Kaikoukan ou kaikokan est le nom japonais d'un agrume asiatique rarement cultivé pour la consommation. Son importance est due à son apport dans les nouvelles générations d'agrumes du Japon. Parmi les plus cultivés il est le géniteur de Sambokan et de Iyokan.

Dénomination

modifier

Divers noms japonais se rencontrent カイコウカン (kaikoukan), ジャガタラミカン (jagatara mikan) mandarine de Jagarata (ile japonaise)[1], イグロットレモン (Igurotto remon) [2] citron d'Igurot ou d'Igoret. En chinois 海紅柑 (Hǎi hóng gān) mandarine rouge de l'Océan est mis en face de C. truncata[3]

Taxonomie

modifier

Citrus truncata hort. ex Tanaka[4] et Citrus × truncata Yu.Tanaka Stud. Citrol. 9: 15 (1939)[5] sont usuels. En 2002, R. Cottin et al. le classaient C. aurantium. et CPVO-TP comme pomelo. Shimizu et al. ont établi la phylogénie en 2016 qui est: C. maxima Sp x Kunenbo-A, (C. maxima ? x C. nobilis Lour. var. kunep Tanaka).

Histoire

modifier

La plante présente dans la banque génétique du Japon a été introduite depuis la Chine, elle est signalée aux Philippines[6].

Tokurô Shimizu (2022) écrit: «Kaikoukan est un cultivar oublié, rarement cultivé, dont l'importance n'a jamais été bien expliquée. Il a servi de parent semencier de quatre cultivars uniques (Yamabuki, Sanbokan et Andokan ces 2 derniers largement cultivés, et Iyokan qui fut cultivé en grande culture et est toujours populaire) et enfin a indirectement servi de parent pour Yuukunibu». Ce généticien japonais qui rationalise les méthodes d'obtention d'agrumes nouveaux considère que kaikoukan a toujours «un potentiel important en tant que parent reproducteur» car «comme cela a été noté avec lui une seule génération d'hybridation est suffisante pour sélectionner un fruit d'élite de haute qualité dont le phénotype diffère considérablement du parent»[7].

Un géniteur remarquable

modifier

Kaikoukan engendre des fruits étonnamment variés avec des changements dans la forme du fruit par exemple Sanbokan a un cou, Andokan est obovale («Kaikoukan pourrait servir de parent reproducteur pour donner une forme de fruit très distincte à sa progéniture» écrit Shimuzu) et la pulpe n'est pas jaune comme celle de kaikoukan mais est restée orange. Une seule constante s'observe dans la descendance, le péricarpe épais.

Phylogénie

modifier
Kaikoukan est un descendant de la mandarine kunenbo-A aux côtés de yuge hyoukan de kinkoji, asahikan et hassaku (Shimizu 2022)[7].

Ascendance

modifier

Selon l'analyse génétique kaikoukan est un descendant de la mandarine kunenbo-A et d'un C. maxima non identifié (au même titre que asahikan, hassaku, Iyoukan, kawabata, kinkoji et unzoki)[8].

Descendance

modifier
Descendance de Kaikoukan avec les mandarines Dancy et Kishu: variété des formes obtenues. Iyo, Sanbokan et Andokan ont connu un succès commercial au Japon (Shimizu 2022)[7]
  • Yamabuki (Citrus yamabuki hort. ex Yu. Tanaka, 1946). ヤマブキ ou ヤマブキミカン (yamabuki mikan) fruit d'un beau jaune, la couleur de la corète du Japon, son homonyme à qui il doit son nom.
  • Iyo (Citrus x iyo hort. ex Tanaka, 1935), hybride de kaikoukan et de Dancy: variété de grande culture produite en Chine et au Japon, réputé pour son jus,
  • Sanbokan, (Citrus sulcata Takahashi), hybride de kaikoukan et de Kishu (C. kinokuni hort. Tanaka). Beau fruit avec un cou tombé en désuétude
  • Andokan (C. x maxima), hybride de kaikoukan et de Kyshu (C. kinokuni hort. Tanaka)
  • Yuukunibu (C. yanbaruensis Tanaka 1957) hybride des deux précédents. ユークニブ décrit à Okinawa par Tanaka où son nom local est yûkunibu (phonétiquement du chinois 油克尼蒲 (Yóu kè ní pú))[9].

Notes et références

modifier
  1. « 柑橘类植物名录(二)-黄岩在线-以历史的眼光丈量黄岩 », sur www.331003.com (consulté le )
  2. « シーボルトとみかん | キトロロギストXの記録 », sur citrologist.blog94.fc2.com (consulté le )
  3. (zh) 科學農業, 科學農業社,‎ (lire en ligne)
  4. « GnpIS - Taxon: Citrus truncata Hort. ex Tan. », sur urgi.versailles.inra.fr (consulté le )
  5. (en) « Citrus × truncata Yu.Tanaka | Plants of the World Online | Kew Science », sur Plants of the World Online (consulté le )
  6. (es) Curso Internacional de Horticultura "me Jeramiento de la Calidad de Frutas Tropieales" Universidad de Peurto Rico, Mayaguez, Bib. Orton IICA / CATIE, p 3 (lire en ligne)
  7. a b et c (en) Tokurou Shimizu, « Breeding New Premium Quality Cultivars by Citrus Breeding 2.0 in Japan: An Integrative Approach Suggested by Genealogy », Horticulturae, vol. 8, no 6,‎ , p. 559 (ISSN 2311-7524, DOI 10.3390/horticulturae8060559, lire en ligne, consulté le )
  8. (en) Tokurou Shimizu, Akira Kitajima, Keisuke Nonaka et Terutaka Yoshioka, « Hybrid Origins of Citrus Varieties Inferred from DNA Marker Analysis of Nuclear and Organelle Genomes », PLOS ONE, vol. 11, no 11,‎ , e0166969 (ISSN 1932-6203, PMID 27902727, PMCID PMC5130255, DOI 10.1371/journal.pone.0166969, lire en ligne, consulté le )
  9. (en) Tyôzaburô Tanaka, « A Revision of Ryukyu Rutaceae-Aurantioideae Revisio Aurantiacearum X », 琉球大学農家政学部学術報告 = Science bulletin of Agriculture & Home Economics Division, University of the Ryukyus(4),‎ , p. 91-116 (lire en ligne)

Articles connexes

modifier

Voir aussi

modifier

Liens externes

modifier