videobridge - scalable open source video conferencing for developers », sur Jitsi (consulté le )
  18. Vincent Lucas, « Jitsi 2.0 est sorti - LinuxFr.org », sur linuxfr.org, (consulté le )
  19. « FAQ | Jitsi », sur desktop.jitsi.org (consulté le )
  20. « WebConférence de l'État », sur webconf.numerique.gouv.fr, (consulté le )
  21. « Rendez-vous, webconference [Portail des services RENATER] », sur services.renater.fr (consulté le )
  22. (en-US) « Who won over the classroom? », sur Jitsi, (consulté le )
  23. (en) Ana RAMOS, « Hackathon Winning over the classroom with Jitsi | Joinup », sur joinup.ec.europa.eu, (consulté le )
  24. « Framatalk - Visioconférence », sur Framasoft (consulté le ).
  25. (en-US) Andy Greenberg, « Edward Snowden's New Job: Protecting Reporters From Spies », Wired,‎ (ISSN 1059-1028, lire en ligne, consulté le ).
  26. a et b (en) « The Architecture of Open Source Applications: Jitsi », sur aosabook.org (consulté le ).
  27. Version portable de Jitsi sur Framasoft ou sur Sourceforge
  28. (en) « Supported browsers », (consulté le ).
  29. (en) « Releases »,
  30. (en) « Desktop apps »,
  31. (en) Saúl Ibarra Corretgé, « Introducing: Presenter Mode », sur jitsi.org, (consulté le ).
  32. (en) Saúl Ibarra Corretgé, « March update: virtual backgrounds, new toolbar UI and more! », sur jitsi.org, (consulté le ).
  33. https://www.01net.com/astuces/jitsi-meet-10-astuces-pour-maitriser-le-service-de-visioconference-gratuit-comme-un-pro-1897564.html.
  34. a et b Jitsi Meet release notes, Jitsi, (lire en ligne).
  35. (de) Kristian Kißling, « Jitsi Meet soll E2E-Verschlüsselung erhalten », sur linux-magazin.de, .
  36. (en-US) « End to End Encryption Calls in Jitsi Meet Demo », sur Jitsi, (consulté le )
  37. (en) 8x8 Inc, « Jitsi Videobridge — callstats.io », sur www.callstats.io (consulté le ).
  38. (en) jitsi/jitsi-videobridge, Jitsi, (lire en ligne).

Voir aussi

modifier

Sur les autres projets Wikimedia :

Articles connexes

modifier

Lien externe

modifier