Jorge Azcón

homme politique espagnol du Parti populaire, président d'Aragon, ancien maire de Saragosse

Jorge Azcón
Illustration.
Jorge Azcón en 2019.
Fonctions
Président d'Aragon
En fonction depuis le
(8 mois et 9 jours)
Élection
Gouvernement Azcón
Législature XIe
Coalition PP-Vox
Prédécesseur Javier Lambán
Député aux Cortes d'Aragon
En fonction depuis le
(9 mois et 28 jours)
Élection 28 mai 2023
Circonscription Saragosse
Législature XIe
Groupe politique Populaire
Président du Parti populaire d'Aragon
En fonction depuis le
(2 ans, 4 mois et 1 jour)
Élection
Prédécesseur Luis María Beamonte (es)
Maire de Saragosse

(4 ans et 2 jours)
Coalition PP-Cs
Prédécesseur Pedro Santisteve
Successeur Natalia Chueca
Biographie
Nom de naissance Jorge Azcón Navarro
Date de naissance (50 ans)
Lieu de naissance Saragosse (Espagne)
Nationalité Espagnole
Parti politique PP
Diplômé de Université de Saragosse
Profession Avocat

Jorge Azcón Jorge Azcón
Présidents d'Aragon
Maires de Saragosse

Jorge Azcón Navarro, né le à Saragosse, est un homme politique espagnol, membre du Parti populaire (PP). Il est président d'Aragon depuis .

Il entre en politique à 20 ans, occupant notamment la présidence des Nouvelles générations du Parti populaire dans la province de Saragosse puis en Aragon. Entre 2000 et 2007, il est conseiller municipal de Saragosse, passant quatre ans dans l'opposition à partir de 2003.

Il revient au conseil municipal en 2011, et devient en 2016 porte-parole du groupe du Parti populaire, toujours dans l'opposition. À la suite des élections municipales de 2019, il devient maire de Saragosse après avoir conclu un accord de coalition avec Ciudadanos et un accord de soutien sans participation avec Vox.

Devenu président du Parti populaire d'Aragon en décembre 2021, il est chef de file électoral aux élections régionales du 28 mai 2023. Il l'emporte avec une majorité relative, et scelle deux mois plus tard un pacte de gouvernance commune avec Vox.

Vie privée modifier

Jorge Azcón Navarro naît le à Saragosse[1].

Il est marié depuis novembre 2002 avec Ana Blasco[2], et père de deux enfants[1].

Formation et vie professionnelle modifier

Jorge Azcón étudie le droit à l'université de Saragosse, où il obtient une licence. Il passe ensuite avec succès un master en urbanisme[3].

Avocat de profession, il travaille également comme directeur de la société MRA, un bailleur social, en Aragon[3].

Engagement politique modifier

Débuts et ascension modifier

Conseiller municipal de Saragosse modifier

En 1993, Jorge Azcón adhère au Parti populaire (PP)[4]. Il gravit les échelons de son organisation de jeunesse, les Nouvelles générations (NNGG), dont il est successivement président dans la province de Saragosse, puis en Aragon[1].

Quand Luisa Fernanda Rudi renonce à la mairie de Saragosse pour occuper la présidence du Congrès des députés, il fait son entrée au conseil municipal[4]. Il est alors nommé conseiller délégué à la Jeunesse et au Personnel par le nouveau maire, José Atarés[5]. Il considère d'ailleurs ce dernier comme son parrain politique[4].

À la suite des élections municipales de 2003, le PP bascule dans l'opposition, après que le socialiste Juan Alberto Belloch a remporté la mairie. Jorge Azcón devient alors porte-parole adjoint du groupe des élus du Parti populaire[3]. En 2007, il est victime d'une purge, organisée par le nouveau chef de file municipal du PP, Domingo Buesa, qui ne l'inclut pas parmi sa listes de candidats[4].

Chef de l'opposition municipale modifier

Eloy Suárez le rappelle pour faire partie de sa candidature aux élections municipales de 2011[4]. Sous la mandature 2011-2015, il est porte-parole de son groupe pour l'économie et les finances[3].

En , Eloy Suárez renonce à son mandat d'élu municipal pour siéger au Congrès des députés. À l'unanimité, le comité exécutif provincial du PP désigne Jorge Azcón comme nouveau porte-parole du groupe municipal[6]. Par ses interventions, il se forge l'image d'un adversaire habile et provocateur, qui cherche à créer un maximum de tension et ne fuit pas la confrontation[7].

