Joseph Varin

prêtre catholique français

Joseph Varin de Solemont, né le à Besançon, dans le Doubs (France) et mort le à Paris, est un prêtre français, membre de la Compagnie de Jésus.

Joseph Varin
Dessin de la Galerie illustré de la Compagnie de Jésus,
Alfred Hamy, Vol. VIII, Paris, 1893.
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Ordre religieux

Avec son groupe des Pères du Sacré-Cœur, puis comme « Père de la Foi », il contribue à garder vive une tradition jésuite en France au début du XIXe siècle. Entré dans la Compagnie de Jésus dès sa restauration en 1814, il contribue à sa renaissance à Paris et en France.

Biographie

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Désiré Joseph Varin naît le et est baptisé le même jour à la paroisse Saint-Marcellin de Besançon[1]. Il est le fils cadet de Joseph Varin d'Ainvelle († 1771), conseiller au parlement de Besançon, et de Marie Françoise Pusel de Boursières († 19 juillet 1794 guillotinée), mariés dans la même paroisse le 24 janvier 1765 ; son parrain est son oncle maternel, Guillaume Joseph Pusel de Servigney († 1787), conseiller honoraire au parlement, sa marraine Barbe Alexis Désirée Damey épouse de Jean Joseph Robert de Richemont.

Joseph entre au séminaire de Saint-Sulpice en 1788 souhaitant devenir prêtre. Le séminaire étant fermé d’autorité, il part en Suisse où il s’engage d’abord dans le métier des armes.

Père du Sacré-Cœur

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Rencontrant plus tard en Belgique les abbés Charles de Broglie et Léonor François de Tournely qui viennent de s’associer pour fonder la « Compagnie du Sacré-Cœur » (en vue de préparer la restauration de la Compagnie de Jésus) il se joint au groupe et reprend des études de théologie en Bavière. Cela le mène à l’ordination sacerdotale qu’il reçoit à Augsbourg, le .

Il passe quelque temps à Vienne puis à Hagenbrunn où, à la mort inopinée de l’abbé Léonor de Tournély, il est élu supérieur des Pères du Sacré-Cœur en 1797. L'année suivante, il ouvre à Vienne un petit collège.

Père de la Foi

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Vers , Nicolas Paccanari, fondateur en Italie d’un groupe de prêtres également inspiré de l’idéal ignacien, les Pères de la Foi, propose à Joseph Varin — comme à lui suggéré par le pape Pie VI — que leurs deux sociétés apostoliques fusionnent. Cela se fait le , et Joseph Varin en est le supérieur pour l’Allemagne.

Envoyé en France en il se dépense au service des malades de l'hôpital de la Salpêtrière, un grand hôpital qui n’avait plus vu d’aumônier depuis dix ans. Le groupe se développe rapidement : Joseph Varin y reçoit quelques personnalités éminentes, tels Louis Barat (1768-1845), frère de Sophie Barat, la future sainte Madeleine-Sophie Barat, Jean Loriquet, Pierre Ronsin et d’autres. Il est en contact avec Adelaïde de Cicé qui, avec Pierre-Joseph de Clorivière, tente de relancer la vie religieuse féminine sous de nouvelles formes. Il ouvre un pensionnat pour garçons à Lyon en 1802, bientôt suivi d’un autre à Amiens.

À la demande de Paccanari, Joseph Varin et Jean de Rozaven se rendent à Rome en , mais à leur retour, en automne, ils sont surpris de ce que Paccanari refuse l’union des Pères de la Foi avec la Compagnie de Jésus, dont l’existence en Russie est depuis peu reconnue. Apprenant que Rozaven, avec l’approbation du pape Pie VII, était parti rejoindre les jésuites de Russie, Joseph Varin décide à son tour de quitter le groupe des Pères de la Foi (). Il annonce la refondation des Pères du Sacré-Cœur toujours avec le but de rejoindre la Compagnie de Jésus dès que sa restauration, perçue comme imminente, serait officialisée.

Activités apostoliques

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Dans l’entre-temps il reste apostoliquement très actif, organisant un groupe qui donne des missions paroissiales dans les grandes villes de France, et assistant Julie Billiart dans la rédaction des constitutions de sa nouvelle congrégation religieuse, les Sœurs de Notre-Dame. Entre 1804 et 1807, il ouvre ou reprend plusieurs collèges : à Belley[2], à l'Argentière (près de Lyon), Montmorillon, Marvejols, mais le succès de ces collèges crée de l’animosité. Contraint par la police napoléonienne, il doit en fermer plusieurs (), et ses prêtres sont dispersés. Joseph Varin passe quelque temps en prison, mais rapidement libéré il est assigné à résidence dans sa ville natale de Besançon.

Ces loisirs forcés, il les passe à composer les constitutions religieuses de la congrégation des Dames du Sacré-Cœur, fondée par Sophie Barat, qu’il dirige vers un engagement dans l’éducation féminine. Il donne des orientations à une autre congrégation religieuse, les sœurs de la Sainte-Famille, fondée à Amiens (par Jeanne-Claude Jacoulet) pour donner un enseignement aux jeunes filles de condition modeste.

Dans la Compagnie de Jésus

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Le rétablissement universel de la Compagnie de Jésus, promulguée par Pie VII le à Rome, est pour lui une grande joie. Il demande immédiatement son admission et y fait sa profession religieuse définitive le , à Paris. Il est quelque temps assistant de Pierre-Joseph de Clorivière chargé de la réorganisation des jésuites en France, puis, par deux fois, est supérieur de la nouvelle résidence, rue des Postes, à Paris (1818-1821 et 1825-1829), et ouvre le collège de Dole en 1823. De retour à Paris, il est guide spirituel à la résidence de la rue de Sèvres où il vivra jusqu'à sa mort, le .

Durant ces dernières années à Paris, il est fort recherché comme guide spirituel, particulièrement par les congrégations religieuses renaissantes : ainsi les Augustines du Sacré-Cœur et les sœurs de Notre-Dame. Parmi les nombreux prêtres qui le choisissent comme guide spirituel se trouvent Dom Prosper Guéranger et le futur évêque de Perpignan Philippe Gerbet. Vrai ‘contemplatif dans l’action’ , il anima toujours ses multiples activités d’une profonde vie intérieure.

Publications

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  • Lettres à sainte Madeleine-Sophie Barat (1801-1849) (Texte intégral avec notes et index analytique par Jeanne de Charry RSCJ), Rome, 1982, 396 p.

Voir aussi

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Bibliographie

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  • Achille Guidée, Vie du R.P. Joseph Varin, religieux de la Compagnie de Jésus (suivie de notices sur quelques-uns de ces confrères), Paris, Mme Vve Poussielgue-Rusand, 1854, 415 p. Numérisé.

Notes et références

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  1. Son acte de baptême est numérisé : https://memoirevive.besancon.fr/ark:/48565/jrqsv1x5mlz0/b54999fc-d58b-46bf-adeb-30093c4e21de
  2. Alphonse de Lamartine y fait ses classes, de 1803 à 1807, alors que le collège de Belley (aujourd’hui Lycée Lamartine) est sous la direction des Pères de la Foi.