Joseph Frantz

aviateur français de la Première Guerre mondiale (1890-1979)

Joseph Frantz
Joseph Frantz
Joseph Frantz et Louis Quenault

Naissance
Beaujeu (Rhône)
Décès (à 89 ans)
Paris 7e
Origine Drapeau de la France France
Arme Aéronautique militaire
Conflits Première Guerre mondiale
Faits d'armes Première victoire aérienne de l'histoire
Distinctions Légion d'honneur
Médaille militaire
Autres fonctions président-fondateur de l'association des Vieilles Tiges
(pilotes brevetés avant le )

Joseph Frantz, né le à Beaujeu (Rhône) et mort le à Paris[1], est un aviateur français de la Première Guerre mondiale, célèbre pour avoir participé au premier combat aérien victorieux de l’histoire.

Biographie modifier

Débuts modifier

Joseph Frantz apprend à piloter en 1910 et obtient son brevet de pilote, le , à Mourmelon. Engagé par la maison Robert Savary, constructeur de biplan, il commence sa carrière comme pilote d'essai juste avant la Grande Guerre. Il participe à de nombreux concours et événements, concours militaire en 1911, coupe Pommery[note 1] en 1912 et accumule les prouesses. Toujours en 1911, il établit le premier record du monde de durée avec 2 passagers, il passe entre les deux tours de cathédrale de Chartres[2]. Il devient le chef-pilote de chez Savary[3].

Fin 1912, il est appelé au service militaire, au 151e régiment d'infanterie à Verdun[4],[note 2]. Il passe dans le génie[note 3]. Il continue à piloter à Chartres pendant ses permissions. Le , il participe aux grandes manœuvres aéronautique à Toulouse sur avion Breguet. En 1913, il établit le record d'altitude avec 3 passagers.

Première Guerre mondiale modifier

En 1914, il est affecté à l’escadrille de reconnaissance aérienne escadrille V 24 (comme Dieudonné Costes, autre futur célèbre aviateur), basée en septembre sur le terrain de Lhéry (Marne). Nommé sergent le [5], il se distingue le en remportant la toute première victoire aérienne de l’histoire mondiale de l’aviation, avec son mécanicien et mitrailleur Louis Quenault, au-dessus du point de jonction des communes de Jonchery-sur-Vesle, de Prouilly et de Muizon, au lieu-dit La Tuilerie à Muizon 49° 16′ 29″ N, 3° 53′ 30″ E, à quelques kilomètres au sud-ouest de Reims. Frantz pilote leur biplan Voisin III à moteur Salmson, tandis que Quénault abat avec sa mitrailleuse Hotchkiss, un Aviatik B.I allemand en quarante-sept balles. L'équipage était composé du sergent Wilhelm Schlichting, pilote, et du sous-lieutenant Fritz von Zangen, observateur aérien[6]. Contrairement à une légende selon laquelle la presse de l'époque aurait escamoté, à cause de sa consonance germanique, le nom du vainqueur, Le Temps et le Figaro, par exemple, rapportent celui-ci fidèlement dès le [7],[8].

L’année suivante, toujours sur avion Voisin, Frantz descendit un second appareil.[réf. souhaitée]

Il met ensuite ses qualités d'ingénieur et de pilote d'essai au service de la firme Voisin et met au point douze prototypes d'avions dont le biplan quadrimoteur Voisin de 37 mètres d'envergure.

Entrepreneur modifier

En 1920, il crée une entreprise de réparation de moteurs d’avions à Boulogne-Billancourt. Cet atelier évolue en 1924 vers le traitement de surface des métaux[9].

Seconde Guerre mondiale modifier

Mobilisé de nouveau en 1939, il commande un groupe de transport basé à Bordeaux. En 1940, il suspend l’activité de son entreprise pour ne pas être contraint de participer à l’effort de guerre de l’occupant. À la Libération, l'activité reprend et, au début des années 1960, ses deux fils développent sous sa direction un deuxième site voisin des usines Renault à Boulogne-Billancourt[9].

Associations modifier

Tombe de Joseph Frantz au cimetière du Montparnasse (division 13).

Il fut le président fondateur de l'association des « Vieilles Tiges » et créa la revue Pionniers, Revue aéronautique trimestrielle des Vieilles Tiges dont le premier numéro parut le .

Il pilota jusqu'à l'âge de quatre-vingts ans. Joseph Frantz s'est éteint à Paris le à l'âge de quatre-vingt-neuf ans. Ses obsèques se déroulèrent en la cathédrale Saint-Louis-des-Invalides, et il est inhumé au cimetière du Montparnasse (division 13).

Distinctions modifier

Hommages modifier

  • La ville de Beaujeu a fait poser une plaque commémorative sur sa maison natale au 99 rue de la République le .
  • Une Place Joseph Frantz existe à Boulogne-Billancourt, où Frantz a obtenu sa propre licence de pilote.
  • Un plaque commémorative retracant le récit du combat aérien ainsi que les bustes de Frantz et Quenault sont exposés au lavoir près de la gare de Jonchery-sur-Vesle.
  • La médiathèque de Jonchery-sur-Vesle est nommée Médiathèque Frantz et Quenault en hommage aux deux aviateurs.

Notes modifier

  1. La plus grande distance parcourue en un jour (puis en deux jours en 1913)
  2. L'Aero écrit 153e régiment d'infanterie qui est à Toul, le 151e régiment d'infanterie à Verdun. Serait ce une coquille dans l'Aero ?
  3. L'Aviation est organisée en 1911 par le Général Pierre Auguste Roques, Directeur du Génie.

Références modifier

  1. Archives en ligne de Paris, 7e arrondissement, année 1979, acte de décès no 800, cote 7D 287, vue 10/31
  2. L'Aéro du 12 juillet 1911 lire en ligne sur Gallica
  3. L'Aéro du 28 septembre 1912lire en ligne sur Gallica
  4. L'Aéro du 9 septembre 1912 lire en ligne sur Gallica
  5. Carnets de comptabilité de l'escadrille 24, 3e trimestre 1914, http://www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr/jmo/img-viewer/2_A_110_005/viewer.html
  6. Témoignage de Joseph Frantz à la RTBF le 22/11/1965 (en) « 14/18 (November 1965) », Europeana (consulté le )
  7. « Nouvelles de guerre : un combat dans les airs », Le Temps,‎ , p. 1 (lire en ligne)
  8. « Autour de la guerre : exploit d'aviateurs », Le Figaro,‎ , p. 2 (lire en ligne)
  9. a et b A. Dana, Agenda presse de Boulogne-Billancourt, p. 3, Mairie de Boulogne-Billancourt, Boulogne-Billancourt, septembre 2007.

Bibliographie modifier

  • Robert J. Roux, « Joseph Frantz a livré son dernier combat », Le Fana de l'Aviation, no 120,‎ , p. 3.
  • Bernard Marck, Dictionnaire universel de l'aviation, Paris, Tallandier, , 1129 p. (ISBN 2-84734-060-2), p. 397-398.

Liens externes modifier