Joseph Servan
Joseph Servan, de son nom complet Joseph Marie Servan de Gerbey, né le à Romans (actuelle Drôme) et mort le à Paris, est un officier français, général de la Révolution et de l’Empire, ministre de la Guerre à deux reprises en 1792, à la fin du règne de Louis XVI.
Joseph Marie Servan de Gerbey | ||
Naissance | Romans |
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Décès | (à 67 ans) Ancien 10e arrondissement de Paris |
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Origine | France | |
Arme | Génie | |
Grade | Général de division | |
Années de service | 1760 – 1807 | |
Distinctions | Commandant de la Légion d'honneur | |
Hommages | Nom gravé sous l'Arc de triomphe de l'Étoile, 33e colonne | |
Autres fonctions | Ministre de la Guerre sous la Révolution française | |
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Il est ministre de Louis XVI du au , sous l'Assemblée nationale législative, puis après la chute du roi, du au , lorsque se forme la Convention.
Proche des girondins, il est arrêté pendant la Terreur, mais échappe à la guillotine.
Biographie
modifierOrigines familiales et formation
modifierIl est le fils de Joseph Servan, de la petite noblesse du Dauphiné, receveur des tailles de l'élection de Romans et de son épouse Anne Henry.
Il a deux frères et trois sœurs :
- l'avocat général Joseph Michel Antoine Servan (1737-1807), disciple de Beccaria, auteur notamment d'un Discours sur l'administration de la justice criminelle (1767) et d'une Apologie de la Bastille (1784), apparente parodie des Mémoires sur la Bastille de Nicolas Linguet (1783), qui est en réalité une critique radicale du régime pénitentiaire de l'Ancien régime français
- l'abbé Michel Servan (1745-1837), passionné d'inventions, ami de Vaucanson, de Mably, de Xavier de Maistre ;
- Claudine Thérèse Servan (1740-?) qui devient en 1760 religieuse professe au couvent des ursulines de Romans sous le nom de sœur Thérèse de Saint Servan[1] ;
- Anne Servan (vers 1743-?) qui épouse en 1762 Charles Félix Prunelle, trésorier général de France au bureau des Finances du Dauphiné ;
- N. Servan, qui épouse Henry Cretet, frère d'Emmanuel Cretet (1747-1809) comte de Champmol : en novembre 1804, elle reçoit dans sa maison de Pont-de-Beauvoisin le pape Pie VII et une partie des cardinaux venus en France pour le sacre de Napoléon[2]
Carrière sous l'Ancien Régime
modifierJoseph Servan entre dans le régiment de Guyenne le . En 1769, il fait la campagne de Corse et est promu capitaine en 1772.
Il devient ensuite officier du génie et est nommé sous-gouverneur des pages de Louis XVI[Quand ?]. Il atteint le grade de colonel.
Il se fait connaître en 1780 en publiant un ouvrage sur l'organisation militaire du royaume, Le Soldat citoyen, qui préconise une conscription militaire universelle et obligatoire, seul moyen à ses yeux d'unir les citoyens et l'armée[3].
Sous la Révolution
modifierMinistre de la Guerre de Louis XVI (9 mai-12 juin 1792)
modifierLe , au début de la guerre contre l'Autriche déclarée le 20 avril, il est promu maréchal de camp (général de brigade) et nommé ministre de la Guerre le lendemain, au moment où les girondins dominent le gouvernement depuis le mois de mars.
Il provoque la formation d’un camp autour de Paris[pas clair] et fait licencier la garde du roi et les régiments suisses, la protection du roi revenant à la Garde nationale de Paris. Il abolit les châtiments corporels dans l'armée.
Il démissionne[réf. nécessaire] le . L'Assemblée législative, par un décret du , déclare qu’il a « bien mérité de la patrie ».
Ministre de la Guerre après l'insurrection du 10 août 1792
modifierIl redevient ministre de la Guerre dans le conseil exécutif établi le . Il fait supprimer le huitième couplet de la Marseillaise, le jugeant trop religieux.[réf. nécessaire]
Le 20 septembre, la nouvelle assemblée constituante, la Convention, se réunit et proclame la république le lendemain. Le 20 septembre est aussi la date de la première victoire française, à Valmy.
