Joseph-Ferdinand de Habsbourg-Toscane
Joseph-Ferdinand de Habsbourg, archiduc d'Autriche et grand-duc titulaire de Toscane, est né le à Salzbourg, en Autriche-Hongrie, et est mort le à Vienne, dans l’Allemagne nazie. C’est un prétendant au trône de Toscane et un militaire austro-hongrois.
Succession
Prétendant au trône de Toscane
–
(13 ans, 3 mois et 15 jours)
Nom revendiqué | Joseph Ier |
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Prédécesseur | Ferdinand IV, grand-duc de Toscane |
Successeur | Pierre-Ferdinand de Habsbourg-Lorraine-Toscane |
Titulature |
archiduc d'Autriche grand-duc de Toscane |
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Dynastie | Maison de Habsbourg-Lorraine |
Nom de naissance | Joseph Ferdinand Salvator Maria Franz Leopold Anton Albert Johann Baptist Karl Ludwig Rupert Maria Auxilatrix von Habsburg-Lothringen |
Naissance |
Salzbourg (Autriche-Hongrie) |
Décès |
(à 69 ans) Vienne (Allemagne) |
Père | Ferdinand IV de Toscane |
Mère | Alice de Bourbon-Parme |
Conjoints |
Rose Kaltenbrunner (1921-1928) Gertrude Tomaneck (1929-1942) |
Enfants |
Du second lit Claude de Habsbourg-Lorraine-Toscane Maximilien de Habsbourg-Lorraine-Toscane |
Famille
modifierFils de Ferdinand IV de Habsbourg-Toscane (1835-1908), et d’Alice de Bourbon-Parme (1849-1935), il devient héritier du trône de Toscane après le mariage morganatique de son frère aîné en 1903. En tant qu'archiduc d'Autriche, il est officier dans l'armée autrichienne pendant la Première Guerre mondiale. En 1921, après la chute de la monarchie, il épouse morganatiquement Rose Kaltenbrunner (1878-1928), puis, devenu veuf, il épouse en 1929 Gertrude Tomaneck (1902-1997)
De cette deuxième union sont issus :
Biographie
modifierJeunesse
modifierDeuxième fils du grand-duc Ferdinand IV de Toscane, Joseph-Ferdinand naît à Salzbourg en 1872. En 1903, il devient héritier du trône toscan après que son frère aîné, le prince Léopold-Ferdinand, a renoncé à ses droits successoraux pour épouser une roturière, Wilhelmine Abramovic. Cinq ans plus tard, en 1908, Joseph-Ferdinand succède à son père comme chef de la Maison de Habsbourg-Toscane.
Formation et carrière militaire
modifierJoseph-Ferdinand suit une formation militaire à l’Oberrealschule (de) de Hranice (en Moravie) puis à l'Académie militaire thérésienne de Wiener Neustadt. Une fois diplômé, il est nommé lieutenant au Tirol Jäger regiment le . Puis, de 1895 à 1897, il intègre l'École autrichienne de guerre (en) de Vienne. Après avoir été envoyé dans différents régiments d’infanterie, il est ensuite nommé lieutenant-colonel en 1903 et commande, de 1905 à 1908, le 93e régiment d’infanterie en tant que colonel puis la 5e brigade d’infanterie.
Joseph-Ferdinand se passionne très tôt pour l’aviation mais son intérêt n’est pas partagé par les cercles militaires de son époque. Dès l’enfance, le prince est fasciné par les aéronefs et il organise, en 1909, un voyage de seize jours en montgolfière de son manoir de Linz jusqu’à Dieppe, en France.
En , Joseph-Ferdinand reçoit le commandement de la IIIe division d’infanterie à Linz. Peu de temps après, le , il est promu maréchal de camp.
Première Guerre mondiale
modifierEn août 1914, Joseph-Ferdinand prend le commandement du XIVe corps d’armée, succédant au général de cavalerie Viktor von Dankl, nommé commandant de la 1re armée, bénéficiant ainsi du changement de commandement sur le front de l'Est[3]. Le prince est alors placé sous le commandement de la 3e armée austro-hongroise du général Rudolf von Brudermann. Début , les batailles de Zlota et de Gnila Lipa (de) détruisent quasiment la 3e armée. Après la bataille de Rava-Rouska, la 4e armée du général Moritz von Auffenberg est elle aussi décimée. Joseph-Ferdinand est alors choisi pour remplacer Auffenberg le 1er octobre tandis que Joseph Roth (de) prend la direction du XIVe corps le 30 septembre.
