Joëlle Kauffmann

gynécologue et militante pour les droits des femmes

Joëlle Kauffmann, née Joëlle Brunerie le à Toulouse, dans une famille catholique, est une gynécologue et militante féministe française. Elle a milité au sein du Groupe Information Santé (GIS) pour la libéralisation de l'avortement avec Annie Bureau puis au Mouvement pour la liberté de l'avortement et la contraception (MLAC).

Joëlle Kauffmann
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Biographie
Naissance
Nom de naissance
Joëlle Yvonne Marie BrunerieVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activité
Conjoint
Enfants
Grégoire Kauffmann
Alexandre Kauffmann (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
Distinction

Biographie

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Famille

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Pendant la Seconde Guerre mondiale, les parents de Joëlle Kauffmann sont résistants gaullistes, ils lui inculquent donc leurs valeurs[1]. Son père, issu d'une famille modeste, est architecte. Sa mère reste au foyer et élève ses cinq sœurs. Joëlle Yvonne Marie Brunerie[2] naît en 1943 à l'hôpital Purpan de Toulouse, en Haute-Garonne[3]. Elle épouse Jean-Paul Kauffmann en 1973, elle donne naissance à Grégoire Kauffmann[4] la même année et, deux ans plus tard, à Alexandre Kauffmann son second fils.

Études

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Elles fait ses études chez les Ursulines dans de le but de recevoir une « bonne éducation ». Après avoir obtenu son baccalauréat à l'âge de seize ans, soutenue par ses parents[1], elle poursuit ses études à la faculté de médecine de Nantes, puis se spécialise en gynécologie[5] médicale à Paris. Elle fait son internat à l'hôpital Beaujon à Paris.

Engagement

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Au moment de la Guerre d'Algérie, elle s’intéresse à la politique et entre à l'UNEF où elle milite dans la "mino" de gauche[1],[6]. Dans le même temps, elle découvre les avortements réalisés illégalement dans les services d'urgence et doit elle-même se faire avorter clandestinement dans la honte et le secret. Une fois à Paris, elle tient une consultation de Planning familial à Paris à la MNEF, destinée aux étudiantes. Elle y rencontre le docteur Pierre Jouannet, maoïste, qui devient un compagnon de lutte.

Elle est un membre actif du Groupe information santé (GIS) qui prône une révolution dans la médecine pour repenser les rapports de pouvoir entre médecins et patients. Le groupe défend le médecin Jean Carpentier, radié de la profession pendant un an après avoir rédigé en 1971 le tract "Apprenons à faire l'amour". Féministe, elle fait le lien entre le Mouvement de libération des femmes (MLF) et les médecins d'extrême gauche[7].

En 1972, elle entend parler,par l'intermédiaire de la journaliste Kénizé Mourad, de Harvey Karman et de sa méthode d'avortement par aspiration, pratiquée dans les huit premières semaines de la grossesse, sans anesthésie. Après une démonstration de cette méthode organisée dans l'appartement de Delphine Seyrig à Paris, elle commence avec d'autres médecins du GIS à la pratiquer illégalement[8] car elle préfère militer sur le terrain tout en reconnaissant le caractère éphémère de la démarche mais en comptant sur le soutien de personnalités comme celles qui constituent l'Association nationale d'étude de l'avortement (ANEA) dirigée par Raoul Palmer, son "patron de thèse".

Le , elle est cosignataire du manifeste des 331[9], qui fait suite à celui des 343[10]. La même année, elle cofonde le Mouvement pour la liberté de l'avortement et de la contraception (MLAC)[11].

Après la légalisation de l'IVG en 1975, elle est responsable du centre de planification familiale de l'hôpital Antoine-Béclère à Clamart.

Elle a été vice-présidente de la Ligue des droits de l'homme (LDH).[Quand ?],[réf. souhaitée]

Alors que son mari, en 1985, est pris en otage au Liban, elle agit pour sa libération, notamment en amarrant une péniche près du siège de L'Événement du jeudi où elle installe un comité de soutien[4], en faisant le siège des autorités (ministères, présidence de la République) et en négociant auprès des ravisseurs à Beyrouth[11]. Il est libéré — largement grâce à sa mobilisation — en [11],[12].

En 1989, elle est chargée par le ministre de la Culture Jack Lang d'une mission sur le syndrome d'immunodéficience acquise (SIDA)[13].

Ouvrages

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Décorations

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  • * Grand-croix de la Légion d'honneur Grand-croix de la Légion d'honneur (2024)[14]. Elle est faite chevalier de l'ordre le , puis est promue officier le [15], et enfin commandeur par décret du [16], avant d'être élevée à la dignité de grand officier le [17]

Références

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  1. a b et c Bard, Christine (1965-....). et Chaperon, Sylvie (1961-....)., Dictionnaire des féministes : France, XVIIIe – XXIe siècle, Paris, PUF, 1700 p. (ISBN 978-2-13-078720-4).
  2. « Légion d'honneur : la promotion du 31 décembre 2011 », sur francetvinfo.fr, .
  3. « À voix nue : Joëlle Brunerie-Kauffmann (1/5) », sur franceculture.fr, , 2 min 50 s.
  4. a et b Bruno Frappat, « Le diamant de Joëlle Kauffmann », sur lemonde.fr, .
  5. « Planning familial : qui était Simone Iff ? », sur ouest-france.fr, .
  6. Bard, Christine (1965-....). et Chaperon, Sylvie (1961-....)., Dictionnaire des féministes : France, XVIIIe – XXIe siècle, Paris, PUF, 1700 p. (ISBN 978-2-13-078720-4 et 2130787207, OCLC 972902161, lire en ligne).
  7. Bibia Pavard, « Genre et militantisme dans le Mouvement pour la liberté de l’avortement et de la contraception. Pratique des avortements (1973-1979) », Clio. Femmes, Genre, Histoire, no 29,‎ , p. 79–96 (ISSN 1252-7017, DOI 10.4000/clio.9217, lire en ligne, consulté le ).
  8. Gauthier, Xavière, 1942- ..., Naissance d'une liberté : avortement, contraception : le grand combat des femmes au XXe siècle, Paris, J'ai lu, , 602 p. (ISBN 2-290-33025-6 et 9782290330258, OCLC 470075235, lire en ligne).
  9. « La liste des signataires », sur lemonde.fr, .
  10. « Joëlle Brunerie-Kauffmann », sur franceinter.fr.
  11. a b et c Armelle Cressard, « Les combats de Joëlle Kauffmann », sur lemonde.fr, .
  12. « Nuit de rêve éveillé chez Joëlle Kauffmann », sur lemonde.fr, .
  13. « Le docteur Joëlle Kauffmann, chargée de mission sur le sida », sur lemonde.fr, .
  14. Décret du 3 juillet 2024 portant élévation aux dignités de grand'croix et de grand officier de l'ordre national de la Légion d'honneur.
  15. Décret du 19 avril 2000 portant promotion et nomination
  16. Décret du 30 décembre 2011 portant promotion.
  17. Décret du 13 juillet 2018 portant élévation à titre exceptionnel à la dignité de grand’croix.

Liens externes

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