Maire de Saragosse modifier

Élection modifier

Pour les élections municipales de 2019, Jorge Azcón est tête de liste du Parti populaire à Saragosse, affrontant notamment le sortant, Pedro Santisteve[8]. Le jour du scrutin, il obtient 8 élus sur 31, soit deux de moins que la liste de la socialiste Pilar Alegría, mais la droite est majoritaire au conseil municipal avec un total de 16 sièges pour le PP, Ciudadanos (Cs) et Vox[9].

Le , le PP et Cs concluent un programme commun de gouvernement contenant 50 mesures[10], que Vox refuse de soutenir car il n'a pas été partie prenante aux négociations, menaçant de laisser la mairie au Parti socialiste en tant que liste arrivée en tête[a],[11]. Finalement, le PP et Vox s'entendent au niveau national, ce qui garantit l'élection d'Azcón à quelques heures de la séance d'installation de la nouvelle mandature[12].

Il est effectivement élu maire de la ville peu après, par 16 voix sur 31[13]. Le , il présente la structure de son exécutif, répartie à égalité entre le Parti populaire et Ciudadanos[14]. Trois mois plus tard, il est désigné porte-parole des élus du Parti populaire au sein du comité directeur de la Fédération espagnole des villes et des provinces (FEMP)[15].

Président du PP d'Aragon modifier

Comme attendu[16], Jorge Azcón annonce le qu'il est candidat à la présidence du Parti populaire d'Aragon dans le cadre du XIVe congrès régional, recevant le soutien du sortant qui ne se représente pas, Luis María Beamonte (es)[17]. Il est proclamé candidat unique le par le comité d'organisation[18].

Il est élu le président du PP d'Aragon par 97,92 % des suffrages exprimés parmi les 900 délégués des adhérents. Il promeut l'ancienne maire de Huesca, Ana Alós, au poste de secrétaire générale, et nomme les trois présidents provinciaux du parti, vice-présidents régionaux. Au conclave assistent, notamment, le président du parti, Pablo Casado, le secrétaire général, Teodoro García Egea, ou encore la porte-parole du groupe au Congrès, Cuca Gamarra[19].

Deux mois plus tard, dans le cadre de la guerre interne entre Pablo Casado et Isabel Díaz Ayuso, il appelle, le , au départ de Casado dans le cadre d'un congrès extraordinaire qui porterait Alberto Núñez Feijóo à la présidence du PP. Cette posture reçoit le soutien unanime du comité de direction du parti en Aragon[20].

Président d'Aragon modifier

Élections régionales de 2023 modifier

Lors d'un entretien sur Onda Cero le , Alberto Núñez Feijóo laisse entendre que Jorge Azcón sera chef de file du Parti populaire aux élections du 28 mai 2023 aux Cortes d'Aragon et qu'il ne se représentera pas à la mairie de Saragosse[21]. Azcón réagit en affirmant que la volonté de Feijóo peut différer de la décision finale, laissant l'Aragon comme le dernier territoire sans candidat formel du Parti populaire[22]. Il confirme finalement, neuf jours plus tard, qu'il sera bien le candidat du PP à la présidence de la communauté autonome[23]. Natalia Chueca lui succède comme tête de liste aux municipales à Saragosse[24]. Pour les élections parlementaires, il occupe la tête de liste dans la circonscription de Saragosse[25].

Le jour du scrutin, le PP l'emporte à la majorité relative. Devançant le Parti socialiste (PSOE) du président sortant, Javier Lambán, il capte plus de 35 % des suffrages exprimés et fait élire 28 députés sur 67. C'est 12 sièges de plus qu'en 2019, ce qui correspond au nombre d'élus que perd Ciudadanos, qui disparaît des Cortes. Dans leur ensemble, avec les 7 députés de Vox, les partis de droite franchissent la majorité absolue avec 35 parlementaires sur 67[26]. Il est remplacé à la mairie de Saragosse le par Natalia Chueca, au cours de la séance d'installation du conseil municipal à laquelle il assiste en qualité d'invité[27]. Le PP et Vox parviennent à un accord le pour la répartition des postes à pourvoir au bureau des Cortes, qui octroie à Vox la présidence du parlement régional et qui prévoit que les deux partis formeront un groupe de travail pour conclure un éventuel accord sur un programme gouvernemental[28].

