KMW+Nexter Defense Systems

holding européenne de l'industrie de la défense
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KMW+Nexter Defense Systems (KNDS) est une holding européenne de l'industrie de la défense, qui résulte de la joint-venture entre l'allemand Krauss-Maffei Wegmann (KMW)[3] et le français Nexter à travers le projet KANT.

KMW+Nexter Defense Systems
logo de KMW+Nexter Defense Systems
Logo de KNDS
illustration de KMW+Nexter Defense Systems

Création 2015, regroupement de Nexter et Krauss-Maffei Wegmann
Fondateurs Krauss-Maffei Wegmann et NexterVoir et modifier les données sur Wikidata
Forme juridique Société européenne (SE)
Siège social Leyde
Drapeau des Pays-Bas Pays-Bas
Actionnaires Drapeau de la France État français : 50 %
Drapeau de l'Allemagne Famille Bode-Wegmann : 50 % [1]
Activité Armement terrestre
Filiales Krauss-Maffei Wegmann
Nexter
Effectif 7 329 (2021)
Site web www.knds.comVoir et modifier les données sur Wikidata

Chiffre d'affaires 5,8 milliard d'euros (2015)[2]
2,7 milliards d'€ (2021)

Le projet KANT, qui dérive des initiales de K(MW) And Nexter Together[4], aboutit à une coentreprise conclut le par l'armurier allemand Krauss-Maffei Wegmann et le groupe industriel français de l'armement Nexter. La société holding commune est basée à Leyde, aux Pays-Bas. Le , la fusion entre les deux sociétés a été officiellement finalisée à Paris[5].

L'alliance des deux groupes sous l'égide d'une holding commune crée un groupe de technologies de défense franco-allemand avec un chiffre d'affaires annuel proche de deux milliards d'euros, un carnet de commandes d'environ neuf milliards d'euros et plus de 6 000 employés. Le nouveau numéro 1 dans les principaux chars de combat a pour objectif le développement de nouveaux modèles pour succéder aux chars de combat allemands Leopard 2 et français Leclerc, prévu en 2030[6].

KNDS se classait en 2023 au 36e rang mondial pour la production d'armement[7].

Historique modifier

Depuis des années, l'industrie de la défense allemande souffre de l'austérité de la Bundeswehr. Le constructeur Krauss-Maffei Wegmann (KMW), basé à Munich, envisage donc de se regrouper en opérant une fusion avec le concurrent français Nexter à Roanne, au nord-ouest de Lyon. En raison de l'importance du projet, une audition s'est tenue à l'Assemblée nationale avec Frank Haun, président directeur général de KMW, et Philippe Burtin, président directeur général de Nexter, sur le projet KANT[8],[9].

Le pacte proposé entre KMW et Nexter a lieu dans une période de réduction des budgets de défense des pays occidentaux de l'OTAN. Nexter et Krauss-Maffei Wegmann ont conclu des négociations exclusives pour créer une coentreprise qui se classerait comme le plus grand fabricant d'armements terrestres de l'Europe, appelés KANT. Un accord a été signé par les dirigeants des sociétés le à Paris. Nexter, le fabricant du véhicule blindé de combat d'infanterie (VBCI) et du char Leclerc, est détenue par le gouvernement français, alors que KMW, connu pour son char Leopard 2, est une entreprise familiale. Cet accord ouvre une phase de discussion d’approximativement neuf mois, devant amener à la création de la coentreprise. À ce stade des discussions il était prévuqu'à l'issue du rapprochement, la nouvelle structure ferait l'objet d'une coprésidence franco-allemande du directoire jusqu'à la fusion qui interviendrait sous trois à quatre ans[10].

Le , l'accord de fusion entre Nexter et Krauss-Maffei Wegmann (KMW)[11] est officiellement signé à Paris, pour créer un nouvel ensemble de 6 000 employés et 1,7 milliard d'euros, contrôlé à 50 % par l'État français et à 50 % par la famille Bode-Wegmann[12],[13].

