Joganville

commune française du département de la Manche

Joganville
Joganville
L'église Saint-Vigor.
Administration
Pays Drapeau de la France France
Région Normandie
Département Manche
Arrondissement Cherbourg
Intercommunalité Communauté d'agglomération du Cotentin
Maire
Mandat
Gilles Schmitt
2020-2026
Code postal 50310
Code commune 50258
Démographie
Gentilé Joganvillais
Population
municipale
94 hab. (2021 en diminution de 12,96 % par rapport à 2015)
Densité 33 hab./km2
Géographie
Coordonnées 49° 28′ 12″ nord, 1° 20′ 56″ ouest
Altitude Min. 13 m
Max. 34 m
Superficie 2,87 km2
Type Commune rurale
Aire d'attraction Commune hors attraction des villes
Élections
Départementales Canton de Valognes
Législatives Première circonscription
Localisation
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Joganville

Joganville est une commune française, située dans le département de la Manche en région Normandie, peuplée de 94 habitants[Note 1].

Géographie modifier

La commune est à l'est de la péninsule du Cotentin. Son bourg est à 3,5 km au sud-est de Montebourg et à 8,5 km au nord de Sainte-Mère-Église[1].

Climat modifier

En 2010, le climat de la commune est de type climat océanique franc, selon une étude du CNRS s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000[3]. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique et est dans la région climatique Normandie (Cotentin, Orne), caractérisée par une pluviométrie relativement élevée (850 mm/a) et un été frais (15,5 °C) et venté[4]. Parallèlement le GIEC normand, un groupe régional d’experts sur le climat, différencie quant à lui, dans une étude de 2020, trois grands types de climats pour la région Normandie, nuancés à une échelle plus fine par les facteurs géographiques locaux. La commune est, selon ce zonage, exposée à un « climat maritime », correspondant au Cotentin et à l'ouest du département de la Manche, frais, humide et pluvieux, où les contrastes pluviométrique et thermique sont parfois très prononcés en quelques kilomètres quand le relief est marqué[5].

Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 11,1 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 11 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 792 mm, avec 13,3 jours de précipitations en janvier et 6,8 jours en juillet[3]. Pour la période 1991-2020 la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de Sainte-Marie-du-Mont à 14 km à vol d'oiseau[6], est de 11,6 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 890,0 mm[7],[8]. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d’émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[9].

Urbanisme modifier

Typologie modifier

Joganville est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 2],[10],[11],[12]. La commune est en outre hors attraction des villes[13],[14].

Occupation des sols modifier

L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (99,9 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (100 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : zones agricoles hétérogènes (50,4 %), prairies (49,5 %), zones urbanisées (0,1 %)[15]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].

Carte en couleurs présentant l'occupation des sols.
Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).

Toponymie modifier

Le nom de la localité est attesté sous les formes Joganville vers 1080 et Joganvilla en 1159 et 1181, Joganvilla régulièrement au XIIIe siècle[16],[17].

Il s'agit d'une formation toponymique médiévale en -ville au sens ancien de « domaine rural » dont le premier élément est un anthroponyme[18],[16],[19],[17], selon le cas général.

Jogan est un nom de personne bien attesté dans la Manche au Moyen Âge sous les formes Jogan (aujourd'hui patronyme) et Jugan[16],[17],[19]. Un certain Petrus Jogan est mentionné dans le cartulaire médiéval de Montebourg (Cotentin)[16]. C'est aussi un patronyme breton, surtout concentré dans l'Ille-et-Vilaine et dans le Finistère.

Dans le Cotentin, il explique les toponymes Boisjugan, Boisgingant, la Jugannière, la Gigannière etc.[16].

Son origine est peut-être le nom de personne celtique Hogan[16]. Il existe aussi en vieux suédois les anthroponymes Jugan et Jogan qui sont des formes de Johan[20], issu d'un possible vieux norrois de l'est *Jugan / *Jogan.

Le gentilé est Joganvillais[21].

Histoire modifier

Le territoire est sur le tracé d'une voie romaine.

Au XIIe siècle, la paroisse relevait de l'honneur de Saint-Sauveur-le-Vicomte[22].