Investiture modifier

La nouvelle présidente des Cortes, Marta Fernández, consulte les différentes forces politiques à partir du en vue de proposer un candidat à l'investiture des députés[29]. Le , elle annonce qu'elle propose la candidature de Jorge Azcón à la présidence de la communauté autonome et que la séance d'investiture sera convoquée ultérieurement[30].

Le , le Parti populaire et Vox concluent un accord de coalition, prévoyant l'investiture de Jorge Azcón et la participation de Vox au gouvernement avec deux conseillers[b], dont l'un aura le titre de vice-président[31]. Le contrat entre les deux partis — que le journal El Mundo qualifie de « plus idéologique » parmi ceux déjà signés — prévoit notamment l'abrogation de la loi de mémoire démocratique, la réécriture de la loi sur les personnes transgenres et la création d'un « chèque éducation » laissant aux parents le soin de choisir l'établissement scolaire de leur enfant[32]. L'entente est formellement scellée le lendemain, par la signature du pacte de coalition, à laquelle Azcón n'assiste pas : c'est Ana Alós qui le paraphe au nom du Parti populaire[33].

Marta Fernández indique, le , que le débat d'investiture aux Cortes aura lieu les et , et que les séances commenceront plus tôt en raison de la célébration des fêtes de Saint-Laurent à Huesca[34]. À la veille du débat, le PP conclut un accord d'investiture avec le Parti aragonais (PAR), qui prévoit notamment que le PAR proposera cinq directeurs généraux de l'administration régionale et le délégué du gouvernement régional dans la province de Huesca[35]. Lors de l'énoncé de son discours de politique générale, Jorge Azcón annonce une baisse de l'impôt sur le revenu, la suppression de l'impôt sur les successions, l'établissement de la liberté de choix de l'école par les parents ou encore la généralisation de la gratuité des structures de la petite enfance[36].

Il est effectivement élu président d'Aragon le lendemain, par 36 voix pour et 31 voix contre. Comme prévu, il bénéficie du soutien du Parti populaire, de Vox et du Parti aragonais. Votent contre lui le Parti socialiste, la Chunta Aragonesista (CHA), Teruel Existe (TE), Podemos et Izquierda Unida (IU)[37]. Il prête serment et entre en fonction le lendemain, lors d'une cérémonie au siège des Cortes, après quoi il se rend à son nouveau bureau[38]. Il dévoile ensuite la composition de son gouvernement, qui compte pour la première fois deux vice-présidences et intègre cinq conseillers dotés d'une importante expérience politique, faisant notamment appel à l'ancienne porte-parole parlementaire Mar Vaquero, son directeur de cabinet à la mairie de Saragosse, Octavio López, et l'ex-conseiller puis secrétaire d'État Roberto Bermúdez de Castro[39].

Notes et références modifier

Notes modifier

  1. En Espagne, si aucun candidat au poste de maire n'obtient le soutien de la majorité absolue du conseil municipal, ledit poste revient à la tête de la liste ayant obtenu le plus grand nombre de voix.
  2. Dans les communautés autonomes espagnoles, un conseiller (consejero) est un membre du gouvernement, équivalent à un ministre.

