Joseph Bernard Delilia de Crose

personnalité politique française

Joseph Bernard Delilia de Crose, né le , mort le [1], est une personnalité politique française, député du tiers état à l'Assemblée nationale du au [2], maire de Montréal-la-Cluse du au [3], puis procureur-syndic du district de Nantua (Ain) du au et agent national de cette date au .

Joseph Bernard Delilia de Crose
Illustration.
Joseph Bernard Delilia de Crose
Fonctions
Député du tiers état aux États généraux de 1789
Gouvernement Drapeau du Royaume de France Royaume de France
Drapeau de la France République française
Groupe politique Tiers état
Maire de Montréal-la-Cluse
Procureur-syndic du district de Nantua
Agent national du district de Nantua
Biographie
Date de naissance
Lieu de naissance Montréal-la-Cluse
Date de décès (à 64 ans)
Lieu de décès Montréal-la-Cluse

L'Assemblée constituante de 1789

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Ouverture des États généraux à Versailles, , Auguste Couder, 1839, Musée de l'Histoire de France (Versailles).

Joseph Bernard Delilia était issu d'une importante et ancienne famille de Montréal-la-Cluse, existant dès 1303.

Avocat demeurant à Montréal de 50 ans quand éclate la Révolution française, il participe à la rédaction du très précis cahier de doléances de sa commune. Sans fioritures ni salutations aux autorités, ce cahier, l'un des plus violents de la province, décrit l’injustice des impôts, dénonce l’arbitraire et le favoritisme et propose les moyens de supprimer ces privilèges.

La réputation de réformateur de Joseph Bernard Delilia de Crose lui vaut d'être élu député du tiers état à l'Assemblée constituante de 1789 où il remplit consciencieusement sa mission. On pense qu’il a fréquenté à Paris le club des Jacobins[1].

La mairie de Montréal-la-Cluse

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L'Assemblée Constituante terminant ses travaux en et ses membres n’ayant pas le droit d’être élus à l’Assemblée Législative, Joseph Bernard Delilia rentre à Montréal et fait procéder à des élections municipales. Il est élu maire le .

Son travail est reconnu de ses administrés: il met notamment fin au pillage de la forêt communale en nommant des gardes, fait amodier le four banal, nettoyer la ville, s’occupe de l’adduction d'eau des fontaines. Il fait également poursuivre et condamner en justice le comte de Douglas, pour une histoire de banc supprimé par ce dernier de la place de l’église[1].

Il faut noter que pendant la Révolution française, Montréal pris le nom révolutionnaire de Delilia-de-Crose[4],[5].

Le district de Nantua

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Montréal-la-Cluse étant devenu chef-lieu de canton, Delilia est appelé à présider les assemblées cantonales. Le , il devient procureur-syndic du district de Nantua.

En , une lettre interceptée laissant supposer qu'il se réjouit des défaites de l’« Armée de l'an II », il est arrêté et conduit à Lyon. Des perquisitions mené à son domicile le ne révélant rien de compromettant, il est libéré. Le une fête est organisée à Nantua pour célébrer son retour.

Le zèle révolutionnaire de Joseph Bernard Delilia de Croze, qui avait obligé le 4 Nivôse de l'an II (jour de Noël) le propriétaire du château de Brion à démolir entièrement sa maison, pour le seul motif qu'elle se situait sur une butte à 50 mètres au-dessus du village, entraine sa destitution par le représentant du peuple Gouly.

Gouly rappelé à Paris, Delilia est immédiatement réintégré dans ses fonctions par Antoine Louis Albitte, dont il partage les idéaux. Le , il demande au Conseil de District de faire vérifier sur le champ par des commissaires que les arrêtés d’Albitte, relatifs à la remise des objets religieux, à l'arasement des clochers, à l’envoi à la fonte des cloches et à la démolition des châteaux-forts soient exécutés[1].

L’exécution de Robespierre, le 28 juillet 1794.

La chute de Robespierre et la fin de la Terreur entraîne la fin de sa carrière politique le . Il rentre alors définitivement dans son village natal.

Fin de vie

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Farouchement attaché à ses convictions anti-religieuses, il donne ses biens à sa petite nièce Esther Delilia, née en 1799, à la condition qu’elle ne soit pas baptisée… ce qu'elle sera tout de même.

Mort toujours fidèle aux idées de la Révolution le , Joseph Bernard Delilia de Croze se fera enterrer à Montréal, au son du tambour et de la Marseillaise, dans sa propriété dite « en Crose », en dehors du cimetière. La légende rapporte qu'il fut enterré debout avec ses chiens[6]

Postérité

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Une rue de Montréal-la-Cluse porte le nom de « Joseph Bernard Delilia ». Ironie de l'Histoire, cette rue est perpendiculaire à l’avenue Prosper-de-Douglas. Son mausolée existe toujours.

Notes et références

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  1. a b c et d Raymond Burgod, « Joseph Bernard Delilia de Croze », sur cluster005.ovh.net.
  2. « Joseph Bernard Delilia de Croze », sur assemblee-nationale.fr.
  3. « Les maires de Montréal la Cluse », sur cluster005.ovh.net.
  4. Les noms révolutionnaires des communes de France par Figuères
  5. Lieu à la révolution : Delilia-de-Crose.
  6. Renaud Donzel, « Les politiques illustres du Haut-Bugey », sur latribunerepublicaine.fr, La Tribune républicaine de Bellegarde.