Joris Van Severen

politicien belge

Joris Van Severen, né à Wakken, le et exécuté sommairement à Abbeville, le est un homme politique belge, nationaliste flamand, fondateur et dirigeant du Verdinaso, antisémite notoire[1]. Il est arrêté le dans le cadre de la loi du visant à l'arrestation des éléments susceptibles d'apporter leur soutien à l'ennemi. Évacué de la prison de Bruges vers la France, il est incarcéré dans la cave du kiosque du parc d'Abbeville. À la suite de la destruction de la ville par les Allemands de la 2e Panzerdivision du Generalmajor Rudolf Veiel, il est extrait pour être fusillé, avec vingt autres codétenus, par des militaires français le même jour, le [2].

Joris Van Severen
Illustration.
Joris Van Severen.
Fonctions
Député

(4 ans)
Élection Élections législatives belges de 1921
Premier ministre Georges Theunis
Gouvernement Gouvernement Theunis I
Groupe politique Frontpartij
Président du Verdinaso

(8 ans, 6 mois et 14 jours)
Prédécesseur Fonction créer
Successeur Fonction abolie
Biographie
Nom de naissance Georges Van Severen
Date de naissance
Lieu de naissance Wakken
Date de décès (à 45 ans)
Lieu de décès Abbeville
Nature du décès exécuté par des soldats français
Nationalité Drapeau de la Belgique Belgique
Parti politique Verdinaso
Père Edmond Van Severen
Mère Irma van de Maele
Diplômé de Université de Gand

La jeunesse

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Joris Van Severen est le fils d’Edmond Van Severen et d’Irma van de Maele ; son véritable prénom est Georges, qu’il transformera plus tard en Joris pour lui donner un caractère flamand. Son père est un notable local, notaire et bourgmestre de Wakken, et comme chez de nombreux membres de la bourgeoisie flamande, on s’exprime chez lui en français. Cela n’empêchera pas Joris Van Severen de devenir flamingant, sous l’influence du curé de la localité, Hugo Verriest.

Van Severen poursuit ses études secondaires au collège Sainte-Barbe à Gand, qu’il termine en 1912. Il est membre de l’Algemeen Katholiek Vlaams Studentenverbond (Association générale des étudiants catholiques flamands). Il s’inscrit ensuite à l’université de Gand, où il s’affilie aux Rodenbach's vrienden.

Pendant la Première Guerre mondiale, il est appelé sous les drapeaux. Sa conscience flamande s’y radicalise en raison des conditions qu’il connaît sur le front. Il devient membre du mouvement radical flamand Frontbeweging. Il est alors sanctionné en raison de ses activités politiques.

La politique

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Van Severen entre en politique après la fin du conflit et se présente aux élections pour le Frontpartij. Il est élu député en 1921 et écrit un essai étendu sur le nationalisme flamand dont il devient l’un des idéologues.

Il évolue d’un flamingantisme de gauche et démocratique vers des idées de droite et antidémocratiques. Après l’instauration du suffrage universel (pour les hommes), les attentes du mouvement flamand sont importantes. Le peu de résultats obtenus via la démocratie parlementaire amènent certains, dont Van Severen, à remettre en cause la particratie.

D’une nature taciturne, Van Severen cause cependant, le , un vif incident au parlement où il prononce un discours incendiaire et radicalement anti-belge. Si certains affirment qu’il l’aurait terminé par « La Belgique: qu'elle crève ! », il n’est pas prouvé qu’il ait utilisé ces termes.

Le Verdinaso

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Le , Van Severen fonde le Verdinaso, qui n’est pas un parti politique au sens propre du terme, mais un mouvement basé sur la national-solidarisme et le nationalisme thiois. Le Verdinaso présente toutes les caractéristiques d’un mouvement fasciste : une milice, le Dinaso Militante Orde, le port d’uniformes, l’organisation de défilés, un programme anti-démocratique et un vocabulaire antisémite.

Joris Van Severen dessine lui-même l’uniforme des membres du DMO, dont la casquette typique fait le bonheur des caricaturistes.

Contrairement au fascisme italien, Van Severen et le Verdinaso prônent une large décentralisation. Le mouvement s’implante également aux Pays-Bas, où il n’atteint pas la même importance qu’en Flandre. Mais cette existence est considérée comme un fait d’armes par le Verdinaso, qui soutient l’union des Pays-Bas et de la Flandre.

Une nouvelle orientation

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L’État belge combat le mouvement militant de Van Severen. À la suite de la répression (perquisitions, interdiction du syndicat Dinaso…), et vraisemblablement à la suite d'une radicalisation idéologique, il abandonne son anti-belgicisme et passe d’une volonté d’union entre les Pays-Bas et la Flandre à celle du regroupement, au sein d’un nouvel état, des Pays-Bas, de la totalité de la Belgique, du Luxembourg et de la Flandre française, sous la direction du roi Léopold III.

Si ce nouveau projet lui attire des soutiens d’hommes politiques attachés à l’unité de la Belgique, comme Pierre Nothomb, il lui attire l’hostilité d’autres mouvements flamands. Le VNV lui reproche d’échanger le nationalisme du peuple (Volksnationalisme) contre un nationalisme d'État et de s’intégrer à l’establishment belge.