Joseph-Ferdinand reste le commandant de la 4e armée jusqu’au début du mois de . Au mois de , son armée joue un rôle essentiel dans la poursuite des troupes russes dont le front a été rompu lors de l'offensive de Gorlice-Tarnów[4] ; il ne parvient pas cependant, en septembre, à poursuivre l'exploitation en Galicie, face à de solides défenses russes[5] : l'échec de l'offensive de Rivne et la débâcle de la 4e armée face à la contre-attaque de la 8e armée russe lui valent, sur l'exigence du Haut État-major allemand, d'être subordonné au général allemand Alexander von Linsingen[6].
L'année suivante, face à l'offensive russe ordonnée par le général Alexeï Broussilov à la jonction des 1re et 4e armées allemande et austro-hongroise, il échoue, non seulement à tenir le front avec ses unités[7], mais aussi à maintenir la cohésion de son armée, pratiquement détruite[8]. Après ce grave revers, le haut-commandement allemand exige le remplacement de Joseph-Ferdinand par le général Karl Tersztyánszky von Nádas : cette exigence pousse le chef d'état-major austro-hongrois Franz Conrad von Hötzendorf à relever l'archiduc de son commandement. Le limogeage de l'archiduc crée un précédent, remettant en cause le prestige de la dynastie des Habsbourg[7].
À la suite de l’accession de Charles Ier sur le trône en novembre 1916, Joseph-Ferdinand se voit offrir le poste d’Inspecteur général des Forces aériennes impériales et royales. Malgré l’opposition du haut-commandement, l’archiduc est nommé à ce poste le et y reste jusqu’au .
Après la chute de la monarchie
modifierAprès la guerre, Joseph-Ferdinand s’établit à Vienne, où il mène une vie simple. Le , il épouse la roturière Rosa Kaltenbrunner et renonce donc à son statut de chef de la branche des Habsbourg de Toscane. En 1928, Joseph-Ferdinand devient veuf. Un an plus tard, le , il se remarie à une femme de la petite noblesse, Gertrude Tomanek von Beyerfels-Mondsee, avec laquelle il a deux enfants.
Lorsque l’Anschluss est proclamé en 1938, Joseph-Ferdinand est arrêté avec 70 000 autres Viennois. Il est alors interrogé par la Gestapo et envoyé à Dachau, où il est emprisonné durant trois mois. Les conditions de son emprisonnement sont très dures et sa santé se dégrade rapidement. Après sa libération, il mène une existence solitaire, sous la surveillance constante de la Gestapo. Il meurt finalement le .
Ascendance
modifierNotes et références
modifier- « Descendants of Duke Carlo III of Parma »
- François Guyard, « Maximilian, Erzherzog von Österreich (1932-2024) », sur Gothanjou, (consulté le )
- Bled 2014, p. 100.
- Schiavon 2011, p. 95.
- Schiavon 2011, p. 98.
- Manfried Rauchensteiner, The First World War and the End of the Habsburg Monarchy, 1914-1918, Böhlau Verlag Wien, 2014, p. 457.
- Bled 2014, p. 214.
- SChiavon 2011, p. 133.
Voir aussi
modifierBibliographie
modifier- Jean-Paul Bled, L'agonie d'une monarchie : Autriche-Hongrie 1914-1920, Paris, Taillandier, , 464 p. (ISBN 979-10-210-0440-5).
- (en) David McIntosh, The Unknown Habsburgs - The Grand Ducal House of Tuscany, Rosvall Royal Books, 2000 (ISBN 9197397806)
- Max Schiavon, L'Autriche-Hongrie dans la Première Guerre mondiale : La fin d'un empire, Paris, Éditions SOTECA, 14-18 Éditions, coll. « Les Nations dans la Grande Guerre », , 298 p. (ISBN 978-2-9163-8559-4).