Joséphine Pencalet

penn sardin et femme politique française
Joséphine Pencalet
Joséphine Pencalet à l'âge de 20 ans.
Fonction
Conseillère municipale
-
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DouarnenezVoir et modifier les données sur Wikidata
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Joséphine Pencalet, née le à Douarnenez et morte le dans la même ville, est une ouvrière française. Elle participe aux grèves des sardinières à Douarnenez en 1924 puis est élue en mai 1925 conseillère municipale sur la liste présentée par le Parti communiste français. Son élection est invalidée par le Conseil d'État en , car les femmes n'ont alors pas le droit de vote, et ne sont donc implicitement pas éligibles. Néanmoins, elle est l'une des premières femmes élues à un conseil municipal en France.

Biographie modifier

Joséphine Pencalet est née dans une famille nombreuse de marins pêcheurs ; elle fait sa scolarité dans un internat catholique de Quimperlé. Malgré le désaccord de ses parents, elle se marie à Argenteuil en 1908 à Léon Leray, conducteur de locomotive. Le couple s'installe dans la région parisienne, et elle y travaille plusieurs années comme domestique. Joséphine Pencalet, veuve en 1919, revient à Douarnenez avec ses deux enfants nés en 1910 et 1918. Elle rentre alors comme ouvrière chez Chancerelle[1],[N 1]. Mais les salaires sont très bas. Joséphine Pencalet, participe au mouvement de grève des Penn Sardin entre et , réclamant notamment une augmentation de salaire. Elle est secrétaire-adjointe du bureau du Syndicat des Métaux de Douarnenez, affilié à la Confédération générale du travail unitaire[2].

Lors des élections municipales de 1925, le Parti communiste français, après une directive de Moscou, présente plusieurs candidates, alors que les femmes ne sont en droit ni électrices ni éligibles[3]. Elle figure en quatrième position sur la liste[1] du maire communiste sortant Daniel Le Flanchec[N 2]. Elle n'est cependant pas membre du parti. Le , Joséphine Pencalet est, avec 1 283 voix, élue conseillère municipale au premier tour, comme 25 des 27 candidats de la liste[4]. Elle devient ainsi l'une des sept premières femmes élues dans un conseil municipal français[N 3],[2].

Joséphine Pencalet participe aux séances du conseil municipal pendant près de six mois. Mais en , le Conseil d'État invalide son élection au motif qu'elle est une femme, sans droit de vote, et qu'« aucune disposition ne déclare les femmes éligibles aux élections municipales »[3]. Cette décision ne suscite aucune réaction de la part du Parti communiste qui avait pourtant fortement médiatisé sa candidature et son élection.

Joséphine Pencalet revient à sa vie d'ouvrière anonyme, avec ses proches, elle conserve « ses convictions politiques et sociales mais pleine d'amertume pour ce système qui finalement l'a utilisée »[5]. Jusqu’à sa mort en 1972, elle ne votera plus[2].

Mémoire modifier

La journaliste Anne Gouérou a réalisé un documentaire visuel concernant Joséphine Pencalet[6].

Des rues sont nommées en son honneur à Douarnenez, Quimper, Pluguffan, et Brest[7], ainsi qu'une avenue à Nantes[8]. Un amphithéâtre de l'université Rennes 2 est renommé en son honneur en 2019[9].

La chaloupe sardinière Joséphine est baptisée ainsi en son honneur en 2022[10].

Bibliographie modifier

Filmographie modifier

Notes et références modifier

Notes modifier

  1. Les usines de conserverie de sardines s'implantent à Douarnenez dès le milieu du XIXe siècle. Chancerelle est la plus ancienne, elle fut fondée en 1853.
  2. En 1921, Douarnenez devient la seconde municipalité communiste de France avec l'élection de Sébastien Velly (après celle de Saint-Junien en Haute-Vienne). Le communiste Daniel Le Flanchec lui succède en 1924 jusqu'en 1940.
  3. . En effet le Parti communiste avait présenté en 1925 une dizaine de candidates, essentiellement en région parisienne

Références modifier

  1. a et b Jean-Laurent Bras, « Joséphine la Penn sardin, première élue de France », Ouest-France,‎ (lire en ligne, consulté le )
  2. a b et c Fiona Moghaddam, « En 1945, les premières femmes élues maires en France », sur France Culture, (consulté le )
  3. a et b Fanny Bugnon, « De l’usine au Conseil d’État : L’élection de Joséphine Pencalet à Douarnenez (1925) », Vingtième Siècle. Revue d'histoire, vol. 2015/1, no 125,‎ , p. 32-44 (lire en ligne)
  4. Fanny Bugnon, « « Joséphine Pencalet, une Penn sardin à la Mairie », dans Arlette Gautier et Yvonne Guichard-Claudic (dir.), Bretonnes, Presses universitaires de Rennes, à paraître. », sur academia.edu (consulté le )
  5. « Pionnière et bâtisseuse », sur breizhfemmes.fr, (consulté le )
  6. Anne Gouérou, « Aux urnes universelles I - Joséphine Pencalet, une pionnière », sur bed.bzh (consulté le )
  7. « Une rue pour la première femme élue de France ! », Ouest-France,‎ (lire en ligne, consulté le )
  8. « Répertoire des rues de Nantes - Rattachement aux périmètres scolaires », sur nantes.fr (consulté le )
  9. « Joséphine Pencalet, 1re Bretonne élue… avant d’en avoir le droit ! », Ouest-france,‎ (lire en ligne, consulté le )
  10. « Douarnenez - Fêtes maritimes de Douarnenez : le canot Joséphine baptisé [Vidéo] », Le Télégramme,‎ (lire en ligne, consulté le )
  11. PENCALET Joséphine (veuve LE RAY) Le Maitron

Voir aussi modifier

Articles connexes modifier

Liens externes modifier