Elexacaftor/tezacaftor/ivacaftor

association de molécules utilisées dans le traitement de la mucoviscidose
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Elexacaftor/tezacaftor/ivacaftor, vendu sous les noms commerciaux Trikafta (États-Unis) ou Kaftrio (UE), est une association médicamenteuse à dose fixe utilisée pour traiter la mucoviscidose[1],[2] . Elexacaftor/tezacaftor/ivacaftor est une combinaison d'ivacaftor, un ouvreur de canal chlorure, d'elexacaftor (en) et de tezacaftor (en), des modulateurs CFTR[1] qui aident le CFTR à atteindre la surface de la cellule[3]. En 2022, plus de la moitié des personnes vivant avec la mucoviscidose en France prennent ce traitement[4].

Usage médical

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L'association est indiquée pour le traitement des personnes âgées de six ans et plus atteintes de mucoviscidose avec une mutation F508del ou d'autres mutations du gène CFTR[1],[5].

C'est un médicament « particulièrement couteux » dit « d'exception »[6] dont l'utilisation est approuvée aux États-Unis[1], au Canada[7], dans l'Union européenne[2] et en Australie[8].
En France, il est autorisé depuis juillet 2021 (par voie orale, pour les patients de plus de 12 ans porteurs d’au moins une mutation spécifique de la mucoviscidose. Un accord de commercialisation et de remboursement[6] a été obtenu, demandé par les associations des patients et des professionnels de santé[9].

Effets secondaires

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Les effets indésirables les plus fréquents affectant plus de 5 % des patients sont des maux de tête, des infections des voies respiratoires supérieures, des douleurs abdominales, des diarrhées, des éruptions cutanées, l'augmentation de l'alanine aminotransférase, la congestion nasale, l'augmentation de la créatine phosphokinase sanguine, l'augmentation de l'aspartate aminotransférase, la rhinorrhée, la rhinite, la grippe, la sinusite et l'augmentation de la bilirubine sanguine[10],[11].

Interactions médicamenteuses

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L'association avec des inducteurs du gène CYP3A (en) est déconseillée[12],[1]. La posologie doit être ajustée avec des inhibiteurs modérés ou puissants du gène CYP3A[1],[12].

D'autres médicaments présentent un potentiel d'interaction : la warfarine, la digoxine, les statines, le glyburide, le natéglinide, le répaglinide[1],[12].

Effets sociopsychologiques

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Une étude baptisée « Revivre » a été faite en France, basée sur les récits de vie de malades ainsi soignés. Elle montre qu'ils ressentent d'importants changements physiologiques (plus de toux, prise de poids, problèmes dermatologiques, sensations nouvelles de vigueur, etc.) pouvant induire un remaniement identitaire et une déconstruction/reconstruction psychique, sociale et existentielle. « Revivre est un processus qui requiert un travail de soi et de soin »[13], certains se sentant devenir une autre personne. Parmi les patients plus âgés, certains ont l'impression que leur corps est comme « une vieille voiture avec un moteur trop puissant » ou peuvent être perturbés par un corps tout à coup devenu silencieux, aux capacités nouvelles très supérieures à celles de leur corps handicapé par la maladie, et ayant besoin de beaucoup moins de soins. Selon Céline Lefève et ses collègues (2024), « le Kaftrio, grâce à l'amélioration physique qu'il amène, loin de supprimer les besoins de soin, les redéfinit. Ainsi, les pratiques et les relations de soin ne doivent pas nécessairement être interrompues, mais plutôt redéployées » ; le soin « devrait inclure le soin de soi (du temps pour revenir à soi), des soins du corps (activité physique, kinésithérapie, diététique) et de la psyché, mais aussi un ensemble de soins relationnels (partages d'expériences et accompagnements entre pairs, coachings, soutien social) permettant de répondre aux besoins, toujours singuliers, des personnes engagées sur le chemin du revivre »[13].

Fabrication et marketing

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La société Vertex Pharmaceuticals fabrique le médicament. Alors que le coût de fabrication des doses nécessaires pour traiter un patient pendant un an serait de l'ordre de 5 000 , la société le vend en Europe au prix de plus de 200 000  en 2021. Ce prix a toutefois baissé par la suite[14],[15] mais serait toujours de l'ordre de 100 000 €/an en 2024[16].

Références

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  1. a b c d e f et g « Trikafta- elexacaftor, tezacaftor, and ivacaftor kit », sur DailyMed, (consulté le )
  2. a et b « Kaftrio EPAR », sur European Medicines Agency (EMA), (consulté le )
  3. « Trikafta », sur drugs.com,
  4. « Registre français de la mucoviscidose, 2022 »,
  5. Apolline Le Romanser, «J’ai l’impression de renaître» : atteints de la mucoviscidose, ils bénéficient d’un traitement «révolutionnaire» Accès libre, sur Libération,
  6. a et b « Arrêté du 2 juillet 2021 modifiant la liste des spécialités pharmaceutiques remboursables aux assurés sociaux » (consulté le )
  7. Wexler M, « Health Canada Approves Trikafta for Eligible CF Patients, 12 and Up » (consulté le )
  8. « AusPAR: Elexacaftor/tezacaftor/ivacaftor and ivacaftor », sur Therapeutic Goods Administration (TGA), (consulté le )
  9. « Olivier Véran annonce enfin un accord sur le remboursement de Kaftrio® & Symkevi® : les patients atteints de mucoviscidose n’ont plus à attendre ! », sur Vaincre la Mucoviscidose, (consulté le )
  10. « TRIKAFTA » [archive du ], sur Rxlist, (consulté le )
  11. « Trikafta Side Effects » [archive du ], sur Drugs.com, (consulté le )
  12. a b et c « elexacaftor/tezacaftor/ivacaftor (Rx) » [archive du ], sur Medscape (consulté le )
  13. a et b Céline Lefève, Elise Ricadat et Milena Maglio, « Mucoviscidose : revivre grâce au traitement qui révolutionne cette maladie génétique », sur The Conversation, (consulté le ).
  14. « Les médicaments contre la mucoviscidose vendus à un prix "40 fois plus élevé" que leur coût de production réel: "Du banditisme pharmaceutique!" », DH,‎ (lire en ligne)
  15. Harold Nottet, « Dans le vortex de Vertex" », Medor,‎ (lire en ligne)
  16. (en) Maxence Peigné et Eurydice Bersi • Ed.: Chris Matthews, « Cystic fibrosis ‘miracle’ drugs priced higher for poorer EU countries », The Journal,‎ (lire en ligne)