L’exécution sommaire

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Malgré l’abandon du discours anti-belge, les milieux traditionnels restent méfiants à l’égard de Van Severen, qui reste profondément antisémite. Juste avant l’invasion par les troupes allemandes, Van Severen est arrêté et emprisonné à Bruges puis compte au nombre des groupes de prisonniers transférés en France devant la progression allemande : un groupe de 78 prisonniers - parmi lesquels Van Severen, son secrétaire, Jan Ryckoort, Léon Degrelle, des espions nazis, quelques innocents, dont des Juifs allemands et bon nombre de collaborateurs - sont transférés de Bruges à Abbeville où ils sont enfermés dans la cave du kiosque à musique. Dans un climat de panique, et à la suite du bombardement meurtrier et violent des Allemands, des militaires français extraient des groupes de deux à quatre prisonniers de leur lieu de détention, pour les abattre sans jugement. Van Severen, qui est un inconnu pour les militaires français, fait partie des 21 victimes exécutées avant qu'un officier arrête ces exécutions sommaires. Les officiers responsables de la tuerie sont traduits par les autorités allemandes en cour martiale à Paris, condamnés à mort et fusillés au mont Valérien en [3].

Quarante ans après la tuerie, après des manigances de groupe de soutien d'extrême-droite, le ministre de la Justice belge aurait présenté ses excuses et reconnu une responsabilité en affirmant, que les prisonniers n’auraient jamais dû être livrés aux soldats français. Après l'analyse correcte de la portée de ces excuses et gêné par le soutien fait par l'État Belge aux deux collaborateurs notoires, le geste ne sera plus répété[4].[réf. à confirmer]

La postérité de Van Severen

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L'exécution de Van Severen fait éclater le Verdinaso en plusieurs tendances qui se positionnent de manières différentes vis-à-vis de l'occupant allemand, allant de la collaboration et de l'engagement dans la VNV ou la SS Vlaanderen à la résistance belge[5].

Van Severen reste un homme qui frappe l’imagination, le plus souvent dans un sens négatif. Son histoire a fait l’objet à plusieurs reprises de romans, de poèmes et de pièces de théâtre.

Van Severen a entamé en 1935 une relation amoureuse passionnée avec l'artiste peintre de Bruges, Rachel Baes, devenue ensuite une figure importante des milieux surréalistes, et sa mort l'a laissée inconsolable. Elle a publié en 1966 un livre intitulé Joris Van Severen, une âme, puis, à son décès en 1983, a obtenu d'être inhumée auprès de lui, au cimetière de la Chapelle d'Abbeville.

Voir aussi

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Bibliographie

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  • Louis Gueuning, Joris van Severen, Vader des Vaderlands, 1945.
  • Rachel Baes, Journal. Quelques extraits sur Joris van Severen, 1960.
  • Luc Delafortrie, Joris van Severen en de Nederlanden, een levensbeeld, 1963.
  • Rachel Baes, Joris van Severen, une âme, 1965.
  • Luc Schepens, Joris van Severen, een raadsel, in: Ons Erfdeel, 1975.
  • Carlos Vlaeminck, Het dossier Abbeville. Arrestaties en deportaties in mei 1940, 1977.
  • R. Van den Bossche, De maatschappijleer van het Verdinaso en zijn katholieke achtergrond, 1977.
  • Luc Schepens, Joris van Severen, in: Nationaal Biografisch Woordenboek, Deel VIII, Brussel, 1979.
  • J. Crève, Recht en Trouw. Geschiedenis vanhet Verdinaso en zijn milities, 1987.
  • Maurits Cailliau (red.), Gedenkboek Joris van Severen, Aartselaar, 1994.
  • Lode Wils, Joris van Severen: een aristocraat verdwaald in de politiek, Leuven, 1994.
  • A. Van Severen, Joris van Severen, 1995.
  • Romain Van Landschoot, Joris van Severen, in: Nieuwe encyclopedie van de Vlaamse Beweging, Tielt, 1998.
  • Pieter Jan Verstraete & Maurits Cailliau, Fotobiografie Joris van Severen, 2014.

Articles connexes

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Liens externes

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Notes et références

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  1. Solange Gras, Christian Gras, La Révolte des régions d'Europe occidentale de 1916 à nos jours, Presses universitaires de France, 1982, (ISBN 9782130658528)
  2. Paul Aron, José Gotovitch, Dictionnaire de la Seconde Guerre mondiale en Belgique, éditions André Versaille, Bruxelles, 2008, (ISBN 9782874950018) p.420 et sq.
  3. (nl) Carlos Vlaemynck, Dossier Abbeville, Leuven, éd. Davidsfonds, 1977, présentation en ligne
  4. Marcel Sel, Stefaan de Clerck : une gerbe belge qui donne la gerbe., mai 2011 [1]
  5. Francis Balace et alii, De l'avant à l'après-guerre, l'extrême droite en Belgique francophone, Bruxelles, éd. De Boeck Supérieur, 1994, p. 12, extrait en ligne.