En 1204, le fief de la Cour est tenu par les Joganville, descendant de Vikings[23]. En 1474, Jehan II de Mons (1427-v. 1500), seigneur de Joganville, Grand Bailli du Cotentin de 1484 à 1496, rend aveu à Louis de Bourbon, amiral de France, seigneur du Cotentin[23].

En 1752, la paroisse a pour seigneur Louis Cabieul de Mézières, écuyer, sieur des Mézières, qui réside à cette date au Haut Manoir à Fierville-les-Mines[24].

Politique et administration modifier

Liste des maires
Période Identité Étiquette Qualité
1977 2001 Édouard Marie SE Agriculteur
2001 2008 Marc Duchemin SE Agriculteur
2008 En cours Gilles Schmitt[25] SE Enseignant
Les données manquantes sont à compléter.

Le conseil municipal est composé de sept membres dont le maire et un adjoint[25].

Démographie modifier

L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[26]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2006[27].

En 2021, la commune comptait 94 habitants[Note 3], en diminution de 12,96 % par rapport à 2015 (Manche : −0,76 %, France hors Mayotte : +1,84 %). Elle est, avec Azeville et Vaudreville, l'une des trois communes les moins peuplées du canton.

Évolution de la population  [ modifier ]
1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
130138232207158169140214170
1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
187178163158146153146131133
1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
13610580888082738895
1962 1968 1975 1982 1990 1999 2006 2011 2016
102101776971847399106
2021 - - - - - - - -
94--------
De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
(Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[28] puis Insee à partir de 2006[29].)
Histogramme de l'évolution démographique

Économie modifier

La commune se situe dans la zone géographique des appellations d'origine protégée (AOP) Beurre d'Isigny et Crème d'Isigny[30].

Lieux et monuments modifier

Chevalier gisant situé sur le contrefort de l'église.
  • Église Saint-Vigor en grande partie du XIIIe siècle[31], refaite au XVIIe siècle avec son portail de style roman et des pierres placées en épis dans le mur de la nef indiquent l'art roman du XIIe siècle. Elle abrite deux gisants (XIIIe) repositionnés debout scellés sur les contreforts de la façade, dont un chevalier en cotte de mailles classés en 1914 au titre objet aux monuments historiques[32], la cloche Henriette, portant inscription, armoiries et Vierge à l'Enfant, classée en 1977[33], ainsi qu'un autel (XVIIe), les statues Vierge à l'Enfant (XIXe) et saint Joseph. À l'extérieur, dans une niche de l'église, dans le pignon du transept, statue de la Vierge à l'Enfant mutilée.
  • If funéraire du cimetière.
  • Manoir d'Auberville, ou la Cour d'Auberville ou la Porte d'Auberville, du XVIe siècle[34]. Le logis présente une grosse tour circulaire, engagée près de son entrée, et sur son arrière une autre tour polygonale flanquée d'une échauguette. La porte, datée du XVIIe siècle[35], précédée d'un perron, est richement sculptée.
  • Manoir de la Cour, des XVIIe et XVIIIe siècles[36] : sa façade présente un pavillon central en avancé surmonté d'un fronton triangulaire. La tour d'escalier est ce qui reste de l'ancien manoir.
  • Moulin Canivet des XVIIe – XVIIIe siècles. Il est le seul subsistant sur les trois anciens moulins que comptait Joganville.

Personnalités liées à la commune modifier

  • Louis Le Vavasseur de Masseville (Joganville, 1647 - Valognes, 1733), prêtre et historien[37].

Activité et manifestations modifier

Voir aussi modifier

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Bibliographie modifier

  • Daniel Delattre et Emmanuel Delattre, La Manche les 602 communes, Grandvilliers, Éditions Delattre, , 280 p. (ISBN 978-2-9159-0709-4), p. 117.
  • René Gautier et al. (préf. Jean-François Le Grand, postface Danièle Polvé-Montmasson), 601 communes et lieux de vie de la Manche : Le dictionnaire incontournable de notre patrimoine, Bayeux, Éditions Eurocibles, coll. « Inédits & Introuvables », , 704 p. (ISBN 978-2-35458-036-0), p. 264.

