John de Vere (12e comte d'Oxford)

12e comte d'Oxford

John de Vere (né le [1] au château de Hedingham – exécuté à Tower Hill le ), 12e comte d’Oxford, exerça les fonctions de conseiller de la Couronne et de juge pour l'East Anglia sous la régence et le règne de Henri VI. Rallié au parti des Lancastre au milieu des années 1450, il fut arrêté, accusé de haute trahison et décapité à Tower Hill.

John de Vere
Image illustrative de l’article John de Vere (12e comte d'Oxford)
Emplacement du gibet de Tower Hill où John de Vere fut décapité

Titre comte d'Oxford
(1417-1462)
Prédécesseur Richard de Vere
Successeur John de Vere
Arme chevalier
Allégeance Maison de Lancastre
Conflits Guerre des Deux-Roses
Biographie
Dynastie De Vere
Naissance
Château de Hedingham
Décès (à 53 ans)
Tower Hill (Londres)
Père Richard de Vere
Mère Alice Sergeaux
Conjoint Élisabeth Howard
Enfants Aubrey de Vere
John de Vere
George de Vere
Richard de Vere
Thomas de Vere
Isabel de Vere
Joan de Vere
Mary de Vere

Blason de John de Vere

Biographie

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John de Vere était le fils aîné de Richard de Vere, 11e comte d'Oxford, et de sa seconde femme Alice, veuve de Guy de Saint-Aubin et fille de Richard Sergeaux de Colquite (dans les Cornouailles). Son frère Philippe est le père de John de Vere, 15e comte d'Oxford[2].

Il était encore mineur à la mort de son père, le . Il eut d'abord comme tuteur le duc d’Exeter jusqu'en 1426, puis le duc de Bedford. En 1425, encore mineur, le jeune comte d'Oxford épousa Élisabeth Howard (née vers 1410–1473/4), fille de Sir John Howard, 7e Lord Plaiz (né vers 1385 - mort en ), beau-frère du père de John Howard, 1er duc de Norfolk. Élisabeth, à la mort de son grand-père, Sir John Howard de Wiggenhall (né vers 1366 – ), hérita de terres dans le Norfolk, le Suffolk, l’Essex et le Cambridgeshire[3]. Quoique le comte d'Oxford protestât que son mariage eût été arrangé par le duc d'Exeter, il n'avait pas été autorisé par le Roi, et Oxford fut condamné à verser une amende de 2 000 £ au Trésor de la Couronne. Selon Castor, le comte d'Oxford eut les plus grandes difficultés pour s'acquitter de cette énorme amende, car « ...le titre de comte d'Oxford était l'un des moins lucratifs » : en 1437, John de Vere se plaignait de ce que ses terres ne rapportent que 500 £ par an[3].

Le , John de Vere fut armé chevalier en même temps que 34 autres jeunes aristocrates, dont son propre frère Robert, et le prince Henri, alors âgé de seulement 4 ans. Le , il obtint la survivance de ses fiefs, et en 1431 fut admis au Conseil privé de la Couronne. Tout au long des années 1430 et 1440, le comte d'Oxford fut l'une des principales autorités de l’East Anglia, membre de plusieurs commissions royales en Essex et seigneur justicier de Suffolk et du Cambridgeshire. Au mois de , il reçut mission de partir pour la Terre sainte, mais rien n'indique qu'il fit le voyage[4].

Au mois de , le comte d'Oxford convoqua ses hommes à Sandwich dans le Kent pour une expédition destinée à lever le siège de Calais entrepris par le duc Philippe le Bon. Le on le pria d'assister aux funérailles de la reine Jeanne à Canterbury. En , il fut chargé, avec cardinal Henri Beaufort et d'autre émissaires, de négocier la paix avec la Couronne de France. Le , il quitta Portsmouth en compagnie du duc d’York, nommé lieutenant-général et gouverneur de France et de Normandie. Au mois de , John de Vere faisait partie des chevaliers chargés de mater la rébellion du Kent menée par Jack Cade[4].

Vers la fin des années 1440, le comte d’Oxford étendit son influence politique de l’East Anglia au Norfolk. Il y était sans cesse reconduit comme juge, et en 1450, profitant de la disgrâce de William de la Pole, il complota avec John de Mowbray et John Fastolf pour abattre les partisans du duc de Suffolk dans le comté. Au printemps 1451, cependant, les alliés du duc de Suffolk s'étaient regroupés sous la bannière de Thomas de Scales et de la duchesse douairière, et dès 1452, des membres importants de la maison de Suffolk, Sir Thomas Tuddenham et John Heydon, retrouvaient une charge à la cour[5].

Au cours des années 1450, alors que la situation politique de l'Angleterre devenait de plus en plus confuse à cause des tensions entre les partis de Lancastre et d'York, le comte d’Oxford ménagea les deux camps, quoiqu'il fût membre du Conseil du Roi et que le duc d’York exerçât la charge de Lord Protector pendant la crise mentale du roi Henri, à l'hiver 1453–54[5]. Le , avec six autres pairs et son frère, Robert Vere, il prit en mains la surveillance des côtes[4]. Au mois de , il rallia trop tard l'armée pour prendre part à la bataille de St Albans, et ce n'est qu'en 1459 qu'il prit enfin le parti de la reine Marguerite contre le duc d’York. Au mois de , puis au mois d'avril suivant, il fut chargé de lever des troupes en Essex contre les Yorkistes, et au mois de mai, son fils Aubrey de Vere, récemment marié à Anne, la fille du duc de Buckingham, est cité comme « favori de la reine[6]. »

Emplacement de l'échafaud à Tower Hill

À l'issue de la victoire des Yorkistes à la bataille de Northampton en , le comte d'Oxford prétexta sa mauvaise santé pour ne plus paraître à la cour ni au Parlement[4]. S'il entendait se dérober ainsi au régime du roi Édouard IV, ce fut un échec : il fut arrêté en avec son fils Aubrey et Thomas Tuddenham, son ancien rival du Norfolk passé à la cause des Lancastre, et fut inculpé de haute trahison devant le Lord Grand Connétable d'Angleterre, John Tiptoft, 1er comte de Worcester. Le , il était décapité à Tower Hill, et ses restes furent inhumés en la chapelle d’Austin Friars à Londres. Son fils aîné, Aubrey, ayant été exécuté six jours auparavant, ce fut son fils cadet, John, qui prit sa succession.

Références

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  1. Ross 2011, p. 22
  2. Richardson 2004, p. 370, 738; Cokayne 1945, p. 238; Castor 2004.
  3. a et b Richardson 2004, p. 234, 738; Cokayne 1945, p. 236, 238; Castor 2004.
  4. a b c et d Cokayne 1945, p. 237; Castor 2004.
  5. a et b Castor 2004.
  6. Castor 2004; Richardson 2004, p. 674.

Bibliographie

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Attribution