Livernois

photographe canadien
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Jules Isaï[1] Benoît, dit Livernois, (né le à Longueuil, mort le à Québec)[2] est un photographe québécois. Les historiens d'art le considèrent comme l'un des pionniers de la photographie au Québec[3].

Jules-Isaïe Livernois
Le studio Livernois, rue Saint-Jean, vers 1890, photographie de William James Topley
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 34 ans)
QuébecVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activités
Conjoint
Élise L 'Heureux (de à )Voir et modifier les données sur Wikidata
Enfant
Jules-Ernest Livernois (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Parentèle
Louis Fontaine dit Bienvenu (d) (gendre)Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
Propriétaire de
Studio Livernois (d) ( - )Voir et modifier les données sur Wikidata
Date de baptême
Henri-Raymond Casgrain, photo de Jules Ernest Livernois

Biographie

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Livernois est le fondateur du studio éponyme qui fut un important studio de photographie ayant été en activité à Québec sur la rue Saint-Jean pendant plus d'un siècle, du milieu du XIXe siècle jusqu'en 1974[4]. Il fut dirigé par trois générations de photographes de la famille Livernois.

Les époux Jules Isaï Livernois et Élise L'Hérault, dit L'Heureux, (née en 1827, morte en 1896) fondèrent le studio au milieu des années 1850[5]. Le Studio Livernois offre des photographies imprimées sur papier, nature ou colorées, et des ambrotypes (photographies sur verre) et initient d'autres photographes qui s'intéressent à cet art[2].

En 1863, Livernois se perfectionne en Angleterre, en Écosse et en France. En 1865, le premier volume illustré de photographies publié au Canada[6] utilisa quelques-unes de leurs photographies[4]. Livernois pratique sa profession pendant huit ans mais meurt prématurément à l'âge de 34 ans[7]. Élise Livernois assume alors seule la direction du studio, tout en initiant son fils Ernest au métier.

Leur fils Jules-Ernest Livernois (né en 1851, mort en 1933) puis leur petit-fils Jules Livernois (né en 1877, mort en 1952) leur succédèrent[2],[4].

La maison des Livernois en 2011.

Les photographies prises au cours des quelque 120 années d'existence du studio comprennent des portraits de nombreux citoyens et de personnalités politiques ainsi que des paysages urbains et ruraux de la région de Québec et du Québec[4].

L'éboulis du Cap Diamant, Basse-ville de Québec, 1889, par Jules-Ernest Livernois

Le studio Livernois produisit une grande proportion des photographies publiées dans les magazines Canadian Illustrated News et L'Opinion publique, deux des premières publications périodiques illustrées au Canada[8]

Plus de 300 000 photographies provenant du studio Livernois ont été cédées aux Archives nationales du Québec[9],[10].

Portrait d'une femme non identifiée, [ca. 1875], Jules-Ernest Livernois

La carrière de Jules-Ernest Livernois a fait l'objet du film Ernest Livernois, photographe, fiction documentaire du réalisateur Arthur Lamothe (1988, 54 minutes).

Hommages

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Deux hommages sont présents à la famille Livernois dans la ville de Québec :

  • L'avenue Livernois a été nommée en son honneur en 1961.
  • La place des Livernois a été nommée en l'honneur de la famille en 1995. Un monument y est présent depuis 1987.

Notes et références

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  1. Le prénom est orthographié « Isaï » dans Trésors des Archives nationales du Canada et dans les ouvrages de Michel Lessard, mais « Isaïe » dans l'article du (fr) Dictionnaire biographique du Canada. Il semble donc que la prépondérance des sources favorise la première forme.
  2. a b et c (fr) Louise Hamel-Minh, article « BENOÎT, dit Livernois, JULES-ISAÏE », dans le Dictionnaire biographique du Canada en ligne. Page consultée le 7 septembre 2008.
  3. (fr) Michel Lessard et collectif d'auteurs, Montréal au XXe siècle, regards de photographes, Éditions de l'Homme, Montréal 1995, 335 pages
  4. a b c et d (fr) Archives nationales du Canada, Trésors des Archives nationales du Canada, Éditions du Septentrion, Sillery, 1992, 368 pages, (ISBN 9782921114752), page 322.
  5. Le premier studio Livernois aurait été fondé en 1854 selon les Archives nationales du Canada (op. cit.), mais vers 1857 selon Louise Hamel-Minh (op. cit.).
  6. James MacPherson LeMoine, Maple Leaves: Canadian History and Quebec Scenery, 1865.
  7. Des suites d'un virus contracté une dizaine d'années plus tôt au Panama, selon Louise Hamel-Minh. Michel Lessard mentionne que la santé d'Isaï Jules Livernois était affectée depuis un voyage d'un an en Californie et que la tradition familiale des Livernois veut qu'il soit mort de la tuberculose.
  8. Claude Galarneau, article « DESBARATS, GEORGE-ÉDOUARD », dans le Dictionnaire biographique du Canada en ligne. Page consultée le 7 septembre 2008.
  9. Fonds J. E. Livernois Ltée (P560) [archive] - Bibliothèque et Archives nationales du Québec (BAnQ).
  10. Rendez-vous d'histoire de Québec, « Ce que nous devons aux photographes Livernois de Québec », sur Youtube, (consulté le )

Bibliographie

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Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.:

  • (fr) Michel Lessard, Le studio Livernois, 1854-1973 : un commerce familial d'art photographique à Québec, thèse de doctorat, université Laval, 1986, 1206 pages
  • (fr) Michel Lessard, Les Livernois, photographes, Musée du Québec et Québec Agenda, 1987, 340 pages, (ISBN 978-2-8929-4053-4). Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • (fr) Michel Lessard, Serge Allaire, Martin Brault, Lise Gagnon et Jean Lauzon, Montréal au XXe siècle : regards de photographes, Montréal, Éditions de l'Homme, , 338 p. (ISBN 9782761912389, présentation en ligne) Document utilisé pour la rédaction de l’article