Joseph de Longueil

graveur français

Joseph de Longueil, né le à Givet et mort le à Paris, est un graveur français.

Joseph de Longueil
Portrait gravé de Longueil par Varin.
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ParisVoir et modifier les données sur Wikidata
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Graveur du Roi (d) ()Voir et modifier les données sur Wikidata

Biographie

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Il est le fils de Joseph Longueil et de Jeanne Collin. Il manifestait, dès son enfance, de l'inclination pour le dessin. On l'envoya l'étudier à Liège[1].

À l'âge de dix-huit ans, il se rendit à Paris, et se perfectionna à l'école de Jacques-Philippe Le Bas, dessinateur et graveur à l'eau forte et au burin français, mais aussi aux ateliers de Jacques Aliamet et Jean-Georges Wille[1].

Son apprentissage fini, il travailla pour son propre compte, et s'acquit bientôt de la réputation. Il reçut le , le brevet de graveur du roi ; celui de graveur du prince de Condé lui fut décerné le  ; et la société d'émulation pour les sciences et les beaux-arts de Liège l'admit dans son sein le [1].

L'année suivante, il épousa Mademoiselle Guérin, fille du charpentier du roi et de la ville de Paris. Ils eurent trois enfants. Il perdit son épouse en 1790, et sa douleur mina sa santé ; une apoplexie foudroyante mit fin à son chagrin et à sa vie le [1].

Il est le grand-père du graveur Honoré Delongueil[1].

Réception

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Jean-Baptiste-Joseph Boulliot indique qu'il était plutôt buveur et bagarreur :

« Sa jeunesse fut très-orageuse ; son amour pour le vin lui avait donné un caractère turbulent et férailleur : ce qui lui attira de fâcheuses affaires[α 1]. Cette passion, qui était dominante chez lui, il savait la maîtriser lorsqu'il dînait chez des grands ; mais dès qu'il en était sorti, il se dédommageait dans la première taverne de la contrainte qu'il y avait éprouvée. L'âge et le mariage seuls mûrirent son esprit et sa raison. Devenu époux, il devint sobre : à cette qualité il ajouta celle de bon père : ses amis n'en furent point surpris ; car il avait donné jusqu'alors des preuves constantes d'un bon cœur. »

Il lui reconnaît un talent artistique :

« Son mérite, comme artiste, est d'avoir été le premier qui ait fini aussi précieusement la vignette. L'on y admire surtout le brillant du burin, et la belle ordonnance des tailles. Il a traité avec quelque succès de plus grands sujets, d'après différents maîtres. »

Œuvres

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Le catalogue du cabinet de Longueil (in-8°, 8 p.), dont la vente se fit le , porte que « l'œuvre de cet artiste (qu'on trouve au cabinet des estampes de la bibliothèque du roi), est composé de plus de 500 pièces, y compris quelques eaux-fortes, sujets et paysages ; nombreuse suite de vignettes très-spirituellement gravées, d'après les dessins d'Eisen, Gravelot, Cochin, Moreau, le Barbier, Mirys et autres, dont plusieurs pour le Nouveau-Testament, les Métamorphoses d'Ovide et Roland-le-Furieux, les Contes de Bocace, ceux de la Fontaine, édition de 1764 dite des Fermiers-Généraux, où il y a environ 20 à 30 vignettes de Longueil ; la Nouvelle Héloïse et la Henriade, édit. de la Veuve Duchesne, 1771 (cette dernière en 21 vignettes) , les Œuvres de Raynal, Dorat (d'après Clément-Pierre Marillier), Pezai, Marmontel, Gesner, Florian, Blin de Sainmore ; plusieurs figures de l’Histoire Romaine, et des Tableaux de la galerie du Palais-Royal ; partie des Œuvres de Pierre Corneille, d'après Gravelot, etc[1]. »

et en particulier :

  • Allégorie en l'honneur du roi et de la reine de France ; deux estampes faisant pendant ; d'après Charles-Nicolas Cochin, in-fo, moyen papier en hauteur.
  • Allégorie sur la mort de la comtesse de Mareilles; d'après Charles Eisen, in-fo, moyen papier en hauteur.
  • Fidélité héroïque à la bataille de Pavie ; d'après Moreau le Jeune, in-fo.
  • Deux sujets rustiques : le Ménage des Bonnes Gens et la Correction Maternelle; d'après Nicolas-Bernard Lépicié et Aubry, in-fo, moyen pap. en travers.
  • Deux sujets rustiques : Halte flamande et le cabaret flamand ; d'après Adriaen van Ostade, in-fo, moy. pap. en hauteur.
  • Les Pêcheurs, d'après Claude Joseph Vernet; gravée par Longueil et Bénédict-Alphonse Nicolet, tr. gr. in-fo.
  • Deux marines : Vue des environs de Naples avec le Mont-Vésuve dans le lointain & Vue des Côtes de Campanie avec un naufrage sur le devant, d'après Pierre-Charles Le Mettay, gr. in-fo en trav.
  • Les Modèles où se voit le Peintre russe assis dans un atelier dessinant des figures nues ; d'après Jean-Baptiste Le Prince, tr. gr. in-fo en trav.
  • Plusieurs des gravures des Batailles de la Chine ; d'après les dessins originaux envoyés par les missionnaires ; elles ont été publiées par ordre du ministre Berlin, sous la direction de C.-N. Cochin.
  • Les Adieux d'Henri IV aux Espagnols sortant de Paris et du royaume, avec ces mots : « Adieu, messieurs, bon voyage ; mais n'y revenez plus » : estampe insérée dans les Mémoires historiques et critiques pour servir à l'Histoire de Troyes par Pierre-Jean Grosley, Paris, Veuve Duchesne, 1775, in-4o.
  • Portrait de Gaspard Moise de Fontanieu, contrôleur général des meubles de la Couronne, avec une dédicace, d’après François-Marie-Isidore Queverdo (coll. pers.)

Galerie

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Bibliographie

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  • Emmanuel Bénézit, Dictionnaire des peintres, sculpteurs, dessinateurs et graveurs, t. 6, Paris, , p. 727.
  • Félix Panhard, Joseph de Longueil, sa vie, son œuvre : illustré d'un portrait par Adolphe Varin et d'une suite de reproductions de gravures, Paris, Morgand, , illus. (lire en ligne), p. 31 & 319

Notes et références

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  1. Félix Panhard détaille ces affaires dans Joseph de Longueil, sa vie, son œuvre : illustré d’un portrait … et d’une suite de reproductions de gravures, Paris, Morgand et Fatout, , ii-319-31, 28 cm (OCLC 470124424, lire en ligne).

Références

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  1. a b c d e et f Jean-Baptiste-Joseph Boulliot, Biographie ardennaise : ou Histoire des Ardennais qui se sont fait remarquer par leurs écrits, leurs actions, leurs vertus et leurs erreurs, t. 2, Paris, , 524 p., 2 vol. 22 cm (OCLC 265240085, lire en ligne), p. 118-120.

Liens externes

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