Sous la Convention (20 septembre 1792-25 octobre 1795)
modifierAu début, les girondins sont soutenus par la majorité des députés.
Servan est promu lieutenant général le et nommé général en chef le . Il rend son portefeuille le et est mis à la tête de l’armée des Pyrénées occidentales[pas clair].
Mais, le 2 juin 1793, les montagnards, soutenus par la Commune de Paris, l'emportent et obtiennent la proscription des députés girondins, dont la plupart vont être arrêtés et condamnés à mort.
Lui-même est arrêté durant cette période de la Terreur, mais il échappe à l'échafaud et est libéré le , puis réintégré dans l'armée.
Directoire et période napoléonienne
modifierSous le Consulat, il est président du conseil des revues.
Il est fait commandeur de la Légion d'honneur le .
Il est admis à la retraite le et meurt l'année suivante à l'âge de 67 ans.
Son nom figure sur l’arc de triomphe de l'Étoile (côté Ouest).
Œuvres
modifier- Projet de constitution pour l’armée française
- Histoire des guerres des Gaulois en Italie
- (auteur principal du) volume IV de l'Art militaire publié dans l’Encyclopédie méthodique de Charles-Joseph Panckoucke.
- 1780 : Le Soldat citoyen, ou Vues patriotiques sur la manière la plus avantageuse de pourvoir à la défense du royaume[4]
- 1808 : Tableau historique de la guerre de la révolution de France[5]
Bibliographie
modifier- « Joseph Servan », dans Charles Mullié, Biographie des célébrités militaires des armées de terre et de mer de 1789 à 1850, [détail de l’édition]
- Jacques François Lanier, Le Général Joseph Servan de Gerbey (Romans, 1741- Paris, 1808). Pour une armée au service de l'homme, préface de Michel Vovelle, Valence, SRIG, 2001 (présentation de textes de Joseph Servan). Compte rendu par Bernard Gainot dans les Annales Historiques de la Révolution Française, [1].
- Laurent Jacquot, « Joseph Servan », Études Drômoises, 2008 Société d'Études Historiques de Romans - Bourg de Péage.
- Louis Mainard, Drôme, Paris, Éd. Curel, Cougis & Cie, coll. « Galerie Française », , 72 p.pages 24 & 25
Liens externes
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- Ressource relative à la vie publique :
- Notice dans un dictionnaire ou une encyclopédie généraliste :
- Servan, ministre de la guerre propose sa démission le
- Notice dans Biographie du Dauphiné, par Adolphe Rochas, tome 2, 1860
Références
modifier- Jean Yves Baxter, Le Monastère de Sainte-Ursule de Romans, Romans, Romans historique, 2014, p. 141.
- Jean Paul François Marie Félix Lyonnet, Esquisse biographique sur l'abbé Michel de Servan, ancien chanoine régulier de l'ordre de Saint-Antoine, chevalier de Malte, chanoine d'honneur de la primatiale, Lyon, L. Boitel, 1837, p. 15.
- Cette idée sera appliquée en 1793 par la Convention, avec la levée en masse.
- Joseph Servan et Jacques-Antoine-Hippolyte Guibert,, Le soldat citoyen, ou Vues patriotiques sur la manière la plus avantageuse de pourvoir à la défense du royaume : XVIIIe siècle : 1741-1780, Dans le pays de la liberté (Neufchâtel), S.n., . (BNF 31356302). lire en ligne sur Gallica
- Joseph Servan et Philippe Henri de Grimoard, Tableau historique de la guerre de la révolution de France, depuis... 1792 jusqu'à la fin de 1794, précédé d'une introduction générale, contenant l'exposé des moyens défensifs et offensifs sur les frontières du royaume en 1792 et des recherches sur la force de l'armée française depuis Henri IV jusqu'à la fin de 1806 : XVIIIe – XIXe siècle : 1741-1808, Paris, Treuttel et Würtz, . (BNF 31356303).