John Numbi

militaire congolais

John Numbi Tambo Banza est un général de l'armée congolaise qui est inspecteur général de la Police nationale congolaise entre 2007 et 2010. Il est démis de ses fonctions après avoir été accusé d'avoir fait assassiner le défenseur des droits de l'homme Floribert Chebeya et son assistant Fidèle Bazana. Il est accusé d'entretenir l'insécurité dans le Katanga.

John Numbi
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Fonction
Chef de police
Biographie
Naissance

Haut-Lomami
Nom de naissance
John Numbi Tambo Banza
Nationalité
Congolais
Activité
MilitaireVoir et modifier les données sur Wikidata

Biographie

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John Numbi naît en 1962 dans le Haut-Lomami (Nord-Katanga) et appartient au groupe ethnique Luba, comme Laurent-Désiré Kabila[1]. Il rencontre ce dernier en 1989 puis sympathise avec son fils Joseph Kabila[1]. Dans les années 1990, il prend part au mouvement de la jeunesse de l'Union des fédéralistes et des républicains indépendants (UFERI)[1].

Sous la présidence de Laurent-Désiré Kabila, il est nommé commandant de la 50e brigade chargée de la sécurité de la ville de Kinshasa[1]. Après la mort du président, son successeur Joseph Kabila le nomme en mars 2001 chef d'état-major de l'armée de l'air[1].

En juin 2007, il est nommé inspecteur général de la Police nationale congolaise[1]. En 2008 il réprime durement des manifestations du mouvement religieux Bundu dia Kongo (BDK)[1]. Son action a notamment été critiquée par la Mission de l'Organisation des Nations unies en République démocratique du Congo comme un usage excessif de la force[2].

En 2009, John Numbi et James Kabarebe du Rwanda gèrent les opérations Kimia II et Umoja Wetu, des opérations conjointes contre les forces démocratiques de libération du Rwanda opérant dans l'Est du Congo[3].

Le , Floribert Chebeya, président de l'ONG, la Voix des sans-voix et militant pour les droits de l'homme est assassiné à Kinshasa avec son assistant Fidèle Bazana. John Numbi est suspecté par plusieurs ONG d'être à l'origine de cet assassinat. Il est relevé de ses fonctions de chef de la police congolaise et est remplacé par Charles Bisengimana[4]. Cependant le , la Haute cour militaire refuse d'examiner les éventuelles implications du général John Numbi[5].

En juin 2017, le gouvernement congolais lui décerne le titre honorifique de grand officier de l'ordre des héros nationaux Kabila-Lumumba[4],[6],[7]. Cette distinction provoque l'indignation des ONG[6],[7] et marque le début d'un retour en grâce auprès du président Joseph Kabila[4]. Le , des remaniements importants sont faits au sein de la Police nationale congolaise[4]. Les nouvelles nominations ont été faites sur propositions de John Numbi, que le ministre de l'Intérieur Emmanuel Ramazani Shadary est venu voir à son domicile avant de les valider[4].

Numbi est accusé d'entretenir l'insécurité dans le Katanga[8].

En juillet 2020, Numbi est remplacé au poste d'inspecteur général des FARDC par Gabriel Amisi Kumba[8].

Début 2021, d'une part, des révélations impliquant Numbi dans l'affaire Chebeya sont faites. D'autre part, le changement de majorité politique réduit le pouvoir de l'ancien président Kabila dont il est très proche. En mars 2021, selon plusieurs sources et articles de presse, Numbi aurait fui le pays, soit en Zambie, soit au Zimbabwe[9].

En avril 2021, John Numbi est officiellement poursuivi par la justice militaire pour « association de malfaiteurs » et « assassinat de Floribert Chebeya et Fidèle Bazana »[10]. Il est déclaré déserteur[11].

En août 2021, des armes lourdes sont retrouvées dans la résidence occupée par John Numbi à Kinshasa[11].

En , la RDC demande au Zimbabwe (où Numbi serait réfugié) l'extradition de ce dernier en application d'un mandat d'arrêt international. La justice militaire souhaite interroger Numbi à propos des armes lourdes trouvées en [12].

En , Numbi demande aux FARDC de ne plus reconnaitre la légitimité du président Félix Tshisekedi si l'élection présidentielle de ne se déroule pas dans des conditions satisfaisantes. Ce message entraîne une réponse du chef d'état-major des FARDC Christian Tshiwewe Songesha[13].

Notes et références

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  1. a b c d e f et g « John Numbi, le bras armé de Kabila », sur jeuneafrique.com, (consulté le )
  2. (en) Anneke Van Woudenberg, "We Will Crush You": The Restriction of Political Space in the Democratic Republic of the Congo, Human Rights Watch, , 96 p. (ISBN 1-56432-405-2, lire en ligne), p. 76
  3. « Conférences de paix, accords et opérations à répétition », (consulté le )
  4. a b c d et e « Forces de l'ordre : Avec Numbi, Kabila passe à l'attaque », sur afrique.lepoint.fr, (consulté le )
  5. « Le général Numbi échappe au process de l'affaire Chebeya », sur rfi.fr, (consulté le )
  6. a et b « John Numbi élevé au grade de Grand Officier, la Voix des sans-voix s'indigne », sur jeuneafrique.com, (consulté le )
  7. a et b « Polémique autour de la décoration du général John Numbi », sur rfi.fr, (consulté le )
  8. a et b Romain Gras et Stanis Bujakera Tshiamala, « RDC : sous pression des États-Unis, Félix Tshisekedi procède à un prudent remaniement dans l’armée », Jeune Afrique,‎ (lire en ligne)
  9. Romain Gras et Stanis Bujakera Tshiamala, « Affaire Chebeya en RDC : le général John Numbi a fui le pays », Jeune Afrique,‎ (lire en ligne)
  10. Jeune afrique, « RDC : John Numbi officiellement poursuivi pour l’assassinat de Floribert Chebeya », Jeune Afrique,‎ (lire en ligne)
  11. a et b RFI, « RDC: perquisition à Kinshasa au domicile du général en fuite John Numbi », RFI,‎ (lire en ligne)
  12. Pascal Mulegwa, « La RDC demande au Zimbabwe l'extradition du général John Numbi », Radio France internationale,
  13. Patient Ligodi, « RDC: le chef d’état-major Christian Tshiwewe répond aux menaces de John Numbi », RFI,