Références modifier

  1. a b et c (es) « ¿Quién es Jorge Azcón, candidato del PP a la presidencia del Gobierno de Aragón? », Onda Cero,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  2. (es) Adriana Olivero, « Pleno de ediles en la boda de Azcón », El Periódico de Aragón,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  3. a b c et d (es) « ¿Quién es Jorge Azcón, nuevo alcalde de Zaragoza? », Heraldo de Aragón,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  4. a b c d et e (es) « El heredero de Pepe », El Periódico de Aragón,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  5. (es) Juanma Lamet, « Jorge Azcón, el escolta que creía en los consensos », El Mundo,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  6. (es) EFE, « Jorge Azcón será el portavoz del PP en el Ayuntamiento de Zaragoza », El Periódico de Aragón,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  7. (es) « Jorge Azcón, el político que soñó con ser alcalde de Zaragoza y acabó siendo presidente de Aragón », ElDiario.es,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  8. (es) « ¿Quiénes son los principales candidatos a las autonómicas y al Ayuntamiento de Zaragoza? », Heraldo de Aragón,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  9. (es) R. Pérez, « El PSOE gana en Zaragoza, pero PP-Cs-Vox suman mayoría absoluta », ABC,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  10. (es) « PP y Cs firman un acuerdo de 50 medidas que son la base de un proyecto de gobierno "moderado" de centro », Europa Press,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  11. (es) Miguel González, José Marcos et Elsa García de Blas, « Vox amenaza con dejar la alcaldía de Zaragoza en manos de la izquierda », El País,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  12. (es) « Jorge Azcón será el nuevo alcalde de Zaragoza al llegar a un acuerdo PP y Vox », Heraldo de Aragón,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  13. (es) M. López et C. Peribañez, « Jorge Azcón, nuevo alcalde de Zaragoza, llama a poner fin a la crispación », Heraldo de Aragón,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  14. (es) « Jorge Azcón y Sara Fernández presentan la estructura del Gobierno de Zaragoza », Arainfo,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  15. (es) « Jorge Azcón, portavoz del Partido Popular en la nueva Junta Directiva de la FEMP », Europa Press,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  16. (es) Juanma Lamet, « Jorge Azcón se postula para presidir el PP de Aragón », El Mundo,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  17. (es) « Azcón anuncia su candidatura para liderar el PP en Aragón », Diario de Zaragoza,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  18. (es) EFE, « Jorge Azcón, único candidato a presidir el PP de Aragón », Heraldo de Aragón,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  19. (es) « Jorge Azcón, nuevo presidente del Partido Popular de Aragón con el 97,92% de los votos », Radiotelevisión Española,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  20. (es) « Azcón y su cúpula exigen la dimisión de Casado y un congreso extraordinario con Feijóo de líder », Hoy Aragón,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  21. (es) « Feijóo da por sentado que Azcón será el candidato del PP al Gobierno de Aragón », El Periódico de Aragón,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  22. (es) Ana Belén Ramos, « El pulso de Azcón a Núñez Feijóo abre un fuego en el PP y pone en guardia a Lambán », El Confidencial,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  23. (es) Europa Press, « Jorge Azcón, candidato del PP a la presidencia del Gobierno de Aragón », El Economista,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  24. (es) E. Pérez, « Natalia Chueca, candidata del Partido Popular a la Alcaldía de Zaragoza », Cadena SER,‎ (lire en ligne, consulté le )
  25. (es) « Estas son las listas del PP Aragón para las próximas elecciones del 28M. », El Economista,‎ (lire en ligne, consulté le )
  26. (es) EFE, « Azcón (PP) gana en Aragón: puede ser presidente con el apoyo de Vox », COPE,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  27. (es) « Natalia Chueca (PP), elegida alcaldesa de Zaragoza al ser la lista más votada », Europa Press,‎ (lire en ligne, consulté le )
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  31. (es) Pablo R. Roces, « El PP entrega a Vox la Vicepresidencia y dos consejerías para cerrar el acuerdo de Gobierno en Aragón », El Mundo,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  32. (es) Marta Belver, « Cuarto pacto PP-Vox: el de Aragón es el más ideologizado e incorpora el 'cheque escolar' que divide hasta a la derecha », El Mundo,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  33. (es) Pablo R. Roces, « PP y Vox firman el acuerdo de Gobierno en Aragón con la ausencia de Azcón: "Se ha hecho como en Baleares" », El Mundo,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  34. (es) « Las Cortes de Aragón celebran el pleno de investidura de Azcón este miércoles y jueves », Europa Press,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  35. (es) Jorge Alonso, « El PAR firma el pacto de investidura de Azcón sin el rechazo al trasvase que exigía al PP », Heraldo de Aragón,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  36. (es) Laura Carnicero et Sergio H. Valgañón, « Azcón promete eliminar el Impuesto de Sucesiones y bajar el IRPF en Aragón », El Periódico de Aragón,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  37. (es) « Jorge Azcón, investido presidente del Gobierno de Aragón », 20 Minutos,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  38. (es) P. Lasmarías et Esther Orera, « Jorge Azcón toma posesión como presidente del Gobierno de Aragón », Cadena SER,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  39. (es) Jorge Alonso, « Azcón recurre a veteranos del PP para formar su Gobierno de coalición con Vox », Heraldo de Madrid,‎ (lire en ligne, consulté le ).

Voir aussi modifier

Articles connexes modifier