Articles connexes modifier

Liens externes modifier

Notes et références modifier

Notes modifier

  1. Population municipale 2021.
  2. Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
  3. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.

Cartes modifier

  1. IGN, « Évolution comparée de l'occupation des sols de la commune sur cartes anciennes », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ).

Références modifier

  1. Distances routières les plus courtes selon Viamichelin.fr.
  2. « Géoportail (IGN), couche « Limites Administratives » activée ».
  3. a et b Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501,‎ (DOI 10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le ).
  4. « Zonages climatiques en France métropolitaine », sur pluiesextremes.meteo.fr (consulté le ).
  5. GIEC normand, Le climat en Normandie : présentation et évolution, , 18 p. (lire en ligne), p. 2.
  6. « Orthodromie entre Joganville et Sainte-Marie-du-Mont », sur fr.distance.to (consulté le ).
  7. « Station Météo-France « Ste Marie du Mo » (commune de Sainte-Marie-du-Mont) - fiche climatologique - période 1991-2020 », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
  8. « Station Météo-France « Ste Marie du Mo » (commune de Sainte-Marie-du-Mont) - fiche de métadonnées », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
  9. « Climadiag Commune : diagnostiquez les enjeux climatiques de votre collectivité », sur meteofrance.fr, (consulté le ).
  10. « Typologie urbain / rural », sur observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
  11. « Commune rurale - définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
  12. « Comprendre la grille de densité », sur observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
  13. « Base des aires d'attraction des villes 2020 », sur insee.fr, (consulté le ).
  14. Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
  15. « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le ).
  16. a b c d e et f François de Beaurepaire (préf. Yves Nédélec), Les Noms des communes et anciennes paroisses de la Manche, Paris, A. et J. Picard, , 253 p. (ISBN 2-7084-0299-4, OCLC 15314425), p. 143.
  17. a b et c Ernest Nègre, Toponymie générale de la France, t. 2 : Formations non romanes ; formations dialectales, Genève, (lire en ligne), p. 1000.
  18. Albert Dauzat et Charles Rostaing, Dictionnaire étymologique des noms de lieux en France, Paris, Larousse, .
  19. a et b René Lepelley, Dictionnaire étymologique des noms de communes de Normandie, Condé-sur-Noireau, Éditions Charles Corlet, (ISBN 2-95480-455-4 (édité erroné), BNF 36174448), p. 154.
  20. Site de Nordic Names : origine du nom de personne Jogan / Jugan (lire en anglais)[1].
  21. « Office de Tourisme de Montebourg - Joganville » (consulté le ).
  22. Florence Delacampagne, « Seigneurs, fiefs et mottes du Cotentin (Xe – XIIe siècle) : Étude historique et topographique », dans Archéologie médiévale, t. 12, (lire en ligne sur Persée.), p. 181-182.
  23. a et b Gautier 2014, p. 264.
  24. Georges Bernage, « Fierville-les-Mines », Vikland, la revue du Cotentin, no 2,‎ juillet-août-septembre 2012, p. 57 (ISSN 0224-7992).
  25. a et b Réélection 2014 : « Joganville (50310) - Municipales 2014 », sur elections.ouest-france.fr, Ouest-France (consulté le ).
  26. L'organisation du recensement, sur insee.fr.
  27. Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
  28. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
  29. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018, 2019, 2020 et 2021.
  30. AOP Beurre d'Isigny et Crème d'Isigny.
  31. Norbert Girard et Maurice Lecœur, Trésors du Cotentin : Architecture civile & art religieux, Mayenne, Éditions Isoète, , 296 p. (ISBN 978-2-913920-38-5), p. 64.
  32. « 2 statues (gisants) », notice no PM50000559, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Palissy, ministère français de la Culture.
  33. « Cloche dite Henriette », notice no PM50000560, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Palissy, ministère français de la Culture.
  34. Jean Barbaroux, 120 Châteaux et Manoirs en Cotentin, Éditions Heimdal, Bayeux, 1982, 112 p. , p. 19, (ISBN 978-2902171576).
  35. Girard et Lecœur 2005, p. 174.
  36. Girard et Lecœur 2005, p. 201.
  37. Delattre, 2002, p. 117.