Le , la fusion entre Nexter et KMW est finalisée, la nouvelle société commune, baptisée Honosthor, est située aux Pays-Bas. Lors du salon Eurosatory 2016, qui se tient tous les deux ans au parc des expositions de Villepinte, le nom final du nouveau groupe commun a été dévoilé, il s'agit de « KNDS » qui signifie « Krauss-Maffei Nexter Defense Systems ». Les deux sociétés, qui conservent leur gamme de produits, font, pour la première fois, stand commun.

Deux ans plus tard, au salon Eurosatory 2018, KNDS présente le démonstrateur Euro Main Battle Tank (EMBT) qui combine un châssis de char Leopard 2 A7 avec une tourelle de char Leclerc[14].

Controverses et critiques modifier

Le projet de fusion de la production de chars d'assaut a été l'objet de critiques en Allemagne. Il est communément admis en Allemagne que les mauvaises expériences que l'Allemagne a subies dans la coentreprise d'Airbus avec la concentration d'importantes capacités de développement sur le site français de Toulouse, ne doivent pas se répéter[15].

Néanmoins, selon le P.-D.G. de KMW, Frank Haun et du groupe Nexter, Philippe Burtin, ces critiques n'ont pas fait obstacle à la fusion.

En France, il y a des critiques de la part du Front national et du Parti communiste, qui condamnent fermement la privatisation du groupe de défenses Nexter[16],[17].

En Allemagne, le ministre de l’Économie Sigmar Gabriel s'était exprimé fin 2014 en faveur d’une consolidation purement allemande par regroupement de KMW avec l'entreprise Rheinmetall[18].

Notes et références modifier

  1. Armement : le groupe KNDS restera contrôlé à 50% par la France (Florence Parly)
  2. [1]
  3. Le projet KANT ou l’idée d’un Airbus de l’armement terrestre. portail-ie.fr.Recupere le 25 mai 2015
  4. « KMW et Nexter Ensemble »
  5. « Fusion Nexter-KMW : la France et l'Allemagne à l'assaut de l'international - Organisation industrielle », L'Usine nouvelle,‎ (lire en ligne, consulté le )
  6. Le projet KANT ou l’idée d’un Airbus de l’armement terrestre. portail-ie.fr. Récupéré le 8 juillet 2015
  7. D'après (en) Defense News Top 100 Liste pour 2023
  8. Audition de MM. Frank Haun, président-directeur-général de Krauss-Maffei Wegmann, et Philippe Burtin, président-directeur-général de Nexter, sur le projet KANT. assemblee-nationale.fr du 14 janvier 2015
  9. Audition de MM. Frank Haun, PDG de Krauss-Maffei Wegmann, et Philippe Burtin, PDG de Nexter, sur le projet KANT - Assemblée Nationale. rpdefense.over-blog.com. Récupéré le 25 mai 2015
  10. Nexter sur la voie d'une fusion franco-allemande avec KMW. usinenouvelle.com. Récupéré le 25 mai 2015
  11. Patrick Edery, « L'armée française, vache à lait de l'Allemagne ? », sur lesechos.fr, (consulté le )
  12. Reuters, « Armement-La fusion Nexter-KMW officialisée mercredi à Paris », Les Echos,‎ (lire en ligne, consulté le )
  13. (en) « German, French tank makers seal armored vehicles tie-up », sur www.reuters.com, Reuters, (consulté le )
  14. Michel Cabirol, « L'Italie s'intéresse au futur char franco-allemand », sur latribune.fr, .
  15. (de) « Ausverkauf deutscher Panzer an Frankreich verhindern! », sur faz.de,
  16. « Privatisation de Nexter et fusion avec le groupe allemand KMW : une faute grave », sur rassemblementnational.fr, (consulté le ) (Communiqué de Presse du Front national)
  17. « Privatisation de Nexter et fusion avec KMW : Valls et Le Drian bradent les outils de l’indépendance nationale », sur pcf.fr (consulté le )
  18. L'Allemagne veut brider son industrie de défense à l'export et la consolider. lemonde.fr, du 5 septembre 2014

Voir aussi modifier

Liens externes modifier